Les veilleurs de Thessalie
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Salut à toi, sonneur d'épée.
 
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 [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 2

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Ignus
Pyromane moustachu
Ignus


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MessageSujet: [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 2   [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 2 EmptyDim 8 Oct - 17:01

Musique = Malbolge.

Rekhnoalfin, surnommé Rek, était sans doute le Yugoloth le plus heureux de Malbolge. Gagner de l’argent était toujours agréable, même si c’était difficile. Mais il avait la « marchandise », et bien qu’il ne sache pas grand-chose des raisons pour lesquelles son client s’y intéressait, le prix était des plus alléchants. Il en souriait d’aise.

Son client n’avait pas donné de nom, ça prouvait qu’il connaissait la chanson(1), les noms portent trop de sens, ils ont trop de pouvoir. D’un autre côté, travailler avec un béjaune(2) qui vous en dit trop est toujours grisant, mais ils ne vivent en général pas vieux, et on ne fait pas longtemps des affaires avec eux, même si on gagne à les empailler(3). Ca lascar-là, par contre, n’avait rien d’un béjaune, ça se voyait rien qu’à la façon qu’il avait de vous regarder. Ses yeux étaient deux braises, et il émanait de lui une puissance contrôlée. Il était certainement bien plus puissant que Rek, mais il n’avait pas peur.

Le type voulait des informations, et un mort ne parle pas, enfin, rarement.

Il avait rencontré ce type sur la cité rampante, dans la Géhenne. Le lascar cherchait un Yugoloth qui était prêt à prendre quelques risques pour beaucoup de jonc(4). Rek avait sauté sur l’occasion. Quand il avait apprit ce qu’on attendait de lui, il avait un instant songé à refuser le marché, mais l’appât du gain avait été plus fort, toutefois, il avait monté ses prix. Oh oui, il les avait monté.

S’infiltrer dans Malsheem avait été plus facile qu’il ne l’aurait imaginé, mais après tout, les Yugoloth, mercenaires de la guerre sanglante, travaillant aussi bien pour les Baatezus que pour les Tana’aris, avaient toutes les raisons du monde de se trouver sur Nessus, la neuvième strate de Baator, pour y chercher du travail. Il y était passé inaperçu, les baatezus ne faisaient pas attention à lui si ce n’est pour lui proposer tel ou tel marché, mais Rek ne travaillait plus avec les Baatezus depuis longtemps, c’était mauvais pour la santé si on était pas plus malin qu’eux, il fallait toujours relire les contrats une dizaine de fois et songer à toutes les clauses cachées sinon on réalisait vite qu’on venait de céder son âme.

Rek se prit à flâner un peu, Malbolge lui rappelait la Géhenne, mêmes pentes abruptes, même paysage minéral, mêmes cités fortifiées. Les murs d’airain ne protégeaient ici pas des fleuves de lave mais des avalanches de rochers. Enfin, la cité fortifiée de Cron’our, où il devait retrouver son client, n’était pas le pire bled de Malbolge. Rek n’osait imaginer la difficulté que cela devait être de parcourir Malbolge lorsqu’on ne savait pas voler. Heureusement, lui il savait.

Cron’our fut bientôt en vue, belle cité. On devinait que les diables avaient un peu recopié le principe des cités Yugoloth de la Géhenne. Enfin, du moment qu’ils avaient payé les brevets...

Rek s’abstint de demander son chemin, il valait mieux n’adresser la parole aux baatezus qu’en dernier recours, non pas qu’ils fussent physiquement dangereux pour lui – il était lui-même à peu près aussi puissant qu’un cornugon bien charpenté – mais on ne savait jamais ce que ces diables allaient inventer pour vous plonger dans les pires ennuis. Et puis, l’auberge du rocher saoul fut plutôt facile à trouver.

Lorsqu’il poussa la porte, Rek sentit l’odeur caractéristique de la gnôle baatorienne. Ah ça il fallait l’avouer, ces baatezus savaient boire. Il repéra très vite son client assis à une table de coin et le rejoignit, ses sabots résonnant sur le parquet. La chaise était un rien trop petite, Rek aurait pu l’agrandir par magie, mais il préférait éviter de révéler à son client qu’il avait de tels talents. Moins on en disait, mieux on se portait.


- Tu es ponctuel.
-Conscience professionnelle.
répondit-il dans un rictus plein de crocs.
- Tu as les infos ?
- Réglons d’abord quelques détails matériels.


L’homme aux yeux rouges posa sur la table une pierre vaguement ronde, taillée, diaphane, blanche. Elle était légèrement lumineuse. Rek était sceptique. Une mauvaise blague ?

- Tu te fous de ma gueule ?
- Il y a tout.
- Je sais à quoi ressemblent des larves et ça c’en est pas, me prend pas pour un béjaune, bige ! On avait dit cinq larves pour les infos et trois pour que je garde le soltif(5). Ca fait huit larves. Et là je vois qu’un cailloux.
- Tout est là. Regarde *mieux*.


Vu la façon dont il avait dit ça et l’éclair qui était passé dans ses yeux, le lascar avait du deviner. Tant pis pour la discrétion. Rek prit la pierre, et tout en soupirant, prononça une formule et observa la réaction. L’objet gagna en transparence et il put voir huit petites formes bouger à l’intérieur. En reposant la pierre sur la table il en profita pour agrandir cette maudite chaise. Son humeur venait de s’améliorer de trois crans, au moins.

- Ok, matois, j’pensais pas qu’on pouvait enfermer des âmes de larves directement dans une pierre d’âme.
- J’ai pensé que ça serait plus pratique à transporter.
- Ca oui, héhé, je me voyais pas rentrer en géhenne avec huit gros sacs de viande gigotant sous le bras. Ha, c’est un plaisir de faire affaire avec toi, matois.
- Tu as les infos ?
- Bien sur que je les ais, j’obtient toujours mes infos.
- Alors ?
- La rumeur était fondée. Les 8 de baator veulent faire une excursion sur un plan primaire. Thessalie qu’y s’appelle.
- Et Asmodée ?
- Ha ! Le grand A en est malade à c’qu’y paraît. D’un côté il peut pas refuser d’agrandir son plan, ça la foutrait mal. Ajouter une 10° strate à Baator ça serait un gros coup, et il passerait pour un fienteux(6) s’il refusait, surtout que leur projet est bien ficelé.
- Mais ?
- Mais le grand A se souvient de la dernière conspiration, et il ne peut pas agir sur le plan primaire. L’idée de laisser un général nommé par ses barons vagabonder hors de sa portée l’inquiète.
- On le serait à moins. Un plan matériel est source de grand pouvoir.
- Sur que ça serait une des rares choses qui pourrait le renverser.
- Il me faut l’endroit.
- Bah, ils ont une liste. Y paraît qu’ils ont envoyé des éclaireurs, des Diables.
- Les Diables ne peuvent pas aller d’eux même sur le plan matériel.
- Vrai, matois, mais il se trouve toujours des mortels assez imprudents pour invoquer des fiélons, ils restent pas longtemps, mais ils repèrent les lieux.
- Tu as cherché le lieu que j’ai mentionné ?
- Apremont, c’est ça ? Ouais. Comme vous l’aviez prévu, c’est leur tête de pont. Ha, ils l’avaient mauvaise contre les gars de là-bas, ils ont incinéré leur éclaireur.*rires*


Le client semblait songeur. Rek mourait d’envie de lui demander en quoi ce projet l’intéressait, il aurait donné 3 larves pour ça, le prix de son silence héhé !

L’homme poussa la pierre vers lui et se leva. Son élégant manteau de cuir balayait presque le sol. Il sortit sans un mot. Rek fit tourner une ou deux fois la pierre dans sa main, se régalant de la vision de ces bougres, songeant déjà à ce qu’ils allaient endurer. C’était délectable. Puis il se leva et sortit à son tour. Marcha un peu dans les rues de la cité, profitant de la joie que lui causait toujours une bonne affaire conclue.


- Hé, matois, tu sors de cette auberge ?

Rek se retourna, un Baatezu venait de lui adresser la parole. Oh il ressemblait beaucoup à un humain, comme son client d’ailleurs, mais il empestait de l’odeur musquée de Baator. Un fiélon sent ces choses-là. Enfin, s’il cherchait les ennuis, Rek le graverait dans le marbre(7) en un geste. L’homme se rapprocha, ses manières étaient amicales.

- Alors matois, tu sors de cette auberge ?
- Qu’est-ce que tu m’veux, bige ?
- Pas d’inquiétude, j’ai pas de marché dans mon sac. Jute des questions et de l’or.


L’individu sortit de sa poche un gros sac boursouflé. Ca devait contenir beaucoup de jonc tout ça !! Rek en avait l’eau à la bouche. Il songea un moment à secouer le bonhomme jusqu’à ce qu’il crache au bassinet(Cool mais se retint. Agresser un baatezu dans le sixième enfer de Baator n’était pas recommandé, enfin pas sans provocation en tout cas. Et puis, des questions, c’était pas cher payé.

- J’técoute, bige.
- Un lascar vient de quitter la même auberge que toi, grand, mince, beau manteau, yeux rouges. Ca te dit quelque chose ?
- Ca pourrait, pour 200 communs.


L’individu ouvrit son sac, plongea la main dedans et s’approcha de Rek en lui tendant le contenu. Brusquement, la main qui tenait le sac le laissa tomber, plongea à sa ceinture, en revint avec une dague et poignarda le Yogoloth à plusieurs reprises. Le lascar savait frapper, et il tapait là où ça faisait mal.

