Les veilleurs de Thessalie
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 [Inbla]Histoire de Still:de la première révélation du Secret

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Inblasus
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Inblasus


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MessageSujet: [Inbla]Histoire de Still:de la première révélation du Secret   [Inbla]Histoire de Still:de la première révélation du Secret EmptyVen 29 Déc - 21:52

Ce fut d'abord un halo doré et trés fin qui entourait tout chose, les grosses pierres qui parsemaient le sol comme l'herbe qui le couvrait entièrement. Puis l'air lui-même sembla se colorer, une onde magique s'étendit lentement mais sûrement, amorçant le passage de ces lieux dans un autre monde. Enfin des traits de feu percèrent le ciel et lorsque cette teinte orangée, presque sanglante, eut étendu son empire des limites d'un horizon à un autre, alors l'alchimie fut réalisée et plus rien désormais ne fut pareil. Ce qui avait l'air endormi paraissait inquiétant, ce qui semblait paisible était maintenant magnifique, l'innocente lumière du soir s'était elle-même muée en un liquide pourpre et aveuglant. Une intervention formidable, irrésistible, avait fait de ce paysage autre chose, une dimension s'était imposée à une autre et l'avait effacée sans laisser de traces.
Tel était le crépuscule en cette contrée de Thessalie, chaque soir à la même heure se jouait le même spectacle.

L'herbe, mordorée sous l'influence du soleil couchant, n'en était pas moins verte et unie le reste de la journée. C'était au beau milieu d'une lande que tout cela se passait. Une lande qui se courbait dans sa course vers l'Ouest, si bien que de petits creux la parsemaient ça et là, dés qu'elle taquinait une chaîne de montagnes. Dans l'un de ces petits creux, on avait édifié une sorte d'autel de sacrifice aux formes rondes et coulantes comme de l'eau, essentiellement composé d'une table de pierre grise et d'un anneau de même matière. Et en face de cet autel, un couple se tenait. Pas un couple de dragons ou de licornes, juste une homme et une femme, ou du moins en avaient-ils l'air.
L'homme avait un visage fin, légèrement en lame de couteau, le front haut et les cheveux raides, noirs et assez drus, la peau blanche. Ses yeux frappaient, d'un vert d'opale, des yeux qu'on aurait dit habités par la brume elle-même, pas des yeux communs en tous cas.
La femme avait les cheveux bruns, plus clairs que les siens et d'une couleur moins unie également, certaines mèches tirant vers le noir et d'autres vers le prune. Ils balayaient librement ses épaules fines, encadrant un visage bien proportionné mais sans charme exceptionnel. Ses yeux à elle étaient gris, un gris de nuages comme on aurait cru en voir qu'en regardant le ciel un jour de pluie. Comme lui elle portait une robe émeraude richement décorée de cercles dorés, entrelacés avec art par la main du tisserand.
Et ce jour là, ils se trouve qu'ils avaient à parler.


"Nous ne pouvons plus réfléchir, commença l'homme d'une voix tendue, maintenant il nous faut décider. Tu m'as demandé du temps mais c'est tout ce que je peux te donner, demain le temps aura décidé pour nous.
- Je ne t'en demande pas plus, j'ai fait mon choix. Tu avais raison depuis le début. J'ai cru que tu perdais la tête quand je t'ai entendu, il y a cinq jours, mais c'était moi qui était trop faible...
- Tu n'es pas faible, il y en a bien d'autres en la cité qui ne pourrait même pas être ici, dit-il d'un ton soudain bien plus doux. Tu étais perdue à cause de l'amour, pas à cause d'une faiblesse...
- Promet-moi que tu as tout fait...
- J'ai tout fait pour que ça se passe bien, la coupa-t-il, il n'y aura aucun problème.
- Alors... Nous allons le faire maintenant? Tu ne m'a pas ammenée jusqu'ici juste pour me poser cette question, n'est-ce pas?
- Je t'ai ammenée ici pour te convaincre mais, oui, je ne pouvais pas penser une seconde que j'échouerais. Elle sera là bientôt. Comprends-moi, dit-il avec une voix rauque en approchant son visage du sien, je ne suis pas insensible, je ne l'ai jamais été malgré toutes les fadaises pitoyables qu'on t'a racontées sur moi. Je l'aime mais je sais que nous n'avons pas le choix. C'est une opportunité, mon amour, une opportunité pour lui bien plus que pour nous. Il y a des choses que tu ne sais pas, des choses que j'hésitais à te dire pour ne pas t'attirer la malveillance des imbéciles du Conseil, parce que je sais que tu en aurais parlé à au moins une personne et qu'ils ont des oreilles partout...
- Lui! Jamais il ne...
- Je n'en sais rien et je ne veux pas le savoir, je ne veux même pas prendre l'ombre d'un risque. Tu dois juste savoir, seulement toi et personne d'autre, que le bel espoir qu'ils aimeraient nous graver dans l'esprit avec un sortilège de confusion mentale, ce bel espoir ne tient qu'à un fil. On parle d'un enfant qui est né, tu te rends compte, un enfant!, dit-il presque en criant devant son expression stupéfaite. Et même ce fil là s'effiloche, ils n'ont que trés peu de connaissances certaines sur ce que nous pouvons en tirer. D'autres cités sont beaucoup moins optimistes, c'est seulement ici qu'on clame n'importe quoi aux gens comme nous pour qu'ils se tiennent tranquille. Il ne faut pas s'étonner ensuite si nous perdons cette guerre, ils ne...
- "Au gens comme nous", l'interrompit-elle avec un mince sourire, rien qu'avec nos deux familles on pourrait apprendre à un enfant l'Histoire de cette cité.


