[Volkrann & Samko] Une mission bien spécifique

Pendant que Volkrann avait pris la journée pour se déplacer en terres voisines chez Azura, ses ordres continuaient de s'exécuter en son royaume et le développement de celui-ci allait bon train. Bien entendu, son but était bel et bien d'être digne de l'héritage légué par son père ainsi que la grande réputation de seigneur de la mort dont sa lignée jouissait depuis tant de siècles.

Ainsi les installations du ténébreux vampire se mettait tranquillement en place et ce dernier s'intégrait tranquillement à sa nouvelle alliance, tentant de faire des rapprochements avec certains membres ici et là. Malgré tout, le secret de ses origines venaient peser lourd sur ses épaules et la méfiance de ses alliés ne faisait qu'aggraver les choses.

Mais un jour, alors qu'il n'attendait plus rien de cette alliance, il reçu une lettre innattendue venant d'un homme semblant sortir d'outre tombes. Sa missive à son endroit changea alors son regard sur son avenir chez les Veilleurs et Volkrann médita longuement sur un possible lien entre son passé et cette homme. Les destinées paraîssaient se croisées à nouveau...

Ainsi, dans cette prometteuse alliance, il avait trouvé LA personne qui pourrait entendre son secret, son passé, son malheur. Cette personne, il avait entendu son nom prononcé de la bouche de son père lui-même étant plus jeune. Samkorius était cette personne, cette légende ayant traversé les âges aux côtés de son père. L'idée l'avait maintenant frappé, il ne craignait plus de révéler ses origines à cette personne, puisque Samkorius faisait partie intégrante de son passé. Les conséquence de cette révélation à Samkorius serait bien moindre sur sa personne que sur un pur inconnu.

Volkrann se sentit soudainement libéré. Avait-il enfin trouvé une façon de s'en sortir ? Peu importe, selon lui, c'était le seul plan envisageable s'il voulait demeurer chez les Veilleurs et il n'hésita pas à entrer en contacte avec le Seigneur des Abysse.

Donc, peu après le départ de Volkrann en direction des terres de la noble dame, un autre messager quittait le sombre royaume pour se diriger, quant à lui, chez le seigneur Samkorius avec une lettre à son attention.

Une lettre qui lui remit dès son arrivée et qui se lisait comme suit :

Citation :

Cher Seigneur Samkorius,

Je n'ai pas l'intention de m'attarder aux futilités, c'est pourquoi j'irai droit au but. J'ai à la fois un immense service à vous demander et également un terrible secret à vous révéler. Vous êtes la personne qui pourra me sortir de la délicate position dans laquel je suis emmêlée, vous serez le seul qui pourra être garant de ma bonne foi envers les Veilleurs. Si vous êtes en mesure d'assumer les conséquences des révélations que je m'apprête à vous faire, je serais heureux de vous rencontrer personnellement pour mettre un terme à tout cet contreverse qui m'entoure.

J'ose croire que vous accepterez mon invitation, si tel est le cas, rejoignez-moi aux premières lueurs de la nuit aux abord de la sombre forêt qui sépare nos deux royaumes...je vous attendrez.

Bien à vous,

Seigneur Volkrann

Un homme de belle apparence venait de franchir l'enceinte du Manoir du Crâne Rieur, nouveau domicile de celui qui se faisait autrefois appeler le Prince des Abysses. Ses vêtements trahissaient son appartenance à la noblesse ou ce qui devait être la classe supérieure de l'endroit.

Après s'être fait annoncer, il pénétrait résolument dans le Salon des Plaisirs, Salon des Plaisirs d'où s'échappait pourtant un silence de mort. Un seul homme y était effectivement attablé et, si la décoration laissait transpirer un oasis de luxure, l'austérité de l'atmosphère, elle, incitait plutôt à la prudence.

Au milieu de la pièce trônait une imposante table de chêne somptueusement décorée sur laquelle était posée de nombreux plans et parchemins, avec au moins autant d'outils de mesure.

La présence du nouveau venu n'échappa pas à l'occupant des lieux qui se leva pour aller à sa rencontre, l'air heureux de le revoir.