Rek s’effondra, agonisant, fou de rage, mais aussi complètement dépassé. Son assassin se pencha vers lui et susurra
«Je voulais juste savoir si tu le connaissais, bige. ». Un garde arriva en courant, avança d’un pas menaçant vers le tueur avec l’intention manifeste de l’arrêter. Le lascar sortit un petit objet de métal de sa poche, une sorte de broche, et tout en le montrant au garde soudain pétrifié, dit : Service commandé d’Asmodée, dégage, bige.

(1) : ça voulait dire qu’il connaissait les méthodes, les coutumes
(2) : un niais, un débutant, un ignorant
(3) : les trahir
(4) : beaucoup d’argent
(5) : le secret
(6) : un lâche
(7) : Rek le tuerait
(Cool : jusqu’à ce qu’il paie sous la contrainte


Dernière édition par le Mer 11 Oct - 17:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 2   [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 2 EmptyDim 8 Oct - 17:02

Salabesh était épuisée. Lothar ne l’avait pas épargnée à cet entraînement. Son armure en était toute bosselée et bien qu’elle ait à un moment réussit à mettre le colosse à terre, elle n’avait pu en profiter pour prendre l’avantage. Arrivée dans sa chambre, elle se présenta devant la porte, qui après un instant s’ouvrit toute seule. C’était une nouvelle précaution d’Elgeran après ce qui s’était passé il y a deux mois. La porte ne s’ouvrait que si l’on était dépourvu de mauvaises intentions à son égard. Sinon, un tir de baliste ne l’aurait pas ébréchée, et les murs étaient eux aussi enchantés pour que personne ne puisse se transporter dan la chambre. Elle se demandait d’ailleurs si cela n’avait pas éloigné l’étrange individu qu’elle avait rencontré dans les carcères, il n’étais plus venu la voir depuis.

Son fils, et puis quoi encore !

Elle s’assit devant le miroir. La trace, l’étoile à 6 branche, était toujours sur son front. Elgeran n’avait pu la faire partir, la cicatrice restait obstinément, sans doute était-elle magique. Salabesh s’était habituée à cette marque, ça lui rappelait constamment qu’elle devait être prudente.

Une fois sa chemise de nuit passée, elle s’enfonça dans ses couverture, et s’endormit très vite, éreintée.



----------

Musique = Avernus.

Elle fut réveillée par la lumière, une main la secouait, elle ouvrit les yeux. Elle n’était pas dans sa chambre.

Allongée sur la muraille d’une citée fortifiée, elle vit le ciel rouge sang zébré de boules de feu volantes, elle vit les titanesques remparts d’acier et d’ossements, elle vit les démons fouetter les esclaves pour ajouter toujours plus de machines de guerre sur les remparts, elle vit les gestes suppliants des âmes damnées que l’on scellait dans les murailles, elle vit les armées Baatezu défiler entre les enceintes.


-Allez, debout !

Elle vit l’homme, enfin, il y ressemblait. Grand, mince, long manteau, comme un cache-poussière, mais en plus fin. Elle ne l’avait jamais vu auparavant.

-Mais si, rappelle toi, dans les Carcères.

Elle se releva. Ah, oui, les yeux rougeoyants, maintenant elle le reconnaissait.

- Encore toi ?
- Bonjour.
- Tu comptes m’enlever encore souvent comme ça ?
- Bonjour.


Elle poussa un soupir, puis le regarda. Pour sûr qu’il avait changé. Il ressemblait presque à un humain, en dehors de son regard. La quarantaine, environ. Cheveux noirs, traits fins, sourire en coin…presque le même qu’Elgeran. Il n’avait plus rien d’effrayant, juste un regard un peu intimidant, et avec cette voix plus humaine et ce corps, il semblait amical. Elle se calma un peu.

- Bonjour.
- Ah, je préfère ça.
Avec un grand geste du bras. Tu aimes ?
- Encore un coin de paradis, hein ?
- Pour le coup, j’aurais pu te rencontrer ailleurs.
- Alors pourquoi choisir un tel enfer ? Et on est où d’abord ?
- Tu ne crois pas si bien dire, nous sommes sur Avernus, le premier des neufs enfers de Baator, sur un des douze remparts de la citadelle de Bronze, pour être plus précis. Regarde là-bas, ils sont en train d’en construire un treizième.
- Qui aurait besoin de treize de ces remparts ? Un seul comme celui-ci contiendrait toutes les armées de Thessalie.
- Oui, mais les Tana’aris ne sont pas des Thessaliens, et les Baatezus sont prudents et prévoyants de nature. Ils se battent à un contre cent.
- Alors pourquoi cette guerre dure-t-elle depuis une éternité ?
- Ils sont bien mieux organisés.
- Tu les admires ?
- Il fut un temps, je l’aurais fait, mais maintenant leur soif inextinguible de pouvoir me laisse de marbre.
- Si tu pouvais m’amener ailleurs, pourquoi as-tu choisi ce lieu, alors ?
- C’est ici que se rassemblent toutes les armées Baatezu avant de partir pour d’autres plans.
- Et ?
- Regarde l’armée là bas, la plus petite.
- *scrutant la direction indiquée* Tu veux dire la moins gigantesque ? Celle avec un gros truc rouge ailé ?
- C’est un grand vers rouge de Baator, une sorte de dragon rouge, mais plus puissant, *beaucoup* plus puissant. Il s’appelle Ke’frey.
- Tu voulais que je le voie ?
- Son armée ne part pas vers l’Hadès, ni la Géhenne, ni les Carcères, ni les Abysses, ni aucun autre plan inférieur.
- Où alors ?
- Juste à côté de TON royaume.
- *horrifiée* QUOI ?
- Baator a neuf strates, chacune dirigée par un diable supérieur, archidiable ou toute autre joyeuseté. Ces 9 sont les neufs seigneurs de Baator. Le neuvième est le plus gradé, il est le supérieur des 8 autres qui sont d’une certaine façon tous les 8 égaux.
- Je vois pas le rapport. Arrête ton cours et dis moi que tu plaisantais pour l’armée de kifrimachin.
- Ke’Frey, et je ne plaisantais pas. Laisse-moi continuer. Les huits seigneurs ont monté un projet visant à envahir ton monde pour en faire une sorte de dixième strate de Baator. Ils l’ont proposé au neuvième qui ne pouvait pas refuser, même s’il se méfie toujours des plans de ses subordonnés.
- Pourquoi ?
- Chacun des huit ne rêve que d’une chose : renverser le neuvième et prendre sa place. Ils passent leurs temps à s’entre-déchirer, mais la dernière fois qu’ils se sont mis d’accord, c’était pour s’unir et se rebeller contre le neuvième, ça a échoué, mais depuis, le neuvième se méfie quand ils sont tous les huit d’accord.
- Je vois. Et pourquoi a-t-il accepté ?
- Refuser un plan aussi juteux sous prétexte que l’on se méfie de ses subordonnés est une preuve de faiblesse.
- Merde alors. Ils vont vraiment venir.
- D’ici quelques semaines.
- Mais comment ils vont faire ?
- Moi je peux te faire venir ici. Je suis à peu près aussi puissant que certains des huit. Le neuvième a maté les huit ensembles, sans transpirer une goutte. Transporter une armée ne lui poserait pas de problème, il va sans doute même créer un portail fixe.
- Il te fait peur ?
- Qui ça ?
- Le neuvième.
- … oui … c’est une des rares créatures des plans qui m’effraie vraiment.
- C’est pour ça que tu me préviens, n’est-ce pas ?
- …
- Parce que normalement tu serais intervenu pour empêcher l’armée d’arriver, mais comme le neuvième est dans le coup tu ne feras rien, c’est ça ?
- Si j’agis, ça ne servirait qu’à le rendre furieux. Il se déplacerait lui-même. Thessalie tomberait en une journée face à Asmodée, le neuvième.
- *révoltée* Alors, tu ne m’as amenée ici que pour me montrer la fin qui nous attends ?
- Non, moi je ne peux pas agir, mais toi tu le peux peut être, même si tes chances sont minces.
- Comment ?
- Les fiélons ne sont pas mortels. Les armes non magiques n’ont aucun effet sur eux. Mais ils ne s’attendent sûrement pas à affronter une armée de mortels préparés et équipés d’armes magiques. Ton oncle peut enchanter de telles armes.
- On est pas assez nombreux. Et je ne peux pas réunir d’autres seigneurs en disant « il faut s’allier parce que j’ai vu en rêve des démons débarquer ici ».
- Non, c’est vrai, tu es seule, tu n’as que ton armée, mais avec un peu de chance le portail sera étroit et l’armée de baatezus devra le passer petit à petit, si vous les attendez à la sortie, vous pouvez peut être les avoir par petits groupes.
- Je comprends l’idée. Mais il faut savoir où sera le portail.
- Là je ne peux pas t’aider. Il te faudra sans doute engager des éclaireurs et sillonner les terres environnantes à la recherche du moindre signe.
- *soupir* C’est pas gagné mais je vais essayer.
- Prends soin de toi, d’accord ?
- Promis.
- Bon, je te renvoie chez toi.



----------

La jeune fille avait disparu. Ainsi c’était cela qu’il manigançait ! Bien pensé ! L’homme sortit de derrière le pilier, il n’avait pas été remarqué. Il se dirigea vers le portail qui le ramènerait à Malsheem, sur Nessus.

Il posa sa broche sur la roche de l’arcade, le portail apparut, il le franchit, tout en pensant qu’Asmodée serait sans doute très heureux d’apprendre tout cela. Il y avait de la promotion dans l’air.


----------


Salabesh se réveilla en sursaut, sauta hors de son lit (et se cassa la figure en beauté, le pied pris dans les couvertures), elle courut réveiller Elgeran et Lothar et leur expliqua la situation, Avernus, les huit, le neuvième, tout ça.

