[Uraldor] Présentation

RP de présentation d’Uraldor


CHAPITRE 1 – Perdu dans l’obscurité des rêves

- Tu viens jouer ? Allez ! On t’attend tous. On va bien s’amuser !
C’était un enfant du village qui venait chercher Uraldor, afin de venir rejoindre le groupe de copains, qui jouait dans une clairière, non loin de là. L’enfant était habillé avec des vêtements trop petits pour lui, déchirés, rapiécés, de couleurs qui formaient une harmonie que même les enfers auraient refusée.
- Allez, vient !
Uraldor ne répondit pas. Il restait assis sur la murette de sa maison, la plus grande du village. La bâtisse était faite de pierre, les murs étaient propres, et s’élançaient jusqu’au ciel. Ils étaient couronnés de toits d’ardoise, d’un noir profond. Les fenêtres étaient toutes ouvertes, et laissées entrer en ce doux mois d’Avril la fraicheur du matin. Les jardins, immenses, verts, étaient entretenus par une dizaine de gens du village. Les fleurs étaient arrosées, les arbres taillés, la pelouse tondue… le chien s’amusait avec les chats du village et les oiseaux, qui avaient élu domicile dans ce coin de paradis. Uraldor était le fils d’un marchand qui avait réussi. Et il ne voyait pas pourquoi cette…chose, osait lui adresser la parole.
- Venir ? Où ? Pour faire quoi ? Pas pour m’amuser avec vous au moins j’espère ! *rires* Si mon père me voit trainer avec des gens de votre classe sociale, je vais avoir des remontrances.
- Des quoi ?
- Pff... Des remontrances. Comment dire pour vous compreniez ? Je vais avoir panpan-culcul. Allez, va jouer ailleurs !
Uraldor regardait maintenant l’enfant avec mépris et dédain. Sa grande cape, offerte par son père lors de son dernier voyage, flottait au vent. Le vent s’engouffrant de part la grande cour, derrière Uraldor, puis arriva dans une grande forêt, toujours verte, protégée par de puissantes forces. Mais personne ne put jamais y entrer, car plus on s’en approchait, plus elle semblait s’éloigner. Bon nombre de personne y voyait la un effet d’optique, mais Uraldor était persuadé que cela avait quelque chose… de magique. L’enfant, mécontent de l’attitude d’Uraldor, le poussa de la murette avant de partir en courant. Uraldor glissa, tentant de se rattraper, et tomba. Sa tête cogna sur le sol de marbre de sa cour. Un bruit sourd résonna dans sa tête, la douleur empreignait tout le corps du jeune homme, tel un venin mortel. Tout se mit à tourner, Uraldor hurla sa douleur, qui soudain disparue, tout comme le beau soleil qui réchauffait de ses rayons les paysans du village, comme le ciel bleu où tous les rêves se perdent, et où Uraldor sentait que son âme désirait aller. La nuit tomba plus vite que prévue, les yeux d’Uraldor se fermèrent, sa respiration fut presque inaudible…
***
Uraldor ouvrit les yeux le lendemain matin, avec comme seule différence une belle bosse au niveau de la nuque, qui le faisait horriblement souffrir. Il descendit les escaliers qui reliés sa chambre au salon, où ses parents attendaient le moment de sa venue comme celle du Messie.
- Mais que s’est-il donc passé ? demanda la mère d’Uraldor, toute sanglotante. Ses beaux yeux bleus étant désormais bordés d’une auréole rouge, son visage radieux étant défiguré par le manque de vie de son teint.
- Nous t’avons retrouvé inconscient hier, au beau milieu de la cour. Tu ne bougeais plus ! On croyait que tu …
Ce mot était trop difficile à prononcer pour la mère d’Uraldor, qui préféra le serrer encore plus fort dans ses bras, plutôt que de parler de la chose quelle craignait le plus. Depuis trop longtemps, Sophia avait vu des personnes proches, trop proches, mourir, et la seule pensée de perdre encore un membre cher lui serait fatal. Elle avait déjà perdu son mari 2 ans plus tôt, lors d’une attaque de créatures immondes, venues de nulle part, en fin de soirée, lorsque le soleil ne permettait plus au commun des mortels de voir.

*2 ans plus tôt*
C’était une froide journée d’hiver, les arbres avaient perdu leur beau manteau vert, pour s’accaparer le plus de neige possible dans leur branche, comme si leur vie en dépendait. Le père d’Uraldor rentrait une fois de plus a des heures très avancées, le frère d’Uraldor était déjà couché. Mais ce ne fut que de courte durée, car une dispute éclata :
- Comment oses-tu rentrer à cette heure-ci ? Après la discussion que l’on a eue la semaine dernière ! Uraldor n’avait jamais vu sa mère aussi énervé. La vaisselle qu’elle tenait à la main finit sa vie contre le mur, jetée par Sophia. Elle n’était pas dans son état normal
- Mais chérie, il faut bien que je travaille pour…
- Pourquoi ? Pour amasser encore plus de richesses ?
- Cela coule de source non ?
- Justement non ! Tu n’es jamais là ! Toujours en négociation avec je ne sais qui, afin de montrer encore plus notre richesse. Mais à quoi cela sert-il d’économiser alors que nous n’avons pas le droit de dépenser ? A quoi cela sert-il d’avoir un mari si ce n’est pour le voir qu’une fois par lune, et encore ?
- …
- Est-il normal que tu ne voies même pas tes fils grandir ?
- …non…
- Bien sur que non, ce n’est pas normal ! Et cela, on en a parlé plusieurs fois. *Sophia commença à pleurer* J’en ai marre de me faire du souci pour toi, alors que toi tu ne t’en fais pas pour nous. Marre de m’occuper d’enfants qui sont les nôtres, sans être les tiens. Marre… de toi !!
- Alors, c’est comme ça que tu me remercie ? Après tout ce que j’ai fait pour vous…
- Pour TOI !!! Pour TA soif de pouvoir, pour TA soif de gloire
- Ingrate ! Tu étais bien contente lorsque j’ai acheté cette maison, lorsque je t’ai acheté de beaux vêtements, tu…
- Arrête ! Va-t-en !! Disparaît de notre vie, ou plutôt, fini de disparaître ! Je ne me suis pas mariée avec une ombre, je n’ai pas voulu faire ma vie et fonder une famille avec un fantôme.
- Alors, c’était ca ton plan ? Amassez de l’or, puis me laisser ! Tu me dégoutes. Et dit à TON fils de putain d’aller se coucher, et d’arrêter de me regarder comme ca, ou je le tue
- Si tu touches à mon fils, je te…
Le père d’Uraldor gifla Sophia qui tomba. Uraldor, horrifié par cette scène, descendit les quelques marches, et sauta sur son père. Il en suivit une violente bagarre. Uraldor ne se sentait plus. Son père était allé trop loin, et ça, il ne l’acceptait plus. Combien de temps dura la bagarre, Uraldor ne le savait pas, elle dura une éternité pour lui, un long moment dans lequel il entendit des cris. Etaient-ce ceux de son père, ceux de sa mère, ou même les siens ? Tout était brouillé. Il prit une chaise qu’il lança de toutes ses forces. Elle traversa la fenêtre, près du père d’Uraldor, qui hurla subitement. Tout le village fut alerté, et 3 villageois rentrèrent en trombe. Il en suivit des cris, des coups, et un seul toucha Uraldor. Un seul… celui que lui assénât son frère derrière la tête, afin de protéger son père. Tout deux partirent en courant, profitant de l’agitation, et on ne les revit jamais. On ne retrouva juste que le corps du père, une semaine plus tard, immaculé de sang… une poignée de pièce d’or dans les mains… cette fois-ci, l’argent ne le sauverait pas…

***


[HRP] Désolé du retard. De plus, la fin est un peu précipitée. J'y étais obligé, car j'ai le BAC a révisé, donc je n'aurai pas le temps de le continuer avant la prochaine lune. C'est mon premier RP, j'attends donc des retours constructifs, merci[/HRP]