Il la regarda d'un air grave.

Cela fait longtemps qu'ils s'en moquent, mon amour. La guerre a tout changé, il ne faut plus penser qu'à nous maintenant, à nous et à lui. La voilà."

En effet, quelque chose s'avançait dans la lumière rougeâtre.
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Inblasus
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MessageSujet: Re: [Inbla]Histoire de Still:de la première révélation du Secret   [Inbla]Histoire de Still:de la première révélation du Secret EmptyVen 29 Déc - 21:53

Elle vint jusqu'à eux de sa démarche balancée, presque dansante, et s'arrêta au bas du talus sur lequel l'autel s'appuyait. Le soleil enveloppait sa silhouette de feu, lui donnant l'air d'une oeuvre d'art oubliée en pleine nature. Des écailles ovales se croisant en plusieurs couches, un corps inégal qui de mince allait s'élargissant jusqu'à la tête, énorme et simiesque, le tout soutenu par deux membres puissants, griffus et membraneux en leurs bords intérieurs. La Vouivre les regardait maintenant, ne donnant pas vraiment l'air d'avoir un avis sur la suite des événements.

"Je te laisse faire", dit l'homme en montrant la créature aux écailles sombres à sa compagne.

La femme s'approcha de la Vouivre, sans pour autant descendre du talus, et lui parla d'une voix douce.

"Tu es fidèle, toujours là quand on te le demande, toujours fiable. Donne-moi ce qu'il t'a confié maintenant."

La Vouivre balança la tête de droite à gauche, assez comiquement, puis aprés un shuintement qu'on avait du mal à prendre pour un acquiescement, elle ouvrit sa gueule noire et visqueuse tout en se dressant sur ses pattes. On entendit un gargouillis, une sorte de frottement de peau contre peau et quelque chose apparut entre les dents aussi pointues que mal rangées de la créature. Dans un dernier bruit de succion et de frottement, elle cracha une sorte de gros oeuf blanc sur l'herbe du talus, à moins de dix coudées* du couple qui la regardait.
La femme lui sourit, bien qu'on pusse se demander dans quelle mesure cette marque de reconnaissance pouvait être perçue par son destinataire, puis tous deux firent les quelques pas qui les séparaient de l'espèce d'oeuf posé dans l'herbe. L'homme étendit sa paume au-dessus de l'oeuf et un tourbillon d'air vint le caresser doucement, le débarassant en quelques secondes des remugles sanguinolents mêlés à quelques bruns d'herbes qui le recouvraient, bien plus vite que des mains humaines ne l'auraient pu. L'odeur méphitique qui s'en dégageait avait elle aussi disparu, remplacée par le léger parfum de la lande.

Elle l'imita et cette fois-ci ils dirent d'une même voix, dans les sons tantôt coulants et tantôt gutturaux d'une langue de pouvoir:
"Opal'tshan kelnekvin gan'oda kaïsh!". Puis aprés une brève pause: "Kaïsh Bân! Kaïsh Ûn! Kaïsh Vram! Kaïsh Ith!"

