Les veilleurs de Thessalie
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 [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 3

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Ignus
Pyromane moustachu
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MessageSujet: [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 3   [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 3 EmptyDim 8 Oct - 17:08

Musique = Le palais de Bahamuth

Bahamuth, le dragon de platine, est le saint patron et le dieu de tous les dragons qui servent le bien. En conséquent, son palais est gardé par un dragon vénérable de chaque race : L’Or, l’Argent, l’Airain et le Cuivre. Et bien que les dragons du bien soient connus pour leur bonté, ils conservent quelques caractéristiques de base des dragons :

Ils sont grands.
Ils parlent fort.
Ils mangent beaucoup.
Ils sont puissants.
Et surtout : Ils aiment les trésors.

Lorsque l’on sait qu’un dragon de quatre ou cinq siècles peut accumuler un trésor aussi important que celui d’un petit royaume, il est souvent déstabilisant d’entrer dans la demeure du dragon le plus puissant et le plus ancien du multivers : le palais de Bahamuth est un trésors à lui seul, au sens le plus propre du terme. Ses salles, ses murs, ses colonnes et ses portes sont tout entiers forgés dans des métaux précieux, or, argent et platine où que le regard se pose. Les fenêtres sont des vitraux composés de gemmes hors de prix, les coussins sont de la soie la plus chère, et certains valent un petit village à eux seuls.

La femme avançait dans cette succession de salles toutes plus magnifiques les unes que les autres. Firzen lui-même, pourtant natif du mon céleste, semblait subjugué par les lieux, mais maintenait assez de concentration pour suivre ce qu’il tentait de faire passer pour un mal de tête, et qui était en fait une conversation télépathique lui indiquant le chemin à suivre. La femme ne manquait pas une miette du dialogue, mais ça, il n’en savait rien, il ne se doutait pas de l’étendue de ses pouvoirs, et elle préférait que cela demeure ainsi. Elle eut du mal à réprimer un sourire lorsqu’il lui dit, hésitant sur le chemin à prendre «
Voyons, pourtant je suis déjà venu. Il me semble que c’est par là. » , alors qu’elle savait qu’il mettait les pieds ici pour la première fois. Sourire l’eut vexé.

Mais à mesure qu’ils parcouraient ces magnifiques couloirs, la femme s’inquiétait. Le fait que celui qui lui était lié soit à l’abri des représailles du neuvième alors même qu’il était dans son fief ne pouvait signifier qu’une chose : il avait passé un marché avec lui. Ors Bahamuth était connu pour son aversion viscérale du mal en général, et du neuvième en particulier.
« Les Tana’aris sont chaotiques et violents de nature, ils font le mal par instinct. Les Baatezus font le mal car c’est leur mode de vie et qu’ils sont doués pour ça. Asmodée le fait en toute conscience, et pour son plaisir. » disait-il parfois lorsqu’il ne se contentait pas de rugir en entendant le nom de son ennemi. La femme redoutait donc surtout qu’on ne l’ai fait venir que pour lui soutirer des informations sur lui, afin que les croisés du bien puissent détruire plus facilement une éventuelle pièce maîtresse du jeu adverse. Bien qu’elle appréciât et même qu’elle sympathisât avec la cause du bien, elle n’avait aucune envie de causer sa perte.

Ils arrivèrent finalement devant deux portes colossales, forgées d’une pièce dans du platine brut et ornées de rubis et de diamants.


- Madame, c’est ici que je vous laisse.
- Vous avez été un compagnon des plus agréables et courtois, Firzen, comme d’habitude.
- Madame, vous allez me faire rougir.


Sur ces mots, et un air heureux sur le visage – sans doute du au compliment – il s’en retourna sur ses pas. Alors qu’il disparaissait au coin d’un couloir et qu’elle frappait à la porte, elle murmura :

- Pauvre petit déva. Porte-toi bien, et puisse ton cœur trouver une autre muse.

Les battants pivotèrent ans difficulté ni bruit, révélant un immense corps de reptile, recouvert d’écailles aux reflets métalliques beige. Sa tête pourvue d’une immense gueule n’en affichait pas moins une expression presque humaine emprunte de bonté et de compassion. La vue avait de quoi impressionner, mais la femme s’y attendait.