- Je t’avais dit 100 fois de ne pas monter sur cette murette, que c’était dangereux !
- Mais ce n’est pas de ma faute ! C’est Feijy qui a voulu que je vienne jouer, et j’ai refusé. Alors, il m’a poussé, pour se venger.
- C’est Feijy qui t’a fait ça ?! Je m’en vais de ce pas le dire à son père, cela ne se passera pas comme ça !
- Euh… non, laisse. En fait, il ne me semble pas qu’il m’est vraiment poussé, je crois qu’il a … trébuché sur une pierre en partant…
Uraldor savait qu’il avait cherché les coups. Cependant, ce n’était pas dans ses habitudes de mentir à se mère.
- Tu en es sur ? Il ne faut jamais laisser une faute impunie ! Le ton maternel de Sophia s’était soudain dissipé, laissant place à un peu de colère et de réprimande. Ses sourcils étaient froncés, sa respiration courte… Sophia était véritablement en colère. Mais elle prit sur elle, et dit d’une voix d’une douceur telle que l’on aurait cru qu’elle chantait ses paroles :
- Sinon, tu vas bien, mis à part cette jolie bosse ?
Elle pointa le bas de la tête d’Uraldor, qui ressemblait maintenant à un oeuf tellement que la bosse était grosse
- Ca va, ça va… dans quelques jours, il n’y paraitra plus.
- Bon. Hel’yaïe t’attend chez lui, pour tes cours de sorcellerie…
- Magie, cours de M-A-G-I-E
- C’est du pareil au même ! Cela ne te servira jamais ! Tu comptes devenir quoi ? Un grand sorcier ? Ou peut-être un soldat valeureux, défiant…
- Défiant les monstres les plus fous dans les endroits les plus dangereux pour sauver les princesses les plus belles…
Les yeux d’Uraldor se mirent à briller, comme si ses propres paroles le faisaient rêver, comme s’il pouvait atteindre un endroit paradisiaque, la vie dont il voulait. Il avait entendu parlait de grandes batailles, où tous les soldats revenaient en héros, et étaient adorés du peuple, ce peuple même qui, aujourd’hui, regardait la famille de Uraldor de haut, comme des voleurs, des gens du diables. Décidemment, le père d’Uraldor aura laissé une cicatrice bien plus profonde que celle qui le suivra toute sa vie, derrière la nuque. Une coupure nette, faite par son propre frère le jour de l’affront de son père, avec un morceau de la fenêtre brisé. Cette cicatrice lui rappelait qu’il ne pouvait compter que sur lui, même les gens de sa propre famille pouvaient être un danger potentiel. Même sa mère, qui n’était plus que l’ombre d’elle-même depuis la mort du père.
Uraldor partit donc chez Hel’yaïe, qui était le chef du village Silénus, et aussi le grand sorcier. Sa maison, tout à l’image de Hel’yaïe, était mystérieuse, très petite, très basse. On ne pouvait y rentrer qu’en se baissant. Cependant, malgré la petitesse de la maison, la porte était d’or massif, avec une incantation dessus :
Sub arcus invenies
Historia quae admorti duciet
Ces lettres étaient faites de diamants, et scintillées de mille feux. Pourtant Uraldor n’avait absolument aucune idée de leur signification. Il poussa la lourde porte, qui s’ouvra sans aucune difficulté malgré l’épaisseur de cette dernière.
- Je t’attendais. Tu es en retard
La maison ne ressemblait en rien à sa façade. Elle était immense, un magnifique plafond bleu nuit, parsemé d’étoiles était peint sur le plafond. Une grande bibliothèque se trouvait au fond de la pièce. Elle devait contenir plusieurs milliers de livres, tous aussi vieux et poussiéreux les uns que les autres. Hel’yaïe se tenait près de celle-ci, dans l’ombre
- J’ai eu un problème, donc…
- Crois-tu que cela est une importance pour moi ? La magie, quoique disent les hérétiques, est un art, qui demande le surpassement de soi.
- Cela ne se reproduira pas…
Uraldor était pétrifié. Hel’yaïe était un homme à carrure très faible, mais d’un charisme tel que personne n’osait le contredire. On pouvait voir sur son visage des dizaines de cicatrices, symboles des grandes batailles qu’il avait du mener. Son visage avait durci au fil des siècles qui passèrent, ses yeux avaient noirci. Certains du village avaient peur que l’âme du magicien soit devenue de la même couleur que ses yeux, ce qui pourrait être un véritable désastre. Sa longue barbe grisâtre tombait sur sa robe de mage violette, symbole du plus grand rang des magiciens. Peu de gens avaient cet honneur, et cette grande responsabilité.
- Bon, nous allons travailler aujourd’hui sur un sort qui te permettra plus tard d’immobiliser pendant une longue durée un adversaire.
- Et …
- JE T’AI DEJA DIT DE NE PAS ME COUPER LA PAROLE !
Les yeux de Hel’yaïe se mirent à briller, son front se plissa, faisant ressortir toutes les imperfections (et elles étaient nombreuses) de son visage.
- Pardon maître.
- Ce sort est très dangereux si on l’utilise à mauvais escient. Ce sort, c’est la distorsion temporelle. Un sort difficile du niveau 3. Il te demandera beaucoup de concentration et de douleurs en premier lieu.
- Je suis prêt à faire ce sacrifice.
Hel’yaïe s’approcha du centre de la pièce et y dessina un signe qu’Uraldor avait déjà vu, mais il était dans l’incapacité de savoir où. Cela ressemblait vaguement à un cercle, avec à l’intérieur une succession de cercle de plus en plus petits. Hel’yaïe marmonna une incantation et le signe se mit à bouger, et changea de forme. 4 Cercles de couleurs apparurent : un vert, un bleu, un violet et un rouge. Cependant, 2 autres cercles apparurent, mais restèrent blancs. Tout se mit à tourner, les 4 cercles de couleurs se mélangèrent, et un faisceau lumineux partit du centre du cercle d’invocation. Un faisceau d’une blancheur sans équivalent, un blanc le plus pur qu’il soit. Dès qu’il atteignit le plafond d’étoile, ce dernier s’illumina, et les étoiles se mirent à bouger. Uraldor assistait à une avancée en mode rapide dans l’Univers, les système solaire défilants les une après les autres, les planètes disparaissant. Uraldor put voir toutes les beautés que renfermées notre Univers, les nébuleuses aux couleurs de l’arc-en-ciel, les étoiles filantes à la robe de soie. Soudain, Uraldor aperçut une petite boule au milieu du plafond, une boule bleue qu’il reconnut très vite : c’était le Royaume de Thessalie. Cependant, d’après la croyance populaire, Thessalie était un endroit fixe, plat, est non pas une « boule » dans l’espace, un espace qui n’était définit par personne. Pourtant, Uraldor avait l’impression d’avoir déjà vu cet endroit, et se sentait comme rassuré. Lorsque la boule arriva au centre du plafond, 6 se dessinèrent autour. Puis elles se mirent à tourner, de plus en plus vite, jusqu’à que les couleurs se mélangent.