L'espèce d'oeuf commença alors à se fissurer en même temps qu'une fine fumée blanche s'en échappait, tout-à-fait semblable à celle que produisent deux bâtonnets frottés l'un contre l'autre par une main savante. Dans une lourde exhalaison blanchâtre et vaporeuse, la fissure devint béante et les paroies de l'oeuf s'écartèrent mollement, comme un champigon qu'on déchire en son milieu.
L'homme et la femme plongèrent simultanément leurs bras à l'intérieur de l'ovoïde éventré. Avec précaution, elle souriant avec bonheur et lui ayant l'air particulièrement soulagé, ils élevèrent un minuscule nourisson dans l'air lumineux et sombre à la fois du crépuscule.
L'enfant n'avait au plus que quelques semaines, la peau blanche. Il semblait dormir, en tous cas ses paupières restèrent closes tandis que la femme caressait doucement une main aussi grosse qu'une noix.
Il se tourna vers elle.


"On devrait procéder tout de suite...
- Mais tu ne vas pas l'y envoyer sans l'avoir réveillé, je veux lui parler, tu ne veux...
- Nous perdrons trop de temps, mon amour, il faudrait pratiquer l'enchantement une nouvelle fois pour le rendormir. Nous le réveillerons à son retour, nous lui dirons adieu juste avant que tout soit fini, quand plus rien ne pourra nous interrompre.
- Nous allons bien le rendormir de toute façon, tu veux qu'il ait les yeux ouverts pendant que ça se passera?, dit-elle d'un air inquiet, l'enfant contre son sein.
- Il doit être éveillé. Ils doivent voir...
- Ses yeux, bien sûr! Parce que sinon ils l'abandonneront, ils le laisseront mourir? Tu es sûr que tu sais ce que tu fais?"

Ce n'était plus de l'inquiétude maintenant. Il la prit par les épaules et la regarda droit dans les yeux.
"Je te jure qu'il ne peut rien lui arriver, murmura-il. Cela ne se peut pas, ce monde a des règles et tous les autres aussi, quel que soit leur nombre. Nous avons vécu en faisant confiance aux règles naturelles, c'est ce que nous sommes. Je ne veux que son bien, je ne t'aurais même pas parlé si je n'avais pas été sûr qu'il ne risquait rien. Tu as fait confiance à cette créature pour le garder caché pendant ces cinq jours, dit-il en regardant la Vouivre, tu ne me fais pas confiance à moi?
- Quand je l'ai endormi pour le mettre dans cet oeuf, je ne faisais que l'éloigner. Tu me demandes de l'envoyer plus loin que tout ce qu'on appele "loin" ici et j'ai peur, les choses vont trop vite pour cet enfant et pour nous.
- Je n'ai rien choisi mais en tous cas, je ne peux choisir seul pour lui. Tu veux faire marche arrière?"

Elle se détourna et fit quelques pas, berçant légèrement l'enfant. Elle regarda l'autel, si sombre à la lueur du soleil déclinant.
"Non, dit-elle seulement sans le regarder.
- Alors je commence tout de suite. Préviens-moi si tu vois quelque chose, mon amour.
- Quelque chose...
- On ne sait jamais."


L'homme marcha alors vers l'autel en plongeant une main dans sa manche gauche. Il en tira un petit tube de cuir, qu'il débouchonna, déroula le parchemin qui y était enserré.
Il commença à en lire le texte, d'une voix quasi monocorde:


"Un galet compte double et double est son âme grise, deux serpents s'enlacent et s'enlacent les yeux de jade, trois feux brûlent un bois et un bois ils ont créé, quatre métaux s'amusent et s'amuse le monde entier, cinq clés oubliées et oubliées les portes d'or, par la sixième voie, une foule d'autres s'offrent à moi."

A peine cette espèce de comptine était-elle terminée que l'anneau de pierre sombre se remplit d'un feu vert et liquide, magnifique et comme vivant.

"Le portail est ouvert, dit-il simplement."

*(Une coudée vaut environ 50 cm.)
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MessageSujet: Re: [Inbla]Histoire de Still:de la première révélation du Secret   [Inbla]Histoire de Still:de la première révélation du Secret EmptyVen 29 Déc - 21:53

Ils regardaient toujours le vert mouvant du portail, ne pouvant le refermer tout de suite. Quelques instants auparavant, il avait de nouveau commandé à la brise et des brins d'herbe s'étaient élevés d'eux-mêmes dans l'air du soir, s'assemblant et se tressant pour former un couffin au nourisson, toujours endormi. Puis il avait dirigé le couffin lui-même vers le portail, confiant l'enfant à cet inconnu aux tons fascinants.

