Rencontre au Château de Gray Whaste

Musique = Shinkai

Tout jusqu'à présent se déroulait sans complication aucune. Nous avions réussi à couper toute voie de fuite pour le neuvième asservis et il était désormais à notre merci. Je continuais à douter que la Flamme avait eu conscience à un moment ou un autre de sa présence, mais peu importe s'ils étaient innocents ou bien impliqués dans les desseins ambitieux de la Dame Pourpre, nous allions devoir fouiller chacune de leurs villes, car il était indéniable que le Bossu se cachait sur leurs terres. Les autres asservis pouvaient le sentir.

Wulfen s'était occuper d'annoncer publiquement nos futures intentions. Nous ne pouvions donc plus faire demi-tour. L'aurions-nous seulement souhaité à un moment ou un autre? Nous étions trop déterminés pour envisager une autre alternative. J'avais pour ma part, quelques plans personnels...

Citation :: À l'attention du guide actuel de la Flamme, sir Vendetta

Je vous écris à vous, phare de la Flamme sacrée pour que vous daigniez agréer à une requête toute simple. Mon éminente personne souhaite s'entretenir avec vous, seul à seul, lors d'un gouté léger agrémenté d'un vin, qui je vous assure, saura égayer mêmes vos papilles les plus capricieuses. À l'ordre du jour, une discussion commode initiant deux adversaires à la découverte de l'autre et le partage de l'appréhension face à la situation courante. Je suis convaincu que vous trouverez en Château de Gray Whaste, un lieu parfaitement adapté à une rencontre planifiée.

Il vous ait prié de répondre à cette épitre dans un délai raisonnablement approprié.

Considérez également mon invitation comme étant personnelle et non pas ouverte à l'ensemble de vos représentants.

Prince Desmond Silverberg d'Ethernia, dit «l'Ange Cornu»

Un tête à tête entre deux guides opposés. Je souhaitais en retirer plus que je ne le mentionnais, mais ça, nul n'était obligé de le savoir. Je dois l'avouer, j'ai parfois des loisirs forts étranges, bien qu'ils frôlent par moment le déraisonnable. Une seule chose pouvait compromettre cette activité improvisée et j'espérais qu'elle n'arrive pas. Si Vendetta refusait mon invitation. Ce qu'il ne pouvait pas faire. Non, pas une personne avec tant de responsabilités. La peur du piège aurait été la seule raison possible, mais pour avoir connus le Règne du Feu, lorsque mon fils dirigeait la Phalanx Sinistra, j'osais espérer qu'ils sauraient discerner que ce n'était en rien un leurre.

Très bien écrit.
Plutot décevant de mon point de vu. Trop passif.
Comment oses-tu? Tu es incontestablement une enfant gâtée irrespectueuse.
Cesse de lui lécher les bottes, notre maître déteste. Mais ça, il t'est impossible de le comprendre, trop simple d'esprit.
Tu lui dois ta vie, ingrate!
Je n'ai jamais dit le contraire, petite insolente!
Ignominieuse sotte!
Sombre idiote!

Impossible de les garder dans la même pièce ces deux-là. Elles avaient été crée de mon sang et pourtant, n'étaient tout de même pas apte à s'entendre. Ça aussi était l'un de mes divertissements. Quoique ce soir-là, elles semblaient plutôt provoquer chez moi la migraine et le désintérêt plutôt que l'habituelle exaltation. Dans de tels moments, j'avais souvent de lourds désirs d'extradition macabre de mes sentiments. Et pour se faire, la dague qui me servait d'ouvre-lettre me semblait tout à fait appropriée. Je sentais que si rien ne les faisait taire, que l'une de mes deux si charmantes épouses allait y laisser sa précieuse vie.

Cynique petite princesse!
Couarde anémique!
Tu n'es qu'un échec!
Et toi une emmerdeuse trop naïve!

Je sentais que j'allais ne plus pouvoir me contrôler plus longtemps. Mes doigts se crispèrent d'eux-mêmes, désireux de se jeter sur l'arme et de faire voler quelques coups rapides. J'y étais presque. D'autres paroles de plus et elles allaient le regretter.

Maître, ordonnez-moi de vous purger de ce qui vous importune.

Cette intervention imprévue leur sauva la vie. J'ignorais d'où il était apparu, mais le moment était bien choisi, tout comme l'était ses mots.