- Voici le monde qui nous entoure. Cette immensité noire est l’Univers. Elle régit par 6 plans intérieurs.
- Plans Intérieurs ? Les yeux d’Uraldor étaient plein de question, et la soif d’apprendre qui l’envahissait était perceptible sans problème
- Oui. L’univers est régit par ces 6 plans Intérieurs. Les 4 plus importants sont les Plans Elémentaires : celui de l’eau, du feu, de la terre et de l’air. Ce sont les quatre piliers de notre monde. Sans eux rien ne serait possible. C’est ce qu’on appelle l’Alchimie de notre monde. Tout ce qui nous entoure puise sa force de cette Alchimie. Cependant, ce lien est très fragile, car les plans sont très souvent en conflit : le Feu avec l’Eau, la Terre avec l’Air. Ces plans sont opposés.
- Mais comment cela se fait-il que le chaos ne règne pas sur Thessalie ? Si les éléments se déchainent sur les plans, pourquoi n’y-a-t-il pas de répercussions ici ?
- Parce que je t’ai précisé qu’il y avait 6 plans intérieurs. Les deux autres sont celui de l’énergie positive, et celui de l’énergie négative. Ces deux plans, plus puissants que les élémentaires, forment une barrière contre les assauts des plans Elémentaires.
- Ces plans font-ils parti de l’Alchimie ?
- Non, car ces plans n’ont pas de lien avec notre plan. Le seul lien est mental. En fait, ces deux plans agissent sur les humains, et forment ce que l’on appelle, le Destin.
- Le destin ? Mais je croyais que le destin, c’était l’art de savoir l’avenir ! Pourtant, vous venez de dire que ces 2 plans n’ont pas de liens directs avec Thessalie ! Et puis, tout le monde sait que seul nous pouvons écrire notre destin. En tout cas, je ne crois plus aux sorcières qui tissent la toile du destin, ou un truc comme ça !
- Tu es encore trop jeune, et trop impétueux. Il faut que tu apprennes à te maitriser ! Le destin n’est pas l’avenir. Non. Mais plutôt que de te donner la réponse je vais te faire réfléchir à la question. Dans chacun de nous, il y a une part de bien, et une de mal. Cependant, l’équilibre n’existe pas. Le Bien, le Mal désignent les plans d’énergie. Réfléchit donc à cette question : sommes-nous libre de notre destinée, comme le Monde se plait à dire, pour ne pas admettre la vérité.
- C’est peut-être…
- Réfléchis-y ! De plus, la magie ne peut être faite d’incertitudes. Tout est régit par des lois, elles nous entourent, elles nous guident. On en peut avoir d’incertitudes sur leur existence !
Uraldor regardait maintenant Hel’yaïe avec des yeux perdus plutôt que curieux. Mais le maître avait dit qu’il devait trouver par lui-même. On ne pouvait pas en faire autrement
- Passons au sort d’aujourd’hui. Vois-tu le rapport entre la distorsion temporelle, et le fait que notre plan soit régit par l’Alchimie ?
- Je dois avouer que non. Pour moi, un sort reste un sort, et je ne vois pas en quoi il pourrait atteindre les autres plans, aussi proches soient-ils.
- La distorsion temporelle permet de bloquer l’espace temps qui entoure une personne, voire une ville, ou un plan si la puissance du magicien est immense. Bloquer l’espace temps, ca revient à couper les liens de l’Alchimie, du Bien et du Mal d’un autre plan.
- Oui, je vois où vous voulez en venir. C’est donc un sort très dangereux ! Et se-peut-il que le lien ne se refasse pas ? Se peut-il que Thessalie se coupent des plans Intérieurs ?
Hel’yaïe pâlit subitement, son souffle se fit plus court. Uraldor voyait dans ses yeux la peur, et le remord. Jamais Hel’yaïe avait paru aussi troublé
- …Si cela se faisait, crois- moi,… nous n’aurions pas le temps de nous en apercevoir. Si un plan se détache de Thessalie, l’équilibre entre les 4 élémentaires ne sera plus, un plan prendra le dessus, et réduira à néant Thessalie
Uraldor était en train de comprendre pourquoi la magie était un art réservé à une élite. Elite dans laquelle il comptait bien rentrer ! Sa soif de magie n’en était que grandissante. Mais l’explication que lui avait donné Hel’yaïe ne lui convenait pas. Son trouble était significatif. Quelque chose ne tournait pas rond….
- Nous…Nous allons maintenant nous entraîner avec le sort. Je vais jeter un objet en l’air. Il faudra que tu le stoppes avant qu’il ne retombe.
Uraldor n’était vraiment pas à l’aise. Après toutes les catastrophes que Hel’yaïe lui avait énumérées, il savait que ce sort pourrait être apocalyptique. De plus, Hel’yaïe paraissait bien trop effrayé pour pouvoir passer ce problème sous silence. Il le questionnerait mais plus tard…
Il tremblait de tous ses membres, et n’arrivais pas à se concentrer. Hel’yaïe lança l’objet en l’air. Uraldor essaya de se concentrer, il ferma les yeux essaya de faire le vide. Il se plongea dans le noir, jusqu’à qu’un bruit de verre le sortit de sa torpeur. Il regarda par terre : l’objet était éparpillé en 1000 morceaux. Frustré, Uraldor ne savait s’il devait le prendre comme un échec et s’excuser, ou s’il devait rester humble et attendre que Hel’yaïe fasse ses conclusions.
- Ce n’est pas grave, nous allons recommencer.
Il recolla les morceaux de l’objet par la seule force de sa pensée, et réitéra l’expérience. Cette fois-ci, Uraldor sentit une douleur au niveau de sa bosse, comme une flamme qui se réveillait. Son corps s’emplit d’un feu qui le brulait, qui brulait tous ses membres. Son corps lui faisait mal, son esprit lui faisait mal. Soudain, il ouvra ses yeux, des yeux de mort, sans pupille, et se sentit partir.

Le feu en lui disparu, tout comme la pièce où il se trouvait, tout comme Hel’yaïe. Uraldor était maintenant dans un corridor de lumière, qu’il traversait à vive allure. Puis, après quelques secondes, il arriva dans une grotte lugubre, mais néanmoins éclairée la multitude de cristaux qui étaient accrochés aux murs. Une odeur de souffre embaumé la grotte, donnant la nausée à Uraldor. Où était-il ? Comment avait-il pu arriver ici ? Il se souvint alors du sort de distorsion, mais ne voyait pas le rapport entre ce dernier et le fait d’arriver dans cet endroit qui semblait abandonné de toute vie. Uraldor commença à marcher dans la grotte, scrutant tous les détails qui pourraient lui dire où il était. Cependant, tous les murs étaient les mêmes, pas un seul point caractéristique qui aurait pu l’aider à se guider. Il continua, et arriva à un croisement : la grotte se divisait en 4 couloirs, tous aussi lugubre. Il marcha jusqu’à arriver devant les 4 chemins. Rien ne différencier les 4 entrées, aucun bruit, aucune odeur… Ne voulant pas s’aventurer plus profondément dans ce qui était pour lui un cauchemar, Uraldor fit volte-face. Lorsque soudain, un bruit horrible sortit des tunnels, un cri inhumain, une longue agonie qui firent frissonner Uraldor. Il se retourna en tremblant, et vit une lumière qui s’approchait à toute allure vers lui. Le bruit continuait à s’amplifier. Un vent glacial sortit des tunnels. Un vent à l’odeur du sang de la mort. Uraldor prit peur et s’enfuit du plus vite qu’il put. Il courut, pourchasser par cette lumière, par ces cris. Il refusait de regarder derrière lui. La lumière accéléra. Le vent se fit sentir sur la nuque d’Uraldor. La lumière l’engloba. Uraldor sentit une main squelettique s’emparait de son épaule, et le força à se tourner. Uraldor vit alors la créature la plus démoniaque qu’il n’ait jamais vu, un squelette de glace au visage dur et sans vie. La main glaciale qu’il avait posée sur Uraldor s’enfonça un peu plus dans sa chair, et fit hurler Uraldor. Le squelette s’approcha d’Uraldor, frigorifiée, plus par le froid qui se dégageait de cette vision d’horreur que par peur. Le visage du squelette s’approcha plus près. Tout près. Encore plus près…
- URALDOR !!!!

Uraldor ouvrit les yeux lentement. Il aperçut la silhouette de Hel’yaïe, penchée sur lui.
- Uraldor, que s’est-il passé ?
- *souffle long* … … … … je ne sais pas… … … je suis arrivé dans un endroit… … horrible… il y …
Uraldor s’évanouit.