En revanche, il y avait également un homme, pourvu d’une longue barbe blanche et d’une crinière toute aussi blanche qui lui tombait sur les épaules. Vêtu d’une robe de mage jaune et ocre, et tenant à la main droite un bâton orné d’un soleil sculpté dans l’or. Et ça, elle ne s’y attendait pas.


- Seigneur !! Mais..

Ses genoux se dérobèrent instinctivement, et elle se prit à faire une très respectueuse révérence à ce deuxième invité. Elle en avait presque oublié le dragon. L’homme eut un sourire indulgent, puis s’adressant au reptile :

- Tu peux disposer, mon ami.
- Tes désirs seront toujours des ordres pour moi, Pelor.


Le dragon tira une gracieuse révérence draconienne, puis, ayant brièvement salué la femme, quitta la salle d’un pas élégant et ferma les portes.

- Ah, ce bon vieux Bahamuth. Je me demande souvent ce que nous serions devenu sans lui.
- Monseigneur, vous rencontrer me comble, mais puis-je savoir pour quelle raison un personnage aussi important que vous a quitté son plan d’origine ?
- Ma fille, nous avons à parler. A parler de choses importantes, et secrètes. Tellement secrètes que même Bahamuth ne doit rien en savoir, c’est pourquoi j’ai eu sa parole que rien de ce que nous dirons ne sera entendu. Pas même de lui.
- Je suis à votre service. De quoi souhaitez-vous parler ?
- A ton avis ? Quel sujet nous intéresserait tous les deux ?
- Je pense que… dans votre quête du bien vous avez pu vous intéresser à un homme, important pour moi.
- Il a passé un marché avec Asmodée, tu le sais ?
- Je… j’ai appris des faits qui m’ont laisser penser une telle chose… Mais je vous en prie, il fait des efforts pour devenir moins mauvais, ce n’est pas la peine de le…
- Ne t’inquiètes pas. Nous n’allons ni le tuer, ni le combattre. Il est maintenant intouchable. Ni Asmodée, ni moi-même, ni aucun dieu majeur n’oeuvrera contre lui.
- Mais… il est impossible qu’il soit devenu aussi puissant.
- Oh, il est certes puissant, comme il l’a toujours été, mais ce n’est pas ce qui a changé. Vois-tu, votre projet de réincarnation, bien que tenu très secret, ne l’a jamais été pour nous autres.


Elle eut bien du mal à ne pas laisser transparaître sa surprise. Ils avaient tous les deux échafaudé ce projet alors que leurs âmes parcouraient encore le plan astral, les dieux, même majeurs, ne sont pas sensés avoir accès à cet endroit du multivers.

- Depuis quand savez-vous ?
- Presque depuis le début. Peu de choses nous échappent dans les plans, tu sais. Ainsi, nous savons qu’il y a peu, il a choisi celle qu’il souhaitait voir devenir sa mère. Nous n’avions aucune raison d’entraver votre projet. Après tout, vous souhaitez retourner sur votre plan d’origine, et vous ne gênerez personne. Personnellement, je joins même mes vœux de bonheur à votre projet. Mais il y a eu un incident.
- Lequel ?
- Les huit barons d’Asmodée ont voulu envahir Thessalie. Et leur armée devait débarquer juste à côté des terres de la protégée de ton ami.


Elle entrevit en quelques instants la situation dans laquelle tout ce petit monde avait du se trouver. Ca donnait effectivement froid dans le dos.

- Je vois. Le pauvre a du en souffrir, il ne pouvait sans doute même pas intervenir.
- Effectivement, et principalement parce que – comme tu l’as dit – il a changé. Mais il a eu une autre surprise. Asmodée l’a contacté et lui a fait comprendre que si cette armée était anéantie, il ne lui en tiendrait pas rigueur.


Apprendre que le neuvième proposait de sacrifier ses troupes – sans doute pour mater une fois de plus ses barons téméraires – ne la surprit pas outre mesure. C’est presque en crachant de dégoût qu’elle répondit.

- Typiquement baatezu.
- *sourire* Je vois que nous partageons bien des opinions. Vois-tu, Asmodée avait initialement prévu de laisser ton ami détruire l’armée, puis de lui dévorer l’âme. Mais il a eu une autre idée, bien plus productive. Et il a demandé la création d’un sommet.
- Un sommet ?
- Une institution des plus secrètes. Ce que je vais t’expliquer va changer ton approche des plans, mais saches que tu ne devra jamais le répéter.