- M’sieur Elgeran, elle plaisante la gamine, pas vrai ?
- *voix blanche* Je ne crois pas.
- *étonné* Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?
- Je ne lui ai pas encore appris les noms des strates de Baator, ni la hiérarchie Baatezu.
- *voix blanche* On est pas dans la merde…
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MessageSujet: Re: [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 2   [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 2 EmptyDim 8 Oct - 17:02

Les semaines qui suivirent furent très dures.

Musique = Tension

Sur baator, les baatezus s’entraînaient sans relâche, les généraux mettaient au point leurs plans de bataille sous le regard critique et impitoyable de Ke’Frey. Si un plan ne lui plaisait pas, le subordonné qui l’avait composé finissait entre ses mâchoires.

Les abishaï noirs, les vert et les rouges s’entraînaient tous les jours aux armes, frappant plus vite et plus fort qu’aucun homme normalement constitué ne pouvait le faire, aiguisant leurs cornes, leurs griffes et leurs crocs, lustrant leurs écailles, affûtant leurs épées. Les cornugons, officiers de l’armée, volaient de camps d’entraînement en camps d’entraînement, leurs grandes ailes couvrant parfois des pans entiers du ciel.

Debout sur les murailles, l’homme les regardait, plein d’appréhension. S’il l’avait voulu il aurait pu tous les tuer, les griller, les foudroyer, les broyer, même Ke’frey ne résisterait pas, ils se connaissaient bien tous les deux pour s’être affrontés sur un champ de bataille des carcères, Ke’frey avait du fuir la queue entre les pattes. Mais cette fois-ci il y avait Asmodée, il en tremblait rien que d’y penser.



----------


Dans le royaume d’Apremont, les hommes avaient étés prévenus, ils avaient d’abord été incrédules, mais lorsqu’Elgeran proposa d’invoquer un nouveau diable pour leurs rappeler ce que ça faisait, leurs doutes avaient vite été balayés.

Lothar entraînait les troupes jour et nuit, ne dormait que 2 heures, se montrait infatigable, motivait les troupes, pendant qu’Elgeran enchantait arme sur arme. Salabesh, quand à elle, prit en charge l’entraînement de quelques soldats, mais bien que fougueuse, forte et rapide, elle n’avait pas l’endurance de Lothar, et lorsqu’elle fit un malaise du à la fatigue, il fut décidé qu’elle s’occuperait d’autre chose.

Les hommes de Ratos étaient revenus, plus nombreux, une cinquantaine. Ils chevauchaient dans les dix vallées alentours à la recherche de la moindre arche suspecte, et en ramenaient un croquis à chaque fois. Il apparut bien vite qu’il y aurait trop d’endroits à surveiller.

Au bout d’un moment, Salabesh réalisa qu’elle était capable de voyager jusqu’à la forteresse de bronze par elle-même. Elle passait le plus clair de ses nuits sur les remparts avec h’homme aux yeux de braises à en apprendre plus sur les Baatezus, leurs techniques, leurs armes, leurs pouvoirs, à évaluer leurs forces, la taille et la composition de l’armée qui fondrait bientôt sur son monde. Le lendemain matin elle rapportait le tout à Lothar et Elgeran qui s’empressaient de réagir en conséquence.

Une nuit, encore, elle y retourna. L’homme aux yeux de braises semblait abattu. Lorsqu’elle le fixa, il lui dit simplement :


J’ai entendu de abishaïs parler à la taverne, C’est pour demain, rentre dormir, donne une nuit de repos à tous tes hommes.

C’est ce qu’elle fit. A ce stade, personne ne savait où allaient arriver l’armée fiélonne. La nuit avait un goût de fin du monde.


----------


Le soleil se levait sur la plaine. Les oiseaux, insouciants, voletaient dans l’air du matin, plongeaient du haut de la centaine de mètres de la falaise. Un loup un peu curieux flânait au pied de la falaise, il cherchait la grotte qu’il avait entrevu la veille, il y avait peut être du gibier dedans.

Musique = L’armée fiélonne

Il pila brusquement. Il sentait quelque chose. C’était une odeur qu’il n’avait jamais humé jusque là, ça sentait la mort, ça sentait le sang, ça sentait… c’était effrayant. Il commença à couiner. La falaise trembla, puis un bruit, un rythme se fit entendre, comme un martèlement régulier.

Le rythme se fit de plus en plus prononcé, l’odeur de plus en plus forte, l’animal sentait monter la panique. Il s’enfuit.

Peu après, la grotte vomit un flux de monstres hideux. Humanoïdes réptiliens recouverts d’écailles, pourvus d’une grande gueule pleine de crocs, d’énormes griffes et cornes et d’ailes de dragon, les abishaïs sortirent les premiers. Suivis de peu par les officiers cornugons qui menaient d’autres cohortes d’abishaïs. Toujours plus, toujours plus, la plaine se remplissait d’écailles

En haut de la falaise, un des hommes de ratos regardait cette armée de l’apocalypse défiler, sortir en rangs de la grotte. Il était pétrifié. Ils étaient si nombreux, si terrifiants. Il avait lui-même vu la mort bien des fois mais ça…

Un humain plus grand que Lothar sortit de la grotte, regarda à droite, puis à gauche. Aboya un ordre, l’armée diabolique cessa un moment d’avancer, tous s’arrêtèrent d’un seul coup. Puis l’homme poussa un cri terrible et en un rien de temps devint une énorme bête aux écailles écarlates, sa tête atteignait presque le sommet de la falaise. Sa voix, tel un hurlement monstrueux ordonna :


[MONTEZ LE CAMP ICI, NOUS ATTAQUONS DEMAIN. ENVOYEZ DES SENTINELLES SUR LA FALAISE]

L’éclaireur s’enfuit sans demander son reste, chevauchant à bride abattue vers Apremont… même s’il savait maintenant qu’ils n’avaient aucune chance.

----------

Musique = Tension

- Eli, tu crois que tu peux faire quelque chose ?
- Ces baatezus sont tous des magiciens et je ne suis pas aussi puissant que toi, Salabesh.
- Oui, mais tu l’es quand même, non ?
- Je suis un avorton à côté de ce monstre. Et toi tu ne maîtrise pas tes pouvoirs.
- Alors tant pis, on tentera le tout pour le tout, on le attaquera demain matin au réveil.
- On a aucune chance, Sal.
- On a *toujours* une chance.


---------

Le dernier baatezu venait de passer le portail, et l’homme se sentait impuissant. Tellement impuissant. Il n’avait plus qu’à attendre les nouvelles. L’homme rejoignit le bar du « sang pour sang », et attendit. Bien de heures et des chopes plus tard, il n’était toujours pas saoul, il se doutait que l’alcool n’aurait pas d’effet sur lui mais espérait quand même. Enfin, celui qu’il attendait entra.

Il ressemblait légèrement à un abishaï, mais son port était bien plus noble, son regard plus perçant, ses écailles plus luisantes. Il était plus grand et plus large. Il s’assit à la table de l’homme et dit immédiatement.


- Je hais cette forme miniature.
- Tu passes inaperçu.
- Ne m’insulte pas s’il te plaît, je n’ai pas le cœur à ça.
- Moi non plus.
- On sait où ils sont.
- Mais il est trop tard, n’est-ce pas ?
- Oui. Ils ont monté leur camp. La plaine ressemble déjà à un charnier.
- Comment va Salabesh ?
- Tu as eu raison de la choisir, elle est forte, elle veut les attaquer demain à l’aube.
- Elle court à la mort, empêche là d’y aller.
- Elle ne m’écoutera pas.
- C’est un ordre, fais ce qu’il faut, paralyse-la, endort-la, assomme-la, envoie-là loin que sais-je, mais ne la laisse pas mourir, c’est un ordre.
- Je peux la protéger.
- C’est vrai que tu es puissant, tellement plus qu’ils ne le soupçonnent, mais tu ne pourra pas la protéger.
- Tu sais ce que je suis, j’ai une chance.
- Tu aurais une chance contre Ke’Frey seul, c’est vrai, vous êtes à peu près aussi puissants.
- Penser que ma race a un lien de parenté avec cette immondice, pouah !
- Mais son armée te réduirait en charpie. Ils sont très nombreux, et il y a quelques diantrefosses.
- On peut tenter le coup.
- Ca reste possible mais vos chances sont plus que minimes. Enfin, c’est votre dernière chance.
- Dommage j’aimais bien mon identité de couverture, ça facilitait les choses avec la petite, elle va se sentir trahie.
- Tu t’es attaché à elle, hein ?
- Toi aussi.
- Bien sur. Tu as bien fait de surveiller cette famille et de sauter sur l’occasion. Elle est parfaite.
- Merci.
- Et c’est pour ça qu’il est hors de question que je la perde. On se comprend bien ?
- Parfaitement.
- Bien.
- Tu n’interviendra pas ?
- Je n’ai pas envie de voir Asmodée croquer votre âme à tous.


Le reptile frissonna. Puis, après un moment.

- Et ELLE ?
- Je ne l’ai pas retrouvée.
- Tu es certain que le plan que tu as monté il y a des milliers d’années fonctionnera ?
- Nous sommes liés. Si je me réincarne, ELLE se réincarne aussi, en même temps.
- Si tu la trouvais maintenant, ELLE pourrait intervenir, non ?
- Si ELLE savait, ELLE interviendrait sans doute, mais ELLE doit être quelque part sur un plan céleste à attendre.
- Pourquoi sur un plan céleste ? Ah, oui, les contraires.
- ELLE est aussi puissante que moi, l’armée et Ke’Frey ne lui poseraient aucun problème. Sauf que…
- Sauf que ?
- Asmodée LA trouverait, et ça je ne peux pas le permettre. Ca serait pire que s’il tuait la petite, et tu sais à quel point je tiens à la petite.
- Je comprend.
- Retournes-y, et sois prêt.
.