Il se décida enfin et compta jusqu'à six à haute voix. Le portail perdit un peu plus de sa consistance à chaque nombre et s'évapora complètement à la fin de l'énumération. La femme prit la parole.


"Tu ne crois pas que...
- Qu'il vient de trahir tout ce qu'il est?, la coupa une voix derrière eux."

Ils se retournèrent, stupéfaits. Un homme se trouvait en face d'eux, vêtu de la même manière. Ses yeux étaient dorés, d'un or aussi pur que celui dont on fait les pièces. Ses cheveux clairs et frisés, son visage assez commun. Il s'approcha encore, maintenant à quelques coudées, à côté de l'autel.
"Toi, dit-elle, mais comment...
- Je te connais, l'interrompit-il de nouveau, j'ai senti que quelque chose avait changé, hier j'en ai été sûr.
- Que veux-tu? Qu'es-tu venu faire ici?, dit l'homme aux yeux vert pâle."

Sa voix était dure, méfiante.
"Ce n'est pas à moi à répondre à cette question. Ce que tu viens de faire est d'une gravité que tu n'imagines même pas!
- Ce qui n'est pas imaginable, c'est que je regarde grandir mon fils en attendant le moment où il sera sacrifié pour les lubies de quelques vieillards ou de quelques orgueilleux.
- Qui te parle de sacrifice? Tu violes toutes nos lois et tu nous mets en danger, tu n'as aucun droit d'ouvrir un portail qui donne sur un autre monde, qui plus est à côté de notre cité. Et tu as appris son existence grâce à des connaissances qui t'étaient interdites!
- Je te reconnais bien là, trés à cheval sur les règles, fit l'homme aux yeux verts avec un sourire moqueur. Tu n'y a pas accés non plus en principe, à ses connaissances, mais comme tu es leur secrétaire, tu sais tout. Tu suis leurs consiggnes avec rigueur, d'autant plus que tu n'as rien à voir avec les gens comme nous.
- J'en sais moins que tu as l'air de le croire et je te reconnais aussi, à manier les belles paroles pour excuser tes actes.
- Attends, fit la femme, tu dois nous comprendre, nous ne faisons pas cela contre le Conseil ou la cité, c'est notre fils et...
- Mais c'est notre peuple qui risque la mort, notre peuple! Je croyais que toi, tu savais ce qui compte le plus, comment peux-tu être aussi égoïste? Ton enfant est peut-être important pour nous sortir de cette guerre, nous n'en savons rien!
- Mais il n'est..., commença-t-elle, troublée.
- Il n'y a pas de "mais", rétorqua-t-il le visage fermé, si tu veux qu'il quitte ces terres, c'est que tu ne crois pas en notre avenir à tous.
- Y croire ne sert à rien, il n'y en a pas."

C'était l'homme aux yeux verts qui avait prononcé cette dernière phrase. Il s'était tu quelques instants et son visage avait changé d'expression, il paraissait étonnament plus calme. Le nouveau venu le regarda.
"Bahagon a dit qu'une solution existait, qui es-tu pour penser avoir plus de jugement que lui?, dit-il d'un ton presque méprisant."
L'homme aux yeux verts eut un faible sourire.
"Tu as raison, je ne suis personne pour remettre en cause les dires de Bahagon, je suis juste le père de cet enfant!"
Son regard était devenu étrangement fixe tandis qu'il parlait. Et comme il prononçait les derniers mots, en criant, il sembla pousser l'air de ses deux mains en direction de l'homme aux yeux d'or. Celui-ci fut soulevé par une bourrasque et, dans le claquement de cette masse d'air brusquement déplacée, il roula dans l'herbe derrière l'autel. La femme cria.
"Arrête! Ne fais pas ça!"
Mais sans l'écouter, l'homme s'avança de deux pas et cria à l'autre homme, qui se relevait:
"Si tu menaces la vie de mon fils, je te tue! Je te tue!"
Ses yeux faisaient maintenant penser à la couleur du portail lorsque il était activé, son visage était déformé par la colère. L'homme aux yeux d'or revint lentement vers lui. Sa robe châtoyait dans les derniers rayons du soleil couchant, chaque pli qu'il y faisait en marchant était une coupure d'ombre dans le tissu éclatant. Il n'avait pas l'air effrayé mais plutôt peiné et résigné. Il s'arrêta à cinq ou six coudées seulement de l'homme aux yeux verts. Soudain il éleva lui aussi les mains, paumes tournées vers lui, et comme des courants étincelants se mirent à les parcourir.
"J'ai honte pour toi que tu puisses porter la main sur quelqun de ton peuple, alors que d'autres se battent pour nous protéger, lui dit-il.
- Je n'appelle pas cela se battre. Ouvre les yeux.
- Je t'en prie, intervint la femme les larmes aux yeux, d'une voix presque suppliante, essaie au moins de nous comprendre. En quoi tout cela concerne notre enfant? Il n'a pas un cycle. Pas un cycle!
- Mais réfléchis, enfin, tu crois être la seule mère de cette année pour notre peuple?
- Notre enfant a un don trés fort, je l'ai senti avant même qu'il naisse. J'ai peur de ce que le Conseil et des gens comme Bahagon pourrait décider pour lui.
- "Le Conseil et des gens comme Bahagon"... Mais il t'a tourné l'esprit!
- Saleté de fanatique!, cria l'homme aux yeux verts en étendant la main droite, les doigts recourbés comme pour agripper quelque chose."

