[Samkorius- Azura]Une improbable alliance.

La missive de Malice entre les mains, Azura fit les cent pas dans son bureau tentant de calmer sa colère.
Elle s’arrêta de tourner en rond et s’installa derrière la table ovale.
La jeune diplomate parcoura de nouveau le message .

Citation :

Amis veilleurs!!!

Un ancien des Veilleurs ayant été remercié par Snake récemment, et ayant choisi de prendre sa retraite, semble sous le joug d'une attaque perpétrée par l'alliance Legend of fire.

Cependant je pense qu'il serait honorable que ce dernier meurt de vieillesse de non par les armes de l'ennemi qui envahi ce soir son domaine.

Venez amis, venez et que le crépuscule soit rouge sang...

Malice, Semeur de royaumes.

Elle devait agit et vite. Elle prit alors l’initiative d’écrire une première missive à l’intention de Joshtys, l’auteur de cette fâcheuse affaire et un membre du règne du feu, elle le mit en garde sur sa démarche et le menaça de représailles si son attaque se rendait à destination.

L’effronté ne perdit pas de temps et lui fit une réponse assez cinglante, cet être n’avait aucune intention de rebrousser et ces acolytes du règne prenaient aussi part à l’agression.

La jeune femme entama alors une missive pour ces confrères les Veilleurs.
Elle leur expliqua la situation et témoigna de son indignation face à un tel acte pour les enjoindre finalement à se rendre au royaume de leur ancien frère d’arme messire Celan.

Le soir même avant de prendre le sentier de la guerre, elle fut bien surprise de recevoir une réponse écrite de la part d’un des plus illustre membre des Veilleurs, Samkorius.
Il l’assurait de sa présence pour défendre les remparts de Sire Celan et la félicitait pour son honorable initiative.

Les dernières semaines avaient été on ne peut plus calmes et ce calme avait permis aux architectes d'Iknor de compléter la construction de la quasi-totalité des projets qu'avait lancés Samkorius. Dans les temps. Il faut dire que la présence d'une main-d'oeuvre gratuite, silencieuse - d'aucuns diraient consciencieuse - et capable de travailler de jour comme de nuit, sans jamais s'interrompre aide. Si le Prince n'aimait pas particulièrement leur présence, il lui avait bien fallut leur reconnaître une certaine utilité.

Les seules nouvelles d'intérêt avaient été, jusqu'à tout récemment, le départ de Celan et de sa compagne Ambre des Veilleurs et les éclaireurs portant plusieurs bannières aussi diverses que méprisables qui avaient vite suivi. D'un côté, il méprisait de tout son être ces chiens de profiteurs qui se jetaient sur cet ancien Veilleur comme autant de vautours sur une antilope malade. D'un autre côté, il fallait bien avouer que le départ de Celan s'était fait dans des conditions on ne peut plus mystérieuses: pas de fanfare ni de cris, pas même un billet d'adieu. Rien.

Attablé à son bureau de travail, le nécromant songeait à tout cela et pesait les pour et les contre de la situation, entrecoupant parfois ses réflexions d'une lampée de ce bon cru que lui avait fait parvenir l'ami Volkrann, quand le bruit d'un poing cognant contre la porte à trois reprises le fit se retourner.

-"Oui?"
La voix était profonde. Il se doutait qu'il s'agissait possiblement d'un de ses lieutenants les plus proches.

-"Sire?
L'homme pénétra dans la pièce alors qu'il parlait, visiblement embarassé. Jeune, il portait à l'épaule un porte-parchemins, à la forme d'un grand cylindre.

-"Oui, qu'y a-t-il jeune homme?
L'observant, il remarqua ce que le courrier portait et poursuivit immédiatement.

-"Je suppose que vous m'amenez les plus récentes missives à être parvenues au Manoir? Mieux vaut encore que vous les posiez sur le coin de ma table, j'y jetterai un coup d'oeil à mon heure. En attendant, faites dire à Horus que m'envoyer un homme au lieu d'une ghoule avec mon courrier est une délicate attention que j'apprécie."
Déposant sans tarder les précieux documents où le Prince les espérait, le jeune recula vers la porte, accompagnant ses paroles d'une légère révérence.