----------


L’homme aux yeux de braises était toujours à sa table. Un autre homme s’assit à sa table. L’allure tranquille de ceux qui pensent qu’ils n’ont rien à craindre. Que faisait-il ici ? Il cherchait les ennuis ? Il allait les trouver. L’homme aux yeux de braises avait une furieuse envie de tuer, comme ça, pour se calmer, pour se sentir moins impuissant. La lueur du meurtre passa dans les charbons ardents de son regard.

L’autre dut le comprendre, il anticipa.


- Quelqu’un veut vous parler. Ca a rapport avec « Thessalie »

Comment savait-il ? L’homme aux yeux de braises se méfia un moment, mais après tout, qu’avait-il à perdre ? Et ce baatezu humanoïde insignifiant ne pouvait rien contre lui, ne représentait aucune menace. Rien *ici* ne représentait une menace pour lui. Les deux hommes se levèrent, sortirent, et parcoururent de nombreuses ruelles, avant d’arriver dans une salle étrange. Elle semblait imperméable à la magie, filtrant la moindre émanation de puissance. Son guide lui indiqua d’entrer.

Dedans, un homme, grand, mince, bien coiffé, dans une robe noire et écarlate ornée de dorures. Il lui tournait le dos et préparait deux verres de vin. Il avait déjà vu cette silhouette, mais où ?

La silhouette se retourna, et lui sourit, tout en tendant un verre.

L’homme aux yeux de braises resta figé. Il se rappelait où et quand il avait vu cet homme.

Ce matin.

Devant les remparts.

En train d’ouvrir le portail.


- Alors, on veut aider des mortels à décimer mes troupes ?
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Ignus
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MessageSujet: Re: [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 2   [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 2 EmptyDim 8 Oct - 17:03

Musique = A la bataille

Il faisait encore nuit, l’air n’étais pas trop frais en cette aube d’été mais tout le monde ici tremblait, et ce n’était pas de froid. Les hommes allèrent prendre leurs armes aux râteliers, enfilaient leurs armures. Ceux qui avaient un cheval le sellaient. Les loups et les corbeaux étaient libérés, ils suivraient les troupes.

Chaque guerrier ici savait qu’il avait toutes les chances de mourir dans la bataille qui approchait. Ils étaient moins fort, ils étaient moins nombreux, et il y avait le « monstre ». Ouais, la rumeur s’était très vite répandue, un compagnon la tenait d’un ami, qui la tenait d’un ami, et ainsi de suite jusqu’au serviteur qui était derrière la porte quand l’éclaireur était rentré faire son rapport. Les hommes savaient qu’ils allaient mourir, mais s’ils désertaient, ils mourraient aussi, plus tard, ces monstres ne comptaient pas épargner une seule parcelle de cette terre.

Et puis, s’ils laissaient tomber leur jeune dame, qu’est-ce qui lui arriverait ? Ca aussi ça comptait. La jeune dame serait à la tête de l’armée, tout le monde le savait, tout le monde savait aussi qu’elle se donnait à fond pour eux, certains avaient vu de leurs yeux la demoiselle défaillir de la fatigue et du manque de sommeil quand elle entraînait encore ses quatre régiments. Le mot était discrètement passé dans les rangs : pendant cette bataille il faudrait la protéger. Tout le monde était d’accord là-dessus.

Elgeran et Lothar eux aussi étaient d’accord : bien qu’ils aient peu de chance de réussir, il fallait décourager Salabesh de participer à la bataille. Et comme prévu, ce fut vain, bien qu’elle fit preuve de plus de bon sens qu’à l’accoutumée. Cette fois-ci elle ne voulait pas venir « parce qu’il y aura de la bagarre » mais « parce qu’il est hors de question que je laisse mes hommes aller à la boucherie en rstant à l’arrière comme une planquée. ».

Vint le moment où les portes s’ouvrirent, l’armée sortit du château, Salabesh en tête. Elgeran à sa gauche, Lothar à sa droite. Ils étaient en route, en route vers une mort presque certaine.

Dans cette armée qui partait en affronter une bien plus puissante, il y avait quelqu’un qui se demandait quand serait le bon moment pour révéler son secret. Il choisit que ce moment, ce serait plus tard.



----------



Musique = Asmodee


L’homme aux yeux de braises était pétrifié par la peur. Asmodée, le seigneur du neuvième enfer de Baator, le maître absolu des baatezus, l’être le plus puissant des plans inférieurs, l’égal d’un dieu majeur, Asmodée contre lequel il conspirait depuis des semaines, Asmodée était en face de lui, à moins d’un mètre, et il lui tendait un verre.

Il ne se rendit même pas compte que son bras se tendit pour saisir le verre.


- Bois, il n’est pas empoisonné.

L’homme retrouva une petite partie de ses esprits, suffisamment pour porter la coupe à ses lèvres. On ne discutait pas un ordre d’Asmodée, on y pensait même pas.

- Détends toi. Si j’avais voulu ta mort – enfin dans ton cas, plutôt ta perte – ce serait déjà fait.

L’homme voulait bien le croire. Mais c’était quand même difficile de se rassurer.

- C’était habile d’engager un Yugoloth pour vérifier le fondement des rumeurs. Ils sont prêts à tout pour peu qu’on les paies, et ils font bien leur travail, quel qu’il soit. Tout ce que t’a rapporté ce Yugoloth était vrai. Tout. J’y ai veillé.
- Comment ?
- Disons que j’ai moi-même choisi ce que je voulais qu’il sache, et qu’un de mes plus fidèles serviteurs s’est chargé de jouer un baatezu ivre et bavard. Feu ton employé a tout gobé.
- Vous vouliez que je sache tout ça ?
- J’avoue que ce qui a contrarié mes plans, c’est la crainte que tu as de moi. Je pensais que tu serais suffisamment téméraire pour tout de même détruire cette armée.
- Vous vous seriez vengé, et pas que sur moi.
- Hum, alors c’est vrai, tu changes.
- Il semblerait.
- Pourtant, avec ELLE, ensemble, vous auriez une chance de me résister, non ?


Il savait ! Il savait tout ! L’homme sentit ses jambes se dérober sous lui.

- Allons, allons, c’est vrai que son âme est plus tentante que la tienne, mais j’ai pour vous deux des projets bien trop important pour me laisser aller à ce genre d’appétits.

Des projets ? Le prince du neuvième avait des projets pour lui ? Pour ELLE ?

- Il est fruité, n’est-ce pas ?
- Quoi donc ?
- Ce vin.
- Ha.. euh… oui, effectivement. J’avoue que je n’y avais pas fait attention.
- Il vient de l’Elysée, Pelor m’en a offert une bouteille lors du sommet vous concernant.
- Pelor… LE Pelor, le Dieu majeur de la lumière et du bien, celui qui règne sur les Elysées ?
- Lui-même.
- Mais vous êtes ennemis !
- Tu es un des êtres les plus anciens et les plus sage du multivers, mais tu as encore beaucoup à apprendre. Et il a été décidé que tu saurais ces choses là.


Pélor haïssait le mal, et Asmodée représentait tout ce qu’il combattait, comment aurait-il pu lui offrir du vin ? Comment même pourraient-ils se trouver dans le même endroit ?

- Le sommet se trouvait sur un demi-plan, spécialement conçu pour l’occasion, tous les dirigeants raisonnables des plans extérieurs étaient là. Nous et nous seuls. Pas de subordonnés. Pélor et moi étions là, et Xerona, gardien du dernier niveau du mont céleste, Corellon, le dieu elfe de la beauté aussi, mais rassure-toi, le mal était aussi représenté, il y avait Nerull, le faucheur, l’Oinoloth avait délaissé son trône quelques heures, le temps de nous rejoindre, et il y en avait bien d’autres, même Primus, le chef des modrones, était là. En raison de son intellect, il était chef de séance.
- Mais… je veux dire…
- Qu’est-ce que tous ces dieux majeurs, dont la moitié rêve d’écharper l’autre moitié, faisaient ensemble ? Eh bien saches que nous ne sommes pas ennemis.


Pas ennemis ? Les plus grands champions du bien face aux dirigeants les plus maléfiques ? Pas ennemis ?

- Les hauts dirigeants comme nous ont intérêt à ce que les choses restent en l’état. Si je n’étais plus là, Pélor n’aurait plus personne à combattre, ses Dévas sombrerait dans la plus totale inutilité. Et sans anges pour s’horrifier de nos pratiques, elles perdraient beaucoup de leur charme.
- Vous voulez dire que tous ces combats ne sont qu’une vaste mascarade ?
- Pas du tout. Ils sont tout ce qu’il y a de primordial, justement, il ne faut pas qu’ils cessent. Même les dieux les plus bons savent que ces guerres sont indispensables. Et même si ça m’écorche de le dire, c’est pour votre bien à vous que nous oeuvrons ainsi.
- A nous ?
- Vous, les mortels. C’est pour donner un sens à votre existence, pour vous offrir un univers vivant, que nous maintenons ces combats.


