Les veilleurs de Thessalie
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Inblasus
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MessageSujet: [Inblasus]Brouillon.   [Inblasus]Brouillon. EmptyVen 20 Oct - 23:36

Tout d'abord protestation officielle contre ces moqueries basses et déloyales envers mes RP, il y aura des représailles. Razz

Ensuite je préviens: je vais poster un grand nombre de post sans texte dedans, ils seront remplis par la suite. Je supprimerai ceux qui seront en trop à la fin. En clair ne touchez à rien please, je ne suis pas devenu (un peu plus) fou. Ce message sera délété par la suite (il s'auto-détruit pas, ça marche pas sur les forums).


Dernière édition par le Sam 6 Jan - 20:33, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Inblasus]Brouillon.   [Inblasus]Brouillon. EmptyVen 20 Oct - 23:37

Ce fut d'abord un halo doré et trés fin qui entourait tout chose, les grosses pierres qui parsemaient le sol comme l'herbe qui le couvrait entièrement. Puis l'air lui-même sembla se colorer, une onde magique s'étendit lentement mais sûrement, amorçant le passage de ces lieux dans un autre monde. Enfin des traits de feu percèrent le ciel et lorsque cette teinte orangée, presque sanglante, eut étendu son empire des limites d'un horizon à un autre, alors l'alchimie fut réalisée et plus rien désormais ne fut pareil. Ce qui avait l'air endormi paraissait inquiétant, ce qui semblait paisible était maintenant magnifique, l'innocente lumière du soir s'était elle-même muée en un liquide pourpre et aveuglant. Une intervention formidable, irrésistible, avait fait de ce paysage autre chose, une dimension s'était imposée à une autre et l'avait effacée sans laisser de traces.
Tel était le crépuscule en cette contrée de Thessalie, chaque soir à la même heure se jouait le même spectacle.

L'herbe, mordorée sous l'influence du soleil couchant, n'en était pas moins verte et unie le reste de la journée. C'était au beau milieu d'une lande que tout cela se passait. Une lande qui se courbait dans sa course vers l'Ouest, si bien que de petits creux la parsemaient ça et là, dés qu'elle taquinait une chaîne de montagnes. Dans l'un de ces petits creux, on avait édifié une sorte d'autel de sacrifice aux formes rondes et coulantes comme de l'eau, essentiellement composé d'une table de pierre grise et d'un anneau de même matière. Et en face de cet autel, un couple se tenait. Pas un couple de dragons ou de licornes, juste une homme et une femme, ou du moins en avaient-ils l'air.
L'homme avait un visage fin, légèrement en lame de couteau, le front haut et les cheveux raides, noirs et assez drus, la peau blanche. Ses yeux frappaient, d'un vert d'opale, des yeux qu'on aurait dit habités par la brume elle-même, pas des yeux communs en tous cas.
La femme avait les cheveux bruns, plus clairs que les siens et d'une couleur moins unie également, certaines mèches tirant vers le noir et d'autres vers le prune. Ils balayaient librement ses épaules fines, encadrant un visage bien proportionné mais sans charme exceptionnel. Ses yeux à elle étaient gris, un gris de nuages comme on aurait cru en voir qu'en regardant le ciel un jour de pluie. Comme lui elle portait une robe émeraude richement décorée de cercles dorés, entrelacés avec art par la main du tisserand.
Et ce jour là, ils se trouve qu'ils avaient à parler.


"Nous ne pouvons plus réfléchir, commença l'homme d'une voix tendue, maintenant il nous faut décider. Tu m'as demandé du temps mais c'est tout ce que je peux te donner, demain le temps aura décidé pour nous.
- Je ne t'en demande pas plus, j'ai fait mon choix. Tu avais raison depuis le début. J'ai cru que tu perdais la tête quand je t'ai entendu, il y a cinq jours, mais c'était moi qui était trop faible...
- Tu n'es pas faible, il y en a bien d'autres en la cité qui ne pourrait même pas être ici, dit-il d'un ton soudain bien plus doux. Tu étais perdue à cause de l'amour, pas à cause d'une faiblesse...
- Promet-moi que tu as tout fait...
- J'ai tout fait pour que ça se passe bien, la coupa-t-il, il n'y aura aucun problème.
- Alors... Nous allons le faire maintenant? Tu ne m'a pas ammenée jusqu'ici juste pour me poser cette question, n'est-ce pas?
- Je t'ai ammenée ici pour te convaincre mais, oui, je ne pouvais pas penser une seconde que j'échouerais. Elle sera là bientôt. Comprends-moi, dit-il avec une voix rauque en approchant son visage du sien, je ne suis pas insensible, je ne l'ai jamais été malgré toutes les fadaises pitoyables qu'on t'a racontées sur moi. Je l'aime mais je sais que nous n'avons pas le choix. C'est une opportunité, mon amour, une opportunité pour lui bien plus que pour nous. Il y a des choses que tu ne sais pas, des choses que j'hésitais à te dire pour ne pas t'attirer la malveillance des imbéciles du Conseil, parce que je sais que tu en aurais parlé à au moins une personne et qu'ils ont des oreilles partout...
- Lui! Jamais il ne...
- Je n'en sais rien et je ne veux pas le savoir, je ne veux même pas prendre l'ombre d'un risque. Tu dois juste savoir, seulement toi et personne d'autre, que le bel espoir qu'ils aimeraient nous graver dans l'esprit avec un sortilège de confusion mentale, ce bel espoir ne tient qu'à un fil. On parle d'un enfant qui est né, tu te rends compte, un enfant!, dit-il presque en criant devant son expression stupéfaite. Et même ce fil là s'effiloche, ils n'ont que trés peu de connaissances certaines sur ce que nous pouvons en tirer. D'autres cités sont beaucoup moins optimistes, c'est seulement ici qu'on clame n'importe quoi aux gens comme nous pour qu'ils se tiennent tranquille. Il ne faut pas s'étonner ensuite si nous perdons cette guerre, ils ne...
- "Au gens comme nous", l'interrompit-elle avec un mince sourire, rien qu'avec nos deux familles on pourrait apprendre à un enfant l'Histoire de cette cité.


Il la regarda d'un air grave.

Cela fait longtemps qu'ils s'en moquent, mon amour. La guerre a tout changé, il ne faut plus penser qu'à nous maintenant, à nous et à lui. La voilà."

En effet, quelque chose s'avançait dans la lumière rougeâtre.


Dernière édition par le Ven 3 Nov - 23:06, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: [Inblasus]Brouillon.   [Inblasus]Brouillon. EmptyVen 20 Oct - 23:37

Elle vint jusqu'à eux de sa démarche balancée, presque dansante, et s'arrêta au bas du talus sur lequel l'autel s'appuyait. Le soleil enveloppait sa silhouette de feu, lui donnant l'air d'une oeuvre d'art oubliée en pleine nature. Des écailles ovales se croisant en plusieurs couches, un corps inégal qui de mince allait s'élargissant jusqu'à la tête, énorme et simiesque, le tout soutenu par deux membres puissants, griffus et membraneux en leurs bords intérieurs. La Vouivre les regardait maintenant, ne donnant pas vraiment l'air d'avoir un avis sur la suite des événements.

"Je te laisse faire", dit l'homme en montrant la créature aux écailles sombres à sa compagne.

La femme s'approcha de la Vouivre, sans pour autant descendre du talus, et lui parla d'une voix douce.

"Tu es fidèle, toujours là quand on te le demande, toujours fiable. Donne-moi ce qu'il t'a confié maintenant."

La Vouivre balança la tête de droite à gauche, assez comiquement, puis aprés un shuintement qu'on avait du mal à prendre pour un acquiescement, elle ouvrit sa gueule noire et visqueuse tout en se dressant sur ses pattes. On entendit un gargouillis, une sorte de frottement de peau contre peau et quelque chose apparut entre les dents aussi pointues que mal rangées de la créature. Dans un dernier bruit de succion et de frottement, elle cracha une sorte de gros oeuf blanc sur l'herbe du talus, à moins de dix coudées* du couple qui la regardait.
La femme lui sourit, bien qu'on pusse se demander dans quelle mesure cette marque de reconnaissance pouvait être perçue par son destinataire, puis tous deux firent les quelques pas qui les séparaient de l'espèce d'oeuf posé dans l'herbe. L'homme étendit sa paume au-dessus de l'oeuf et un tourbillon d'air vint le caresser doucement, le débarassant en quelques secondes des remugles sanguinolents mêlés à quelques bruns d'herbes qui le recouvraient, bien plus vite que des mains humaines ne l'auraient pu. L'odeur méphitique qui s'en dégageait avait elle aussi disparu, remplacée par le léger parfum de la lande.

Elle l'imita et cette fois-ci ils dirent d'une même voix, dans les sons tantôt coulants et tantôt gutturaux d'une langue de pouvoir:
"Opal'tshan kelnekvin gan'oda kaïsh!". Puis aprés une brève pause: "Kaïsh Bân! Kaïsh Ûn! Kaïsh Vram! Kaïsh Ith!"