Et il le lui expliqua. Tout. Du pacte tacite entre les plus grandes puissances au dernier projet d’Asmodée, jusqu’aux mots exactes de l’audience durant laquelle le neuvième avait clos l’incident de Thessalie. Bien sûr, l’esprit de la femme se révolta à certaines des révélations – notamment en apprenant que malgré leurs valeurs parfois radicalement opposées, Pelor et le neuvième s’entendaient comme cochon – mais son esprit rationnelle prit le dessus, et elle fit bien vite le tour de la question et de ses implications.

- Ainsi, vous souhaitez former une sorte de milice indépendante et hétéroclite dont le seul but serait de défendre Thessalie face aux tentatives d’invasion des extérieurs ?
- Pas uniquement les tentatives d’invasion. Vous devrez contrer tout complot visant à compromettre la neutralité planaire de Thessalie. Mais je n’ai fait qu’approuver ce projet. Les détails, tu devra les voire avec Asmodée lui-même, il est le responsable du projet.


Cette fois-ci c’en était trop. Elle ne put réprimer un hoquet de surprise.

- Je vais devoir me rendre à Malsheem ? Je vais rencontrer Asmodée ? Mais il va me dévorer !
- Calme-toi mon enfant. Asmodée jouera certainement un peu avec toi, t’effraiera, te désorientera – après tout c’est dans sa nature – mais il ne te fera aucun mal. J’ai sa parole. Et tu sais ce que vaut la parole d’un Baatezu, surtout celle de leur chef suprême.
- Oui, c’est peut être même la seule chose qui vaut quelque chose chez eux.
- Je te souhaite bonne chance, de tout mon cœur. Et aies confiance. Asmodée est peut être d’une nature des plus perverses du multivers, il n’en sait pas moins où est son intérêt, et celui-ci passe avant tout, pour lui.


Lorsqu’elle sortit de la salle, la femme tremblait sur ses jambes, assaillie de sentiments contradictoires. Le soulagement de savoir qu’ils étaient tous deux protégés par de si hautes personnalités, la joie de savoir qu’il allait bien, le vertige devant l’étendue de sa futur mission, mais aussi, et surtout, l’angoisse devant l’idée de rencontrer l’être qui était sans doute le plus puissant et le plus malfaisant des plans.


Dernière édition par le Mer 11 Oct - 17:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 3   [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 3 EmptyDim 8 Oct - 17:09

Musique = Sigil


Trois mois s’étaient écoulés. Depuis trois mois, l’homme aux yeux de braises parcourait Sigil, la ville des portails, l’anneau, la cage, ou quelque soit le nom que lui donnaient ses habitant dans leur jargon inimitable. Durant ces trois mois, l’homme s’était employé à chercher toute trace d’un éventuel complot visant Thessalie. Il avait acquis la certitude qu’il ne devait son existence qu’à l’existence d’un tel complot.

En effet, le neuvième était certes prévoyant, mais il ne faisait rien pour rien. S’il avait convoqué le sommet et monté ce projet, c’est qu’il devait avoir un soupçon concernant une menace bien précise. Toutefois, ne pouvant crier au feu sur de simples intuitions, il se contentait d’évoquer la possibilité d’un complot. Un raisonnement bien alambiqué, mais renforcé par un fait : il y a longtemps, l’homme avait été comme Asmodée, avait pensé comme lui, et c’est ce qu’il aurait fait en pareilles circonstances.

Durant ces trois mois, l’étrange draconien l’avait plusieurs fois rejoint, ne restant jamais plus d’une demi-journée, et en dehors d’une étrange sage-femme qui s’était dite capable de voir
« tout ce qui se passe dans le multivers, et même sur des trou paumés comme Thoril ou Thessalie ! », ils n’avaient pas vu l’ombre d’un complot. Ces recherches n’avaient toutefois pas étés vaines, la sage-femme en question – Mebbeth – s’était effectivement avérée capable de ces prouesses, ainsi que très intéressée par l’histoire de l’homme. Elle en savait une grande partie qu’elle affirmait avoir « vue » et souhaitait savoir quels étaient ses projets. Ils lui avaient aimablement fait comprendre que c’était du domaine privé, mais ils avaient trouvé une amie qui pourrait s’avérer des plus utiles.