Ca se tenait. Que serait le bien sans le mal, l’ordre sans le chaos. Que serait un paladin sans monstruosités à combattre, que serait un démon sans innocents à torturer. Que serait un Baatezu…

- La guerre sanglante aussi ?
- Bien sûr, c’est même un des conflits les plus essentiels.
- Pourquoi ? Le mal affrontant le mal…
- Parce que justement, les démons et les diables aiment la guerre. Alors on leur en fourni une, une guerre entre des êtres qui ne demandent que ça. Qui plus est, tant qu’ils panifient des actions dans la guerre sanglante, mes généraux ne complotent pas contre moi.
- On dirait qu’ils ont tout de même trouvé le temps de le faire.
- C’est pour cette raison que tu es là.
- Expliquez-moi.
- Je veux que tu ailles sur ce plan primaire et que tu anéantisses cette armée, et je ne me vengerai pas. Tu es étonné ? C’est pourtant simple. Mes huit barons comptent se servir du plan primaire de Thessalie pour rassembler les ressources nécessaires à ma défaite. C’est évident, mais je ne pouvais pas refuser un tel projet sans avouer ouvertement que je ne leur fais pas confiance, ça ruinerait leur autorité et plongerait Baator dans le Chaos. Le chaos c’est pour les Tana’aris, je hais le chaos. Ils le savent. Je ne pouvais donc pas refuser et encore moins intervenir moi-même pour détruire l’armée.
- Mais moi…
- Toi tu ne dépends pas de moi, tu n’as aucun lien avec moi puisque même cette discussion restera secrète.
- Et comment justifierez vous l’absence de représailles ?
- Tu ne me fais pas confiance ?
- Je sais que vous n’avez qu’une parole. Comme tous les Baatezus. Vous pourriez me tuer après que j’ai accompli ma tâche, pourtant. Ca renforcerait même votre position.
- Et c’est ce que j’avais prévu de faire avant que je n’ai une autre idée. Idée qui m’a poussé à demander l’organisation d’un sommet vous concernant, ELLE et toi.
- Quelle est cette autre idée ?
- Tu n’as plus beaucoup de temps. L’armée de la gamine est en route. Va t’occuper de Ke’frey et de ses troupes, donne-t-en à cœur joie, règle tes vieux comptes. Et quand ça sera fait, reviens me voir. Nous parlerons de votre avenir.


L’homme hocha la tête. Avec tout cela, il avait l’impression que sa tête allait exploser, mais paradoxalement il avait confiance en Asmodée. Le prince du neuvième n’avait qu’une parole, il ne mentait jamais. Tout ce qu’il avait dit était donc vrai.

Il sortit et rejoignit le portail menant à Thessalie. Comme par hasard, les fiélons qui gardaient le portail étaient endormis, des chopes de bière suspecte à leurs pieds.



----------


Un baatezu a une vue bien plus perçante qu’un humain. L’armée d’Apremont était à encore trois heures de là lorsque la sentinelle l’aperçut. Apparemment, ses collègues ne l’avaient pas encore vue. Tant mieux, la promotion serait pour lui. Il fila prévenir Ke’Frey.


----------


Musique = Intervention


L’arche était bien cachée, à l’intérieur de la caverne. La pierre grésilla un instant puis le portail s’ouvrit, laissant sortir un homme vêtu d’un manteau de cuir, grand, mince, qui marchait d’un pas décidé.

Il traversa le camp baatezu sans être inquiété, les diables qui croisaient son regard comprenaient vite qu’il valait mieux laisser cet affranchi tranquille. Et s’il n’avait rien à faire ici, qu’un autre se charge de la besogne ! Le camp résonnait de bruits du métal sur le métal, tintement d’épées contre des armures, marteau sur des lames portées au rouge, la lueur des braseros et des torches éclairait le camp d’avantage que l’aube naissante.

Ke’frey observait ses officiers discuter du meilleur moyen d’anéantir l’armée assaillante. La surprise jouait pour les diables, les mortels pensaient les prendre au dépourvu. Ke’frey se délectait déjà de la boucherie à venir. Il leva les yeux et vit un homme, une vingtaine de mètres devant la table de commandement, au centre du camp, le type les regardaient d’un air satisfait.

Ke’frey avait déjà vu ce type quelque part. L’homme regarde quelque chose, un objet, le monstre suivit son regard et vit la flamme d’un brasero s’agiter. Il comprit.

Lui.

La douleur sonna la première charge. Une douleur mordante qui s’en prenait directement à l’esprit. Puis les flammes devinrent folles. Dans tout le camp torches et braseros s’animèrent, le feu grandissant, progressant plus vite qu’une charge de cavalerie. En quelques instants le camp devint une gigantesque fournaise, la lueur du brasier éclairant les environs avec la force d’un soleil.

La chaleur montait toujours, les écailles fondaient, le métal aussi, les chairs se détachaient des os sous les assauts furieux des ces flammes en furies. Le feu, tel un courant mortel, un fleuve déchaîné, arrachait tout sur son passage, il montait en spirale dans le ciel matinal, consumant diables et équipement à une vitesse ahurissante, dévorant toute la plaine, des hectares entiers partaient en fumée en quelques secondes. Et au milieu de cet enfer déchaîné, deux étoiles incandescentes, deux yeux de braises.

Puis tout cessa, aussi brutalement que ça avait commencé. Les flammes disparurent purement et simplement, révélant l’étendue des dommages. Le sol n’était pas brûlé, il était vitrifié. La surface lisse et immaculée recouvrait la plaine sur plusieurs hectares.

Plus la moindre trace de diable. Pas même une écaille ou un os.

L’homme épousseta son manteau, puis retourna au portail, satisfait.
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MessageSujet: Re: [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 2   [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 2 EmptyDim 8 Oct - 17:05

Musique = Apremont

Au loin, le ciel s’était brusquement embrasé. L’armée d’Apremont marqua un arrêt de surprise. Que se passait-il ? Les diables étaient-ils en train de préparer un plan ? Angoissée, surtout par le soupçon que son attaque surprise n’en soit plus une, Salabesh dépêcha un éclaireur. Les minutes s’allongeaient pour durer des heures, lorsque l’éclaireur revint.

- Madame, ils sont tous partis.
- Partis ?
- Eh bien, il n’y a plus personne, mais j’ai l’impression qu’il s’est passé quelque chose.
- Quoi ?
- Je crois que vous devriez venir voir.


Quelques heures plus tard, l’armée au grand complet contemplait une large étendue plate, lisse et déserte. Le sol était recouvert d’une matière qui ressemblait furieusement à de la roche fondue, en plus lisse, la zone dessinait un cercle d’environ deux kilomètres de rayon, aux limites parfaitement tracées. Le sol était encore un peu chaud.

Quelqu’un dans cette armée savait ce qui s’était passé, sans comprendre pourquoi ça s’était passé.


- Eli ?
- Oui ?
- Tu as une idée de ce qui s’est passé ici ?
- On dirait que tout a brûlé, très violemment.
- Quelle révélation ! Je te demande ce qui a pu faire ça, je le vois bien que ça a brûlé !
- Eh bien, peut être qu’ils ont raté un sort, ça peut faire ce genre de choses…
- Si grand ?
- Eh bien... le monstre avait vraiment l’air puissant, je ressentais son aura depuis le château.
- Et aussi puissant que ça, il aurait raté un sort et anéanti son armée ?
- Je sais que ça tient difficilement debout, mais je ne vois rien d’autre. Tu devrais demander à ton *informateur*.
- Je crois que je le ferai. En attendant, il est évident que le danger est écarté. On rentre à Apremont.



----------


Musique = Baator.

Chacun des neufs enfers de Baator est un monde à lui seul. Chacun est dirigé par un des neufs seigneurs de Baator, qui modèle sa strate à sa convenance, ainsi que les dieux en ont le pouvoir.

Avernus est un vaste désert de plaines stériles jonchées de décombres carbonisés et surplombées d’un ciel rouge sang dans lequel volent des boules de feu qui s’écrasent occasionnellement sur son sol dévasté.

Dis est une immense citée forgée dans un métal rendu constamment incandescent par la chaleur.

Minauros est un marais fétide emplit de vapeurs toxiques, de pluies acides, et dont les eaux parfois glacées abritent des créatures que les êtres sensés préfèrent ignorer sous peine de terribles cauchemars.

Phlégétos est un monde envahi par les flammes. Il y a des villes des plaines et des fleuves, mais l’air brûlant y est parcouru de flammèches omniprésentes et c’est de la lave qui coule dans ses fleuves.

Stygia est un désert d’eau et de glace, empli d’icebergs et de requins démoniaques.

Malbolge est un monde d’aiguilles rocheuses, de pentes abruptes, de montagnes indomptables et d’éboulements titanesques.

Maladomini est une steppe aride parsemée de villes abandonnées, dont les ruines tombent en déliquescences sous un ciel rouge sombre que parcourent de féroces créatures.

Cania est un monde si gelé que son froid paraît doté de vie, et de la volonté obstinée de geler tout ce qui pénètre ce monde de glaciers qui se meuvent parfois à la vitesse d’un homme en pleine course, et se heurtent dans des chocs apocalyptiques, soulevant des milliers de tonnes de neige.

Mais de toutes les strates de Baator, il n’en est aucune qui reflète mieux la nature des Baatezus que Nessus, le neuvième enfer.



Musique = Nessus


Le plus profond cercle de Baator est une immense plaine rocheuse parcourue de failles plus profondes que la plus vaste des fosses sous-marines. Bon nombre de ses ravins et de ses canyons atteignent sans peine le millier de kilomètres, et les profondeurs de la majorité d’entre eux sont plus sombres que le désespoir. Cette plaine balafrée est meublée ça et là des ruines d’anciennes cités dont nul ne connaît plus le nom des habitants disparus depuis des éons. Ces gravats témoignent des ravages inéluctables du temps et de la tristesse éternelle que représente une civilisation à jamais éteinte et oubliée.

Une des plus grandes failles de Nessus abrite la citadelle des enfers : Malsheem. Une colossale forteresse aux airs de cathédrale gothique et à la noirceur qui ne trouve d’égal que dans le cœur de son maître et souverain : Asmodée. D’une beauté ténébreuse et diabolique, la cité est bâtie toute entière sur l’à-pic de la faille. Incroyablement vaste, elle s’élève sur plusieurs kilomètres de hauteur, mais telle la partie émergée de l’Iceberg, ses flèches gothiques et ses fortifications titanesques ne sont rien en comparaison des salles gargantuesques et diaboliquement magnifiques que renferme l’abysse qu’elle surplombe.