*quelques instants plus tard*
Uraldor ouvra les yeux, qui lui paraissaient d’une lourdeur phénoménale. Il était allongé sur un lit d’or, sous les étoiles : il était encore chez Hel’yaïe. Il posa le pied par terre, essaya de se lever, mais en vain. Il s’effondra sur lui-même, telle un être inerte.
- Uraldor, comment vas-tu ?
- …
- …
- …………
Après plusieurs essais, Uraldor tenta de répondre à Hel’yaïe, mais en vain. Aucun son ne dédaignait sortir de sa bouche. Uraldor était terrifié. Que lui était-il arrivé ?
- Uraldor, est-ce-que tu m’entends
Faute de pouvoir lui répondre, Uraldor hocha de la tête
- Que c’est-il passé ? Uraldor, répond moi ! Je sens une présence morbide ici…
Uraldor tenta si bien que mal de montrer à Hel’yaïe qu’il ne pouvait pas parler, et, à voir l’expression du mage, il comprit très vite
- Tu es donc devenu muet ? Mais comment cela est-il possible ?
Hel’yaïe se mit à l’écart d’Uraldor, et se plongea dans ses réflexions. Ces yeux durant le sort… celui veut dire qu’il a traversé un portail mobile. Mais pourquoi ici ? Il n’a pas la puissance nécessaire pour créer un portail pareil ! Il se passe quelque chose. De plus, il empeste la mort, et ça, c’est rarement bon…
- Uraldor, je ne vais pas te mentir, tu es possédé. Un esprit de Mort est en toi, et bloque ton esprit.
Uraldor regardait Hel’yaïe avec des yeux suppliants de lui dire qu’il pourrait le sortir d’affaire. Mais, le visage d’Hel’yaïe resta fermé.
- Tu as certainement traversé un portail mobile durant le sort. Tu as atterri dans un autre plan, mais je ne sais pas lequel. S’est-il passé quelque chose de spécial là-bas ?
Uraldor fit signe que oui.
- Bien, étant donné que tu ne peux plus parler, il va falloir aller chercher un mage plus puissant que moi. Je n’ai pas la capacité de lire des les esprits, je l’ai refusée… bien trop tentante… à des fins peu honorables… Nous allons donc partir sur l’heure voir Eden, une Pitie, habitant non loin de là. Même si cela ne m’enchante guère...
Eden… la femme de Hel’yaïe, ou du moins son ex-femme. Tous les deux étaient à l’origine du village de Silénius. La croyance populaire dit qu’après avoir trahis son mari, elle fut bannie du village, il y a de cela fort fort longtemps…

*Rumeur populaire*
Que les eaux ici absentes
Ecoutent mon appel
Et que la vie de cette terre innocente
Se nourrisse des tes mamelles

Soudain, une pluie diluvienne se déversa sur un bout de terre grand de quelques hectares à peine. La terre était sèche, aucun arbre ne pouvait résister dans ces conditions. Une grande bataille avait eu lieu ici même. Encore ça et là, on pouvait trouver des ossements de Baatezus et d’humain. Leurs armures épaisses, donnaient aux champs l’impression d’être carrelé de belles pierres de bronze. Les armes des humains scintillaient encore sous le pâle soleil de l’aube. Mais la violence était encore là, la fureur était toujours présente. Tous les soirs, on pouvait entendre les cris des guerriers déchiquetés par la fureur de l’ennemi. Qui gagna cette guerre ? Personne. Les deux civilisations avaient payé un lourd tribut. Mais cela n’était pas la seule bataille qui eu lieu sur Thessalie. Une rumeur disait qu’une armée entière venue de Baator avait été réduite à néant, par un seul homme. Hel’yaïe avait vu la lueur intense, tel un soleil, s’élevait de l’horizon. Mais personne n’avait d’explication plausible, et cela restait juste au stade de rumeur populaire.
- C’est bon. Le sort de Météo Clémente est lancé. Espérons qu’il suffise à nettoyer ce champ de ruine.
Eden était une très belle femme, la femme rêvée de beaucoup d’homme. Elle était grande, élancée. Ses longs cheveux roux flottaient au vent, et faisaient ressortir la beauté de ses yeux verts. Même l’émeraude la plus pure devait s’incliner devant le reflet de ses yeux. Symbole de paix et d’amour, Eden était devenu la femme de Hel’yaïe, après que ce dernier soit allé virevolter dans les Champs-Elysées. Eden était une magnifique Aasimar.
- Il n’y a pas de raison, la Nature reprend toujours ses droits
- Sauf si elle a été souillée par ces fiélons. Ils peuvent dénaturer la beauté de la Terre.
- Je ne me fais pas de soucis pour ça. Ils sont restés trop peu longtemps pour qu’ils puissent influencer le Plan.
- Tu as surement raison. Maintenant, rentrons. Laissons la pluie faire son travail.
Tout deux rentrèrent dans leur maison, faite essentiellement de bois, coupé dans la forêt qui bordait le champ de bataille. Un bois solide, millénaire plusieurs fois. On dit que cette forêt fut la première de Thessalie, et que jamais elle ne mourrait. Cette forêt était sacrée, cependant Hel’yaïe avait insisté pour que leur maison soit faite de ce bois, qui pourrait les protéger contre tous les dangers. Eden, elle, préférait ne pas toucher cette forêt magique. Personne ne savait qu’est ce que représentait cette forêt. Mais Hel’yaïe ne s’en souciait guère. Il avait abattu une dizaine d’arbres, et maintenant, il avait une maison solide.
La nuit se passa sans problème, la pluie continuait à tomber, nettoyant le sol de toutes les impuretés laissées par les fiélons. Au petit matin, la Nature commençait à reprendre ses droits, l’herbe repoussait par endroit, recouvrant les derniers cadavres qui ne s’étaient pas décomposés. Tout allez bien. Cependant, Eden sentait une nouvelle puissance émergée sur Thessalie, une puissance qui n’était pas de ce monde, pas de ce plan…
- Hel’yaïe, ne sens-tu rien de nouveau ?
- A part les quelques gouttes de pluie qui passe par le plafond, non.
- Mais non ! *rires* Je veux te parler d’un bouleversement intense, peut-être dans l’Alchimie.
Hel’yaïe la regarda avec attention, et se retint de rire
- Dans l’Alchimie ? Dans la seule chose qui est immuable sur terre ?
- Immuable, jusqu’à que l’équilibre soit bouleversé…
- Et pourquoi le serait-il ? J’espère que tu ne crois pas qu’avoir coupé une dizaine d’arbres a changé quelque chose !
- Et pourtant…
Le couple sortit. Le ciel toujours chargé de nuage pesait. Les rayons de soleil se faisaient rares. Pourtant, quelque chose avait effectivement changé…
- Regarde !! La forêt !
Eden était terrifiée ! Elle pointait de son long doigt l’endroit où jadis se tenait une forêt. Jadis…
- La forêt a … disparue ! Elle est morte !
- Ne raconte pas de sottises ! … L’eau a du faire un … glissement de terrain, c’est tout.
- Allons voir !
- Par ce temps ? Tu a un radeau sur toi ? *ricanements*
- Ne raconte pas n‘importe quoi. En tant que prêtresse de l’Eau, je te protégerai des vilaines gouttes de pluie qui risqueraient de mouiller Monsieur Hel’yaïe.
- Ca va, j’ai compris…
Eden invoqua une bulle de protection, afin qu’ils ne soient pas dérangés par la pluie qui tombait toujours aussi fort. Elle formait un rideau impénétrable. Ils marchèrent de longues minutes, de longues minutes d’angoisse… Eden, de moins en moins rassurée, se mit à courir dès que l’endroit où était la forêt n’était qu’à quelques mètres.
- Mon dieu, regarde ! Un portail ! Ou du moins, le début d’un portail. Ces glyphes… ce sont les glyphes du plan de l’air !!Nous sommes perdus !
- Mais pourquoi donc ? Un portail reste un portail, je ne vois pas pourquoi s’inquiéter. Il y en a partout sur Thessalie.
- Magicien de pacotille ! Comment ne pas faire le lien ?
Hel’yaïe regarda Eden avec intention, mêlé de reproches. « Magicien de pacotille ». Certes, il n’était que de niveau 2 et elle 5, mais cela ne lui laissait pas le droit de l’insulter ouvertement.
- L’équilibre est rompu ! Cette forêt, c’était la marque du plan de la Terre. Et tu l’as endommagé. Un soupçon de moins dans la balance, et c’est la catastrophe.
Le plan de la Terre et celui de l’Air sont des plans opposés. En coupant un peu de la forêt, tu as réduit l’importance du plan de la Terre. Et le vent est en train de prendre le dessus. Il faut vite rétablir l’équilibre, ou l’on court à la catastrophe !!
Hel’yaïe ne savait plus où se mettre. Un sentiment de culpabilité grandissante emplissait son corps. Il commença à trembler. Il était la cause de la fin du Monde… lui… qui au lieu d’écouter la sagesse, courut oui, mais à sa perte. Et il se jura que s’il s’en sortait, plus jamais sa fougue ne l’emporterait
- Et comment rétablir l’équilibre ?
Hel’yaïe attendait la réponse avec impatience ! Sa vie se jouait maintenant… SA vie, non, la vie du Monde !
- Je ne vois qu’un seul moyen… il faut retourner dans le passé, changer l’espace temps.
- Mais jamais les entités qui le règlent n’accepteront. On ne peut pas retourner en arrière. Se serait bouleverser tous les plans !
Eden ne laissa pas le temps à Hel’yaïe pour en rajouter, elle jeta un sort de téléportation, ainsi qu’un sort de foudre sur Hel’yaïe, afin qu’il ne la suive pas.
La suite, personne ne la connaît, elle emporta son secret dans un plan inconnu. Tout ce que l’on sait, c’est quelle réussit à faire en sorte que le plan de la Terre reprenne sa place, et elle protégea la forêt de tous visiteurs. Depuis cet exploit, elle réapparait sur Thessalie sous la forme d’une femme, voilée. Personne ne vit jamais son visage, ni son corps d’ailleurs. Le mystère restait donc entier. D’autant plus qu’aucune preuve n’était là pour certifier que la Pitie était bien Eden.