L'homme aux yeux d'or fut de nouveau soulevé dans les air mais cette fois-ci il tourna sur lui-même en allant heurter violemment le bord de l'autel. Il retomba dans l'herbe avec un bruit mat et ne put réprimer un cri de douleur. La femme prit son visage dans ses mains et se mit à pleurer.
"Tu n'es pas de taille, renonce!, lui dit l'homme aux yeux verts.
- Je ne suis pas un fanatique, répondit-il en se relevant. J'ai encore les idées claires alors que toi tu ne les as jamais eues... Je ne peux pas te laisser achever ce que tu as commencé. Et si, au risque de te décevoir, je suis de taille."

C'est seulement à ce moment là que l'homme aux yeux verts vit son visage, dans la pénombre de plus en plus prêgnante. Les courants d'or qui traversaient ses mains s'y étaient étendus, comme à tout son corps visiblement. Même ses cheveux changeaient de teinte par intermittence. L'homme aux yeux d'or tendit trois doigts, dans un signe cabalistique, et un fluide lumineux, comme un rayon de soleil en plus épais et moins régulier, vint frapper l'homme aux yeux verts en pleine poitrine. Il roula sur le sol devant les yeux écarquillés de la femme, tandis que les mains de son adversaire devenaient étincelantes. Avant que l'expression de stupeur qui s'était emparée du visage de la femme n'ait disparu, l'homme aux yeux d'or s'élança et se jeta sur son compagnon qui tentait de se relever. Ce dernier hurla pendant qu'ils tombaient tous deux du haut du talus.
"Tu deviens fou, arrêtes!, cria la femme en se précipitant vers le bord de la petite butte herbeuse."
Mais l'homme aux yeux d'or ne l'écoutait pas, ses mains plaquées sur le torse de l'autre homme diffusait une énergie dorée, épaisse et liquide, qui semblait se mêler à son corps lui-même. Le père de l'enfant tremblait par saccades, comme s'il était frappé par un mal irrésistible.
La femme cria encore et l'homme aux yeux dorés ne lâchait toujours pas prise. Soudain l'herbe se souleva tout autour des deux hommes et il fut projeté à quelques coudées sur la droite, tandis que l'homme aux yeux verts se relevait en suffoquant. Tous deux tendirent le bras en même temps et les flux se croisèrent dans un vrombissement sonore. Mais l'homme aux yeux d'or avait un temps d'avance sur son adversaire et il s'étala simplement de tout son long, tandis que l'homme aux yeux verts ployait les genoux en crachant du sang, frappé au coeur par une flèche d'énergie dorée.
L'homme aux yeux d'or se releva et marcha vers l'homme aux yeux verts, toujours à genoux.
Mais quelque chose l'agrippa et le tira en arrière, il fut traîné sur l'herbe et jeté contre le bord du talus. Il y eut un sifflement menaçant et la griffe de la Vouivre déchira le tissu de sa robe, au niveau de l'épaule gauche. Il roula sur le côté, échappant de peu à un autre coup de griffe. Le dos plaqué contre le mur, regardant la créature aux ailes recourbées, il cria:


"Qu'est-ce que tu fais? Tu vas me donner à manger à cette chose? Tu veux me tuer, tu...
- C'est mon fils, dit-elle d'une voix triste mais qui ne tremblait plus. Et c'est l'amour de ma vie, dit-elle encore avec un sanglot en regardant l'homme aux yeux verts qui essayait de se tenir debout, un filet de sang au coin de la bouche. Je regrette...
- Je t'en supplie, ne fais pas ça...
- Adieu...
- Non!
- Adieu! Klem tak! Klem tak, klem tak...