Malsheem est la plus grande citadelle connue des plans extérieurs. Elle est suffisamment vaste pour accueillir plusieurs millions de diables, armée surpassant de loin toutes celles qu’ont connu les champs de bataille de l’éternelle guerre sanglante. La citadelle est tellement étendue, haute, profonde et parcourue de salles et de passages secrets divers qu’il est impossible d’en dresser un plan, même partiel. Seul Asmodée en connaît les moindres recoins.

Toutefois, le seigneur du neuvième a pu former quelques guides qui connaissent certains de ces passages, et l’homme aux yeux de braises bénéficiait précisément des services d’un tel guide. L’être ressemblait en tout point à un gobelin couvert d’écailles aussi noires que les failles de Nessus, il se déplaçait d’une démarche tantôt sautillante, tantôt clopinante, guidant son puissant compagnon dans les entrailles de la ténébreuse cité. Ils arrivèrent bientôt à un balcon qui surplombait la faille, et l’homme se surprit à se demander ce que pouvait bien renfermer de telles profondeurs. Son guide s’arrêta et lui indiqua une porte. Apparemment il s’agissait de l’entrée d’une échoppe quelconque. Ils pénétrèrent en fait dans une sorte d’antichambre austère, et son guide lui fit signe d’attendre.

L’homme se demandait toujours quels étaient ces « projets » qu’Asmodée avait dit avoir pour ELLE et lui. Le seigneur du neuvième l’avait convoqué pour en parler, et cela tombait précisément au moment où les huit autres seigneurs rejoignaient Malsheem pour une conférence à propos de l’invasion ratée de Thessalie. L’homme était curieux de savoir comment Asmodée comptait expliquer ce revers qu’avait connu «son» armée, et encore plus comment il justifierait l’absence de représailles qu’il lui avait promise. Il fut tiré de ses réflexions pas son guide, qui lui avait ouvert une porte d’angle et l’invitait à entrer.

L’homme aux yeux de braises se retrouva sur un balcon, à l’intérieur d’une salle aux airs de nef de cathédrale. Des colonnes effilées pointaient vers une verrière d’une hauteur vertigineuse, et en bas, un cortège arrivait. A sa tête, l’homme reconnut Mephistophélès, le seigneur de Cania.


- Mon maître a pensé que vous apprécierez d’assister à la séance, mais soyez discret, celle-ci est sensée être confidentielle.
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MessageSujet: Re: [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 2   [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 2 EmptyDim 8 Oct - 17:06

Musique = L’audience

Les seigneurs de Baator prirent place par ordre. Mephistophélès, le huitième, prit place au plus près d’Asmodée le long de la gigantesque table. Pour le coup, l’archidiable avait adopté une version rétrécie de son apparence coutumière, celle d’un homme à la peau rouge vif, au front orné de deux énormes cornes, et ses jambes étaient celles d’un bouc. Les autres seigneurs prirent place ensuite, l’homme devina donc que le seigneur de cania serait leur porte-parole. Son intuition ne le trompa pas. Peu après que tous furent assis, l’archidiable se leva, son air stoïque reflétait son honneur blessé d’avoir perdu une armée, il allait certainement exiger des représailles.

- Mon suzerain je..
- Seigneur Mephistophélès, je ne pense pas vous avoir donné la parole.
- Mais, monseigneur…
- Il suffit, je choisirai moi-même lequel d’entre vous je souhaite questionner afin que l’on m’explique comment mes barons ont pu échouer dans une tâche aussi simple que d’envahir un monde de mortels.


La discussion n’avait pas encore commencée qu’Asmodée la dominait déjà. Ce simple rappel effectué d’un ton autoritaire et cassant : qu’il pouvait donner ou reprendre la parole à volonté, effectuait une nouvelle donne. Ses barons étaient venus se plaindre d’un échec imprévisible et qu’ils considéraient injuste, ils venaient exiger une vengeance auprès de leur suzerain. En quelques mots, Asmodée venait de les placer dans la position de subordonnés ayant mal fait leur travail.

- Archiduc Belzébuth, quelle pitoyables excuses mes barons ont-ils à ce désastreux échec ?

Qu’Asmodée choisisse le seigneur du septième cercle, et le plus grand rival de Mephistophélès, pour porte-parole était une manœuvre aux avantages doubles. Tout d’abord il venait de couper la parole au seigneur du huitième au profit de l’Archiduc. Mephistophélès s’en souviendrait et voudra se venger de Belzébuth. Mais en même temps, le formulation acide et blessante de la question heurterait Belzébuth, qui encaissant l’insulte à la place de Mephistophélès, voudrait lui aussi se venger. Une répliques avaient suffi à Asmodée pour monter ses deux plus puissants barons les uns contre les autres.

- Mon seigneur et suzerain, il est clair qu’une puissance a trouvé le moyen de se rendre sur le plan matériel en question et y a anéanti notre armée.
- Vous voulez dire qu’un être de nature divine aurait eu vent de nos projets et aurait eu à cœur de les empêcher ?


Encore un trait. Asmodée, par cette accentuation, laissait le choix à Belzébuth entre reconnaître que lui et ses pairs avaient mal fait leur travail de discrétion ou l’accuser lui même de négligence de ce côté. Bien sûr, la deuxième option, bien qu’elle fût vraie, n’était pas abordable. Qui pourrait traiter son propre seigneur de traître ou d’incapable ? Si Belzébuth confirmait sa phrase, il concédait implicitement que la faute en revenait aux huit seigneurs, ce qui étaient précisément ce qu’il tentait d’éviter. Les huit étaient venus ici en pensant se faire réprimander sur une question militaire et avaient préparé leur défense en conséquent, Asmodée les attaquait sur une question de sécurité.

- Monseigneur, il est de fait que seul un être aux pouvoirs divins ou presque pouvait vaincre une telle armée. Et qu’il a du arriver sur ce plan après que le projet eut été lancé, sans quoi nous aurions eu vent de se présence.
- Votre mémoire est bien courte. Pouvez-vous me rappeler ce qui est arrivé à l’éclaireur envoyé dans la région que vous avez choisi pour envoyer mon armée ?


L’homme aux yeux de braise voyait où le neuvième voulait en venir, les huit venaient sans doute également de comprendre, mais il était déjà trop tard.

- Il… il a été incinéré monsigneur.
- Et qu’est-il arrivé à mon armée, Archiduc ?
- Elle… elle a également été incinérée.
- Comme c’est étrange, ne trouvez-vous pas ?


Le neuvième regardait tout à tour ses huit barons, d’un regard triomphant mais lourd de réprimandes.

- Lorsque vous avez souhaité entreprendre cette désastreuse campagne, j’ai ouvertement signifié ma réticence, mais j’ai préféré, pour une fois, mettre de côté mon instinct et mes pressentiments, me fiant à vos compétences. Voici qui servira de leçon pour l’avenir. Messieurs, cette séance, bien que courte, est désormais close.
- Mais monseigneur, il faut des représailles.
- Les cendres valent elles si chère dans votre strate, Belzébuth, que vous souhaitiez consumer une autre de mes armées ?
- Monseigneur pourrait… régler le problème lui-même ?


Aïe, il l’avait demandé ouvertement. L’homme aux yeux de braise se prit à craindre pour son avenir.

- Votre insolence m’irrite, Archiduc. Ainsi vous comptez sur moi pour venger votre incompétence ?
- Monseigneur, je…
- IL SUFFIT ! Cessez vos impertinences ou Maladomini sera dirigée par un nouvel Archiduc ! La séance est levée, je ne veux plus entendre parler de Thessalie, tous les projets concernant ce plan sont annulés. Maintenant, messeigneurs, allez travailler à compenser nos pertes par une brillante victoire sur les Tana’aris, et SURTOUT ne me décevez plus.
.

Les huit, honteux, se levèrent et repartirent, en rang. Sur le balcon, l’homme ne pouvait qu’admirer la brillante habileté politique du neuvième. Il venait d’essuyer un échec militaire cuisant, de refuser des représailles, et en sortait pourtant grandi, tout en matant durablement les initiatives de ses subordonnés, et en divisant la fragile alliance qu’ils avaient monté. Constater que son excellence dans les complots trouvaient un égal dans sa rhétorique était toutefois inquiétant. Quand on fréquentait bien plus fort que soi, on en faisait toujours les frais, surtout quand c’était un Baatezu.


Musique = Asmodee


Son guide le mena ensuite le long d’étroits et interminables couloirs, jusqu’à une pièce sombre et magnifiquement ornée qui avait tout d’une chambre. Asmodée s’y trouvait. Il fit signe à l’homme de s’asseoir, puis entama la discussion.

