[Inbla]L'épopée occidentale ou les tribulations de Zonoster.

C'était une nuit sans lune et avec les nuages qui s'ammoncelaient dans le ciel, les Bombardiers avançaient comme dans un tunnel. Peu craintifs de ce qui n'était pas magique, leurs pilotes ne ressentaient d'ailleurs aucun besoin d'y voir clair, se fiant par nature plus à leurs instruments qu'à leurs yeux.

Seul Zonoster était déçu. Pour une fois qu'il risquait sa vie, il aurait aimé avoir un peu peur! Au lieu de cela cette énervante purée noire et les discussions quasi-arithmétiques de son équipage. Ah ces Atlantes! C'était fou ce qu'il pouvait aimer ça, les nombres et les symboles abstraits...

Soudain un bruit étrange retentit, comme un bourdonnement sonore et inquiétant, puis une vibration courut sous ses pieds. L'explosion d'un appareil atlante. Relevant la tête avec surprise, Zonoster regarda les pilotes aux visages d'un coup trés tendus.

"Nous nous battons avec les nuages?, demanda-t-il d'un ton amusé.
- Non, Monseigneur, répondit le pilote le plus proche sans relever la plaisanterie, nous ne sommes pas encore sûrs mais il semblerait...
- Il semblerait?
- Eh bien, qu'une des bombes de l'appareil d ait été larguée sans prévenir. L'appareil e a été touché en tous cas, ils nous l'ont signalé par luminaires et on a entendu l'explosion d'une bombe donc j'en déduis, puisque l'appareil d était juste au-dessus...
- Je vois! Une petite inattention en somme...
- Oui, enfin, une petite inattention qui a peut-être coûté la vie à l'équipage de l'appareil e, Monseigneur.
- Que voulez-vous, mon ami, l'aventure ne serait pas ce qu'elle est sans quelques imprévus.
- Il y a autre chose, Monseigneur, dit le pilote en essayant de rester concentré, la bombe n'a pas pu se détacher toute seule, comme vous le savez c'est impossible avec nos appareils. Quelque chose a forcément accroché la paroie inférieure et a déclenché la riposte. Quelque chose qui n'a rien à voir avec nous car si deux de nos appareils s'étaient heurtés, nous aurions entendu une explosion bien plus forte et nous aurions senti le changement de dimension.
- Hum, voilà qui est fort intéressant, certes.
- Le problème est que si nous atterissons, nous serons trés vulnérables, Monseigneur. Le plus prudent est à mon avis de sortir à tous prix de ces nuages, aprés nous pourrons aviser sur comment nous défendre, s'il y a lieu du moins. Je dois d'abord me concerter avec les autres capitaines mais...
- Oui, oui, faites-donc... Euh non, attendez!"
Tous les pilotes se retournèrent et fixèrent Zonoster.
"En fin de compte nous ne bougerons pas. Transmettez la consigne aux autres appareils, nous ne bougeons pas, nous gardons la même allure et la même direction. Impassibilité absolue, invariance sans nuances, nous faisons exactement ce que nous étions en train de faire avant cet incident. Ceux qui dormaient sur place peuvent même continuer, aprés tout on ne peut avoir un oeil derrière chacun de ses hommes."
Cette fois les pilotes se regardèrent entre eux, l'air franchement inquiet.