-"Oui sire.
...
Bien, sire.
...
Je le lui dirai, mon Prince."

Une fois la porte refermée, Samkorius entreprit de lire les quelques missives qui lui étaient destinées. Des broutilles pour la plupart mais le rapport des mouvements autour de son royaume, ainsi qu'une nouvelle missive de cette entêtée d'Azura.

Quelques minutes s'écoulèrent, tout juste le temps que mis le Prince à parcourir ces différents papiers. Un discret sourire vint éclairer son visage. Les nouvelles étaient bonnes, c'était évident.

Une trentaine de minutes plus tard, on le vit sortir et se diriger rapidement vers la chambre de son architecte en chef recyclé en majordome-homme-à-tout-faire: Horus, entrebailler la porte légèrement et y glisser deux parchemins finement roulés, avant de retourner vers sa chambre, se coucher auprès d'Anastrayana.

...

Le matin arriva au son des trompettes et des tambours, comme prévu. Horus n'avait évidemment pas perdu de temps et avait fait passer l'ordre du rassemblement aux généraux. Quittant la douceur de sa couche, Samkorius fit sa toilette et se para ensuite de ses vêtements de cérémonie, soit sa longue toge noire.

Descendu au rez-de-chaussé, il y fut chaleureusement accueilli par Horus, qui prit immédiatement la parole d'un ton enthousiaste. S'ensuivit un court dialogue entre les deux hommes.

-"Bien dormi, sire?"

-"Oui, très bien même, merci. Quelles sont les nouvelles?"

-"Votre armée a été rassemblée à l'extérieur de la cité, comme à l'accoutumée, afin d'éviter trop de contacts entre la populace et... vos... fidèles. Les officiers se tiennent prêts et au rapport. Les montures squel... les montures ont été préparées et la vôtre vous attend à la sortie du Manoir du Crâne Rieur. Et la missive que vous m'aviez demandé de faire envoyer à dame Azura dès votre départ sera bien évidemment envoyée dans les temps. Autre chose pour votre bonheur, sire?"

-"Oui, un petit-déjeuner. Avec beaucoup de viande. L'armée attendra. Ce n'est pas comme s'ils n'avaient pas... l'éternité devant eux. Et redonnez-moi cette lettre que j'en fasse une dernière lecture avant que vous ne l'envoyiez."

-"Tenez sire. Et votre petit-déjeuner vous attend dans le Grand Hall. "
Horus sortit le parchemin de sa besace et le donna à son maître, avant de le suivre jusqu'au Grand Hall, où attendait les deux hommes une quantité de plats aussi généreux qu'appétissants.

S'asseyant sur une grande chaise à l'apparence d'un trône, Samkorius entreprit tout en mangeant la lecture de ce qu'il avait écrit plus tôt dans la nuit, à l'intention de sa collègue Veilleur.

Citation :

"En ce Douze de Abvril de la Septième Ère,
Dame Azura,

Je n'ai pas eu à hésiter quant à l'attitude à adopter pour ce que je considère maintenant comme le Cas Celan. Voyez-vous, il a fait défection comme le font non pas les forts ou les faibles mais les traîtres: en douce, en catimini, sans avertir quiconque. Or, je vois là la possibilité que ce cher Celan et sa douce Ambre soient en fait rien de plus que de vulgaires ennemis de notre regroupement: des espions si vous préférez. Il eût été un temps où j'aurais rassemblé mes plus fidèles guerriers et ordonné que l'on fasse un exemple d'un seigneur comme celui-là: plus maintenant. Il ne m'inspire plus qu'une indifférence teintée de mépris, celui qu'observe le lion pour la hyène, ou, accessoirement le taureau pour la couleuvre.

Ces analogies zoologiques de côté, je m'étais bien douté que vous souhaiteriez tout de même le protéger, vous ainsi que Sankh et quelques autres défenseurs des bonnes moeurs et de ce que vous considérez comme étant moralement juste et bon. Je pourrais longuement débattre avec vous de la pertinence de tels concepts mais l'illogisme d'un tel débat apparaîtrait très vite: ni vous ni moi ne changerions de position. Je préfère alors m'adonner à quelque plaisir plus immédiat, vous le comprendrez aisément.