- As-tu aimé ce à quoi tu as assisté ?
- Une étonnante démonstration de vos talents.
- Mes barons se tiendront tranquille un moment maintenant. Mais ton plan a été « repéré », et d’autres voudront tenter ce qui a échoué aujourd’hui.
- Je suppose que cela a un rapport avec les « projets » que vous avez pour nous.
- Tout à fait. Le sommet a décidé qu’il était indésirable qu’une telle entreprise se répète. Nous sommes tous tombés d’accord. Il faut envoyer sur Thessalie des agents capables de faire ce que tu as fait aujourd’hui.
- Oui, mais des agents de qui ? Si vous envoyez les vôtres, Pelor s’en offensera. S’il envoie les siens, il prend un avantage sur vous. Si vous en envoyez tous les deux, ce sont les divinités neutres qui s’en offenseront. Et si tout le monde en envoie, Thessalie deviendra vite un plan dominé par les luttes d’influences entre serviteurs de différents dieux.
- Tu as compris. Alors, quelle est d’après toi la solution ?
- Il faut envoyer des indépendants.
- Tout à fait. C’est la conclusion que nous avons tiré. Envoyer sur Thessalie des êtres puissants, mais qui ne soient pas affiliés, à aucun d’entre nous.
- Vous donneriez volontairement à un plan les moyens d’échapper à votre contrôle ?
- Nous l’avons déjà fait par le passé.
- Où donc ?
- Sigil. La ville est ses innombrables portails donnant sur tous les endroits du multivers était un point stratégique trop important. Il était impensable que quiconque la contrôle. Nous avons donc créé un gardien.
- La dame des douleurs.
- Exactement. Chacun de nous y a mit un peu de sa magie. A la fin, notre création était plus forte que n’importe lequel d’entre nous. Un gros problème. Nous nous sommes donc à nouveau réunis pour l’enfermer dans le domaine qu’elle doit protéger, afin d’être certains qu’elle ne profitera pas de sa puissance pour nous envahir.
- Ce coup-ci vous avez décidé de ne pas répéter cette erreur, et vous n’allez pas envoyer un être surpuissant, mais plusieurs gardiens qui ensemble pourront garantir la neutralité de Thessalie.
- Contrairement à la Dame, vous pourrez aller et venir dans les plans, vous bénéficierez de laisser-passer ayant autorité sur les plans célestes comme inférieurs, et sur toutes les strates, dans tous les lieux, toutes les forteresses. Vous n’aurez aucune autorité sur les dieux mineurs ou intermédiaires, mais ils n’en auront aucune sur vous non plus. Ces laissers-passers prendront la forme d’un symbole que vous porterez sur votre corps, et tous les dieux supérieurs y apposeront leur sceau, afin que vous puissiez voyager et déjouer les complots où qu’ils naissent.
- C’est un grand pouvoir que vous nous donnez…
- Ne t’y méprend pas, si l’un d’entre vous venait à abuser de ce pouvoir, ou à rendre public le fait que nous nous soyons mis d’accord pour monter ce projet, l’anéantissement lui semblera alors une douce délivrance.
- Nous devrons rendre des comptes ?
- A personne, pas même à moi. Mais nous vous garderons à l’œil, et si vous déviez de votre mission initiale, nous interviendrons.
- Je suppose que, vu que plusieurs divinités opposées sont dans le coup, nos âmes ne porteront pas le fardeau du marché ?
- Vos âmes resteront vierges de ce marché. Ceux d’entre vous dont l’âme est noire rejoindront les plans inférieurs à leur mort, ceux qui sont acquis à la cause de la lumière atteindront les plans supérieurs. Votre karma ne portera pas la marque de ce pacte.
- ELLE fera partie de ce projet ?
- Bien entendu. Si Pelor ne l’a pas déjà instruite de notre décision, il le fera sous peu.
- Dans ces conditions, j’accepte.
- Tu n’avais de toute façons pas le choix. Après avoir décimé une de mes armées, tu pouvais accepter ou t’attendre à ce que ton âme passe le reste de l’éternité dans ma collection personnelle, ce serait d’ailleurs une des plus belles pièces.


L’homme frissonna. Un destin fort peu enviable, en fait. Le plus effrayant était qu’Asmodée pouvait certainement concrétiser cette menace d’une simple pensée…

Le seigneur du neuvième se leva, invita l’homme à en faire de même, puis après qu’ils se fussent serré la main en signe d’accord, il le congédia. En repartant dans les couloirs, l’homme se prit à penser que pour une fois, faire affaire avec le neuvième s’était avéré fructueux.
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Ignus
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MessageSujet: Re: [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 2   [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 2 EmptyDim 8 Oct - 17:07

Musique = Apremont

Son cheval foulait enfin le domaine d’Apremont, son royaume. La terre grasse et généreuse collait aux sabots, et chaque pas soulevait des mottes de cette masse fertile. Le vert de l’herbe ou des forêts de chênes était omniprésent là où les nombreuses falaises ne surplombaient pas la vallée. Il y avait une bonne trentaine de villages en Apremont, et 4 ou 5 villes, selon l’endroit où vous placiez la limite entre ville et village.

Le voyage de retour avait pris plus de 5 heures, mais leur soulagement agissant, les hommes l’avaient trouvé incroyablement court. Oh ils avaient bien croisé une ou deux patrouilles de diables en revenant, mais ces petits groupes d’une dizaine d’abishaïs n’avaient pas posé de problèmes graves, il n’y avait eu qu’un blessé léger, mais au moins rapportait-on quelques trophées. Et maintenant, alors que la brume matinale se transformait en un brouillard obstiné qui comme toujours ne se lèverait certainement pas avant la fin de l’après-midi, et que les clochers des bourgs et villages sonnaient midi, ils étaient de retours, dans l’état d’esprit d’un condamné à mort gracié à la dernière minute, et qui ne sait pas pourquoi.

La traversé du royaume jusqu’au château fut entrecoupée de scènes de liesses et d’acclamations à la vue des têtes de diables qui pendaient à certaines selles. Salabesh n’avait pas voulu paniquer le peuple en lui apprenant la funeste nouvelle quelques semaines plu tôt, mais comme toujours, les rumeurs sautent tous les murs et courent plus vite que n’importe quel cheval, surtout lorsqu’elles sont mauvaises. Le soulagement de son peuple lui réchauffa le cœur bien plus que d’avoir contemplé les restes vaporisés du camp baatezu.

Par précaution, Elgeran avait cherché – et trouvé – le portail par lequel l’armée était passée. La grande arche gravée dans la roche, haute de plus de cinq mètres et assez large pour qu’un bataillon de cavaliers passent côte à côte, se trouvait dans une des salles les plus profondes de la grotte. Le conseiller avait désactivé le portail, puis détruit le lien qui l’unissait à Avernus. Plus personne ne pourrait l’utiliser.

La jeune fille se demandait toujours quels évènements avaient bien pu détruire une telle armée, et surtout de cette façon. Elle attendait avec impatience cette nuit pour questionner l’homme des plans, comme elle se plaisait maintenant à l’appeler, à ce sujet. Mais dans l’immédiat, elle avait décidé d’organiser une grande fête au château, qui devrait durer jusqu’au petit matin. Des éclaireurs étaient partis au galop, en avant, pour prévenir son chambellan de préparer le festin, décorer la cour et la grande salle du château, et faire quérir des ménestrels et troubadours. Il avait aussi l’ordre d’envoyer des invitations aux seigneurs environnants, dont la plupart étaient justement ses alliés.

Et puis, si Elgeran se saoulait, comme au dernier bal qu’ils avaient fréquenté, elle pourrait peut être goûter à l’alcool, voir trouver un prétendant qui aurait la chance de ne pas voir fleurir sur son visage une brusque invasion de furoncles.



----------


Musique = Lunia


Le mont céleste et ses sept paradis constituent le plan du bien loyal et militant. C’est le domaine de la bonté, de la justice, de la charité, de l’ordre et de la compassion. On y croise de nombreux archontes, réincarnation de paladins et de croisés d’autrefois. La première strate de cette montagne qui baigne dans une mer calme et infinie d’eau bénite, la mer d’argent, porte le nom de Lunia, on la surnomme « le paradis argenté ». La strate toute entière est plongée dans une nuit continuelle, douce, calme, son ciel parsemé de millions d’étoiles affiche de délicates nuances bleues et pourpres et se meuble parfois d’une brise douce et fraîche.

Les cités y sont d’une architecture fine et élégante, sculptées dans une roche blanche parfois diaphane, et offrent de nombreuses promenades, fenêtres et balcons. A l’un de ces balcons, une femme s’appuyait à la rambarde, ses yeux d’azur perdus dans les vaguelettes qui s’échouaient sur le rivage. Elle avait ressenti quelque chose un peu plus tôt, ça avait un rapport avec l’homme qui l’avait tuée autrefois. Ordinairement elle le sentait toujours un peu, comme une présence constante que l’on ne pouvait ni préciser ni localiser, une présence qui n’était ni douce ni violente, juste discrète et un peu réconfortante.

Cela faisait plusieurs semaines que cette présence se faisait inquiète, puis elle s’était faite terrorisée, et enfin soulagée. Il y a quelques heures, elle l’avait ressentie très intensément, avait presque cru qu’il se tenait dans la même pièce qu’elle, il avait du utiliser une partie de son pouvoir. Elle le sentait toujours quand il le faisait. Sans doute était-il encore intervenu dans uns des innombrables batailles de la guerre sanglante qui font rage dans les carcères. Elle savait qu’il y était prisonnier, tout du moins devait-il l’être car sa vie précédente ne s’était pas vraiment déroulée sous le signe du bien, et puissant comme il l’était, les puissances avaient du vouloir l’écarter de leurs plans, et l‘avaient donc banni dans le plan prison.

Elle éprouvait toujours une certaine tristesse lorsqu’elle y pensait. D’un certain côté ce n’était pas sa faute. C’aurait pu être elle. Seul le hasard avait voulu que la malédiction les oriente ainsi. Et puis, ces derniers temps, il avait changé, cela aussi elle le sentait. Il avait fait taire le sang qui bouillonnait dans ses veines, et ça n’avait pas du être facile. Elle sentait aussi confusément qu’il s’engageait maintenant sur la deuxième phase de son plan, de leurs plan.

Lorsqu’il avait compris, lorsqu’il l’avait reconnue, la douleur qu’elle avait lu dans ses yeux alors qu’elle agonisait dans ses bras s’était inscrite durablement dans leurs esprits. Des milliers d’années après, le souvenir restait aussi fort. La sensation d’être impuissants malgré leur pouvoir, d’avoir tout raté, tout fait de travers. Et pourtant, il avait entrevu un espoir pour eux. Ne pouvant plus rien faire pour elle, il l’avait laissée glisser dans l’étreinte de la mort, tout en lui faisant le serment de la retrouver. Elle lui faisait confiance.