Elle pleurait en criant ces derniers mots, elle criait et elle pleurait en même temps. La Vouivre se jeta sur l'homme aux yeux d'or dés qu'elle les entendit, ses griffes et sa machoire dantesque en avant. Les cris de l'élémentaliste déchirèrent l'air encore quelques instants, pendant que le soleil disparaissait pour de bon au loin.
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MessageSujet: Re: [Inbla]Histoire de Still:de la première révélation du Secret   [Inbla]Histoire de Still:de la première révélation du Secret EmptySam 6 Jan - 20:32

L'eau pénétrait l'herbe encore fraiche, la ramollissant lentement. La nacelle magiquement improvisée reposait dans un bassin fait de grosses
pierres qu'on avait assemblées en un cercle dense. L'eau qu'il contenait avait l'air particulièrement pure, il était même étonnant qu'aucune
feuille ou autre brindille ne soit encore venue s'y poser, tant l'endroit avait l'air perdu en pleine nature. Ici le portail n'était pas un cercle en pierre comme sur Thessalie mais un trou dans un immense arbre sombre, d'un ovale trop parfait pour être naturel.
Et d'ailleurs c'était bien le mot qui venait à l'esprit en regardant ce qu'il y avait tout autour: sombre. C'était plus que la nuit, on aurait dit que les ombres faisaient partie intégrante du paysage, qu'il y en avait plus sur le sol, à l'horizon et dans le ciel que de sol, d'horizon et de ciel.
Une femme sortit de derrière l'arbre et s'approcha de la nacelle et du nourrisson. Quand elle fut au-dessus de lui, on distingua mieux sa peau d'ébène, d'un noir presque luisant, l'ombre étrange qui voilait le bas de son corps entièrement nu. Ses cheveux ressortaient difficilement sur le paysage, à peine plus clairs, ses grands yeux étaient de la couleur d'une nuit étoilée, constellés de petits points lumineux.

Elle prit l'enfant dans ses bras et le tenant contre son sein, fit couler sur son front quelques gouttes de l'eau du bassin. Le visage du bébé tressaillit trés légèrement. Elle souffla alors doucement sur ces petites gouttes d'eau : elles se dispersèrent d'abord d'une façon on ne peut plus banale mais soudain elle se reformèrent et composèrent un symbole sur le front de l'enfant, une sorte d'étoile à cinq branches.


"C'était donc vrai, dit-elle, tu es bien ce qu'ils prétendent."

Elle entra alors dans le bassin, éclaboussant le sol tout autour d'elle, et prononça une suite de sons qu'on aurait eu du mal à considérer comme un langage, sorte de shuintements aigûs.
Aussitôt le trou dans l'arbre noir s'illumina d'un gris laiteux qui avait l'effet d'une torche dans un milieu aussi obscur. La femme s'y engouffra et disparut, tenant toujours l'enfant contre elle. Dés que le portail se fut refermé, le trou lui-même disparut et le tronc de l'arbre redevint lisse.



Ils étaient attendus de l'autre côté: quand elle émerga du portail, un groupe d'hommes, de femmes et d'elfes des deux sexes la regardaient gravement. Si le cercle de métal sombre par lequel elle venait de sortir ressemblait à celui qu'avaient utilisé les parents de l'enfant, le décor n'avait rien à voir avec la lande thessalienne. Ils se trouvaient dans une forêt couverte de brûmes épaisses.
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MessageSujet: Re: [Inbla]Histoire de Still:de la première révélation du Secret   [Inbla]Histoire de Still:de la première révélation du Secret EmptySam 6 Jan - 21:29

La salle était volontairement peu décorée. En se contentant d'aposer sur les murs de pierres taillées quelques tentures, trophées et l'emblême de sa Maison, le propriétaire des lieux avait voulu montrer à quel point elle était spacieuse, faire savoir aux visiteurs qu'il pouvait se permettre de garder toute cette place pour des tâches officielles et ennuyeuses, qu'il y avait encore bien plus magnifique dans sa demeure...
C'était typique de la noblesse humaine, jamais un elfe, un orc, un nain ou un mage d'une race inconnue ne s'y serait pris ainsi pour se faire valoir, il aurait eu peur de passer pour naïf ou inculte.