-"Ah, fidèle Horus, il est bon de te revoir après toutes ces semaines mais ta venue m'inquiète. Il faut que ce soit quelque chose de diablement important pour que tu te sois déplacé toi-même et que tu n'aies pas plutôt envoyé l'un de tes - nombreux - subalternes. Parle donc mais prend un peu de ce bon vin avant, cela te revigorera pour sûr."

Prenant la coupe, il la porta rapidement à ses lèvres, en but une courte gorgée avant de prendre la parole.

-"Vous avez vu juste, mon Prince. Je vaquais à mes occupations et faisais exécuter vos plans avec toute la diligence que vous me connaissez lorsque nous avons été interrompus par la venue d'un messager qui semblait à bout de souffle. Ne pouvant visiblement rien de plus pour le pauvre bougre, j'ai laissé les ghoules le dévorer, vous vous en doutez bien..."

-"Trop de détails, pas assez de substance, allez à l'essentiel et gardez en tête que je ne vous ai pas nommé architecte principal du front de l'Est pour que vous me racontiez la vie palpitante de nos serviteurs, fussent-ils morts ou vivants... ou les deux."

-"Oui, sire, veuillez m'en excuser. Alors, nous l'avons fouillé et avons trouvé le message qu'il était venu vous porter. La réponse de Volkrann et celle-ci m'est apparue comme étant de la plus haute importance, étant donné qu'il s'avère être l'un de nos voisins et que seule la Sombre Forêt de l'Est nous sépare de son royaume.

La voici donc."

Samkorius prit le parchemin des mains de l'architecte avant de faire signe de la main à celui-ci de s'asseoir, le temps qu'il puisse achever sa lecture.

Le propos était succinct et la lettre décidément trop courte au goût de l'intéressé mais un sourire malsain s'était dessiné sur le visage du Prince Balafré. Celui-ci, vraisemblablement peu concerné par la présence de son vassal, commença à réfléchir à voix haute.

-"Se pourrait-il que... Ou tenterait-il de? Non, il n'oserait, c'est évident... À moins que..."

Fouillant brusquement parmi le tas de papiers rassemblés sur la table, il dénicha une feuille vierge avec le soulagement de l'empressé et prit immédiatement la plume.

Citation :

"En ce Dix-Neuf de Febvrier de l'Avénement de la Septième Ère,
Messire Volkrann,

Les premières intuitions nous trompent rarement. Vous semblez, en effet, de ceux qui préfèrent l'action à l'échange de banalités par courrier et j'admets apprécier cette fougue et je l'aurais partagé, voire devancé autrefois mais mes plus récentes expériences m'incitent à la prudence.

Je vous transmets donc ce message en toute hâte afin de vous faire savoir que je vous attendrai aux premières lueurs de la nuit mais pas au point où vous souhaiteriez me voir. Non seulement car la sombre forêt qui sépare nos deux principautés est imposante et qu'il me serait très difficile de savoir quel point précisément vous entendez par ses abords mais aussi parce que je préfère jouer de prudence. Vous désirez me rencontrer? Ce sera sur mon territoire et en mes termes, nulle part ailleurs.

Rendez-vous donc demain soir, aux premières lueurs de la nuit, au nouveau Pavillon de Chasse qu'a fait aménager mon architecte en chef, situé peu profondément, pratiquement sur la lisière ouest de la forêt. Nous serons plus à même de se remémorer le passé autour d'une bonne tasse de thé et d'y échanger quelques banalités en toute quiétude.

Je n'ai pas besoin de vous dire de garder vos hommes bien à distance car les miens seront postés tout autour et auront ordre de faire feu sur tout groupe de plus d'un individu.

Mes salutations estimées,
Du Manoir du Crâne Rieur,
Samkorius, Prince de la Nouvelle Iknor,"

P.S: Je joins à cette missive une carte détaillant les lieux près du Pavillon de Chasse.

La scellant rapidement, il se leva et la tendit à son fidèle architecte.

-"Tenez Horus, faites-la porter en toute hâte au royaume de sire Volkrann. Il n'y a pas de temps à perdre."

-"Très bien, sire. Je dépêce l'un de nos spectres, cela évitera les problèmes de logistique de terrain et il pourra survoler la forêt au lieu de la traverser."