De quoi tu te mêles toi?
Fait donc Tazaghal.
Comment? Ne voulez-vous pas de nous cette nuit mon seigneur?
Et emmène-les là ou je ne pourrai les entendre.

Les trois familiers quittèrent mes quartiers par la suite, me laissant baigner dans la semi-obscurité. Je ne comptais pas profiter de cette solitude bien longtemps. J'avais d'urgentes affaires qui devaient être prisent en charge. Gardant bien cet objectif en tête, je me drapai de mes draps de soie et m'écroulai sur mon oreiller, me laissant bercer par les vagues de quelques rêves éphémères.

RP de Vendetta

Il était prêt à cette annonce. Déjà en descendant les marches de la salle de réunion, où il avait annoncé son départ, Vendetta demandait aux gardes qu’on lui prépare une monture décente pouvant faire le trajet dans le moins de temps possible. Arrivé en bas, il fit face au prêtre, ce dernier impossible de savoir de comment, connaissait déjà la raison du départ de Vendetta. Il lui demanda de le suivre derrière une statue de la déesse de Xar’minos. Dans l’ombre de celle-ci il lui fit don de l’armure sacrée de la citée. La même que chaque Général du Feu avait porté avant lui. Sur cette imposante, mais légère, armure le symbole de la Flamme y était plus que voyant.

Enfin paré, le successeur d’Erebos sortie sur le plus bel étalon du royaume. En grimpant en selle, il s’assura qu’il n’oubliait pas le bout de parchemin qu’il venait tout juste de recevoir. La courtoisie qui en émanait n’était pas mal : Le Chef des Veilleurs de Thessalie l’avait cordialement invité à un dîné, tout juste après lui avoir déclaré la guerre.

Le Royaume de Snake n’était pas très loin et ne prendrait une dizaine d’heure tout au plus pour s’y rendre. Le voyage fut rapide. L’étalon fendait le vent comme si rien ne pouvait l’arrêter. La vitesse était tel que Vendetta ne prenait pas le temps d’observer le paysage. De toute manière, il devrait revenir dans le coin très bientôt…

Enfin arrivé au Château de Gray Whaste, Vendetta n’eut qu’à présenter la lettre envoyer par Snake pour y être admis. Bien que n’ayant rien à envier à la citée qu’il venait de quitter, il se devait d’être agréablement surpris de l’allure de cet antre.

En arrivant, une jeune femme lui demanda poliment d’attendre dans le hall somptueusement décoré et lui dit qu’on viendrait le chercher sous peu.

Vendetta accepta sans trop poser de questions et pris ses aises, comme s’il était chez lui. Il n’eut pas longtemps à attendre. En effet, un serviteur vint le chercher et lui demanda de bien vouloir le suivre. Le regard qu’il portait à la posture de Vendetta était clair. Comment un homme dans la demeure ennemie pouvait se sentir tant à l’aise?

Alors qu’il suivait le serviteur dans les couloirs, une bonne odeur de viandes cuite et de bons pains chauds vint flatter ses narines. Au moins une chose était certaine; le goûter saurait égayer ses papilles!

Après une courte marche, ils arrivèrent enfin à la fameuse salle à manger. L’hôte ne semblait pas encore présent, le serviteur fit signe à Vendetta de s’asseoir et lui expliqua que son Maître ne saurait tarder à arriver. Attendant patiemment, Vendetta se contenta de regarder les dorures qui ornaient chaque recoin de la pièce. Une douce musique se faisait entendre mais, bien que ses oreilles en aient entendu plusieurs au cour de sa vie, elles ne purent déterminer qui en était le compositeur. Ce serait quelque chose de bien à demander lors de l’arriver de Snake… Immédiatement suivit par l’heure du repas…

Ton invité est arrivé Desmond.
Déjà?

J'avais complètement oublié ce tête à tête. Encore une fois enfoui sous une tempête de manuscrits et vieux écrits, je m'y étais laissé ensorceler, sans tenir compte du temps qui passait. Ceux-ci étaient des ouvrages que j'avais "empruntés " à la Grande Bibliothèque de Sigil. Somme toute fascinants. De loin différent de ce que l'on trouve sur Thessalie. Je n'aurais pas refusé qu'on m'avertisse une heure à l'avance, par contre, que je puisse me préparer.