Autour d'une grande table rectangulaire, le genre qu'on met bout à bout lors des banquets, une quinzaine d'hommes étaient réunis. Ils étaient vêtus et parés comme des seigneurs, certains en avaient d'ailleurs ostensiblement l'attitude. Fronts portés hauts et poses graves, comme un souverain entendant les requêtes de ses sujets.

Celui qui était assis au centre, dos au mur, prit la parole.



"Il est temps, messires.

Comme vous le savez déjà, nous avons reçu hier matin trois faucons qui portaient la même nouvelle: nos affaires progressent à merveille. Pour être plus précis, cet enfant dont nous avons besoin se trouvera sous peu entre les mains de nos alliés. Le reste dépend désormais d'eux et je pense que nul ici n'a besoin d'en reparler: nous avons ce qu'ils veulent, ils peuvent nous donner plus que ce que nous avons jamais voulu.

Si nous sommes ici aujourd'hui et de si bonne heure, c'est pour renouveller notre confiance dans cette entreprise où nous sommes tous engagés. Nous avons déjà juré cette loyauté, je le sais.
Mais les mots sont des mots et même si je ne douterai jamais de la parole de nobles seigneurs, tels que ceux que j'ai autour de moi en cet instant, dit-il avec un geste d'apaisement envers certains des invités qui s'agitaient sur leur siège, je suis sûr qu'il est meilleur de fixer cette volonté par un lien plus fort...
- Un lien plus fort que notre honneur!, l'interrompit brusquement un homme à sa gauche. Quel lien est plus fort que celui de notre sang et l'honneur de notre Maison?
- Allons, restez calme, Kaerdans, par vos ancêtres. Je ne nie pas la valeur de votre sang ni de personne d'autre ici. Simplement...
- Simplement?, demanda un homme en face de lui d'un ton neutre.
- Simplement j'ai déjà vécu assez longtemps pour voir plus d'une trahison. Nous ne sommes pas nés d'hier, pour ce que nous voulons de simples mots ne suffisent pas. Mais le vrai problème n'est pas l'honneur, je suppose...
- Non, dit un homme aux yeux perçants à sa droite, le vrai problème c'est la magie."
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MessageSujet: Re: [Inbla]Histoire de Still:de la première révélation du Secret   [Inbla]Histoire de Still:de la première révélation du Secret EmptyDim 7 Jan - 0:23

L'un des hommes, le plus âgé d'aprés sa barbe grise, s'approcha de la femme à la peau d'ébène et de l'enfant. Il portait une robe verte et ses compagnons étaient tous vêtus de manière assez semblable, comme le sont souvent les druides, les shamans et certains mages. Les aiguilles de sapin qui tapissaient le sol crissaient sous ses pas.
Elle resta immobile tandis que le portail se dissipait, les fixant de son regard indéchiffrable.


"Vous avez été rapide, lui dit-il.
- J'ai pris le temps qu'il fallait, ni plus ni moins.
- Et cet enfant est bien ce que vous désiriez?
- Absolument.
- Je n'en doutais pas une seconde... Son pouvoir était clair quand je l'ai examiné, cela m'a frappé tout de suite. Je suppose que vous devez maintenant pratiquer un rituel ou quelque chose qui y ressemble, non? Je veux dire pour que cet enfant soit exactement comme vous l'avez souhaité.
- Non, il a reçu l'influence quand il est passé de l'autre côté.
- Ah bon? Pardon, je ne savais pas qu'un portail pouvait avoir ce pouvoir.
- Ce n'est pas le portail. Sa présence a suffi, sa présence pendant qu'il dormait.
- Ah, je comprends... Certains lieux ont des pouvoirs surprenants. Il arrive qu'en s'endormant ici on fasse des rêves étranges mais...
- Il me faut un parchemin, l'interrompit-elle. Ou n'importe quoi sur lequel je puisse écrire.
- Oui, oui, naturellement, je comprends. Apportez les tablettes!, dit-il en se retournant vers les autres. Ce sont des tablettes de cire. Beaucoup plus sûr par chez nous, l'air n'est pas vraiment sec.
- Et c'est bien pour ça que je vous ai choisis, répondit la femme en esquissant un sourire, cet enfant n'a nul besoin d'un pays sec pour bien grandir, au contraire."