* retour de nos jours*
Le groupe se mit donc en route. Le voyage dura 7 jours et 7 nuits. Jamais ils ne s’arrêtaient, Uraldor ne ressentant même pas la faim, le froid, la fatigue. Chaque jour, il était de plus en plus rongé par l’esprit qui était rentré en lui. Des fois, il lui parlait. Il s’habituait à sa présence.
- Uraldor, nous arriverons dans très peu de temps. Je vais te laisser y aller tout seul. Je…je ne peux t’accompagner. Je n’y suis pas autorisé. Alors, écoute-moi bien. Demande à voir la Pitie, de toute urgence. Puis montre lui ça.
Hel’yaïe sortit de son doigt l’alliance, lourd fardeau qu’il portait depuis la disparition de sa femme. Uraldor fit un signe de la tête, prit l’alliance, et partit, telle une ombre dans la nuit… ce qu’il commençait à devenir… Il arriva 10 minutes plus tard au pied du temple qui abritait la Pitie. Un immense monument de marbre, où la lune effleurait de son reflet les magnifiques statues à l’entrée. Uraldor hésita avant d’entrer, le bâtiment étant d’un charisme tel qu’on avait honte de venir polluer un endroit aussi somptueux. Puis, il sentit sa bosse lui faire de nouveau mal, chose qui n’était pas arriver depuis le départ de Silénius. La douleur, foudroyante, le poussa à entrer. L’esprit voulait entrer.

CHAPITRE 2 - Le retour de la defunte

Uraldor commença à gravir les quelques marches de marbre. Un beau marbre vert, où le reflet nacré de la lune était très visible. Ses pas résonnaient dans l’immensité de la cour de ce temple, dont on ne voyait pas le fond. L’obscurité avait pris possession des lieux. L’endroit était lugubre. En posant le pied dans la cour, un groupe de souris sortit en trombe, frôlant Uraldor, qui frémit, et tenta de faire demi-tour. Cependant, l’Esprit n’était pas de cet avis, et il le fit comprendre à Uraldor qui sentit de nouveau sa bosse lui faire mal. Il avança, accompagné par l’écho de ses pas. Combien de temps marcha-t-il dans le temple, il ne le savait pas. Chaque mètre l’enfonçait de plus en plus dans l’obscurité la plus totale. Puis l’écho s’éloigna. Et Uraldor se sentit léger, très léger… ses pas étaient de velours, il flottait sur le sol de marbre. Soudain, il aperçut une lumière au bout de ce tunnel sans fond. La pièce était désormais embaumée d’une atmosphère lourde, chaude contrastant avec la froideur du sol. Sol qui perdit sa douceur, son reflet, son aspect noble. Uraldor marchait maintenant sur un sol rocheux, escarpé, très désagréable. Où était passé le temple ? Uraldor se retourna et ne vit qu’un mur rocailleux. Plus de temple, plus d’obscurité… Uraldor baignait maintenant dans une leur vive qui l’aveugla. N’ayant pas d’autre choix il avança…

***

- Je connais cet endroit…
Uraldor scruta l’horizon, et reconnu de suite les tunnels sans fin, où il était tombé en lançant le sort de Distorsion Temporelle. L’image du Squelette de glace s’approchant de lui le fit paniquer un court instant. Il fut apaisé par un chant mélodieux, celui d’une femme. Elle l’appelait. Ensorcelé par sa voix, Uraldor continua de marcher, et se dirigea vers le 7ème tunnel. Il marcha pendant plusieurs heures, faisant des tours et des détours, prenant tout le temps des tunnels différents. Où était-il ? Il ne tardera à le savoir…
- Uraldor … Uraldor…
- Qui m’appelle ? Montrez-vous. Le chant s’était arrêté. L’angoisse et la peur revint dans le cœur d’Uraldor. Il chercha désespérément d’où venait cette voix.
- Je suis ici. -
Uraldor se retourna, et vit… une déesse. Une femme d’une beauté telle, que tous les cœurs fondaient à la seule vue de cette nymphe. Uraldor crut qu’il était arrivé au paradis, accueillit par cet ange. Mais le paysage ne s’y prêter guère.
- Allons Uraldor, calme-toi. Tu es en sécurité ici.
Uraldor n’avait plus peur. Non. Il était ensorcelé. Il ne pouvait plus détacher ses yeux de la Muse qui était debout devant lui.
- Tu es dans le Pandemonium. Tu es dans le plan des grottes infinies, celles qui enferment des âmes en peines, des âmes maudites. Surtout ne t’y perds pas ! Tu risquerais de finir comme eux…
Eden montra de son doigt un tas d’ossements… humains ? Personne n’aurait pu l’affirmer. La grande robe fine d’Eden se leva en même temps que son bras, dessinant une silhouette parfaite, sans imperfections.
- Tu dois te demander comment je connais ton nom ? Sache que je t’observe depuis longtemps. Et je sais aussi pourquoi tu es ici.
Les yeux d’Uraldor s’illuminèrent. Elle avait la solution ! Elle pourrait le sauver.
- Cependant, je ne pourrai pas t’aider…
Uraldor se brisa en mille morceaux. Ces yeux ne reflétaient plus maintenant que détresse.
- Je ne pourrais t’aider qu’à une seule condition… Donne-moi l’alliance que tu portes. Celle de Hel’yaïe.
Uraldor était prêt à tout pour se débarrasser de l’esprit, de cette étreinte qui l’empêchait de vivre. Il plongea la main dans sa poche, et sortit la bague. Elle était d’or massif, cerné d’un diamant. Elle était magnifique. Une inscription pouvait être lue à l’intérieur : Pour un lien toujours éternel. Il l’a donna à Eden. A la vue de la bague, le visage d’Eden s’illumina, ses yeux magnifiques grandirent, un sourire malicieux apparut, laissant apparaître sous ses lèvres, des dents… noires, crochues ? Uraldor n’y fit pas attention, ni aux cheveux de la magicienne qui blanchissaient, ni à son visage qui perdait des couleurs, ni à son corps qui se décharnait. Eden s’empara le plus vite possible de l’alliance, et éclata de rire, un rire démoniaque, qui résonna dans la tête d’Uraldor comme un glas. Une fois dans ses mains, la bague se mit à s’illuminer, l’inscription laissa s’échapper un flot de feu, qui entoura la magicienne. Cette dernière était méconnaissable. Elle ressemblait plus à un cadavre qu’à la princesse qu’il avait vu en entrant. Eden partit en fumée, dans un cri de joie horrible, réveillant les morts qui reposaient dans le Pandemonium.