Mais pas la crotte de mouche de l’ombre de l’esquisse de l’embryon d’un soupçon de complot.

Jusqu’à ce soir. Alors qu’il rencontrait Cadrian, un affranchi connu dans le tout-Sigil pour ses innombrables voyages à travers les endroits les plus exotiques du multivers, il trouva enfin une piste. Autour d’une table, au bar du cadavre fumant, dans le quartier pauvre de Sigil, une aguichante Tieffeline tenant lieu de serveuse venait de poser deux pintes d’une bière douteuse sur la table. Candrian saisit sa chope, but une gorgée, grimaça devant l’amertume du breuvage, puis prit la parole :


- Ouais, matois, Thessalie ça me dit quek’chose. Non que j’y sois déjà allé, hein ? Mais j’en ai déjà entendu parler. Deux fois en moins d’six mois.
- Deux fois ?
- La deuxième c’étais y’a pas si longtemps, un ou deux mois. J’allais voir un vieil ami à Maladomini, dans le septième cercle de Baator, il habite un ancien terrier creusé près de… enfin, j’vais pas t’embêter avec ça. Mais ce pote m’a raconté l’histoire d’une invasion ratée. Une armée qui aurait cramé alors qu’elle devait envahir un plan primaire du nom de Thessalie, justement. Ces fumiers se sont sans doute fait empailler. Pour une fois qu’y sont du mauvais côté du bâton, personne s’en plaindra.
- Et la première ?
- C’était y’a bien plus longtemps. Un type bizarre, un air de goule ou de seigneur d’outretombe, qui m’a contacté pour que j’y trouve un d’mi-plan.
- Un demi-plan ?
- Yep, comme j’te dis. C’type avait tout l’air d’un grossium qui cherchait à s’faire son propre petit plan. Mais créer un plan, c’est pas donné à tout l’monde. Alors il cherchait un plan déjà créé, tu sais, ce genre de petit plan que certains puissants magiciens se créent pour mener leurs recherches pépères.
- Je vois bien le genre.
- Il en voulait un pas trop grand, genre quatre ou cinq cents hectares, il fallait que le proprio soit pas trop puissant, mais surtout, il voulait que ça soit presque inaccessible.
- Original, comme demande.
- Ben ouais, il voulait pouvoir contrôler personnellement les allées et venues vers et en sortie du plan. Pour ça, il faut qu’il y ait qu’un ou deux portails, maxi.
- Je vois pas le rapport avec Thessalie…
- Attends, matois, j’ai pas fini. Donc je cherche un d’mi-plan pas trop grand et très difficile d’accès. Je cherche deux trois mois, et c’est ici, dans c’bar, à trois table d’là où on boit, qu’jai eu ma piste. Un tana’ari un peu saoul m’a parlé d’une bibliothèque dans les abysses.
- Démogorgon.


Les yeux de l’explorateur s’écarquillèrent en une expression de totale surprise.

- Par tous les démons ! Tu connais ?
- J’ai entendu parler. Jamais allé. C’est en plein milieu des abysses, je sais pas exactement où et de toute façon, les Tana’aris sont pas très accueillants.
- Ha ! Ca tu peux l’dire, matois. Mais moi j’ai mes trucs. J’ai eu un laisser-passer, et même si j’me d’mande encore comment j’ai pu y aller et en rev’nir sans m’faire dépecer vivant par ces saloperies, j’ai pu y aller.


Cette fois-ci, c’était l’homme aux yeux de braises qui était surpris, et surtout captivé. Demogorgon était au cœur des abysses. Ce plan inférieur comptait une infinité de strates, et les Tana’aris, contrairement aux Baatezus, n’étaient pas fiables du tout, ils pouvaient vous jurer corps et âme la plus totale amitié et vous dévorer la minute d’après.