-"Oui, oui, bien, faites..."

L'air exaspéré, il ne regardait même plus en direction de son subalterne lorsqu'il sembla se souvenir de quelque chose et leva la tête vers celui-ci.

-"Et, à l'avenir, évitez de livrer les messagers des royaumes avoisinnants à nos ghoules, je vous prie. Cela pourrait créer un incident diplomatique fâcheux et nous forcerait à entrer en guerre, ce qui me déplairait fortement, surtout que nous avons encore tant de palais à construire... Et prenez ces plans-ci, ils contiennent mes mises à jour concernant la décoration intérieure du Temple à Olidammara"

-"Euh, oui sire, bien sire."

L'homme de noir vêtu prit une pile de documents que lui avait indiqué du doigt le Balafré et se dirigea vers l'extérieur en toute hâte et l'air mécontent, sachant qu'il devrait vraisemblablement recommencer certains pans du Temple du début, connaissant les habitudes capricieuses de son suzerain.

Ainsi une lueur, non un être volatile planait au-dessus des terres noires du royaume de Volkrann. Plusieurs éclaireurs et sentinelles avaient détecté sa présence au loin et une garde rapprochée avait été déplacée à l'entrée du portail. Ne prenant aucune chance devant les allées et venues des étrangers sur ces terres, le Seigneur Volkrann avait posté des milliers d'êtres aussi immondes que sans pitié dans chaque recoin de son royaume. Fou serait celui qui oserait s'approcher de ses terres maudites sans invitation ou raison valable...

Bien que le spectre paraissait totalement inoffensif, le général Anshtar, en l'absence de son maître, préférait parer à toute éventualité devant cette présence inhabituelle. Le messager, quant à lui, parcourait lentement les sombres terres du royaume du seigneur de la mort, espérant de toute évidence accomplir sa mission sans pour autant perdre ce qui lui restait de vie matérielle. Son chemin et chacune de ses actions semblaient épier de toute part, d'autres spectres commandés par le maître vampire survolaient même le ciel à ses côtés, mais les troupes se replièrent tranquillement après avoir vu l'étendard des Veilleurs porté par le messager.

La méfiance d'Anshtar fut alors rapidement dissoute et l'arrivée du spectre en question sonna le repli des troupes du seigneur de la mort. Les deux principaux intervenants se saluèrent donc brièvement et le général fut heureux d'apprendre que le messager avait été spécialement envoyé par le Seigneur Samkorius. Au préalable, Volkrann l'avait informé d'une possible réponse de ce dernier au courant de la journée, ce qui annula tous ses doutes possibles quant aux intentions du messager.

- Bien alors, qu'avons nous là !? J'espère que le voyage n'aura pas été trop dur et que mes hommes ne vous auront pas trop effrayer mon cher. Vous savez, il est parfois risqué de parcourir ces terres, mais vous le savez sûrement vous-même, votre maître partageant un peu le même genre d'hospitalité préconisé par le nôtre.

Le messager regardait tout autour de lui, en fait il essayait. Tout était obscur, même le ciel couvrait les rayons du soleil à toute heure de la journée dans cette région. Les lieux étaient de toute évidence maudits, mais le messager y trouva tout de même une atmosphère familière et plutôt réconfortante.

Sans mots, ni paroles, le spectre de morfanos remis une missive portant le sceau de Samkorius entre les mains du général. Il fit également comprendre que la lettre était adressée au Seigneur Volkrann et qu'il devrait lui remettre en mains propres.

- Ce sera fait... Le seigneur de cette terre est présentement absent, parti faire connaissance avec une certaine Azura, mais sachez qu'il prendra connaissance de ce message dès son retour... sous peu j'ose croire. À moins que l'hospitalité de cette déesse soit un peu plus chaleureuse que la nôtre...aller savoir.

Le général s'esclaffa, fier de sa touche humoristique, quant au spectre, il demeura sans réaction... Ce qui eut pour effet de rapidement calmer l'atmosphère. Affichant toujours les mêmes traits indifférents, il salua son hôte et repartit de plus bel en direction de son point d'origine.