L'espèce d'oeuf commença alors à se fissurer en même temps qu'une fine fumée blanche s'en échappait, tout-à-fait semblable à celle que produisent deux bâtonnets frottés l'un contre l'autre par une main savante. Dans une lourde exhalaison blanchâtre et vaporeuse, la fissure devint béante et les paroies de l'oeuf s'écartèrent mollement, comme un champigon qu'on déchire en son milieu.
L'homme et la femme plongèrent simultanément leurs bras à l'intérieur de l'ovoïde éventré. Avec précaution, elle souriant avec bonheur et lui ayant l'air particulièrement soulagé, ils élevèrent un minuscule nourisson dans l'air lumineux et sombre à la fois du crépuscule.
L'enfant n'avait au plus que quelques semaines, la peau blanche. Il semblait dormir, en tous cas ses paupières restèrent closes tandis que la femme caressait doucement une main aussi grosse qu'une noix.
Il se tourna vers elle.


"On devrait procéder tout de suite...
- Mais tu ne vas pas l'y envoyer sans l'avoir réveillé, je veux lui parler, tu ne veux...
- Nous perdrons trop de temps, mon amour, il faudrait pratiquer l'enchantement une nouvelle fois pour le rendormir. Nous le réveillerons à son retour, nous lui dirons adieu juste avant que tout soit fini, quand plus rien ne pourra nous interrompre.
- Nous allons bien le rendormir de toute façon, tu veux qu'il ait les yeux ouverts pendant que ça se passera?, dit-elle d'un air inquiet, l'enfant contre son sein.
- Il doit être éveillé. Ils doivent voir...
- Ses yeux, bien sûr! Parce que sinon ils l'abandonneront, ils le laisseront mourir? Tu es sûr que tu sais ce que tu fais?"

Ce n'était plus de l'inquiétude maintenant. Il la prit par les épaules et la regarda droit dans les yeux.
"Je te jure qu'il ne peut rien lui arriver, murmura-il. Cela ne se peut pas, ce monde a des règles et tous les autres aussi, quel que soit leur nombre. Nous avons vécu en faisant confiance aux règles naturelles, c'est ce que nous sommes. Je ne veux que son bien, je ne t'aurais même pas parlé si je n'avais pas été sûr qu'il ne risquait rien. Tu as fait confiance à cette créature pour le garder caché pendant ces cinq jours, dit-il en regardant la Vouivre, tu ne me fais pas confiance à moi?
- Quand je l'ai endormi pour le mettre dans cet oeuf, je ne faisais que l'éloigner. Tu me demandes de l'envoyer plus loin que tout ce qu'on appele "loin" ici et j'ai peur, les choses vont trop vite pour cet enfant et pour nous.
- Je n'ai rien choisi mais en tous cas, je ne peux choisir seul pour lui. Tu veux faire marche arrière?"

Elle se détourna et fit quelques pas, berçant légèrement l'enfant. Elle regarda l'autel, si sombre à la lueur du soleil déclinant.
"Non, dit-elle seulement sans le regarder.
- Alors je commence tout de suite. Préviens-moi si tu vois quelque chose, mon amour.
- Quelque chose...
- On ne sait jamais."


L'homme marcha alors vers l'autel en plongeant une main dans sa manche gauche. Il en tira un petit tube de cuir, qu'il débouchonna, déroula le parchemin qui y était enserré.
Il commença à en lire le texte, d'une voix quasi monocorde:


"Un galet compte double et double est son âme grise, deux serpents s'enlacent et s'enlacent les yeux de jade, trois feux brûlent un bois et un bois ils ont créé, quatre métaux s'amusent et s'amuse le monde entier, cinq clés oubliées et oubliées les portes d'or, par la sixième voie, une foule d'autres s'offrent à moi."

A peine cette espèce de comptine était-elle terminée que l'anneau de pierre sombre se remplit d'un feu vert et liquide, magnifique et comme vivant.

"Le portail est ouvert, dit-il simplement."

*(Une coudée vaut environ 50 cm.)


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MessageSujet: Re: [Inblasus]Brouillon.   [Inblasus]Brouillon. EmptyVen 20 Oct - 23:38

Ils regardaient toujours le vert mouvant du portail, ne pouvant le refermer tout de suite. Quelques instants auparavant, il avait de nouveau commandé à la brise et des brins d'herbe s'étaient élevés d'eux-mêmes dans l'air du soir, s'assemblant et se tressant pour former un couffin au nourisson, toujours endormi. Puis il avait dirigé le couffin lui-même vers le portail, confiant l'enfant à cet inconnu aux tons fascinants.

Il se décida enfin et compta jusqu'à six à haute voix. Le portail perdit un peu plus de sa consistance à chaque nombre et s'évapora complètement à la fin de l'énumération. La femme prit la parole.


"Tu ne crois pas que...
- Qu'il vient de trahir tout ce qu'il est?, la coupa une voix derrière eux."

Ils se retournèrent, stupéfaits. Un homme se trouvait en face d'eux, vêtu de la même manière. Ses yeux étaient dorés, d'un or aussi pur que celui dont on fait les pièces. Ses cheveux clairs et frisés, son visage assez commun. Il s'approcha encore, maintenant à quelques coudées, à côté de l'autel.
"Toi, dit-elle, mais comment...
- Je te connais, l'interrompit-il de nouveau, j'ai senti que quelque chose avait changé, hier j'en ai été sûr.
- Que veux-tu? Qu'es-tu venu faire ici?, dit l'homme aux yeux vert pâle."

Sa voix était dure, méfiante.
"Ce n'est pas à moi à répondre à cette question. Ce que tu viens de faire est d'une gravité que tu n'imagines même pas!
- Ce qui n'est pas imaginable, c'est que je regarde grandir mon fils en attendant le moment où il sera sacrifié pour les lubies de quelques vieillards ou de quelques orgueilleux.
- Qui te parle de sacrifice? Tu violes toutes nos lois et tu nous mets en danger, tu n'as aucun droit d'ouvrir un portail qui donne sur un autre monde, qui plus est à côté de notre cité. Et tu as appris son existence grâce à des connaissances qui t'étaient interdites!
- Je te reconnais bien là, trés à cheval sur les règles, fit l'homme aux yeux verts avec un sourire moqueur. Tu n'y a pas accés non plus en principe, à ses connaissances, mais comme tu es leur secrétaire, tu sais tout. Tu suis leurs consiggnes avec rigueur, d'autant plus que tu n'as rien à voir avec les gens comme nous.
- J'en sais moins que tu as l'air de le croire et je te reconnais aussi, à manier les belles paroles pour excuser tes actes.
- Attends, fit la femme, tu dois nous comprendre, nous ne faisons pas cela contre le Conseil ou la cité, c'est notre fils et...
- Mais c'est notre peuple qui risque la mort, notre peuple! Je croyais que toi, tu savais ce qui compte le plus, comment peux-tu être aussi égoïste? Ton enfant est peut-être important pour nous sortir de cette guerre, nous n'en savons rien!
- Mais il n'est..., commença-t-elle, troublée.
- Il n'y a pas de "mais", rétorqua-t-il le visage fermé, si tu veux qu'il quitte ces terres, c'est que tu ne crois pas en notre avenir à tous.
- Y croire ne sert à rien, il n'y en a pas."

C'était l'homme aux yeux verts qui avait prononcé cette dernière phrase. Il s'était tu quelques instants et son visage avait changé d'expression, il paraissait étonnament plus calme. Le nouveau venu le regarda.
"Bahagon a dit qu'une solution existait, qui es-tu pour penser avoir plus de jugement que lui?, dit-il d'un ton presque méprisant."
L'homme aux yeux verts eut un faible sourire.
"Tu as raison, je ne suis personne pour remettre en cause les dires de Bahagon, je suis juste le père de cet enfant!"
Son regard était devenu étrangement fixe tandis qu'il parlait. Et comme il prononçait les derniers mots, en criant, il sembla pousser l'air de ses deux mains en direction de l'homme aux yeux d'or. Celui-ci fut soulevé par une bourrasque et, dans le claquement de cette masse d'air brusquement déplacée, il roula dans l'herbe derrière l'autel. La femme cria.
"Arrête! Ne fais pas ça!"
Mais sans l'écouter, l'homme s'avança de deux pas et cria à l'autre homme, qui se relevait:
"Si tu menaces la vie de mon fils, je te tue! Je te tue!"
Ses yeux faisaient maintenant penser à la couleur du portail lorsque il était activé, son visage était déformé par la colère. L'homme aux yeux d'or revint lentement vers lui. Sa robe châtoyait dans les derniers rayons du soleil couchant, chaque pli qu'il y faisait en marchant était une coupure d'ombre dans le tissu éclatant. Il n'avait pas l'air effrayé mais plutôt peiné et résigné. Il s'arrêta à cinq ou six coudées seulement de l'homme aux yeux verts. Soudain il éleva lui aussi les mains, paumes tournées vers lui, et comme des courants étincelants se mirent à les parcourir.
"J'ai honte pour toi que tu puisses porter la main sur quelqun de ton peuple, alors que d'autres se battent pour nous protéger, lui dit-il.
- Je n'appelle pas cela se battre. Ouvre les yeux.
- Je t'en prie, intervint la femme les larmes aux yeux, d'une voix presque suppliante, essaie au moins de nous comprendre. En quoi tout cela concerne notre enfant? Il n'a pas un cycle. Pas un cycle!
- Mais réfléchis, enfin, tu crois être la seule mère de cette année pour notre peuple?
- Notre enfant a un don trés fort, je l'ai senti avant même qu'il naisse. J'ai peur de ce que le Conseil et des gens comme Bahagon pourrait décider pour lui.
- "Le Conseil et des gens comme Bahagon"... Mais il t'a tourné l'esprit!
- Saleté de fanatique!, cria l'homme aux yeux verts en étendant la main droite, les doigts recourbés comme pour agripper quelque chose."