- Princesse, ma reine, l’heure de ton retour est proche. Ensemble nous feront triompher le Mal. Je sens ta présence. Tu arrives. VIENS A MOI !!
Devant le temple, Hel’yaïe avait tracé un cercle d’invocation. Il était prêt à recevoir sa tendre femme. Le ciel s’obscurcit, le vent se mit à souffler… les éléments étaient déchainés. Soudain, un, puis deux éclairs s’écrasèrent sur la Terre, détruisant les quelques maisons aux alentours, ainsi que la ville de Silénius. L’orage se défoulait sur les quelques bâtisses de la ville, n’épargnant pas une seul maison. Celle d’Uraldor fut balayée comme un simple château de cartes. Seule la maison de Hel’yaïe resta debout. Puis, l’orage disparut aussi vite qu’il était arrivé. Silence total… un grondement… un hurlement…un rire… Eden était de retour sur Thessalie
- Ma princesse, ma beauté, te revoilà enfin, après toutes ces années à t’attendre !
Hel’yaïe prit la main d’Eden, qu’il baisa délicatement.
- Oui, me revoilà ! Le sceau qui nous séparé a été brisé. HAHAHAHA ! Grâce à cet idiot d’Uraldor ! Le voila enfermé dans le Pandémonium. En espérant qu’il y reste quelques centaines d’années.
- Je ne m’en fais pas pour ça ! *ricanements* Il ne connaît rien à la magie. Et le fait de l’avoir possédé pour l’obliger à venir, c’était du grand art, je…
- Possédé ? Je ne l’ai jamais possédé !
- Mais alors, qui est-ce ? Qui a pris possession de son esprit ? Dit le moi !! Qui était avec toi dans le Pandémonium ?
- Il n’y avait avec moi que des os, et des lamentations…
- … Je n’aime pas ça...
- Pourquoi donc ? Qu’est-ce qu’un enfant, et une âme en peine pourraient faire contre nous, les grands archimages? Thessalie va bientôt tomber dans nos griffes. Pandémonium est loin d’ici. Personne ne ressentira l’appel désespéré du garçon.
- Tu as surement raison.
Cependant, Hel’yaïe était troublé de ce détail… et Eden le percevait…
-Si tu doutes de notre projet, tu n’as pas ta place ici ! Choisit ton camp et vite !
Hel’yaïe fut choqué de cette interjection, ne voyant pas où était le mal de douter… Mais Eden ne le voyait vraiment pas de cet œil.
- Je ne doute pas …
-…
- Allons-y, notre projet nous attend. Mais il sera plus dur de le mettre en œuvre, la forêt est maintenant protégée par les Dieux des autres plans, qui ne veulent pas que Thessalie tombe entre les mains d’un camp.
- Ne t’inquiète pas pour ça. Le plan de la Terre sera bientôt détruit, et le Plan de l’Air reprendra ce qui lui est dû : le pouvoir

CHAPITRE 3 - Retrouvailles
Cela faisait maintenant plus d’une heure qu’Uraldor était assis contre la paroi de la grotte. Sanglotant, il implorait les dieux de lui venir en aide, mais aucune réponse ne venait jusqu’à lui. Au bout d’un moment, sa bosse le fit souffrir, la douleur étant moins vive que d’habitude, mais Uraldor la sentait sans problème. L’esprit ne désirait pas rester ici tout le reste de sa…vie ? Uraldor se leva et questionna l’esprit : « où veux-tu aller ? », « tout est perdu ».
Un écho s’éleva du bout du tunnel. Puis un autre, mais à l’opposé du premier. Puis un troisième… Uraldor ne savait plus où mettre son esprit, tout se mélangeait dans sa tête. Un quatrième… Uraldor chercha à faire le vide, mais impossible. Un cinquième… La tête d’Uraldor lui faisait mal, ses oreilles se mirent à saigner. Un sixième, un septième… Uraldor s’évanouit…

- Vite cours ! Allez dépêche-toi !
Mÿaar courait de toutes ses forces, regardant sans cesse derrière lui. Son cœur cognait fort contre sa poitrine. Il cherchait son souffle. Il essayait de suivre son père, qui courrait tel le vent, à quelques mètres devant lui. Mÿaar était le frère d’Uraldor. Il avait un visage assez fin, et des cheveux courts, bruns, faisant ressortir ses yeux marron, en amandes.
- Dépêche-toi, ils vont nous rattraper !
La nuit était tombée, et ils courraient maintenant depuis plus d’une heure. Mÿaar n’en pouvait plus. Les symptômes de la fatigue se voyaient, et son père les remarqua.
- Nous allons nous arrêter un moment, là, dans cette grotte. Allez vient te reposer.
Mÿaar et son père se blottirent dans la grotte. Le père remarqua au—dessus de cette dernière un signe qu’il n’avait jamais vu, ainsi que ces inscriptions, sur une grande plaque qui avait la couleur de l’or :


Sub arcus invenies
Historia quae admorti duciet

Ne la comprenant pas, il n’y fit pas attention. Les deux hommes rentrèrent donc plus profondément dans la grotte, afin de s’abriter du vent et de la pluie qui venaient de se lever. Lorsque soudain, une lumière leur était apparue. Ils la suivirent, croyant que c’était la fin du tunnel, et qui sait quelles merveilles ils auraient peut-être trouvé au bout… Soudain, la grotte se referma, et un cri s’éleva dans les airs. Ils se mirent à courir, affolés. Soudain, ils tombèrent nez à nez avec une créature immonde qui leur glaça le sang. Un cri… « Cours !! »… des pas affolés…un autre cri… du sang… … … Uraldor sortit de sa torpeur, en sueur… Son frère était ici, peut-être était-ce un de ces tas d’os, peut-être était-il encore vivant ! A cette pensée, un espoir nouveau naquit au sein d’Uraldor, mais il ne savait où chercher. C’est à ce moment là qu’il se sentit frissonner. Non pas de peur, mais de froid. Il était gelé, ses lèvres étaient bleues. Tout à coup, il poussa un hurlement que même les enfers avaient du entendre, et l’esprit qui le possédait sortit du corps d’Uraldor, et se matérialisa devant lui. Uraldor n’eut pas peur, mais il ne se sentait pas rassuré quand même. Puis, le spectre s’approcha d’un tas d’os, puis se dissout en une fumée d’étincelles, pour rentrer dans un empilement d’os. Uraldor fut attiré par un éclat, dans ce même tas. Il s’approcha, et trouva le médaillon de son père, qu’il prit délicatement… Il versa une larme en sa mémoire, malgré toutes les horreurs qu’il lui avait fait subir. Puis, il rassembla les quelques forces qu’il lui restait, puis parti à la recherche de son frère… où du moins, de ce qu’il en restait.