- T’as pu y’aller, matois !!!! *rêveur* J’y crois pas. Ca ressemble à c’qu’on en dit ?
- Encore meilleur.
- Pas possible !
- Puisque j’te le dis, matois. C’te bibliothèque est plus grande que la forteresse de bronze, des étages innombrables de bouquins et de parchemins, des étagères hautes comme quinze hommes.
- Wow.
- Et le tout trié par un archiviste absolument génial. Les bibliothécaires connaissent le moindre des ouvrages. Pas croyable, j’te dis.
- Attends, une bibliothèque triée, dans les abysses, chez les tana’aris ?
- Ben en fait, la strate appartient à un mage nain exilé. C’est un taré du savoir et tout et tout. J’lui ai fait parvenir mes recommandations par projection astrale, et y m’a filé un laisser-passer et l’accès aux ouvrages contre six de mes journaux de bords d’exploration. Mais pas la peine de t’laisser rêver. Y faut pouvoir offrir un sacré paquet d’connaissances pour q’on t’file l’adresse, sinon tu passes la vie à chercher la strate, et même après l’avoir trouvée, tu restes à la porte.
- Et c’est là-bas que t’as entendu parler de Thessalie ?
- Non plus. Là bas ch’uis allé farfouiller pendant 3 semaines dans les bouquins et les parchemins du rayonnage « plans et demi-plans ». Ha, si tu savais, ils ont même des plans presque complets de Malsheem.
- J’veux bien te croire, j’ai entendu dire qu’ils avaient tout.
- Pas tout, mais pas loin. Enfin bon, après un moment, j’ai trouvé un demi-plan qui convenait. On pouvait y accéder que par trois portails. Le premier était stable, et donnait sur la grand salle du château du proprio. On pouvait l’activer et le désactiver à volonté. Le deuxième était une petite merveille. Un portail mobile. En fait, avec la formule appropriée, on pouvait l’activer et le désactiver vers n’importe quel plan.
- Ca c’est du portail, une vrai merveille comme tu dis.
- Mais y avait un hic. Tu choisissais dans quel plan tu voulais l’ouvrir, et même l’endroit exact où tu voulais l’ouvrir, mais de ton côté à toi, le portail s’ouvrait dans un endroit de ton plan au hasard.
- Ah. Gênant.
- Oui, d’après le grimoire – qui était en fait un journal de bord des recherches du proprio de ce demi-plan – il avait essayé ce portail-sur-commande une fois, et l’avait ouvert sur les plaines bénies de Elysées. Il a engagé une centaine de mercenaires qui ont ratissé son demi-plan pendant plus de trois s’maines avant de trouver l’endroit où le portail s’était ouvert.
- Ca aurait été plus simple d’envoyer quelqu’un sur le plan des Elysées et de lui demander de passer le portail, puis de revenir au château pour dire où il était.
- C’est aussi c’que j’ai pensé, matois. Mais ce type était un vrai mage, doué pour la magie mais aucun sens pratique.
- Et le troisième portail ?
- J’ai rien trouvé dessus. Le parchemin était déchiré. Enfin, j’ai tout recopié et ch’uis allé donner le tout à mon employeur. Il a payé rubis sur l’ongle, pis j’lai entendu murmurer « pratique ce portail sur commande. Je me demande si ça marcherait sur Thessalie ».
- Il a dit ça ?
- Garanti. Dans mon boulot on apprend à retenir la moindre parole, ça peut toujour servir. Sur le moment j’ai cru que Thessalie était un bled paumé de l’outreterre ou d’un autre plan extérieur, mais avec l’histoire que m’a raconté mon pote y a deux mois, ça a fait « tilt » si tu voix c’que j’veux dire.
- J’vois bien, oui.


L’homme voyait surtout que cette histoire correspondait parfaitement au genre de complot que le neuvième pourrait redouter, exactement le genre de chose auquel il s’attendait.

- Comment on y accède à ton plan ?
- Dans le grimoire y avait une marche à suivre précise pour ouvrir le premier portail, celui qui est stable, mais j’ai pas pu tout retenir. J’ai tout noté, mais j’ai plus rien, tout donné à mon employeur, c’était une des conditions.
- Merci pour l’histoire, Candrian. Pas à mot à quiconque sur notre discussion, hein ?
- Hé, Matois, si t’étais pas un ami de Mebbeth j’taurais rien dit. Le secret professionnel, tu comprends ?
- Ami est un bien grand mot.
- Ta ta ta ta ta, j’connais Mebbeth depuis que j’suis môme, c’est elle qui m’a donné envie de voyager, et j’te dis que tu lui as tapé dans l’oeil. Tu le sais p’têt pas encore, mais elle t’aime bien. J’lui rend service, c’est tout.