Le capitaine lança un bref regard aux autres pilotes et prit une inspiration.
"Monseigneur, dit-il d'une voix mal assurée, vous comprenez que nous nous trouvons peut-être en péril de mort... Pardonnez-moi mais pourquoi voulez-vous que nous ne prenions aucune mesure?
- Toujours cette tendance à dramatiser! Allons, allons, il ne s'agit que d'un petit désagrément.
- Un petit..., commença le pilote.
- Oui, une indisposition passagère, un inconfort relatif si vous préférez, le coupa Zonoster. Voyez-vous, mon cher, et pour répondre à votre question, je vais me permettre pour l'occasion une dose de facétie et garder pour moi mes raisons. Avouez que votre curiosité est piquée au vif, n'est-ce pas?"
Cette fois la peur apparut dans les yeux des deux plus jeunes pilotes. Le capitaine, complétement perdu, osa encore demander:
"M'autorisez-vous à m'entretenir par signaux avec les autres équipages, Monseigneur, ils ont peut-être des choses à nous apprendre?
- Mais faites mon ami, faites, il n'est pas dans mes habitudes d'empêcher les gens de faire connaissance."
A ce moment on entendit un bruit étouffé. Cela venait de la paroie gauche, c'était comme si quelque chose glissait contre elle de l'extérieur. Le capitaine blêmit, l'un des deux jeunes pilotes tremblait légèrement.
"Ah il est temps d'aller voir, dit Zonoster de son ton anodin, presque guilleret.
- Par... Pardon Monseigneur?
- Je disais qu'il est temps d'aller voir, confirma "Monseigneur" en se dirigeant vers la paroie gauche.
- Qu... Quoi, mais comment..."
Le pauvre capitaine n'eut pas le temps de formuler sa pensée ou à tout le moins son effarement, Zonoster posa une main à plat sur la paroie et enfonça le α qui y était gravé.
"Noooon!", entendit-il derrière lui.
Dans un vrombissement sonore et étrange, la porte de l'appareil α s'ouvrit...

Aussitôt une lumière aveuglante les envahit. On se serait cru quelques heures plus tôt, lorsque le soleil se couchait dans un flamboiement doré. Zonoster fut le seul à ne pas se protéger les yeux de son bras. Il s'avança jusqu'à l'embrasure de la porte et passa la tête de l'autre côté, tandis que le capitaine cherchait les commandes à tâtons.
L'air était toujours frais et humide, malgré l'atmosphère irréelle qui avait remplacé les noirs nuages du ciel Thessalien. Devant Zonoster se trouvait la cause de ce soleil en pleine nuit: un Phoenix volait face à l'appareil, se maintenant à son niveau par de légers coups d'ailes. L'oiseau de feu était visible à des lieux à la ronde dans cette nuit sombre et il rendait magnifique à lui seul ce coin de ciel, chaotique et informel avant son arrivée.
"Ah il m'en faudrait un comme ça! Il serait parfait au sommet de ma tour personnelle, vraiment d'un goût exquis pour acceuillir les visiteurs de marque à la nuit tombée...
-Mon... Monseigneur?
- Oui?, répondit Zonoster sans se retourner.
- Mais fermez cette porte enfin!
- Toujours cette nervosité maladive. Vous devez souffrir d'un manque de lymphe mon ami, on dirait que vous voyez la vie en noir.
- ...
- Eh bien quoi? Ce n'est qu'un petit Pheonix pas agressif pour un sou, il n'y a vraiment pas matière à faire une tête pareille, croyez-moi.
- Je ne sais pas ce que cette chose veut ou est capable de nous faire mais je vous en supplie, fermez cette maudite porte maintenant ou nous sommes perdus!
- Cette "chose" est un Pheonix et il peut transformer cet appareil en lanterne géante rien qu'en clignant des yeux. Et non je ne fermerai pas cette porte, il veut de toute évidence me parler...
- Monseigneur, je vais devoir activer la fermeture depuis la cabine, je ne peux pas vous laisser sacrifier cet équipage..."
L'un des autres pilotes lui cria quelque chose en atlante mais le capitaine semblait sur le point de presser un des boutons de commande, le regard fixe et les tempes en sueur.
Zonoster se retourna enfin.
"C'est d'accord mais veuillez attendre que je sois sorti, je vous prie, lui dit-il simplement."
Puis il fit un pas en avant et disparut dans le vide.