CHAPITRE 4 - L’Assaut de Thessalie
Eden et Hel’yaïe avaient préparé toute leur magie la plus puissante, les créatures les plus féroces. L’assaut de Thessalie était prêt, les quelques résistances qu’ils trouveraient seraient bien faible, face au flot de l’armée d’Eden. Cette armée était formée de plusieurs milliers de Dragons étheriques, qui étaient l’une des créatures préférée de la sorcière. Leurs écailles bleues métalliques, malgré la noirceur de leur cœur, hypnotisaient tous ceux qui les regardaient, devenant des proies faciles. Eden, qui n’était plus la magnifique créature qu’avait vu Uraldor dans le Pandémonium, mais un être d’os, et seulement d’os, la chair ayant disparu de ce corps qui paraissait sans vie. Une longue toge couvrait son corps dénudé, et une capuche cerclait sa tête, où siégeaient des… « Cheveux »… blancs, gras et sales. Hel’yaïe, lui, était appuyé sur son grand sceptre, n’attendant que le moment venu pour déchainer toute sa magie sur les Thessaliens. L’assaut était prêt… et la victoire était sure…

Uraldor avançait toujours dans une pénombre qui se faisait de plus en plus noire. Une nuée de chauve-souris l’avait surpris, et l’avait fait tomber, l’égratignant au genou. Il continuait à chercher son frère désespérément, pendant plusieurs heures, lorsque soudain, Uraldor entendit, à quelques mètres de lui :

- Que Gaia m’offre de ses doigts
Un repas dont je serais le roi.
Un plateau de fruit apparut, entre les jambes de…
-Mÿaar !! Tu es vivant !!
Soudain, une boule de feu se dirigea vers lui. Il eut juste le temps de l’esquiver, lorsqu’une autre le frappa de plein fouet.
- Qui es-tu ? *pensée* les monstres ne savent pas parler ma langue…
- C’est moi, Uraldor ! Ton frère.
Uraldor entendit un soupir, puis des pas qui s’avançaient, de plus en plus rapides. Il vit, après quelques longs instants, le visage de son frère, Mÿaar.
- Uraldor. Mais que fais-tu ici ?
- Je suis venu te chercher quelle question !
Mÿaar sauta dans les bras de son frère en larme.
- Enfin… je doutais de voir arriver quelqu’un un jour… Mais tu es là ! Mais par quel miracle ?
- Ce n’est pas un miracle loin de là… Je me suis, moi aussi, fait enfermer dans ces tunnels sans fond… et j’ai… relâcher Eden…
- Eden !!!! La sorcière ? Le fléau du Plan de l’Air ?
Uraldor n’eut pour réponse qu’un hochement de tête, léger, timide, plein de remords. Pourtant, Uraldor se posait une question : pourquoi ce mythe d’Eden, la sauveuse ? Et pourquoi, comment s’était-elle retrouvée enfermée ici ? Mÿaar, qui avait vu ce moment d’hésitation dans les yeux d’Uraldor, commença son explication.
- Eden est une sorcière, vieille de plusieurs millénaires, et qui jura, pour échapper au temps de donner un plan neutre au plan de l’Air. Seul Thessalie pouvait permettre à Eden d’honorer son contrat. Elle décida donc, avec son mage de mari, Hel’yaïe, de détruire la marque du plan de la Terre qui était sur Thessalie : la forêt Eternelle. Grâce à cela, le plan de la Terre verrait son influence diminuée, et le plan de l’Air pourrait prendre Thessalie. Ils commencèrent donc à détruire la forêt, lorsqu’un soir, le temps devint extrêmement mauvais. Un immense orage éclata, preuve que l’air prenait ce qui lui revenait désormais de droit. Cependant, Thessalie ne fut pas la seule touchée, et Eden ne le savait pas. Les plans Elémentaires sont reliés à tous les plans. Si un élément venait à disparaître sur un plan, l’élément contraire à ce dernier prenait sa place, augmentant de ce fait sa puissance. Puissance qu’il va rediriger vers tous les autres plans. L’Alchimie du Monde est quelque chose de très fragile. Des orages, des tempêtes éclatèrent partout dans les plans, le plan du Feu, en symbiose avec celui de l’air, devenait aussi plus puissant. Les volcans se déchainèrent, certaines planètes disparurent en fumée… L’équilibre était plus que bafoué…Il n’existait plus. Chose inadmissible pour les grands seigneurs des plans extérieurs, qui décidèrent unanimement d’envoyer sur Thessalie une personne qui neutraliserait Eden et Hel’yaïe. Ce fut chose faite : Eden fut emprisonnée dans le Pandémonium. Cependant, Hel’yaïe devint introuvable. La légende dit qu’il se trouvait dans la Gaste grise, endroit où l’Homme a tellement peu de vie et d’émotions que même les grands seigneurs n’arrivaient à déceler sa présence. Pour éviter qu’un tel désastre ne recommence, les seigneurs protégèrent la forêt Eternelle, qui a jamais ne pourra être touchée.
- Mais pourtant, Hel’yaïe est toujours sur Thessalie. C’est lui qui m’a enseigné la magie.
- Tu t’es fait abuser. Cela ne pouvait être que l’Esprit de Hel’yaïe. Personne ne peut ressortir indemne de la Gaste Grise.
- Pourtant, il est en ce moment avec Eden, en train d’essayer de faire en sorte qu’Eden remplisse sa part du contrat. Et… Comment sais-tu tout ça ? Et comment as-tu appris la magie ?
- Crois-tu que nous sommes seuls ici ? Cela fait près de 3 ans que je suis là, et j’ai rencontré différentes personnes, dans le Pandémonium. Des prisonniers, des mages… Un d’eux me recueillit lorsque papa se fit tuer par une créature. Il m’apprit la magie, et m’expliqua de jamais m’approcher d’une belle femme, qui pleurait, en implorant son mari de venir la chercher.
Uraldor était fasciné par le savoir acquit pas son frère.
- Et, sais-tu comment sortir d’ici ?
- Crois-tu que, si je le savais, je serai encore là ?
Uraldor venait de comprendre la stupidité de sa question.
- Il existe une façon de sortir d’ici
Uraldor et Mÿaar se retournèrent, et virent ce qui devait ressembler, il y a de cela 100 ans, à un homme. Pourtant, la silhouette disait quelque chose à Uraldor.
- Il existe une façon de sortir de la prison qu’est le Pandémonium. Mais la sortie est bien pire que le reste…
Ne voyant pas où le vieux mage voulait en venir, Uraldor lui demanda plus de renseignements.

- Il vous suffit d’invoquer un portail, qui vous permettra de vous………échapper… vers la Gaste grise, l’endroit où les cœurs de tout homme qui y rentrera deviennent noirs. Là-bas, vous trouverez un passage qui relie la Gaste grise à Thessalie. Ce portail a été invoqué il y a de cela 277 années, et jamais ne s’est refermé.
277 ans… il y avait 277 ans qu’Eden et Hel’yaïe avaient essayé de corrompre Thessalie.
- Mais ce portail ne s’ouvrira, que si le gardien l’autorise.
- Le gardien ?
- Oui, un vieux mage qui refuse que les prisonniers quittent le Pandémonium. Il est là depuis quelques semaines, et est devenu fou. Il tue tous ceux qui s’approchent un peu trop près.
- Dans ces cas là, pourquoi m’avoir parlé de ce portail, si personne ne peut le prendre ?
- Parce qu’il peut (peut-être) vous laissez passer, si vous lui rendez un service.
- Lequel ?
- Le mage qui l’a emprisonné ici se nomme…Hel’yaïe…
- Encore lui !!
- Oui. Je pense que si vous pouvez le tuer, et permettre au mage de rentrer dans la Gaste Grise.
- Es-tu certain de cela ?
- Non. Mais si j’ai tort, vous n’aurez pas le temps de vous en rendre compte… vous serez morts avant.
Uraldor et Mÿaar se regardèrent, se demandant si c’était vraiment une bonne idée.
- Je pense qu’il faut essayer. Je ne veux pas rester mourir ici !
Mÿaar acquiesça de la tête. Ils partirent en direction du vieux mage fou.
- Pauvres idiots…