Je ne comprends pas pourquoi tu refuses que j'y sois.
Tu n'as pas à y être.
Je suis ta femme!
Ça pourrait changer Lia.

J'étais... oui, tout de même présentable, selon mon avis. Ce n'était pas mes habits de sorties, certes, mais puisque j'étais déjà en retard, cette tenue faisait bien l'affaire. Puis, il est bien connu que mêmes les couleurs sombres pouvaient être élégantes. Mon teint était d'ailleurs trop pâle pour afficher des couleurs plus gaies.

Comment suis-je?
Odieu.
Je parle de mon apparence.
À croire que tu as rendez-vous avec une donzelle.

Elle marquait un point. Je n'avais pas à m'embarrasser de la sorte avec de si futiles détails dans une situation comme celle-ci.

J'allai rejoindre celui que j'avais convié pour la soirée. Il m'attendait, à ce que j'avais cru comprendre. Lorsque j'arrivai aux portes de la salle, l'on me les ouvrit puis annonça mon entrée à la seule personne présente, Vendetta.

Musique = Thème du Château de Gray Whaste

Je pénétrai dans la pièce, pesant chacun de mes pas pour bien faire claquer mes bottes sur le marbre noir. Dans certains rares moments de caprices, j'aimais attirer l'attention. Ce soir était l'un de ces moments. Ne sachant trop pourquoi, le moral de la veille s'était guéri de lui même, me laissant le sobre plaisir d'une humeur plus joviale. Une attitude nécessaire pour ce que je souhaitais accomplir avec mon invité.

Je ne m'étais fait aucune attente le concernant. Lorsque je m'approchai suffisament près de lui, donc à l'autre bout de la courte table, qui déterminait la distance nécessaire entre les deux ennemis que nous étions, et que j'appercu les traits le charactérisant, je ne fu ni surpris, ni déçu. À cette distance, je risquai une brève inclination de la tête. Un noble de mon acabit ne peut se permettre de saluer bien bas sans perdre sa superbe et son charisme princier, ce que je ne comptais pas faire. Je pris ensuite place sur le siège qui m'était réservé. Une chose à noter était qu'au contraire de mon invité, je n'avais aucun couvert autre qu'une coupe déjà pleine d'un vin planaire dont j'affectionnais particulièrement et une rose tirant plus sur l’ocre que l'écarlate.

Bienvenue à vous, sir Vendetta, dans ma magistrale et pourtant funestement décorée demeure. Je suis votre hôte, le Prince Desmond Silverberg d'Ethernia. J'espère ne pas vous avoir fait trop attendre.

Agguichant ma coupe de l'extrémité de mon index sans pourtant la saisir pour y poser mes lèvres, je fixai mon invité, prêt à lui faire la conversation.

Vous avez fait bon voyage? L'on raconte que les plaines épineuses sont parfois bien ardues à traverser pour le commun des mortels. J'aurais bien aimé en savoir la vérité, je ne sors que très rarement de ma cité pour explorer la Thessalie. J'ai d'autres lieux de prédilections, bien loin des terres "courantes", qui savent affrioler mes sens, je dois l'avouer. Peut-etre est-ce généralisé par les Ethernels, car l'un de mes officiers chargés de tenir les relations avec les plans extérieures me faisait d'ailleurs part de ses appréhensions face au peuple de ce plan, les trouvant trop souvent simples et insipides. Mais je vous regarde, vous êtes bien un Anathois, non? Vous n'avez rien d'un planaire pour sûre.

RP de Vendetta

Snake était finalement arrivé, il semblait serein et presque de bonne humeur. D'après les rumeurs, le chef de Veilleurs de Thessalie est supposément arrogant, mais pour l'instant rien ne laissait paraître une telle personnalité. Au contraire, cet homme semblait même respectueux, peut-être une simple impression...

En effet, je suis bien ce que l'on appelle un Anathois et non, je ne crois pas avoir une quelconque ressemblance avec une planaire. Devrais-je prendre votre remarque comme un compliment?

Vendetta ne s'offusqua pas trop de la comparaison à une planaire, l'ignorance n'est pas un défaut après tout.