L’homme salua l’explorateur, lui paya deux autre bières puis sortit. Il lui fallait maintenant trouver un moyen d’entrer en contact avec le propriétaire de Demogorgon, obtenir un laisser-passer et trouver ce fameux grimoire. Sa mission ne semblait pas urgente outre-mesure, mais il avait une désagréable intuition. Ce portail sur commande le mettait mal à l’aise, bien plus mal à l’aise qu’il n’aurait dû l’être.
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Trois mois plus tôt…

Musique = Grim

L’air commençait à se rafraîchir. Lorsqu’ils étaient arrivés, le demi-plan baignait dans un été doux et chaleureux, mais le nouveau maître des lieux préférait la neige et le froid, et un demi-plan se modelait selon la volonté de son propriétaire.

Les couloirs du château, autrefois de pierre blanche et propre, commençaient à se teinter de noir, alors que déjà certaines infiltrations d’eau avaient raison des murs. Grim Reaper voulait sa demeure sombre, humide, glauque et lugubre. Les cadavres qui jonchaient le sol commenceraient bientôt leur putréfaction, invitant mouches et divers insectes charognards, puis laissant finalement comme ultime vestige des squelettes qui meubleraient les lieux d’une touche macabre tout à fait exquise. La nature faisait parfois bien les choses.

L’ancien souverain de ce plan, un vieux mage elfe presque gâteux, gisait sans vie aux pieds de Grim, son visage autrefois gracieux figé dans une ultime expression de terreur. Grim se prit à penser que coupée et momifiée, sa tête ferait un très beau presse-papier. Il fut dérangé dans ses vagabondages spirituels par un des mercenaires qu’il avait engagé.


- Monsieur, nous avons tué les derniers gardes.
- Très bien.


Il avait répondu d’une voix morne, atone, espérant que le message passerait clairement : il ne voulait pas qu’on le dérange pour l’instant, il était occupé à savourer la beauté du carnage.

- Monseigneur, nos éclaireurs ont repéré plusieurs villages dans ce plan. Il doit y avoir environ un millier de villageois. Qu’en fait-on ?
- Des esclaves.


Le même ton abrupt qui n’appelle aucune réponse. Le mercenaire comprend enfin le message. Il lance un dernier regard indiscret sur l’énorme faux maculée de sang sur laquelle son employeur s’appuie avant de tourner les talons. Grim retient une fugitive envie de faucher cet opportun comme il a fauché la plupart des gardes du château. L’autre ne se sentirait peut être même pas mourir. Mais il repousse bien vite cette fantaisie. Les autres obéiraient moins bien, et Mantuok lui en voudrait.

Mantuok, le chef de son armée de mercenaires. Ces hommes avaient accepté de le servir fidèlement contre une place de choix dans son futur empire, lorsque Thessalie lui appartiendrait. Mantuok et ses hommes étaient très compétents, disciplinés, et la peur les avait rendu fidèles.

Grim sortit de sa rêverie. Il fallait maintenant songer à la suite du projet. Depuis qu’il avait apprit qu’une armée fiélonne avait tenté d’envahir Thessalie – idée qu’il avait soufflé à certains barons Baatezu – et avait été détruite, il s’était employé à savoir comment son plan avait pu échouer. Il avait finalement apprit qu’un être à peu près aussi puissant que lui, était intervenu. La question était de savoir pourquoi. Pour cela, il lui fallait interroger quelqu’un qui le savait sûrement : la jeune pimbêche d’Apremont.



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Musique = Apremont

Trois mois avaient passé, et Apremont se portait toujours bien. Oh, il y avait bien eu de petites guerres ici et là, mais rien de bien grave. Salabesh avait approfondi sa maîtrise de la magie et savait maintenant lancer quelques sortilèges, elle avait également demandé à son oncle de l’instruire d’avantage sur les plans.

Sur le plan militaire, Lothar continuait de l’entraîner, et elle devait bien avouer que même si elle progressait vite, à chaque fois qu’elle pensait l’avoir rattrapé il sortait de sa manche une botte ou un enchaînement qu’elle ne connaissait pas et la mettait par terre. Ce vieux géant balafré était toutefois devenu le seul du royaume à pouvoir la vaincre en combat singulier.