Ceci étant posé, vous avez voulu lancer un message clair à Erebos et ses subalternes et je respecte ce principe. Vous aurez souvenir que j'avais moi-même eu des démêlés avec ce même seigneur et qu'il n'avait pas donné suite à ma missive. L'absence de toute autre provocation m'avait incité à la prudence, à demeurer sur mes gardes et je vois aujourd'hui pourquoi: telles les hyènes, il ne fait que passer d'une charogne à une autre et ne désespère pas de se faire chasser par le lion à chaque reprise.

Pire encore, il fait non seulement fi de votre avertissement mais, en plus, ses alliés les plus près, alliés avec qui il partage une bannière et une antique cité; ses alliés donc s'élancent-ils sur ce même Celan. Or, ce faisant, Erebos et ses chiens ne font pas que vous narguer, ils nous narguent nous aussi et par-là me narguent moi, Samkorius, Prince de la Nouvelle Iknor et bienheureux époux devant les Dieux d'Anastrayana, fille des Vistanii!

Et cela mérite conséquence. J'ordonnerai donc à mes généraux de faire rassembler les troupes et de se mettre en route sans plus attendre vers les murailles de ce Celan. Nous ne laisserons pas impuni un tel affront, soyez-en assurée, noble dame.

Meilleures salutations,
Samkorius, Prince de la Nouvelle Iknor."

Une quantité appréciable de nourriture ingurgitée plus tard, le Prince se leva, remit le document à Horus et se dirigea vers l'entrée, sa monture, ses armées... et le royaume de Celan. Ceux qui le croisèrent alors ne purent que remarquer la joie qu'il affichait et l'entendirent dire à haute voix:

-"Cet idiot d'Erebos, vraiment, la guerre sur un plateau... Et avec elle, la Thessalie..."

Elle n'avait pas encore pris le sentier de guerre que la réponse de Samkorius arriva. Le messager lui tendit le parchemin alors qu'elle était installée sur sa monture.
Azura esquissa un sourire discret et demanda qu'on lui apporte la petite tablette en bois et le nécessaire pour rédiger une lettre à même le dos de son destrier.

Citation :

Comme votre initiative me réchauffe le coeur seigneur des Abysses. Je ne pensais pas vous faire fléchir en ce qui concerne le cas de Celan, j'avais prévu votre mécontentement par rapport à sa désertion subite.
Je vais vous étonner mon cher allié: je condamne moi même ce manque de tact de l'ancien Veilleur, partir ainsi sans crier garde me désole plus que tout, même si personnellement je n'avais jamais entretenu aucun lien d'alliance avec lui. On a jamais échanger de dialogue et encore moins partager une opinion, il était juste un allié parmis tant d'autres.

Par contre ce que j'ai appris ce matin en me réveillant, m'a mis hors de moi. Même si Celan n’est plus des nôtres, je considère que le supposé messager que son attaquant ait envoyer était juste une diversion pour mieux préparer la massive attaque qui se préparait contre lui.
J'ai envoyer toute une légion en garnison avant même que le scout n’atteigne les terres de Celan, j’y ai trouver des soldats de notre ami Keino sur place, et je peux vous assurez seigneur prince Samkorius que ce coursier n'avait aucune noble intention, dés qu'un de mes soldats eut croisé son regard enragé, il y décela la folie qui s'y dégageait.

Mes doutes étaient bien fondés, vous n'avez qu'à constatez vous mêmes les dizaines de légions qui se dirigent en assaut contre les remparts de notre ancien acolyte.
Je viens d'envoyer une seconde légion sur les lieux et je vais accompagner cette garnison, je veux participer à cet affrontement en personne et constater de mes propres yeux à quel point de décadence la Thessalie se trouve désormais, ainsi j'aurais le coeur net sur l'objectif que je me suis donner en rejoignant les Veilleurs, malgré ma noblesse d'esprit je veux écarter les moindres doutes pour combattre le mal sous toutes ses formes.

Contente de guerroyer à vos cotés Seigneur Samkorius, au plaisir de vous croiser sur le champ de bataille et sous de meilleurs cieux par la suite,


Lady Azura

La jeune femme enroula la missive et la cacheta du sceau de son royaume et la remit au coursier du prince d'Iknor.