Pour se qui est du paysage, je n'ai malheureusement pas trop pris le temps de l'observer ; si nous devons nous rencontrer un jour sur le champ de bataille, j'aurai bien là l'occasion de mieux admirer ce qui m'entoure, vous ne croyez pas?

Vendetta n'était pas la pour discuter du paysage extérieur et des vers ayant un corps plus que simple. Une fois ce dîner terminé, il devrait bien un jour retourner dans son royaume, la décoration y est meilleure en plus... (remplacer par : dans son royaume, où la décoration est plus belle ou de meilleur goût ?)

Allons-y directement ; vous et moi savons pourquoi je suis ici, ne gaspillons pas notre temps, le vôtre comme le mien est très précieux. J'ai donc quelques questions :

Voulez-vous vraiment nous combattre ou est-ce seulement l'ultime moyen?

La Diplomatie est-elle envisageable?

Ma présence ici va-t-elle réellement être utile?

Trois questions assez simples, mais qui demandent des explications, je vous serais donc reconnaissant de me donner des réponses. Si à votre tour vous avez une quelconque question, je me ferai un plaisir de vous répondre.

Vendetta était affamé, mais il pouvait bien attendre un peu pour écouter attentivement les réponses du Seigneur Desmond Silverberg.

À peine étais-je arrivé que mon invité semblait vouloir se dépêcher de terminer la conversation en m'assaillant de quelques questions clés. Sa hâte n'était pas partagée et je ne me privai pas de lui faire savoir.

Vous ne perdez pas une seconde sire Vendetta, ce que je trouve fort fâcheux. Pourquoi aussitôt se précipiter sur les affaires administratives et politiques? À ce rythme, les réponses seront fournies et vous pourrez partir avant même d'avoir gouté au vin rouge d'Arborée, ce que vous regretterez, croyez-moi, car il n'y a pas meilleur sur tout Thessalie. Êtes-vous attendu ailleurs? Ne me dites pas que je vous effraie. Non-sens! Je ne vous mangerai pas, je n'ai jamais eu ce penchant pour la chair humaine. Non plus pour les garçons, je laisse ce domaine à mon premier général.

J'avais parlé du nectar carmin et cela m'en donna gout. Je me souvenais pourtant très bien de la dernière fois que j'en avais abusé. J'espérais cette fois pouvoir me restreindre qu'à quelques verres. Avant que je ne poursuivre la discussion, j'avais déjà pourtant vidé ma coupe.

Je répondrai donc à l'une de vos questions et garderai les autres pour plus tard, si cela ne vous dérange pas. Ainsi, je pourrai vous monopoliser pour encore quelques bonnes heures. La diplomatie est-elle envisageable? Pour dire vrai, je n'ai rien d'un diplomate et pourtant, je suis tout de même en train de partager la même table avec mon ennemi actuel. Voyez-y là un intéressant paradoxe. Ma réponse n'en est pas une, mais il est libre au sage et à l'érudit de l'interpréter comme il l'entend. Cependant, si vous trouvez mes réponses vagues, n'hésitez pas à me le reprocher.

La soirée débutait et j'avais déjà bien enclenché mon objectif. J'ignorais d'où venait le désir de hâte de Vendetta mais cela m'amusait et me déplaisait à la fois. J'étais du type qui aimait savourer un moment et chercher à l'éterniser. Et quant à lui, il ne semblait pas avoir les mêmes valeurs. Je me félicitai par contre pour une chose en particulier. J'avais décidément, depuis des années, réussi à me maîtriser, contrôler mon impulsivité et ce urgent besoin incessant d'attaquer à tout va, autant avec les mots que l'épée, tous ceux se trouvant sur mon chemin. M'enfin, j'y arrivais... parfois.

Ais-je bien compris lorsque vous m'avez dit que vous auriez l'occasion de contempler le paysage une fois sur le champ de bataille? Vous êtes donc de ceux qui admirent l'horizon, lorsqu'à cheval, devant la vaste plaine en érubescence, alors que des gens s'écharpent entre eux? Je me demande si l'on peut parler d'appréciation de l'art guerrière ou de lunatisme. Peu importe auquel des deux je dois vous associer, nous avons peut-être là un point commun. L'unique je l'espère. Avouez qu'au sommet de la colline, le panorama entourant cette scène tient du divin lorsqu'on compare sa beauté et sa « grâce ».