L'homme aux yeux d'or fut de nouveau soulevé dans les air mais cette fois-ci il tourna sur lui-même en allant heurter violemment le bord de l'autel. Il retomba dans l'herbe avec un bruit mat et ne put réprimer un cri de douleur. La femme prit son visage dans ses mains et se mit à pleurer.
"Tu n'es pas de taille, renonce!, lui dit l'homme aux yeux verts.
- Je ne suis pas un fanatique, répondit-il en se relevant. J'ai encore les idées claires alors que toi tu ne les as jamais eues... Je ne peux pas te laisser achever ce que tu as commencé. Et si, au risque de te décevoir, je suis de taille."

C'est seulement à ce moment là que l'homme aux yeux verts vit son visage, dans la pénombre de plus en plus prêgnante. Les courants d'or qui traversaient ses mains s'y étaient étendus, comme à tout son corps visiblement. Même ses cheveux changeaient de teinte par intermittence. L'homme aux yeux d'or tendit trois doigts, dans un signe cabalistique, et un fluide lumineux, comme un rayon de soleil en plus épais et moins régulier, vint frapper l'homme aux yeux verts en pleine poitrine. Il roula sur le sol devant les yeux écarquillés de la femme, tandis que les mains de son adversaire devenaient étincelantes. Avant que l'expression de stupeur qui s'était emparée du visage de la femme n'ait disparu, l'homme aux yeux d'or s'élança et se jeta sur son compagnon qui tentait de se relever. Ce dernier hurla pendant qu'ils tombaient tous deux du haut du talus.
"Tu deviens fou, arrêtes!, cria la femme en se précipitant vers le bord de la petite butte herbeuse."
Mais l'homme aux yeux d'or ne l'écoutait pas, ses mains plaquées sur le torse de l'autre homme diffusait une énergie dorée, épaisse et liquide, qui semblait se mêler à son corps lui-même. Le père de l'enfant tremblait par saccades, comme s'il était frappé par un mal irrésistible.
La femme cria encore et l'homme aux yeux dorés ne lâchait toujours pas prise. Soudain l'herbe se souleva tout autour des deux hommes et il fut projeté à quelques coudées sur la droite, tandis que l'homme aux yeux verts se relevait en suffoquant. Tous deux tendirent le bras en même temps et les flux se croisèrent dans un vrombissement sonore. Mais l'homme aux yeux d'or avait un temps d'avance sur son adversaire et il s'étala simplement de tout son long, tandis que l'homme aux yeux verts ployait les genoux en crachant du sang, frappé au coeur par une flèche d'énergie dorée.
L'homme aux yeux d'or se releva et marcha vers l'homme aux yeux verts, toujours à genoux.
Mais quelque chose l'agrippa et le tira en arrière, il fut traîné sur l'herbe et jeté contre le bord du talus. Il y eut un sifflement menaçant et la griffe de la Vouivre déchira le tissu de sa robe, au niveau de l'épaule gauche. Il roula sur le côté, échappant de peu à un autre coup de griffe. Le dos plaqué contre le mur, regardant la créature aux ailes recourbées, il cria:


"Qu'est-ce que tu fais? Tu vas me donner à manger à cette chose? Tu veux me tuer, tu...
- C'est mon fils, dit-elle d'une voix triste mais qui ne tremblait plus. Et c'est l'amour de ma vie, dit-elle encore avec un sanglot en regardant l'homme aux yeux verts qui essayait de se tenir debout, un filet de sang au coin de la bouche. Je regrette...
- Je t'en supplie, ne fais pas ça...
- Adieu...
- Non!
- Adieu! Klem tak! Klem tak, klem tak...

Elle pleurait en criant ces derniers mots, elle criait et elle pleurait en même temps. La Vouivre se jeta sur l'homme aux yeux d'or dés qu'elle les entendit, ses griffes et sa machoire dantesque en avant. Les cris de l'élémentaliste déchirèrent l'air encore quelques instants, pendant que le soleil disparaissait pour de bon au loin.


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MessageSujet: Re: [Inblasus]Brouillon.   [Inblasus]Brouillon. EmptyVen 20 Oct - 23:38

L'eau pénétrait l'herbe encore fraiche, la ramollissant lentement. La nacelle magiquement improvisée reposait dans un bassin fait de grosses
pierres qu'on avait assemblées en un cercle dense. L'eau qu'il contenait avait l'air particulièrement pure, il était même étonnant qu'aucune
feuille ou autre brindille ne soit encore venue s'y poser, tant l'endroit avait l'air perdu en pleine nature. Ici le portail n'était pas un cercle en pierre comme sur Thessalie mais un trou dans un immense arbre sombre, d'un ovale trop parfait pour être naturel.
Et d'ailleurs c'était bien le mot qui venait à l'esprit en regardant ce qu'il y avait tout autour: sombre. C'était plus que la nuit, on aurait dit que les ombres faisaient partie intégrante du paysage, qu'il y en avait plus sur le sol, à l'horizon et dans le ciel que de sol, d'horizon et de ciel.
Une femme sortit de derrière l'arbre et s'approcha de la nacelle et du nourisson. Quand elle fut au-dessus de lui, on distingua mieux sa peau d'ébène, d'un noir presque luisant, l'ombre étrange qui voilait le bas de son corps entièrement nu. Ses cheveux ressortaient difficilement sur le paysage, à peine plus clairs, ses grands yeux étaient de la couleur d'une nuit étoilée, constellés de petits points lumineux.

Elle prit l'enfant dans ses bras et le tenant contre son sein, fit couler sur son front quelques gouttes de l'eau du bassin. Le visage du bébé tressaillit trés légèrement. Elle souffla alors doucement sur ces petites gouttes d'eau : elles se dispersèrent d'abord d'une façon on ne peut plus banale mais soudain elle se reformèrent et composèrent un symbole sur le front de l'enfant, une sorte d'étoile à cinq branches.


"C'était donc vrai, dit-elle, tu es bien ce qu'ils prétendent."

Elle entra alors dans le bassin, éclaboussant le sol tout autour d'elle, et prononça une suite de sons qu'on aurait eu du mal à considérer comme un langage, sorte de shuintements aigûs.
Aussitôt le trou dans l'arbre noir s'illumina d'un gris laiteux qui avait l'effet d'une torche dans un milieu aussi obscur. La femme s'y engouffra et disparut, tenant toujours l'enfant contre elle. Dés que le portail se fut refermé, le trou lui-même disparut et le tronc de l'arbre redevint lisse.



Ils étaient attendus de l'autre côté: quand elle émerga du portail, un groupe d'hommes, de femmes et d'elfes des deux sexes la regardaient gravement. Si le cercle de métal sombre par lequel elle venait de sortir ressemblait à celui qu'avaient utilisé les parents de l'enfant, le décor n'avait rien à voir avec celui de la lande thessalienne. Ils se trouvaient dans une forêt couvertes de brûmes épaisses.


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MessageSujet: Re: [Inblasus]Brouillon.   [Inblasus]Brouillon. EmptyVen 20 Oct - 23:38

La salle était volontairement peu décorée. En se contentant d'aposer sur les murs de pierres taillées quelques tentures, trophées et l'emblême de sa Maison, le propriétaire des lieux avait voulu montrer à quel point elle était spacieuse, faire savoir aux visiteurs qu'il pouvait se permettre de garder toute cette place pour des tâches officielles et ennuyeuses, qu'il y avait encore bien plus magnifique dans sa demeure...
C'était typique de la noblesse humaine, jamais un elfe, un orc, un nain ou un mage d'une race inconnue ne s'y serait pris ainsi pour se faire valoir, il aurait eu peur de passer pour naïf ou inculte.

Autour d'une grande table rectangulaire, le genre qu'on met bout à bout lors des banquets, une quinzaine d'hommes étaient réunis. Ils étaient vêtus et parés comme des seigneurs, certains en avaient d'ailleurs ostensiblement l'attitude. Fronts portés hauts et poses graves, comme un souverain entendant les requêtes de ses sujets.