Peu après, alors que son esprit parcourait le plan astral pour rejoindre le mont céleste, elle avait senti sa présence. Il était mort à son tour, il s’était donné la mort lui-même, non pas dans un geste de désespoir, mais pour la rejoindre. Oh, ils savaient tous les deux qu’il n’y avait aucune chance qu’ils se retrouvent dans la mort, qu’elle irait dans un des paradis et lui dans un des enfers, qu’aucun d’eux ne pourrait rejoindre l’autre, mais il avait un plan.

Ils allaient renaître. Peu de suppliants – le nom que l’on donnait aux âmes des mortels qui rejoignaient les plans extérieurs – choisissaient la voie de la réincarnation, et il fallait pour cela faire la paix avec soi-même. Pour elle ce n’était pas difficile, mais pour lui ça serait sans doute beaucoup plus long. Pourtant, elle sentait qu’il l’avait fait, il avait changé, il ressemblait à nouveau au jeune homme doux et renfermé qu’il était avant, avant tout ça, avant la malédiction, avant cette colère qui l’avait consumé. Ca signifiait que le moment approchait, ils allaient quitter cette existence, oublier, se fondre dans leur propre esprit pour redevenir ce qu’ils était tout au début.

La douce brise de Lunia souleva une mèche de ses cheveux blonds soyeux qui lui chatouilla le nez. Pensive, elle ne s’en rendit même pas compte. Ce moment elle l’attendait depuis si longtemps. Et maintenant, c’était de l’appréhension qu’elle ressentait. Et s’il avait trop changé ? Et s’il l’avait oubliée ? Et si lors de leur retour parmi les vivants ils en oubliaient trop et ne se retrouvaient pas ? L’incertitude la tenaillait, la peur de cet oubli qui approchait.


- Je vous sent troublée, madame.

Un petit sourire naquit sur ses lèvres, elle se retourna et fit face au déva qui venait la voir. Il ressemblait à un humain, en bien plus gracieux, sa peau était sans défaut, son visage fin, ses yeux d’une couleur dorée éclatante, et il portait deux ailes immaculées repliées dans son dos. Le pauvre l’aimait, elle le savait, mais elle ne pouvait lui céder. L’amour qu’elle pouvait ressentir pour un autre être n’était qu’un simulacre, un pâle et fade reflet de ce qu’elle avait connu. L’ange le savait, et n’espérait plus depuis longtemps. Il avait même offert de lui donner des informations sur « l’Autre » comme il l’appelait. Il n’avait pas une haute opinion de l’Autre, comme tous les célestes. L’Autre était renommé pour ses atrocités et son nom prononcé avec à peine moins de dégoût que celui d’un des seigneurs de Baator.

- Je le suis, Firzen. J’ai ressenti quelque chose le concernant.
- Je venais vous en parler.
Une pointe de tristesse perçait dans sa voix, presque imperceptible, comme à chaque fois qu’il parlait de l’Autre.. Il est sorti des carcères.
- Vraiment ?
Elle avait laissé entrevoir sa surprise et sa joie, son sourire se fit radieux. Cela blessa un peu plus le déva, mais il savait qu’il n’y pouvait rien, et elle non plus.
- Oui, madame, d’après mes dernières informations il est à Malsheem. Il vient de… il a détruit une des armées d’Asmodée.
- Et il se trouve maintenant à Malsheem ? Si près du neuvième ! Oh non ! Il va se faire tuer !
- Il semblerait qu’il se soit sorti de cette fâcheuse situation. Asmodée a tenu une conférence suite à cet évènement, et il n’a pas jugé bon d’organiser de représailles.


Le soulagement de la femme devint presque palpable. Elle savait maintenant ce que signifiaient ces fluctuations qu’elle avait ressenti.

- Mais pourquoi a-t-il fait cela ? Ca ne tient pas debout.
- Madame, je n’en sais rien. Mais peu après ces évènements, Bahamut a demandé à vous voir.
- Le dragon de platine désire me rencontrer ?
- Il vous attend madame.


Bahamut, le dragon de platine, le dieu de tous les dragons servant le bien, était considéré comme le gardien du mont céleste. Son palais voyageait par magie entre les strates du plan. Elle ne savait pourquoi il la convoquait, mais se doutait que cela avait un lien avec les évènements des plans inférieurs.
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Ignus
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Musique = Fete


La salle du château était baignée de la lumière dorée des torches. Emplie de rires, de musique et de chants enjoués, elle respirait le bonheur et la joie de vivre. Les tables meublées en U accueillaient sans difficulté une centaine de personnes, et c’était sans compter les convives moins prestigieux qui festoyaient gaiement sur la pelouse du château, Salabesh voulait que tout le monde soit heureux en cette soirée, roturiers y compris. Lothar riait à pleins poumons, une courtisane sur ses genoux, une autre pendue à son cou. Elgeran qui cette fois-ci avait préféré se tenir loin de la gnôle tentait en vain de courtiser une invitée de haut lignage.

La jeune fille était heureuse, mais également fatiguée, elle s’éclipsa doucement pour rejoindre sa chambre. Un sourire fatigué illuminait son visage alors qu’elle marchait dans les couloirs presque déserts. Elle repensait aux semaines passées, à la tension, l’angoisse, à la peur de voir son monde, son royaume, son peuple, ses amis et elle-même massacrés par cette armée de diables, et le soulagement qui déferlait maintenant. La fatigue accumulée se faisait désormais sentir plus que jamais. Elle en avait du mal à marcher, et parcourait maintenant les corridors en s’appuyant aux murs d’une main hésitante. Elle se réprimanda intérieurement : en un jour pareil, il ne manquerait plus qu’elle s’effondre dans un couloir à quelques tournants de sa chambre.

Sa main s’appuya soudain sur quelque chose qui n’avait rien d’un mur. Tissus, contours en relief, pas dur, sans doute dans son épuisement avait-elle saisit un serviteur par mégarde. Quelle poisse ! Elle avait horreur qu’on la voie dans cet état.


- Et tu as bien raison. Elgeran te sermonnerait une semaine durant s’il te voyait.

Deux lueurs rouges dans les ombres de ces couloirs mal éclairés. La surprise l’acheva et ses jambes se dérobèrent sous elle. Il la saisit et la porta jusqu’à sa chambre, l’allongea sur le lit et entreprit de lui ôter chaussures et veste, puis la borda dans ses couvertures et s’assis sur le rebord du lit en lui souriant.

- Vous êtes ici ? Je veux dire… vraiment ?

- Pas pour longtemps, je le crains. J’ai encore beaucoup à faire.

A la lueur de la bougie elle le détailla plus attentivement. Il avait encore changé. Plus jeune que sur Avernus, à peine la trentaine, plus paisible aussi.

- L’armée de baatezus…
- C’était moi. Un retournement inespéré.
- Asmodée ?
- L’image que j’avais de lui a changé. Il est plus puissant et plus habile que je le pensais, de loin, mais nous n’avons rien à craindre de lui à l’avenir, sauf si je le défiais ouvertement.
- Vous lui avez parlé, c’est ça ?
- C’est plutôt lui qui m’a parlé. Nos intérêts convergent. Mes plans ne changent pas, mais je suis maintenant couvert par de très hautes puissances.
- Alors tout est fini ?
- D’une certaine façon, oui. Maintenant je vais reprendre mon projet en douceur, et je mènerai un autre projet en parallèle.
- C’est dommage.
- Quoi donc ?
- J’aimais bien nos réunions sur les remparts de la forteresse, même si ça puait.
- *rire* Baator ne sent pas très bon, en effet. Mais tu me reverras, j’y veillerai.
- J’espère, parce que j’ai toujours du mal à vous imaginer comme mon fils.
- Toujours autant ?
- Un peu moins c’est vrai. Non, beaucoup moins en fait, vous semblez plus humain.
- Et ça va s’accentuer.
- Vos yeux ?
- Ils resteront comme ça, ou tout du moins en garderont toujours une trace.
- Ils sont pas si effrayants que ça, finalement.
- *sourir*… Tu as trouvé la fille que je t’avais demandé de rechercher ?
- J’étais occupée à autre chose ces derniers temps.
- *ironique* Ah bon ? A quoi donc ?
- *regard faussement furieux* A jouer au bilboquet, tiens ! Qu’est-ce que j’aurais bien pu faire ces dernières semaines ?
- Tu t’es débrouillée comme une chef.
- Ca n’a pas été très utile.
- Ca aurait pu.
- On aurait eu aucune chance, pas vrai ?
- … en fait si. Celui que j’ai envoyé te protéger aurait eu une petite chance de vous aider à vaincre.
- Vous voudriez pas me dire qui c’est ?
- Oh que non. Il s’est attaché à toi et à son identité de couverture.
- Vous en avez trop dit ou pas assez.
- Plutôt que de le chercher, trouve donc celle que je t’ai demandé. Ca m’aidera beaucoup.
- Mais elle n’existe pas encore, vous m’avez dit.
- Cherche sa mère, sa famille, sa ville ou son royaume.
- Je chercherai.
- Bien.
-
- Maintenant il te faut dormir.
- Vous voudriez pas dire bonjour à Elgeran ? Il avait très envie de vous rencontrer.
- Il m’a déjà rencontré.
- Qu’est-ce que vous voulez dire ?
- Ce que j’ai dis. Allez, dodo.
- Non, attendez...


L’homme fit un petit geste de la main et les yeux de la jeune fille se fermèrent tous seuls. Il sortit de la chambre, ferma la porte, et partit vers la salle de banquet. Il lui restait à expliquer ce qui s’était passé à son envoyé pour qu’il ne passe pas les prochains temps à craindre une arrivée d’Asmodée, puis il retournerait sans les plans extérieurs et se renseignerait d’avantage sur la mission que lui avaient confié les dieux majeurs.
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