Pendant ce temps, Eden et Hel’yaïe avaient finit les préparatifs, et avaient lancé leurs troupes à l’assaut. Les Dragons aux écailles bleues détruisaient tout sur leur passage, les villages, les villes, les châteaux, les empires créés par l’Homme. Il ne restait plus que du feu et de la chair après le passage de la grande armée. L’assaut de Thessalie avait commencé… et Hel’yaïe n’était toujours pas serein… un esprit ne se déplace pas pour rien…

CHAPITRE 5 - La Gaste Grise
Après plus d’une journée de marche, Uraldor et Mÿaar arrivèrent devant un grand portail lumineux, gardé par un mage à la longue barbe blanche. Son teint était livide, mais la mort refusait de trouver refuge en ce corps presque décharné.
- Qui est là ?
Le mage lança une salve de boule de feu.
- Si je ne peux pas partir d’ici, personne n’en partira !! Disparaissez !
Une nouvelle salve de boule de feu.
- Nous venons en paix. Nous voulons faire un marché avec toi. Nous voulons t’aider.
- M’aider ?? *rires* Pauvres fous ! Et que voulez-vous faire ?
- Tuez Hel’yaïe.
A ces mots, le mage arrêta de bruler tous les murs de ses boules de feu qui jamais n’atteignait la cible.
- C’est vrai ?
Le mage prenait maintenant une voix remplie de pitié et de pleurs. Pourtant, ces deux émotions étaient assez antithétiques au personnage…
- Oui. Nous te proposons de nous laisser passez, afin qu’on puisse le tuer. Comme ça, toi aussi tu pourras rentrer chez toi.
- Oui, oui, vous tuer le méchant mage Hel’yaïe pour moi
- Tu nous laisses passer alors ?
- Oui. Mais pas « nous ». Je TE laisse passer. L’autre reste en otage. Es-tu d’accord ? [/b]
Uraldor regarda son frère, dont il devait encore se séparer. Mÿaar, malgré une faible hésitation :
- Nous acceptons.
- Nobles chevalier, c’est par là…
Uraldor serra Mÿaar dans ses bras, et lui promit de revenir vite. Il traversa le portail.

En un instant, il rentra dans un monde…gris… tout avait perdu leur couleur naturelle. Il régnait une mélancolie et une morosité qui affectèrent Uraldor, dès la première seconde. Il désirait sortir de cet endroit, retourner dans le Pandémonium, mais il fallait qu’il le fasse pour Mÿaar, et pour Thessalie. Il était à l’origine d’un conflit, et de taille. Il chercha un quelconque repère, afin de se diriger, et trouver Hel’yaïe.
- Ne cherche pas plus longtemps, c’est moi qui t’ai trouvé.
Uraldor se retourna et vit une silhouette dans l’immensité grise du plan.
- Tu ne me reconnais pas ? C’est pourtant moi, Hel’yaïe.
Uraldor fut étonné, car l’homme qu’il avait devant lui était jeune, grand, et d’une carrure imposante. C’était la première fois qu’Uraldor voyait son ancien maître tel quel. C’est la première fois qu’il voyait son visage…son véritable visage…
- Je parie que tu es là pour me tuer. Je parie même que c’est un vieux fou du Pandémonium qui t’envoie.
Uraldor fut véritablement étonné que Hel’yaïe sache tant d’informations, alors qu’il avait dit quelques jours plus tôt qu’il ne possédait pas l’omniscience.
- Mais que d’étonnement dans ces jeunes yeux. « Mais comment donc sait-il tout ça ? ».
C’était en effet la question que se posait Uraldor à ce même moment.
- Regarde par toi-même.
Hel’yaïe sortit de son manteau une boule de cristal, attirail classique d’un mage de ce niveau. Une fumée jaune tourbillonnait à l’intérieur. Puis, la fumée laissa place à une image, de plus en plus nette. On y voyait Mÿaar, ainsi que le vieux mage. Puis, une ombre attira l’attention d’Uraldor, une ombre immense qui traversa la pièce. Un Balrog ! Une immense créature ! Une créature du Feu et des Enfers, mélange trop souvent destructeur. Elle s’approcha du vieux mage, qui tenta désespérément de se défendre contre la bête, qui, en une boule de feu, le désintégra en une fine couche de cendre. Mÿaar, quant à lui, lança tous les sorts connus. La bête commençait à peine à faiblir, quand Mÿaar arrêta de lancer des sorts. Il n’en pouvait plus. Il en lança un dans un dernier soupir, puis tomba à genoux, essoufflés, éreinté. Le Balrog s’approcha… L’image disparue avec le cri de Mÿaar.
-*RIRES* Uraldor, tu n’es qu’un niais. Croyais-tu que je te laisserais me mettre des bâtons dans les roues. Jamais. Je trouve étrange que tu n’es pas reconnu. Tout à l’heure dans la grotte, c’était moi qui vous ai dirigé vers le portail, afin de vous avoir à portée…d’épée. Maintenant, tu vas rejoindre ton frère, dans les fins fonds des Enfers. Et tu apprendras à ne jamais te fier aux apparences, trop souvent trompeuses. *rires*
Hel’yaïe lança une distorsion temporelle sur Uraldor, qui s’écroula, tétanisé par la puissance du sort.
- Tu es une proie trop facile, je n’ai aucun mérite. Un fiélon aurait pu faire le travail.
Hel’yaïe lança une boule de feu. A ce moment là, la distorsion temporelle cessa, et Uraldor put esquiver de justesse la boule de feu. Elle passa si près que la chaleur défigura le visage d’Uraldor. Il resta à terre, hurlant de douleur, les mains sur le visage. Hel’yaïe, lui, s’approcha d’Uraldor, l’épée à la main. Il la leva. Une boule de feu sortit de l’horizon, et toucha Hel’yaïe en plein cœur. Ce dernier s’écroula. Uraldor se releva péniblement, et vit arriver Mÿaar.
- Mais comment as-tu…
- Tu m’as vu au sol, et tu m’as entendu hurler. Mais tu ne m’as pas vu mourir. Je rassemblais mes forces pour une ultime attaque. Le Balrog n’a pas résisté. Et tant mieux pour moi !
Mÿaar venait de sauvé Uraldor, malgré 2 ans d’absence. Cela devait être surement ça, la force de l’amitié et de la loyauté. Et c’était elle qui avait triomphé aujourd’hui. Pour cacher son visage défiguré, Uraldor mit un masque, pour cacher ses blessures, une longue toge. Il, non, ILS étaient prêts pour le combat, pour sauver Thessalie. Ils traversèrent le portail qui les emmènerait sur Thessalie, la grande et belle Thessalie, afin de la défendre, et peut-être mourir pour elle.

A ce même moment, Eden cherchait Hel’yaïe, resté introuvable. Eden chercha plusieurs minutes, l’appelant, mais elle ne trouva qu’un tas de cendre sous la toge du mage. Folle de rage, elle appela le Plan du Feu, allié à celui de l’Air, afin qu’il aide Eden à corrompre cette terre. Le Plan du Feu, soucieux d’acquérir plus de pouvoir, arriva aussitôt, avec des soldats d’élites : Le Règne Du Feu. La bataille sera dure, peu d’entre nous pourront la raconter plus tard. Mais une bataille pour la liberté et la justice est forcément gagnée : du moment que des âmes assez nobles combattront, d’autres se relèveront à la mort de celles-ci, et d’autres encore, en plus grand nombre. Le mal ne peut pas gagner. Thessalie ne peut pas perdre. Uraldor trouva un clan de guerriers, plus braves les uns que les autres, qui voulait rétablir la paix et protéger Thessalie : Les Veilleurs de Thessalie. Il y adhéra, et essaya de respecter au mieux les engagements qu’il avait donné : vouer corps et âmes à Thessalie, et préférer la vie d’un confrère à la sienne. Amis veilleurs, le Plan du Feu et ses mercenaires ne gagneront pas ! Mort aux ennemis de Thessalie !!