Celui qui était assis au centre, dos au mur, prit la parole.



"Il est temps, messires.

Comme vous le savez déjà, nous avons reçu hier matin trois faucons qui portaient la même nouvelle: nos affaires progressent à merveille. Pour être plus précis, cet enfant dont nous avons besoin se trouvera sous peu entre les mains de nos alliés. Le reste dépend désormais d'eux et je pense que nul ici n'a besoin d'en reparler: nous avons ce qu'ils veulent, ils peuvent nous donner plus que ce que nous avons jamais voulu.

Si nous sommes ici aujourd'hui et de si bonne heure, c'est pour renouveller notre confiance dans cette entreprise où nous sommes tous engagés. Nous avons déjà juré cette loyauté, je le sais.
Mais les mots sont des mots et même si je ne douterai jamais de la parole de nobles seigneurs, tels que ceux que j'ai autour de moi en cet instant, dit-il avec un geste d'apaisement envers certains des invités qui s'agitaient sur leur siège, je suis sûr qu'il est meilleur de fixer cette volonté par un lien plus fort...
- Un lien plus fort que notre honneur!, l'interrompit brusquement un homme à sa gauche. Quel lien est plus fort que celui de notre sang et l'honneur de notre Maison?
- Allons, restez calme, Kaerdans, par vos ancêtres. Je ne nie pas la valeur de votre sang ni de personne d'autre ici. Simplement...
- Simplement?, demanda un homme en face de lui d'un ton neutre.
- Simplement j'ai déjà vécu assez longtemps pour voir plus d'une trahison. Nous ne sommes pas nés d'hier, pour ce que nous voulons de simples mots ne suffisent pas. Mais le vrai problème n'est pas l'honneur, je suppose...
- Non, dit un homme aux yeux perçants à sa droite, le vrai problème c'est la magie."


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MessageSujet: Re: [Inblasus]Brouillon.   [Inblasus]Brouillon. EmptyVen 20 Oct - 23:39

L'un des hommes, le plus âgé d'aprés sa barbe grise, s'approcha de la femme à la peau d'ébène et de l'enfant. Il portait une robe verte et ses compagnons étaient tous vêtus de manière assez semblable, comme le sont souvent les druides, les shamans et certains mages. Les aiguilles de sapin qui tapissaient le sol crissaient sous ses pas.
Elle resta immobile tandis que le portail se dissipait, les fixant de son regard indéchiffrable.


"Vous avez été rapide, lui dit-il.
- J'ai pris le temps qu'il fallait, ni plus ni moins.
- Et cet enfant est bien ce que vous désiriez?
- Absolument.
- Je n'en doutais pas une seconde... Son pouvoir était clair quand je l'ai examiné, cela m'a frappé tout de suite. Je suppose que vous devez maintenant pratiquer un rituel ou quelque chose qui y ressemble, non? Je veux dire pour que cet enfant soit exactement comme vous l'avez souhaité.
- Non, il a reçu l'influence quand il est passé de l'autre côté.
- Ah bon? Pardon, je ne savais pas qu'un portail pouvait avoir ce pouvoir.
- Ce n'est pas le portail. Sa présence a suffi, sa présence pendant qu'il dormait.
- Ah, je comprends... Certains lieux ont des pouvoirs surprenants. Il arrive qu'en s'endormant ici on fasse des rêves étranges mais...
- Il me faut un parchemin, l'interrompit-elle. Ou n'importe quoi sur lequel je puisse écrire.
- Oui, oui, naturellement, je comprends. Apportez les tablettes!, dit-il en se retournant vers les autres. Ce sont des tablettes de cire. Beaucoup plus sûr par chez nous, l'air n'est pas vraiment sec.
- Et c'est bien pour ça que je vous ai choisis, répondit la femme en esquissant un sourire, cet enfant n'a nul besoin d'un pays sec pour bien grandir, au contraire."

Une elfe à la chevelure claire revint avec deux tablettes de cire brune, à peine trop grandes pour tenir dans la main. Elle les donna à la femme au corps d'ombre, ainsi qu'un burin qu'elle tira de sa ceinture. La femme se mit à graver.
Quelques minutes plus tard, les quatres faces étaient couvertes de signes aux traits tantôt anguleux et tantôt arrondis, entrecoupés de runes plus classiques. La femme noire les tendit sans un mot à son premier interlocuteur.


"Voyons... Oh je vous fais confiance mais c'est par curiosité, vous comprenez? Hum... Tiens, je n'aurais jamais pensé qu'une formule comme celle-là avait son importance...
- Votre forêt sera protégée tant que le charme durera. Il doit être renouvellé tous les sept ans, prenez y garde car s'il meurt vous ne pourrez pas le faire revivre avec la même incantation, il ne fonctionne pas comme cela.
De plus, dit-elle en plongeant ses yeux dans les siens, il disparaîtra de toute façon si les pouvoirs élémentaux quittent cette forêt. C'est d'eux qu'il tient son pouvoir, les incantations servent juste à... faire passer le message.
En fait il n'y a rien à craindre tant que vous restez ce que vous êtes. Pas de projets futiles, comme des conflits avec d'autres mages ou ce genre de choses.

- Des conflits? Il n'y en a jamais entre nous et nous ne vivons qu'entre nous alors...
- Excellent, je voulais juste m'en assurer.
- Cet enfant sera en sécurité ici, je vous le jure.
- Et il nous reviendra à sa treizième année.
- Naturellement, comme nous l'avons convenu."

La femme fit quelques pas, scrutant le vide.

"- Vous comptez leur parler une dernière fois?, demanda-t-elle en relevant la tête.
- A ses parents, vous voulez dire? Oui, le père nous a dit que jamais sa compagne n'accepterait de confier son fils à des personnes qu'elle n'aurait jamais vues.
-Hum... Je voudrais voir vos compagnons.
- Mes... Mais bien sûr, venez, approchez!, lança-t-il aux autres."
Ils s'approchèrent intrigués et la femme les passa en revue, marchant à pas mesuré et s'attardant un instant sur tel ou tel visage. Elle s'arrêta sur celui d'une jeune femme qui se tenait en retrait.
"- Vous, approchez, je vous en prie, lui dit-elle de sa voix grave."
L'intéressée s'exécuta sur un signe de tête de l'homme à la barbe, visiblement fort peu à l'aise d'avoir été désignée.
"Quel est votre nom?
- Lethil.
- On dirait un nom elfique.
- J'ai du sang elfique, un quart seulement par une de mes aïeules.
- Cela ne se voit pas, tant mieux. Vous avez un visage trés doux mais ils verront en vous une de leurs semblables. Vous savez qui ils sont, n'est-ce pas?
- Bien sûr.
- Alors voilà ce que vous allez faire, Lethil: vous allez emprunter ce portail avec votre maître tout à l'heure. Vous vous présenterez à eux comme sa fille, continua-t-elle sans s'arrêter sur l'expression du visage de la jeune femme, vous parlerez surtout à la mère. Parlez-lui de cet endroit et de votre vie ici, dites-lui combien son enfant sera chéri et en bonnes mains avec vous. Soyez naturelle, je veux que vous la convainquiez, vous comprenez?
- Oui mais...
- Pas de "mais", Lethil, l'avenir de votre clan en dépend. N'avez-vous jamais pensé enfanter un jour?
Je... Eh bien, je...fit-elle en rougissant, déconcertée, j'y ai pensé parfois oui, un jour.
- Alors quand vous parlerez à sa mère, pensez à ce jour-là, pensez à ce que vous ressentirez quand un enfant naîtra de votre chair. Je veux que cette femme voit en vous celle qui s'occupera de son fils comme si c'était le sien, dit-elle en regardant Lethil droit dans les yeux.
- Je le ferais.
- Parfait, c'est à vous de jouer maintenant."

L'homme à la barbe grise, à qui s'adressait cette dernière remarque, acquiesca d'un signe de tête.

"En route, nous devons aller à l'autre bout de la forêt. Les portails vers Thessalie sont à sens unique, celui-ci permet d'en revenir, dit-il en désignant le portail de pierre grise à côté d'eux, et celui qui permet d'y aller est de l'autre côté.
- Combien y en a-t-il en tout?
- Six en comptant celui qui va vers d'où vous venez.
- Vous habitez un endroit intéressant...
- C'est pour qu'il le reste que nous ne les utilisons jamais."