La porte coulissa dans l'instant qui suivit la chute de Zonoster. Tous les pilotes se jetèrent comme un seul homme sur leurs commandes, le capitaine donnant des ordres à toute vitesse. Ils parlaient en atlante et voici quelle était à peu prés la teneur de leur conversation:
"Manoeuvre d'évitement par la droite, préparez cinq bombes pour un lâcher simultané! Où en est la vitesse, nous accélérons ou pas? Et les signaux, ils fonctionnent toujours?
- Ils fonctionnent mais on ne voit rien. C'est à cause de cette créature, elle dégage trop de lumière.
- Bombes prêtes!
- Larguez!"
S'ensuivit une sorte de symphonie grossière de bourdonnements croisés, tandis que les paroies de l'appareil tremblaient. Le bombardier a venait de mettre une lourde explosion entre le Phoenix et lui.
Ils traversèrent un épais nuage puis une chaîne de montagnes apparût. Ils distinguaient de nouveau quelque chose et le pilote qui s'usait l'index à envoyer des signaux lumineux y réussit enfin, le trait de lumière se détachant nettement dans la nuit noire. Le capitaine en vit le reflet et prit les devants.
"Laissez-moi la place, il faut que je parle aux autres équipages!"
Le pilote s'exécuta et pendant une minute qui leur parut tous bien longue, le capitaine ne fit que dialoguer avec le vide. La conception de l'instrument qu'il utilisait empêchait que plus d'une personne puisse lire les signaux. Tout au plus voyait-on dans le vitrail du Bombardier quelques étincelles de lumière. Enfin le capitaine releva la tête, l'air un peu plus maîtrisé.
"Ils sont en-dessous de nous, au nord, ils ont fui dés qu'ils ont vu la créature. Ils ont fait ce que nous aurions du faire immédiatement..., ajouta-t-il en se passant la main sur le front.
- Monseigneur Zonoster est...
- Mort et cela vaut mieux pour nous! Ce dément allait nous entraîner dans le vide avec lui.
- Il était notre maître, nous aurions du tout faire pour le sauver!
- Notre maître? On est maître d'un Atlante que si on le mérite ou qu'il n'a pas le choix. Ne commence pas à parler comme les barbares qui grouillent en-bas, fit-il d'un ton méprisant en désignant le dessous de la tête.
- Les voilà!, cria un des jeunes pilotes."
Surgissant devant eux, un autre Bombardier leur envoya un signal de reconnaissance avec ses fanions. Même s'ils ne les virent pas, ils en entendirent deux autres s'approcher, un à gauche et l'autre à droite. Enfin un dernier apparût un peu plus loin devant eux, forçant visiblement sa vitesse pour prendre la tête du groupe.
Le capitaine reprit la parole.
"La flèche inversée est reconstituée, c'est parfait. Apportez-moi la carte."
Il prit le rouleau de parchemin qu'on lui tendait et le déroula devant lui, à même le tableau de bord. Fronçant les sourcils, il l'examina nerveusement.
"Ces cartes sont d'une imprécision! Il n'y a vraiment qu'un peuple inférieur pour dessiner comme ça! Hum...
Voilà ce que nous allons faire: jusqu'à ces montagnes nous iront tout droit en nous décalant vers le nord-ouest tous les quart d'une heure, c'est-à-dire six ou sept fois d'ici à ce que nous les atteignons. Ensuite nous ralentirons et nous virerons complétement au Nord, nous longerons la chaîne de montagnes jusqu'à ce que nous puissions la contourner. Ces montagnes ne sont pas trés longues, il nous faudra une demi-heure de vol, peut-être une heure.
Ensuite..."
Il regarda la carte de nouveau, visiblement excédé par son peu de lisibilité.
"Ensuite nous quitterons le "Pays de la Source" et nous aurons une ligne droite au-dessus des landes. "Pays de la Source", il n'y a vraiment qu'un abruti de barbare pour donner un nom pareil à une région... Et puis nous verrons la mer et l'Île sera juste devant nous."
A ce dernier mot les yeux des pilotes étincelèrent et on eut dit qu'une flamme nouvelle réchauffait la cabine.
"Vous êtes des Atlantes de valeur et si vous gardez le même sang-froid jusqu'à la fin du voyage, rien ne nous empêchera d'accomplir ce dont ont rêvé tant de grands esprits de notre peuple.
- Rien, tu es sûr?"
La question venait du même pilote qui lui avait plus ou moins reproché sa conduite à l'égard de Zonoster, quelques minutes auparavant. Le capitaine le regarda droit dans les yeux.
"Non, rien. Fais-moi confiance, "Monseigneur" Zonoster n'était pas le seul à savoir comment agir une fois arrivé là-bas.
- Si tu le dis...
- Je le dis parce que c'est vrai. Vous autres, gardez l'objectif en tête et tout se passera bien."
Sur ces mots d'un général à ses soldats, ce qui était peu fréquent chez les Atlantes, le capitaine roula la carte et alla la remettre dans l'étui rond dont on l'avait sortie, à l'arrière de la cabine. Mais une exclamation du jeune pilote aux signaux la lui fit échapper des mains.
"Que se passe-t-il?
- L'appareil ß nous informe qu'une lueur vient d'apparaître devant lui, sur sa gauche. L'appareil ß est celui qui termine la flèche, tout devant.
- Je sais mais...
- Attendez, je reçois d'autres signaux!
- Que disent-ils?
- C'est l'appareil ?! Ils voient eux aussi des lueurs mais sur la droite!
- On augmente la vitesse et on vire au nord! On s'élève dés qu'on peux, le plus possible! Transmettez aux..."
Il s'arrêta net. Le vitrail du Bombardier était comme éclairé par de puissants phares. Ils avaient soudain l'impression de ne plus avancer, cette lumière irréelle cachait tout le reste et semblait figer le temps lui-même. Ils virent juste un instant luire la coque de l'appareil d, un peu plus loin devant eux...
Tour autour des quatres Bombardiers en formation, septs Phoenix étaient apparus en même temps. Celui qui se trouvait le plus à l'Ouest, barrant la route au Bombardier ß, fit claquer son bec et ses yeux étincelèrent. Asussitôt les six autres oiseaux de feu ouvrirent leur ailes à la verticale tout en murmurant des phrases qui résonnaient longuement dans l'air nocturne.
Un halo écarlate apparût alors rapidement autour de chacun des appareils. Puis, comme mûs par une main invisible, ils plongèrent vers le sol, se redressèrent et filèrent vers la racine des montagnes, perdue dans les ténèbres.