L’homme aux yeux de braises ne l’avait plus contactée, mais Salabesh avait, durant ces trois mois, souvent tenté d’interroger son oncle sur les dernières paroles que l’homme des plans avait prononcées avant qu’elle ne s’endorme. Elgeran maintenait en effet qu’il avait beau chercher dans sa mémoire, il ne se souvenait d’aucun homme correspondant à sa description. Entre les deux, Salabesh ne savait plus lequel croire, mais pressentait qu’aucun n’avait menti et que la vérité tenait sans doute un peu des deux.

Elle venait de s’entraîner avec Lothar – échange durant lequel elle avait tenté de surprendre sa garde avec une boule de feu avant de charger en estoc, mais la ruse avait échoué, son maître d’armes semblait n’avoir aucun problème à combattre un adversaire qui userait de magie – et parcourait maintenant son domaine à dos de cheval, inspectant le champs, les mines et les camps de bûcherons, saluant ses paysans, discutant avec les marchands. Bien sûr, Lothar ne la quittait pas, question de sécurité.

Alors qu’ils rejoignaient Cirek, la ville la plus au nord, devisant amicalement – c'est-à-dire qu’ils se tapaient presque dessus – de l’utilité ou non de la magie au combat, un pauvre hère sortit des fourrés etse jeta sous les sabot des chevaux. Les deux cavaliers parvinrent à calmer les bêtes et à éviter le pire mais se retrouvèrent tous deux à terre.

Le mendiant se releva sans dommages mais apparemment bien secoué.
.

- Oh, ooooh milles es’cuses mes bons sires. Je… je suis…. z’allez bien ? Z’êtes… z’êtes pas blessés ?

Il aida un Lothar ronchonnant à se relever, puis avant que celui-ci ne puisse placer un mot, s’empressa vers la jeune fille pour faire de même.

- Oooh, mais… mais seriez pas not’maîtresse ?
- Si, mon brave, c’est bien moi, maintenant…


L’expression du vagabond changea brutalement, devenant plus rude, une lueur de méchanceté dans les yeux.

- Alors si vous êtes bien Salabesh, il est temps.

L’homme brisa une petite sphère de verre sur le sol. Un bourdonnement se fit entendre puis les éclats se liquéfièrent sous les pieds de la jeune fille, formant un écran liquide dans lequel elle s’enfonça pour disparaître. Elle n’eut même pas le temps de crier.

L’homme sauta derrière elle, puis la flaque se résorba à une vitesse ahurissante. Moins d’une demi-seconde plus tard, le visage de Lothar s’écrasait dans la boue. Il avait sauté trop tard.


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Musique = Nessus

Elle n’arrivait toujours pas à croire qu’elle se trouvait sur Nessus, en plein milieu de Malsheem, et sous la protection d’Asmodée. Elle se demandait d’ailleurs souvent ce qu’il adviendrait d’elle sans cette protection. Chaque baatezu qu’elle croisait dans les rues semblait remarquer sa bonté comme si elle la lui crachait au visage. Les regard étaient tous haineux et l’atmosphère même de la ville respirait le vice et la conspiration. Dieu qu’elle haïssait Malsheem, même si, elle devait l’avouer, la cité en elle-même était d’une grande beauté. Elle en serait bien partie sur l’heure, mais le neuvième avait « sollicité » sa présence pour encore quelques temps.

Et ce quelque temps durait maintenant depuis trois mois. Trois mois durant lesquels elle rencontrait périodiquement le maître absolu des Baatezus, trois mois, une vingtaine d’entretiens, et à chaque fois qu’elle en sortait elle tremblait de tous ses membres. Bien qu’elle *sache* qu’il ne lui fera aucun mal tant qu’elle ne le défiera pas, bien qu’elle *sache* qu’il était maintenant un allié, le neuvième prenait un malin plaisir à la faire douter, savourait son incertitude et son angoisse, se délectait à chaque fois qu’elle réprimait un tressaillement, laissait planer doutes et menaces voilées tout en fournissant toutes les preuves de sa bonne volonté et savourait sa peur et son épuisement.

Un entretien avec lui tenait plus du marathon nerveux que du bavardage, c’était sans doute même pour ça qu’il laissait tant de temps entre deux rencontres : pour lui laisser le temps de récupérer. Mais cette fois, c’était différent. Ils ne s’étaient rencontrés que la veille et il la convoquait à nouveau. Alors qu’elle allait pousser la porte, elle profita de cet ultime sursis pour rassembler ses esprits et se préparer à la joute qui allait suivre.