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MessageSujet: Re: [Inblasus]Brouillon.   [Inblasus]Brouillon. EmptyVen 20 Oct - 23:41

L'aube se leva sur le domaine de Still. Momentanément animé par des convois portant vivres, armes et quelques matériaux de construction à leur maître et ses alliés, il était pourtant vide de toute âme depuis longtemps. En quelque sorte, il était retourné à son état naurel, ce qui pour un élémental ne pouvait pas être entièrement mauvais. Mais le fait est que c'était dans des heures de péril et d'épreuve que ce destin s'était forgé pour son royaume, bien qu'il se soit toujours refusé à le nommer ainsi.
Tous avaient pris le chemin de l'exil, ses derniers fidèles comme les réfugiés du royaume de Grimnakar, ceux qui avaient fui l'esprit altéré et autodestructeur du maître de Karak Renkor. Still n'aurait jamais cru voir sombrer un jour dans la folie le roi nain, si sage et convivial au début de leur aventure en Larissa. Mais tant de souffrances, la perte d'êtres chers, l'arrogance démesurée de certains des conquérants et cette impression que tout glissait sans obstacle vers l'abîme le plus noir, vers le rêgne du Mal. Il en aurait fallu bien moins pour abbatre un mortel et tout esprit avait ses limittes. Il avait eu peu de temps pour converser avec Thordak Marteaudacier mais en plus de son caractère sympathique, à la fois soucieux de son peuple et hésitant à décider de leur sort par lui seul, Still avait détecté en lui les qualités d'un chef.
Tout cela était du passé désormais. Il avait déserté sa forêt fantomatique et se tenait sur le front, ou plutôt les fronts, avec à ses côtés un peu plus d'un millier de ses loyaux Shugenjas, préts à mourir dans l'instant pour servir leur cause. Il était vrai que pour eux la mort n'était que le retour à la source, auprés des forces élémentales bénies, dissous dans la Nature comme on se perd avec joie dans un champ de blé. C'était cette différence d'avec ses anciens ceuilleurs qui expliquait leur ardeur au combat, pour ne pas dire leur fanatisme.
Et elle lui avait été bien utile, car depuis quelques temps l'impensable se produisait, ce en quoi ne croyaient plus ni lui, ni la plupart des autres serviteurs du Bien, un mois seulement auparavant. Les guerriers bénis écrasaient leurs noirs adversaires, fédérés sous la bannière des Descendants de l'Ange, ces glorieux récipendiaires de la mémoire de Thah, être mythique auquel Still n'avait parlé qu'une fois mais dont le souvenir continuait de par la mort à inspirer la résistance. La coordibation qui avait tant manqué et dont il avait déploré l'absence était née comme aprés une gestation douloureuse. La Kathédrale avait chu, les tentatives isolées de certains, bien que courageuses, n'avaient pu aboutir, il était dit que la troisième alliance entre les tenants du Bien et les tenants de la Vie serait la bonne. Trop apocalyptique pour faire consensus longtemps, peut-être trop sûr de sa force, en tous cas stratégiquement affaibli, le Consilium sombrait sur cette terre, quoique on ait pu se demander s'il n'avait pas gîte bien au-delà.
Mais la venue de ces victoires subites, enchainées l'une aprés l'autre, amenaient l'allégresse dans le coeur des combattants bénis et le renouveau dans les visions de leurs maitres, longtemps résignés à un frustrant cauchemar.
C'était bien l'aube, en effet.
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MessageSujet: Re: [Inblasus]Brouillon.   [Inblasus]Brouillon. EmptyVen 20 Oct - 23:46

Carreaux et projectiles enflammés se croisaient au-dessus de sa tête. Le combat les avait pris dans son empire empoisonné depuis seulement deux heures et il avait vu mourir plus de soldats des deux côtés que dans les précédentes batailles réunies. Il sentait confusément que l'avantage leur demeurait, les forces ennemies ne pouvaient de toute façon plus l'emporter, aussi déterminées fussent-elles. Les ordres avaient été donnés rapidement, les généraux bénis ne savaient quelles étaient les positions exactes des légions démoniaques et leur proximité derrière les murs de brume imposait de prendre des décisions dans l'instant, pour éviter l'immobilisme à tous prix.
La brume...Elle lui était familière, de par sa nature, son histoire aussi. Still connaissait par coeur les points forts et faibles qu'elle procurait et il n'avait pas plus besoin d'y réfléchir pour se mouvoir que pour y faire combattre ses troupes. Petite force placée par le sort entre les armées angéliques et une formation composite alliant des assassins elfes noirs aux lourds paladins humains, il avait fait disposé sa garde en cône, entièrement tournée vers l'offensive. La seule défense qu'il comptait conserver pour ses Shugenjas était évolutive: relativement présente lors de l'engagement, elle se réduirait rapidement au fûr et à mesure que ceux-ci combattraient, les mages tués à l'avant étant immédiatement remplacés par un roulement continuel, qui se ferait au détriment des ailes de la formation.Le but était que ses combattants présentent un front toujours uni et compact, jusqu'à ce que le dernier d'entre eux morde la poussière, transformant ainsi sa petite légion en un coin solide et indivisible qui creuserait toujours plus avant dans le front ennemi, quitte à ce que ce champ de bataille soit sa dernière demeure. Le résultat n'était pas assuré mais il ne pourrait être complétement nul de toute manière et surtout, cette façon de faire était trop naturelle pour être erronée... C'était bien là une tactique d'élémental, aurait pensé ses alliés, et il l'aurait sans doute pris comme un compliment.
Il se tenait quant à lui à l'arrière, quelques pas derrière ses derniers serviteurs.Il ordonnait ainsi leur marche au combat, grâce à son camann dont l'ombre étrange, d'autant plus étrange que le brouillard cachait totalement l'astre diurne, s'étendait on ne savait comment sur leurs têtes et devant eux, leur indiquant quoi faire par des signes convenus.
Les premiers rangs commencèrent leur ballai, particularité des Shugenjas de Still, qui tournoyaient comme des danseurs en récitant des prières et dirigeaient de tout leur corps l'énergie ainsi produite sur leurs ennemis. Vétus d'un pantalon et d'une longue tunique respectivement noir et vert feuille, chacune de leurs vrilles extatiques se terminaient par l'accomplissement simultané d'une incantation et d'un processus magique, assénant dans le dernier geste et le dernier mot une décharge à l'ennemi. Ils modelaient la forme de celle-ci et délivraient un tourbillon de pierres tranchantes ou une onde soulevant la terre selon l'individu. Le rôle de Still était de coordonner leurs efforts conjoints afin qu'ils produisent l'effet voulu au moment voulu, selon l'enchaînement qui paraissait le plus apte à déstabiliser l'adversaire. C'était toute l'originalité de la direction d'une armée uniquement composée de mages.

Les troupes belligérantes s'étaient déjà relativement déployées, le fracas ambiant était assourdissant et on voyait des groupes de combattants s'entretuer où qu'on regarde. Dans le ciel des dragons déchainés vomissaient souffles, flammes et sorts sur leurs adversaires, les Drakes et Wywerns étaient aux prises avec des esprits puissants et le blanc et le rouge s'entremélaient dans une course mortelle, feu sacré contre haine démoniaque. Entre les deux champs de bataille superposés, d'incessantes nuées de projectile abattaient sans distinction ennemis des airs et ennemis du sol, comme pour rappeler qu'il n'était pas jusqu'à la brume elle-même qui ne soit imprégnée de sang.
Les chefs des Descendants mirent alors en oeuvre un apport des quelques bataillons gnomiques et naniques qu'ils comptaient parmi eux: les machines de guerre des Petites Gens, aussi puissantes qu'insensibles à la magie, ammassées avec la prévoyance qui caractérisait leurs maitres afin de servir de soutien lors des ultimes assauts, battirent en brêche avec une férocité mathématique les rangs des Gremlins et des morts-vivants lourdement armés qui protégeaient les démons majeurs, Efrits et autres. Peu préparés à ce type d'attaque, les créatures des Ténèbres furent tout de suite tentées de quitter les butes qu'ils occupaient pour pouvoir enfin se battre et ne plus servir de cibles inutilement. Bien mal leur en pris, car leurs commandants ne les avaient pas placés là par hasard. Sitôt leur débandade entamée, les rares catapultes angéliques mélèrent leurs tirs diamentés à ceux des autres machines de siège, frappant désormais sans frein aucun les grands démons lanceurs de sorts.
Au même moment, toute une partie de l'armée angélique, nottament les servants de Sindarel et Magmath, s'éleva soudain dans un même élan, délaissant les combats dans lesquels elle était engagée au sol, et vint lancer une offensive au-dessus des têtes des guerriers du Consilium. Son aile droite vola en bloc vers les démons majeurs et son aile gauche amorça une spirale descendante vers l'arrière-garde des forces ennemies.Seuls restèrent en l'air des Séraphins, êtres lumineux à la colère terrible, qui bizarrement faisait du surplace à intervalles réguliers les uns des autres.
Bien évidemment l'archérie démoniaque se déchaina contre les anges et leurs pertes auraient pu être trés lourdes, mais celle d'en face suivait avec une application trop persistante pour être fortuite la ligne des tireurs adverses, de sorte que ces derniers durent bientôt riposter pour ne pas être décimés, épargnant momentanément les guerriers du ciel.
C'est alors qu'on comprit, avec joie chez les uns et beaucoup moins chez les autres, le sens de leur insolite manège: formant une sorte d'arche montante depuis leurs positions initiales jusqu'aux cieux, les Seraphins se firent passer de gigantesques blocs de pierre à la chaîne, comme on se lance une balle un jour de fête, avant de les laisser retomber à la verticale sur leurs ennemis. Un boulet de canon ou un tir de baliste peuvent s'avérer redoutables, mais il est difficile de décrire l'effet d'une telle masse chutant d'une telle hauteur. Un mouvement secoua les armées ténébreuses mais la retraite que certains espéraient peut-être n'eut pas lieu: ce furent des clameurs de rage et non de désarroi qui répondirent à l'affront dans l'air troublé.
Les démons volants, qui avaient fait l'erreur de rester en une boule informe pour combattre sur tous les fronts, au lieu de se séparer en légions ordonnées, tournèrent aussitôt leurs tridents vers les nouveaux assaillants. Mais outre le fait qu'ils firent écran un moment aux tirs de leurs archers et essuyèrent ceux de l'armée bénie, ils durent également venir en aide à leurs alliés terrestres, pris en tenailles entre les anges et les forces d'en face. Enfin parvenir jusqu'aux Seraphins en évitant les blocs de granit n'était ni aisé, ni rapide.
Les généraux des armées maléfiques étaient vaillants et expérimentés mais cela ne faisait pas d'eux des chefs d'alliance et leur mentalité de démon n'arrangeait pas les choses. Un Anathoï aurait vu tout de suite que le principal problème était la paralysie des démons majeurs, trop occupés à se défendre des anges sans aucun soutien et pris au piège de leur position excentrée. Privée de cette importante force de frappe, l'armée du Consilium, déjà en infériorité numérique au départ, ne pouvait triompher.