Le silence et l'obscurité leur glaçait le coeur. Que leur voulait-on, puisque ils étaient toujours vivants? Ces lueurs, étaient-ce des esprits, des génies élementaires, autre chose qu'ils ne connaissaient même pas?
Ce qui leur était arrivé respirait la magie à plein nez et cette seule information était déjà une souffrance.
Pour eux, magie rimait avec des forces inconnues, incontrôlables, que des fous croyaient pouvoir maîtriser mais qui n'obéissaient à personne. La magie elle-même était une illusion, le mage ne faisait rien par lui-même, il obtenait juste une faveur de pouvoirs qui attendaient leur heure et lui feraient plus tard payer cher le service rendu, soit en le consumant, soit en le transformant de l'intérieur.
Le capitaine fut tiré de ses tristes méditations par le vrombissement caractéristique que faisaient les portes des Bombardiers atlantes en s'ouvrant. La lumière lui fit mal aux yeux, comme au reste de l'équipage. Ils en auraient oublié qu'ils se trouvaient toujours dans la coque métalique de leur appareil.
Ils n'osaient bouger, ne sachant ce qui pouvait les attendre à l'extérieur. De toute façon, ceux qui les avaient amené ici ne se gêneraient pas pour les en sortir si telle était leur volonté. Le capitaine revoyait passer des images de son enfance devant ses yeux, il repensait tétanisé aux récits de sacrifices, de bêtes inommables sortant de portails magiques pour se repaître des victimes...
C'est à peine s'il vit passer devant lui l'ombre d'un des autres pilotes. Il sursauta en écarquillant les yeux. La lumière du dehors éclaira le visage du pilote avec lequel il avait eu des divergences. Il voulut dire quelque chose mais les mots restèrent bloqués dans sa gorge.
Dehors il ne faisait pas plus jour que tout-à-l'heure, quand ils étaient dans le ciel. C'était en fait des torches qui éclairaient une vaste grotte aux murs de calcaire. Le pilote posa pied à terre et fit quelque pas, tentant de découvrir où ils avaient atteri exactement. Une grotte, sans doute les montagnes qui étaient devant eux au moment de l'arrivée des étranges lueurs... Il fallait de la magie pour que leurs appareils aient pu se poser dans un endroit aussi exigü, ils n'y seraient jamais arrivés par eux-mêmes ni aucun autre équipage, il en était sûr. Il sauta sur ses pieds. Un halo orangé, comme une brume d'or, couvrait intégralement le Bombardier α. Alors même qu'il la regardait, cette aura surnaturelle parut faiblir et se dissipa rapidement. C'est à cet instant qu'il entendit quelqun s'éclaircir la gorge dans son dos. Il fit volte-face, s'attendant à tout mais déterminé à vendre chèrement sa vie.
"Ravi de vous revoir, mon ami, lui dit Zonoster."

