Les années passèrent, les nuits et les jours se ressemblaient sans se répéter, chacun avec son lot de bonheur et de désespoir.
Il ne se passait pas un jour sans que Azura ne repense à sa merveilleuse mère, celle qui avait sacrifier sa vie pour que la sienne soit épanouie. Elle regrettait le temps où elle assistait impuissante au courroux qu’avait subit sa mère pour une faute qu’elle n’avait pas commise.
Malgré sans amour sans bornes pour sa tendre aimée Youssoul s’était résignait au sort qu’avaient réservés les sages du village à l’encontre de l’infidélité de celle-ci.
L’enfant était là et Diénabou se souciait de moins en moins de ses autres enfants, eux au moins avaient la chance de poursuivre leur bout de chemin sans se faire traiter de bâtard à longueur de journée.
Azura ne devait jamais souffrir de la méchanceté des habitants de la tribu, elle avait celle qui la chérissait le plus derrière elle, et c’est avec l’insouciance et l’innocence d’une enfant qu’elle souriait à l’avenir.
Son teint pale passait de plus en plus aisément dans les mœurs de la cité, on a un jour fini par l’accepter mais totalement rejeté Diénabou. Son mari oppressé et pressé par les patriarches de sa noble famille fini par la répudier. Il lui offrit tout de même un toit pour s’abriter elle et sa fille.
Les doux chants de son enfance résonnaient sans cesse dans ses oreilles, les poèmes qu’improvisait sa mère pour l’endormir avaient fini graver dans sa mémoire, ce trésor que nul ne pouvait lui dérober, inestimable parmis tout les trésors du monde entier.
Le monde! Elle rêvait déjà à cinq ans d’aller l’explorer, elle n’en parlait à personne de peur que l’on se moque d’elle, elle se contentait de se rendre à la falaise en haut de la colline, qui se trouvait à l’autre bout du village, bizarrement une clairière florissait dans ce coin aride, Azura était la seule à percevoir et sentir la magie de l’endroit.
Combien d’après midi, sous un soleil de plomb la fillette s’était retrouver somnolant sur le tapis d’herbes asséchés à l’ombre d’un immense palmier, elle rêvassait et se laisser emporter dans un monde merveilleux qui lui paraissait plus que vrai.
Ces moments d’évasions Azura les privilégiés aux soirées nocturnes que les jeunes filles de quinze ans appréhendaient toutes les fin de saisons, pour fêter en grande pompe le retour du printemps.
Un soir alors que le village était en fête, Diénabou pressa sa fille pour la rejoindre à la demeure du grand chef.
En plus du traditionnel banquet le marabout donnait une réception pour celer les fiançailles de sa fille aînés avec le plus courageux et vaillant chasseur de la contrée.
Avec les années Azura était devenue aussi habile que Dienabou pour porter les contenants sur la tête, elle enroulait un long foulard dessus, jamais assorti au boubou qui lui cachait le reste du corps et elle y déposait les jarres ou autres sorte de bassine ainsi que des couffins. Au fil du temps cet exercice s’est avéré très bénéfique et la jeune fille avait acquis cette grâce et fluidité dans la démarche que rare étaient les femmes qui la possédée.
Cette soirée Azura se rendit dans la luxueuse demeure , seule habitat de la région construit avec du plâtre et de la terre glaise, avec une immense jarre sur la tête. Elle rejoignit directement sa mère qui s’affairait à préparer le repas dans la cuisine, secondée par deux autres femmes.
Tu as trainé ma fille.
Excusez moi mère.
Ne t’excuse pas ma colombe, j’étais juste inquiète pour toi.
Il ne faut pas vous en faire pour moi! Je me suis juste arrêter pour aider la vieille Mina à rattraper sa brebis et la remettre dans l’établit. Elle m’a gentiment proposé un verre de lait frais que je ne pouvais pas refusé. Mais je vous promets que je l’ai pris sur le pas de la porte.
Ne te justifie pas ma fille, tu as bien fais. Ta bonté est égale à ta beauté et j’ai peur qu’une âme malintentionnée cherche à profiter de ta grande naïveté.
Azura se pencha vers sa mère qui pétrissait le pain, elle passa son bras autour des épaules de Dienabou et posa un baisé affectueux sur sa tête.
Que puis-je faire pour aider?
Tu peux aller regarder ce qui se passe dans le quartier réservé aux femmes, tu iras servir les rafraîchissements, ainsi tu pourras profiter du spectacle.
La voix de sa mère etait si calme et paisible et le clin d’œil qu’elle lui adressa témoignait de la grande tendresse qu’elle avait pour elle.
Vas ma fille, je te ferais appeler quand le moment de servir le souper sera arrivé.
Azura ne se fit pas prier, elle détala déjà avec un plateau dans les mains, elle le déposa au centre de la table qui trônait sous l’immense chapiteau dressé pour l’occasion, et sans trop s’attarder sur les invités, elle recula tout en restant discrète et se posta dans un coin sombre.
Dans la noirceur de l’endroit Azura pu observer les deux pupilles qui brillaient dans sa direction, elle était observé par un individu, dont elle n’arrivait pas à distinguer les traits.