Still avait combattu de bout en bout comme il avait commencé, jusqu'à ce qu'une résistance particulière menace le fragile édifice de ses troupes. Quand il comprit, il était presque trop tard.

"Elemkaï'sh aït manovil blam'nam'ken!" L'ordre fut cette fois crié de vive voix et il se jetta sur le pont minéral que ses fidèles lui créèrent instantanément, courant aussi vite qu'il le pouvait par dessus leur tête, la passerelle s'effritant derrière lui. Il bondit devant ses troupes et fixa de son regard étrange ce qui se trouvait entre lui et les soldats ennemis. Un trés grand démon, colosse rouge aux oreilles et aux cornes effilées, se tenait devant lui. Il ne ressemblait pas à ceux qu'il connaissait, il portait sur sa poitrine un triple-symbole, une flamme semblant vivante, une barre verticale sombre à l'aspect métallique et un symbole de mort gravé dans sa chair même. Il tenait dans chaque main une arme identique, pilier d'acier noir ouvragé dont les six faces devenaient une masse à un bout et une hache à double tranchant de l'autre, portées en l'occurence en sens inverse.
Still sût que ce ne serait pas un ennemi comme un autre avant même qu'il n'entrechoque ses deux armes l'une contre l'autre: le son grave et long qu'il produisit ainsi devint une onde qui se diffusa dans toutes les directions, courbant les guerriers du Bien les mains sur les oreilles, lui y compris. Il se releva plus vite, il n'était pas un Anathoï pour rien. Ses yeux étincelèrent dans l'ombre de la peau de loup et il s'approcha de son adversaire. Il éleva le camann au-dessus de sa tête et lui fit faire un tour complet avant de le planter dans le sol. Le démon eut une expression narquoise et s'apprêta à contrer le sort de la même façon qu'il les avait déjà fait plier, mais ce n'était rien d'autre qu'un code: les Shugenja concentrèrent leur énergie brute sur le point de rencontre des deux armes et elles s'entrechoquèrent viollement en sens inverse, ne produisant pas le même son mais déséquilibrant le démon.Celui-ci enfonça ses griffes dans la terre et se redressa, regardant maintenant uniquement l'Elémental. Still le scrutait de la tête aux pieds, sans qu'on sache s'il réfléchissait ou guettait son prochain mouvement.
Le démon s'avança alors brusquement et trancha l'air de mouvements alternatifs des deux bras, formidable et implacable machine à tuer. L'élémental recula vivement et dut rouler sur le côté pour ne pas être transformé en quartier de viande fraiche. Le démon pivota avec une souplesse étonnante pour frapper son adversaire à terre et les Shungenja élevaient leurs paumes pour intervenir mais le poing fermé de Still les arrêta. La poussière du sol martellé tourbillona et fit une armure à l'élémental qui contraint son adversaire à reculer par la force de cet air brassé à trés grande vitesse. Il se releva entièrement et son regard devenu totalement lumineux croisa fermement celui du démon. Il ouvrit sa main libre et en son creux la brume se concentra, comme aspirée en un point unique. "Sers toi de ce qui est autour de toi." Ca aussi c'était de la tactique élémentale. Il projetta soudain la brume en une nuée hurlante sur son adversaire.Les flammèches grisâtres le griffèrent au passage mais c'était comme si cela ne lui était rien. La brume s'éleva beaucoup plus haut et les démons, enhardis par une telle impuissance devant leur meneur, s'avancèrent en ordre.Mais à cet instant la main de Still se referma.Trés haut au-dessus les nuées se condensèrent instantanément et aussitôt une pluie drue fuit vers eux. Sa main s'ouvrit de nouveau en faisant un signe ésotérique, les quatres doigts autres que le pouce séparés deux à deux. L'eau devint glace aussi promptement et c'est une pluie de pointes brillantes qui fondit sur le démon, non pas naturellement mais semblant vouloir à tout prix rejoindre leur point de départ. La masse de l'être infernal s'ecroula, le dos percé de toute part par des perles de glace forant pour retrouver leur maitre.
Still mit fin au sortillège et marcha sur la dépouille de son ennemi, qu'il dépassa. Puis il tomba à genoux. Sa main gauche quitta son flanc et elle était poisseuse et rouge. Une des lames du démon l'avait atteinte sans qu'on s'en rende compte quelques instants plus tôt. Dans un bref regain d'énergie, il pointa le manche de son camann, dont il avait fait une petite lance, vers l'armée ennemie, et cria:
"Cal vragn eyle arm'n'maldren!", exhortant ses soldats à détruire leurs ennemis, jusqu'au bout de leurs forces. Puis il s'effondra la tête la première dans la boue.
Les démons hésitèrent et s'avancèrent. Mais alors ce fut un déchainement: les fidèles de l'élémental, fous de rage à l'idée de les voir souiller son corps, se jettèrent sur leurs ennemis comme si la peste les avait tallonnés. Ce fut l'occasion pour les Shungenja de faire preuve d'originalité. Certains utilisèrent leur magie pour se projetter comme de vulgaires rocs sur les boucliers ennemis, se fracassant la tête en abattant leurs rangs, d'autres tournoyaient sur eux-mêmes à une vitesse folle, fatale à leur coeur mais ô combien efficace pour disperser les noirs ravageurs dans toutes les directions. Le chef des Shugenja, Kan'less, renseigné par les feux follets sur l'état de délabrement global de l'armée maléfique, organisa ses compagnons en rondes concentriques et s'élevant plus haut que tous en son centre, fit d'eux une arme unique pour contrer l'avancée des démons. Lui-même sembla subitement perdre tout pouvoir et tomba du haut de la pyramide humaine, comme frappé d'un trait. Mais cet habile acrobate ne révéla ses plans qu'au dernier moment. Ce ne fut que quand il chût sur le chef du bataillon infernal qui lui faisait face que l'on vit ces paumes ardentes, où il avait concentré son énergie. Il enserra dans une étreinte de feu la gorge du guerrier des ténèbres, sans se soucier des griffes, pointes et lames qui le perçaient de toute part, et le cri rauque de celui-ci témoigna de son funeste destin.

Les démons ailés avaient entre temps réussi à briser la chaîne des Seraphins mais les plus élevés fuyaient le combat, emportant péniblement leur charge eu-dessus des brumes. Lorsqu'à la suite des efforts communs des archers, mages et anges pour disperser momentanément les forces aériennes de l'ennemi, ils lachèrent les derniers blocs de plus de mille coudées au dessus du champ de bataille, le séisme que cela produisit sonna la fin des serviteurs des Enfers. Leurs rangs se clairsemèrent sous la pression des forces opposées et ce fut l'hallali sur ce fauve blessé qu'était déjà leur horde auparavant.