Une elfe à la chevelure claire revint avec deux tablettes de cire brune, à peine trop grandes pour tenir dans la main. Elle les donna à la femme au corps d'ombre, ainsi qu'un burin qu'elle tira de sa ceinture. La femme se mit à graver.
Quelques minutes plus tard, les quatres faces étaient couvertes de signes aux traits tantôt anguleux et tantôt arrondis, entrecoupés de runes plus classiques. La femme noire les tendit sans un mot à son premier interlocuteur.


"Voyons... Oh je vous fais confiance mais c'est par curiosité, vous comprenez? Hum... Tiens, je n'aurais jamais pensé qu'une formule comme celle-là avait son importance...
- Votre forêt sera protégée tant que le charme durera. Il doit être renouvellé tous les sept ans, prenez y garde car s'il meurt vous ne pourrez pas le faire revivre avec la même incantation, il ne fonctionne pas comme cela.
De plus, dit-elle en plongeant ses yeux dans les siens, il disparaîtra de toute façon si les pouvoirs élémentaux quittent cette forêt. C'est d'eux qu'il tient son pouvoir, les incantations servent juste à... faire passer le message.
En fait il n'y a rien à craindre tant que vous restez ce que vous êtes. Pas de projets futiles, comme des conflits avec d'autres mages ou ce genre de choses.

- Des conflits? Il n'y en a jamais entre nous et nous ne vivons qu'entre nous alors...
- Excellent, je voulais juste m'en assurer.
- Cet enfant sera en sécurité ici, je vous le jure.
- Et il nous reviendra à sa treizième année.
- Naturellement, comme nous l'avons convenu."

La femme fit quelques pas, scrutant le vide.

"- Vous comptez leur parler une dernière fois?, demanda-t-elle en relevant la tête.
- A ses parents, vous voulez dire? Oui, le père nous a dit que jamais sa compagne n'accepterait de confier son fils à des personnes qu'elle n'aurait jamais vues.
-Hum... Je voudrais voir vos compagnons.
- Mes... Mais bien sûr, venez, approchez!, lança-t-il aux autres."
Ils s'approchèrent intrigués et la femme les passa en revue, marchant à pas mesuré et s'attardant un instant sur tel ou tel visage. Elle s'arrêta sur celui d'une jeune femme qui se tenait en retrait.
"- Vous, approchez, je vous en prie, lui dit-elle de sa voix grave."
L'intéressée s'exécuta sur un signe de tête de l'homme à la barbe, visiblement fort peu à l'aise d'avoir été désignée.
"Quel est votre nom?
- Lethil.
- On dirait un nom elfique.
- J'ai du sang elfique, un quart seulement par une de mes aïeules.
- Cela ne se voit pas, tant mieux. Vous avez un visage trés doux mais ils verront en vous une de leurs semblables. Vous savez qui ils sont, n'est-ce pas?
- Bien sûr.
- Alors voilà ce que vous allez faire, Lethil: vous allez emprunter ce portail avec votre maître tout à l'heure. Vous vous présenterez à eux comme sa fille, continua-t-elle sans s'arrêter sur l'expression du visage de la jeune femme, vous parlerez surtout à la mère. Parlez-lui de cet endroit et de votre vie ici, dites-lui combien son enfant sera chéri et en bonnes mains avec vous. Soyez naturelle, je veux que vous la convainquiez, vous comprenez?
- Oui mais...
- Pas de "mais", Lethil, l'avenir de votre clan en dépend. N'avez-vous jamais pensé enfanter un jour?
Je... Eh bien, je...fit-elle en rougissant, déconcertée, j'y ai pensé parfois oui, un jour.
- Alors quand vous parlerez à sa mère, pensez à ce jour-là, pensez à ce que vous ressentirez quand un enfant naîtra de votre chair. Je veux que cette femme voit en vous celle qui s'occupera de son fils comme si c'était le sien, dit-elle en regardant Lethil droit dans les yeux.
- Je le ferais.
- Parfait, c'est à vous de jouer maintenant."

L'homme à la barbe grise, à qui s'adressait cette dernière remarque, acquiesca d'un signe de tête.

"En route, nous devons aller à l'autre bout de la forêt. Les portails vers Thessalie sont à sens unique, celui-ci permet d'en revenir, dit-il en désignant le portail de pierre grise à côté d'eux, et celui qui permet d'y aller est de l'autre côté.
- Combien y en a-t-il en tout?
- Six en comptant celui qui va vers d'où vous venez.
- Vous habitez un endroit intéressant...
- C'est pour qu'il le reste que nous ne les utilisons jamais."
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