"Monseigneur!
- Moi-même, mon cher.
- Nous vous avons cru perdu à jamais, Monseigneur!
- Moi? fit Zonoster d'un ton sincérement surpris, vous vous moquez, mon ami. Cet adorable Phoenix m'a transporté jusqu'ici, voyons!"
Les yeux du pilote s'écarquillèrent et son visage exprimait l'effarement.
- Le Phoe... Cette chose vous a transportée... Mille excuses, Monseigneur, nous n'aurions jamais pensé qu'elle vous était un allié. Nous avons agi stupidement, Monseigneur, veuillez nous pardonner notre...
- Allons, allons, l'important est que nous soyons de nouveau tous réunis, j'en éprouve une joie..., dit-il en levant les yeux au plafond d'un air rêveur, intense, oui c'est le mot. Ou peut-être non, considérable convient mieux. Quoique remarquez, en temps normal je bannirais transcendental pour de simples retrouvailles mais puisque c'est la magie qui nous a amené en ce lieu..."
Un bruit sourd interrompit Zonoster dans ses divaguations. Ils regardèrent tous deux vers l'appareil et virent le capitaine qui venait de se cogner la tête contre l'embrasure de sa porte.
"Ah! Nous vous attendions, dit Zonoster en écartant les bras, venez, que je vous donne l'accolade mon ami! N'est-ce pas une belle soirée?
- Monseigneur... Je suis heureux de vous voir sauf! Savez-vous où nous nous trouvons?"
Le visage du deuxième pilote frémit imperceptiblement mais ni Zonoster ni le capitaine n'eurent l'air de s'en appercevoir.
"Où? Mais nous sommes dans les montagnes que nous avions devant nous tout-à-l'heure, dans les airs. Votre Bombardier a été séparé des autres, en fait je crois bien qu'il y a trois cavernes et que celle-ci est la plus profonde et la moins grande. Vos compagnons et leurs appareils sont dans celle juste au-dessus. Hé oui, fit Zonoster avec un sourire complice, ils marchent sans doute au-desus de nos têtes en ce moment même et ils ne savent rien de notre aventure! Mais mon ami que voici va vous expliquer tout cela mieux que moi! dit-il en désignant le mur du fond."
Les deux Atlantes tournèrent la tête vers la droite. Debout, légèrement appuyé contre la roche blanchâtre, un homme les regardait. En fait c'était plutôt un elfe, d'aprés ses oreilles noires et effilées. Mais un masque d'un blanc immaculé, un masque sobre à l'expression neutre, leur cachait entièrement son visage. Il portait une tenue sombre collant au corps, ornée de motifs rouges et blancs entrelacés. On n'aurait su dire si c'était un mercenaire ayant le goût du luxe ou un seigneur qui s'était habillé pour le voyage.
"Mes salutations, leur dit-il, je me nomme Inblasus."

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