Dans la débacle générale, un ordre lancé en elfique domina le tumulte. Unoe, des yeux perçants qu'ont ceux de sa race, avait repéré la chute de Still parmi les innombrables soubressauts de la mélée. Les prompts serviteurs de l'elfe noir le saisirent et l'élémental fut emporté à l'arrière pour y être lavé et pansé. Quelques uns de ses serviteurs survécurent à la bataille et ils se retrouvèrent tous devant sa tente comme si le reste n'existait plus, attendant dans la terre remuée tel n'importe quel réfugié, attablés devant un brouet chaud.
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MessageSujet: Re: [Inblasus]Brouillon.   [Inblasus]Brouillon. EmptyVen 20 Oct - 23:47

Still avait eu tellement de visions pendant une période encore récente, de signes et de pressentiments, que les rêves qui traversèrent son sommeil avec insistance ne le surprirent pas plus que cela. Il se rétablissait trés vite, sa blessure étant plus superficielle que ce que l'on aurait cru. On était que le lendemain aux toutes premières lueurs du jour et il semblait qu'il pourrait déjà être aussi actif qu'avant la bataille.
Ses rêves étaient plus obscurs que de coutûme, se souvenir de leur déroulement précis était déjà une gageure, mais pourtant il y avait quelque chose qui lui revenait de manière un peu plus précise que le reste: on aurait dit que c'était en rapport avec l'Outremonde, avec sa vie qui lui échappait. Que voulez dire "sa vie qui lui échappait"? Certes le temps qu'il avait passé là-bas ne l'avait pas aidé à disposer d'une mémoire unique et fiable. Mais dire que sa vie lui échappait lui paraissait trés excessif. Qu'aurait-il donc dû savoir?




On y était enfin, un mois, deux semaines et trois jours auparavant exactement, les puissances des cieux s'étaient adressées à lui. Pas les élémentaux de l'éther, non. Les forces angéliques, celles des cieux qui se trouvaient au-delà de la notion d'altitude. Il lui avait été révélé dans une vision, puis de vive voix par un chérubin lui-même, une partie de ce qu'elles étaient et le sens de sa vraie quète en Larissa. C'était maintenant l'heure de les retrouver, l'heure de savoir.
Il ne savait pas si le projet des Descendants se réaliserait, s'il était vraiment possible de fermer ce que le Consilium avait ouvert. Et le prix à payer était élevé, même si ce n'était pas pour lui. Mais il n'aurait su interférer dans le choix de ses alliés, le sacrifice était un acte de grande foi dont on ne discutait pas autour d'une table, ni d'une porte dimensionnelle d'ailleurs.
Ensuite, ensuite ce serait l'exil si aucune solution n'était trouvée, cette terre qui était symbole de pureté préservée était maintenant celui de la douloureuse évolution, des Chaos de l'Histoire. Le seul espoir n'était pas venu de son propriétaire ou de sa gardienne ancestrale, qui qu'elle soit, mais uniquement des garants éternels de l'existence du Bien, de ceux qui disaient quand tout croulait: "Il y a autre chose et tu n'as pas tout vu." Le Pilier, puisque c'était d'aprés eux sous ce nom qu'il resterait gravé dans les mémoires, servirait à cela. Sa fonction était certaine, que l'issue le soit ou non.
Un ange se présenta à lui et lui indiqua que leur départ était avancé d'une heure et qu'ils feraient route dés maintenant. Cela compromettait sérieusement son rendez-vous, l'ironie étant que ce soit d'autres êtres célestes qui en soient la cause. Ce n'était pas un problème bien sûr, un Chérubin pouvait le retrouver plus tard, ce n'était pas ce contre-temps qui y changeait quelque chose.

La petite esplanade à flanc de colline était vide une demi-heure plus tard. Le Chérubin marcha sous l'olivier ou Still avait songé un moment plus tôt. Etonnament, son visage était troublé, on aurait dit qu'un malheur venait de lui être appris. Il s'envola en trombe, comme si sa célérité était question de vie ou de mort.
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MessageSujet: Re: [Inblasus]Brouillon.   [Inblasus]Brouillon. EmptyVen 20 Oct - 23:48

Tout étant fini de ce qu'il avait à accomplir auprés des Descendants, Still avait dit adieu à ses compagnons, dont l'amitié pourtant à peine éclose était scellée par des épreuves plus fortes que n'importe quel mot. Il avait toujours cru en la diplomatie, en le pouvoir de convaincre, la bataille des âmes. Ce n'était pas un reniement complet mais que pouvait des mots face à cette Foi si forte, à ces coeurs qui s'embrasaient pour une cause? Il avait bien changé depuis son arrivée en ces terres. Et comme pour tout changement, il ne lui apparaissait comme une évidence qu'une fois totalement accompli, alors que cela faisait des mois qu'il évoluait.
Cette terre de Larissa qui lui avait semblé terre promise, la maison qu'il se cherchait depuis toujours, avait quand même été synonyme de souffrances, certes davantage celles des autres mais était-ce tellement moins dur? Il avait connu l'Epreuve, sût ce que c'était que se battre pied à pied pour survivre, ce que certains de ses alliés connaissaient depuis des années déjà. Mais si c'était ce qui devait s'accomplir, s'il y avait un sens à tout cela, il ne demandait rien de plus.
Il monta le petit esaclier abrupt, rude pour les genoux, qui conduisait sur la petite terrasse en pierre. Il s'était reservé cet endroit presque au début de son aventure sur ces terres. Il était naturel à sa manière lui aussi, la pierre venait de la rivière proche, une pierre aux belles couleurs d'ardoise que l'eau de pluie et la rosée vivifiait chaque matin. Quelques affaires l'attendaient, préparées pour lui par de trés braves gens qui s'étaient depuis exilées
.
Still franchit la dernière marche et passa devant une semi-crypte, lieu de fraîcheur et de receuillement, plongé dans l'ombre par l'arrête qui la surplombait. Tout était là, comme prévu. Il prit machinalement une crapaudine, ces pierres dont on disait qu'elles naissaient des sécrétions lacrymales de certains gros crapauds des marais et qu'elles révélaient toxines et maux divers. Il joua avec, la faisant osciller dans sa main. Il voulait goûter l'air frais de Larissa comme un Elémental pouvait le faire, il n'en aurait peut-être plus l'occasion dans peu de temps. Cette étrangeté dans l'air et la lumière de cette terre, il s'était toujours demandé s'il aurait pu trouver la même chose en Thessalie, dont il n'avait jamais vu bien des contrées.
Justement l'air lui sembla plus acide que d'habitude, presque âcre au fond de sa gorge. Il huma avec plus d'attention, pour savoir cette fois-ci et non pour goûter. La cause lui apparût tout de suite: la bougie de couleur ambre qui brûlait sous son nez. Comment avait-il pu ne pas la remarquer? Il se demandait surtout qui avait pu la mettre là, il y avait peu de temps qui plus est, d'aprés le peu de cire déjà fondue. C'est alors que son regard fut attiré par la crapaudine dans sa main. Elle venait de virer du brun au noir en quelques secondes. Son esprit n'aurait pu de toute façon ignorer l'odeur plus longtemps: il s'agissait d'armenite, un champignon à l'essence mortelle, la bougie en étant vraisemblablement parfumée. Mais pourquoi la placer ici? Pour le tuer, lui, un Elémental, sur qui les toxines naturelles avaient autant d'effet que de la salive de fourmi sur un guerrier Orc? C'était absurde, cette essence ne pouvait rien contre lui. Ses sourcils se plissèrent. Seule, non, mais avec...
Il se retourna d'un seul mouvement vers la semi-crypte. Un trait court et épais le frappa en pleine poitrine, à mi-chemin entre l'épaule et le sternum. Il s'effondra sur le sol de pierre.

Un être de sexe masculin sortit de l'ombre. Il portait des vétements étranges: des sortes de guètres marrons trés sérrées, un masque écarlate, enfin un surcôt sombre ressemblant à la livrée d'un valet mais sans armoireries, simplement strié sur tout son long de marques ressemblant à des coups de dagues. Il portait une arbalète de taille moyenne au bras gauche et un petit sac pendait à son côté. Il l'accrocha dans son dos et fut trés rapidement au-dessus de Still, se déplaçant de façon miraculeusement accélérée. Il commença par retirer avec soin le carreau. Le sang glissait de la pointe, qui semblait faite dans un trés étrange matériau, une sorte de fer bleuté. Il saisit promptement son bras droit et retira la manche de sa vêture jusqu'au coude. On pouvait voir comme une marque qui apparaissait progressivement, un beau motif couleur d'encre formant des sortes de courbes le long de son avant-bras. Il sortit de son sac une mèche d'amadou, l'alluma en la frottant entre son talon et la pierre, puis sortit également une boite circulaire d'où il tira un batônnet gros comme le doigt, qu'il mit au contact de la flamme. Il passa ensuite le batônnet, qui rougeoyait maintenant comme une braise, sur l'avant-bras de l'élémental, brûlant la chair comme du papier fin. II s'arrêta lorsque la marque fut couverte, rabattit la manche et répéta la même opération avec l'autre bras, visiblement marqué de la même manière. Puis il remit les bras de Still dans leur position de départ, rangea ses insolites outils, reprit aussi la bougie et passa par-dessus le bord de la terrasse avec cette même célérité surnaturelle.