Et bien, si on peut plus rigoler..., pensa le général.- Transmettez tout de mêmes nos salutations à votre maître, cria-t-il au loin, le spectre s'étant déjà remis en vol sur le chemin du retour.

Le chef des armées observa ses hommes puis pointa l'un de ses spectres.

- Suivez-le jusqu'à la sortie de nos terres, puis revenez au royaume. Quant aux autres, reprenez vos postes immédiatement !

Tous s'exécutèrent sans hésiter et l'ambiance dans le sombre royaume avait repris sa mortelle atmosphère. Quant à Anshtar, lettre en main, il se dirigea au quartier général pour y faire l'inventaire des armées du royaume, en attendant le retour de son maître.

Le seigneur Volkrann lui passait un très bon moment en compagnie d'Azura. Bien qu'il n'avait jamais l'habitude de côtoyer les plus nobles d'entre elles, le contraste qu'elle lui faisait l'avait bien intéressé. Ceci étant dit, il savait très bien qu'il avait prévu une rencontre importante avec Samkorius en fin de soirée si ce dernier acceptait son rôle.

C’est pourquoi le maître vampire quitta tard en soirée le somptueux royaume d’Azura qui n’a d’égal que la beauté de cette dernière. La lune n’allait pas tarder à atteindre son apogée et mieux valait pour le sombre seigneur de quitter cette noble cité. Après avoir passé une agréable journée en compagnie de la jeune femme, Volkrann repris donc le chemin du retour en direction de son royaume.

Dès son arrivée, Volkrann remarqua que le développement de ses installations ainsi que de son armée allait bon train et y trouva pleine satisfaction. L’idée de sang et chair fraîche commençait à animer ses troupes tout autant que son appétit et le vampire voyait en cette belle évolution, l’opportunité de partir en chasse prochainement. Mais avant de passer à l’action, il fallait évidemment confronter son passé et faire face à la musique en rencontrant ce cher Samkorius, lointaine connaissance de son défunt père.

Le général fut soulagé de voir son maître enfin de retour, Anshtar ayant fait les cents pas avant son arrivée. Sachant l’importance de la missive, il ne tarda pas à rejoindre Volkrann pour lui remettre la lettre plus tôt arrivée dans la journée. Le vampire, quant à lui, semblait ailleurs, dans ces pensées, à croire que sa dernière rencontre l’avait dévié de sa réelle identité, celle qu’il se gardait toujours de révéler d’ailleurs.

- Alors Anshtar !? Je vois que nous sommes toujours dans les délais, beau travail mon cher, beau travail ! Que m’apportez-vous là !?[..] Et bien, on dirait que la curiosité aura eu raison de la sagesse de ce cher Samkorius, si seulement il savait ce que mon secret lui lèguera…. Qu’importe ! L’important c’est qu’il soit notre porte d’entrée dans cette alliance. Enfin, je ne vous retiendrai pas pour ces formalités Anshtar, vous pouvez vous retirez à présent, une grosse journée vous attends demain. Bonne nuit général.

- Bien MonSeigneur ! Bonne nuit également.

Pendant que le général quittait la pièce en direction de ses propres appartements, la tête vide et la conscience en paix maintenant que son maître était de retour, Volkrann, lui, ne fut que de passage à son royaume. La lune serait pleine ce soir, l’occasion parfaite pour Volkrann pour de sortir de l’ombre. Mais, il fallait faire vite, la jolie Azura l’avait quelque peu retardé sur son horaire, néanmoins il ne s’en était jamais plaint jusqu’ici ayant totalement aprécié cette première rencontre avec l'un de ses alliés. Le seigneur de la mort repris donc la route, suivant le plan de Samkorius, pour se rendre au point de rencontre prévu et tel que convenu.

Le vampire sembla arrivé le premier, l'endroit semblant inerte à première vue, se qui lui permis de se détendre quelque peu en attendant la venue de ce vieux Samkorius. En total harmonie avec la nuit, Volkrann profitait de l’obscurité et le silence des lieux pour faire le vide en prévision de ce qui allait être une nuit passablement chargée et…compliquée. Néanmoins, tous les éléments étaient présents pour lui permettre de se libérer enfin et jamais une chance comme celle-ci ne se reproduirait, il n’allait donc pas la laisser filer…