Sur la pierre fraiche, Still était couché de tout son long, face au ciel. Mais son regard n'était pas tourné vers les Cieux cette fois-ci, il s'était terni et n'exprimait plus que le vide d'un corps inerte.
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MessageSujet: Re: [Inblasus]Brouillon.   [Inblasus]Brouillon. EmptyVen 20 Oct - 23:49

Des pas résonnaient dans un couloir sombre. On entendit une porte s'ouvrir et se refermer, puis une deuxième et ainsi de suite jusqu'à ce que par sept fois une huis ait ainsi été actionnée. L'homme tout de gris vêtu qui se démmenait tant déboucha à l'air libre en ouvrant la denière porte. Il s'avança sur une sorte de promontoire en pierre, de forme eliptique, qui n'occupait que la largeur de la porte à son début et s'élargissait progressivement jusqu'à laisser la place à cinq ou six personnes côte-à-côte.
Une femme l'attendait. Ses cheveux longs jusqu'aux épaules étaient roux et bouclés, sa peau blanche, elle portait une robe blanche brodée de bandes brunes et vermeils qui s'entrelaçaient harmonieusement. Les manches se terminaient en pointes et couvraient ses poignets, elles étaient ornées d'un motif couleur d'encre aux étranges courbes. Elle s'adressa à l'homme en premier.


- Vous venez du passage?
- Oui, répondit-il sobrement. Il est mort, cela vient de m'être annoncé.
- Ce n'était pas une inquiétude mais cela ne me dérange pas d'en être assurée, dit-elle avec un léger sourire.
- Qui sera le prochain? L'être dont vous m'avez parlé hier soir?
- Bien sûr, fit-elle en faisant rouler entre ses doigts un petite bille de bois surmontée d'une hélice. Regardez la semence de cet arbre, je l'ai ramassée de l'autre côté tout à l'heure. Il donne déjà sa contribution à la vie, il suit son cycle naturel ici aussi bien qu'ailleurs. Ils sont fous et superstitieux, ceux qui prétendent qu'il y a des lieux qu'on n'habite pas.?
Elle s'approcha encore plus du bord en pierre et jeta un regard dans le vide. On ne voyait qu'un magma multicolore et informel, faisant penser à des bouts de paysage qu'on aurait brassé comme un peintre brasse des teintes dans sa palette. Il était clair que le monastère, car c'en était un, ne reposait sur aucune assise physique et on aurait pu se demander s'il ne flottait pas en l'air par l'effet de quelque sortilège, mais sa masse semblait l'exclure, quoique...
- Rien n'empêche que ce Plan devienne notre refuge, le temps est le seul élément qui nous échappe et il ne joue pas contre nous.?
- Mais à propos de celui qui nous interesse, quand conviendra t-il d'intervenir? La mort de Still ne change rien à l'échec que nous avons connu avec lui.
- Je n'appellerais pas cela un échec, le reprit-elle sévèrement, Still n'était pas un Messager et encore moins l'un des nôtres, nous aurions pu le laisser vivre sa vie sans son désir maladif de réponses. Celui-ci est les deux à la fois et sa venue aura un sens différent, je le vois trés clairement maintenant. C'est aussi pour cela qu'une ère doit s'écouler avant que nous l'envoyons.
- Une ère entière?
- Oui. Nous n'y perdrons rien d'ailleurs, bien au contraire.
- Vous pensez à ce que nous pourrions apprendre de plus sur les forces en présence là-bas?
- En effet mais pas seulement...
Son regard se plissa un trés bref instant en regardant les petits tourbillons qui déformaient l'air en face deux.
- Je dois vous laisser, j'ai à faire autre part, dit-elle en se dirigeant vers les portes.
Celles-ci avaient de fait disparu, remplacées par des losanges métaliques qui flottaient dans l'air et dont les quatres parties se séparaient puis se ressoudaient alternativement, tantôt bloquant, tantôt libérant le passage. Leurs couleurs respectives indiquaient des métaux différent pour chacun d'eux et il y en avait également sept successifs...
- Quel est le nom de celui en qui vous placez tant de confiance?
- Il tient à ce que je sois la seule à le connaître, il faudra donc feindre de l'ignorer devant lui, dit-elle en se retournant.
Le ciel était comme neuf au-dessus du monastère, sans rien pour le troubler, et aucun oiseau ne vit ses lèvres remuer en le révélant.
- Je vous informerai de ce que j'aurais appris de plus à votre retour. Puis-je savoir où vous vous rendez?
- En Outreterre.
Sur ce, la femme emprunta la voie momentanément libre et disparut dans le noir.

Elle s'arrêta au bout du couloir et ferma les yeux, plongée dans l'obscurité. Elle les rouvrit et marcha dans la lande guère moins obscure qui avait insensiblement pris la place de ce qui l'entourait un instant plus tôt.
Ce qui devait être des arbres surgissaient un peu plus loin et derrière eux s'ouvrait une petite clairière, bien que les ténèbres envahissent le tout. A y regarder de plus prés, les ombres ne cachaient pas le décor, elles le constituaient. Elles y étaient à l'honneur et ressortaient sur un fond indéfinissable et qu'on aurait pu décrire comme un noir mouvant et moins pur que le leur. Comme la clairière avait succédé à la lande, la vue d'un arbre beaucoup plus grand, unique celui-ci, succéda à celle de la clairière. Il semblait croître en son centre mais en même temps on ne distinguait plus du tout ce qui se trouvait derrière, comme si on avait décidé d'opposer un mur de noirceur aux voyageurs qui auraient voulu s'aventurer plus loin. Une créature féminine se tenait là, nue, la peau d'ébène et pleine de reflets moirés, tout le bas du corps noyé d'ombre. Ses grands yeux étaient comme constellés, des points lumineux et fixes y apparaissaient de temps à autre, tels de minuscules étoiles. Une Danaïte.
Comme la femme du monastère venait à elle, elle se leva du pied de l'arbre où elle était assise et fit quelques pas à sa rencontre. Elles furent debout l'une en face de l'autre, le grand arbre étirant ses formes derrière elles.

- Eshant, je crois.
- Tel est mon nom.
- Vous savez ce que je viens chercher?
- Oui.
- Et vous l'avez?
- Dans cette région, l'Outremonde tient ses promesses, ses enfants aussi. Ce que vous voulez est à vos pieds.
La femme en robe baissa les yeux et vit immédiatement le médaillon. Comme elle se penchait pour le saisir, la voix chaude et grave de la Danaïte l'arrêta.
- Mais avant je veux moi aussi quelque chose.
- De quoi s'agit-il, répondit-elle en prenant l'artefact.
-De la confirmation ou non de ce que je crois savoir. Vous l'avez fait tuer n'est-ce-pas?
- Qui donc?
- Vous le savez trés bien.
- En effet, il est mort.
Le visage noir ne frémit pas mais son immobilité sculpturale donnait maintenant une impression de malaise.
- Le pouvoir ne vous suffit pas, il vous faut du sang.
- Le second est un moyen du premier, il est appréciable en tant que tel.
La femme d'ombre s'approcha encore plus de la blanche visiteuse, assez pour que leurs souffles se mêlent, si tant est qu'elles en eussent.
- Tu n'es qu'un monstre, froid comme la pâleur dont tu aimes à te parer, trop gorgé d'orgueil pour voir la vanité de tes quètes insensées. Tu foules aux pieds une vie dont l'importance te dépasse. Sache que je n'utilise jamais les mots comme une arme car ce que je suis me l'interdit. Et si comme je m'en doute tu méprises les vues d'autrui, souviens toi de mon don de prescience et de ce qu'il signifie.
La femme éclata d'un rire clair et moqueur.
- Ce qu'il signifie ne s'est jamais appliqué à moi et ne parle pas de mes quètes dont tu ne sais rien.
Elle la fixa dans les yeux avec morgue et défi.
- Je préfères me souvenir de qui je suis et écourter cet entretien dont tu es la seule à ressentir le besoin. Mais si toutefois ta volonté dépassait le stade des imprecations et comme je sais que tu as tissé quelques liens hors de ce lieu, aie l'assurance que ce que tu as entendu de moi est l'exact reflet de ce que tu devrais affronter.
Sa robe parut alors secouée par un vent violent, tandis qu'elle s'élevait brutalement du sol, un sourire sardonique sur les lèvres, et chose incroyable, elle fendit l'ombre comme de l'eau et disparut dans un sifflement. Les abords de l'arbre en bruirent un instant encore aprés son départ et comme des plaintes s'élevaient tout autour.
Du mur d'ombre sortit un être insolite et à première vue animal, doté de quatres pattes, au dos lisse, orné de marques phosphorescentes et bordé de deux rangées de pointes semblables à celles d'un hérisson, dont il avait d'ailleurs la silhouette générale et la taille. Eshant était restée à la même place, un genou en terre maintenant. Une légère brise s'était levée. Lorsqu'il fut à côté d'elle, ses pointes s'agitèrent fébrilement et une voix plus surprenante encore que son apparence s'éleva dans la pénombre, tandis que les marques de feu changeaient de forme sur son dos.

- Tu ne vas pas seulement le pleurer, n'est-ce pas?
Des larmes brillantes se détachèrent des yeux de la Danaïte et filèrent doucement dans l'air, portées par la brise.
- Non. Cela ne suffira pas.
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