Elle ouvrit la porte.
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Ignus
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MessageSujet: Re: [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 3   [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 3 EmptyDim 8 Oct - 17:10

Musique = Un paysage d’hiver

Elle tombait, c’était du moins son impression. Sa chute était lente, longue, tout autour d’elle, il n’y avait qu’un vide gris et uniforme. Puis soudain, le choc. Ses pieds trouvèrent un sol meuble, elle tenta de rouler pour atténuer la violence de la chute, mais, surprise, n’y parvint pas.

Elle s’étala de tout son long dans la neige.


La neige ?

Et oui, de la neige. Trente bons centimètres. C’est froid mais ça amorti bien la chute. A peine relevait-elle la tête que quelque chose de lourd lui tombe dessus. Elle n’eut que le temps de grogner une protestation avant de sentir une lame glisser sous son cou.

- Maintenant, mademoiselle, vous allez gentiment vous relever, tout doucement.

Ce qu’elle fit. Le vagabond s’empressa de lui lier les mains dans le dos. Debout, elle pu détailler plus précisément l’endroit où elle se trouvait.

C’était une clairière. Des arbres ressemblant à de grands chênes, ainsi que des buissons feuillus entouraient la zone. Tout était recouvert d’une neige lourde et épaisse. Elle s’étonna un instant de voir des arbres portant leurs feuilles encore vertes par un tel hiver, mais trouva ça et là des traces de jaunissement des ramures, et quelques feuilles à terre. On eut dit que l’hiver était entré par surprise, ne laissant pas même à la nature le temps d’ôter son maquillage d’été.


- Avancez.

Le vagabond la poussa sans ménagement. Il détaillait lui aussi les environs avec un intérêt non dissimulé. Marmonnant ce qui semblait être des plaintes sur un « plan foireux », un « trou paumé » et un « portail magique de m… ».

- On est où ?
- Vous inquiétez pas, jolie demoiselle, on le saura dès qu’on croisera âme qui vive. Pour l’instant, marchez tout droit.


Et ils marchèrent dans la neige durant des heures. La forêt succédant à une petite plaine, puis à une autre forêt, puis ds collines, des plaines des forêts, le tout se succédant apparemment sans fin. La neige, telle une invasion de nuisibles, se faufilait partout. Elle tombait des branches jusque dans le col de la jeune fille, envahissait ses bottes, mouillait puis traversait le tissu du pantalon. Le froid dessinait un petit nuage à chacune de ses respirations. Très vite, elle grelotta. Ses mains attachées la gênaient, il lui arrivait de tomber, le contact de la matière blanche et froide la poussait à se relever au plus vite, mais sans les mains, pas facile. Et à chaque fois, son « guide » ne se privait pas de lancer une pique bien mordante.

Au début elle répondait, mais elle eut bientôt trop à faire à éternuer et renifler. Ses bottes de étaient maintenant trempées, elle était transie de froid, mais son « compagnon » ne semblait pas s’en soucier. Lorsqu’elle avait éternué la première fois, il avait ri puis répondu d’un ton léger :
« Haha, vous inquiétez pas, quand on arrivera, on s’occupera bien de vous. On s’occupera TRES BIEN de vous. Héhé. ». Une tirade qui n’était pas sans inquiéter la jeune fille, et c’était d’ailleurs le but.

Presque une journée plus tard, la nuit tombait sur ce ciel uniformément gris. Du haut d’une colline, Salabesh cessa brusquement d’avancer, paralysée.

Devant elle, il n’y avait RIEN. Un rien gris, fade, comme si le paysage avait brusquement été amputé par quelque brouillard affamé et épais.



- Ha, semblerait qu’on ait atteint la frontière du plan. Bon, ben on longe jusqu’à Grez. C’est pt’êt de l’autre côté du plan, mais bon, vous tendrez bien encore un peu, non ? haha.

Elle ne savait pas si c’était le ton moqueur de l’homme qui lui pesa trop lourd sur les nerfs, si c’était la fatigue et le froid qui avaient endormi sa prudence, si c’était le désespoir ou la fureur, mais elle se jeta sur le vagabond. D’un coup d’épaule rageur elle le mit à terre. Sans doute la surprise aidant, il ne réagit pas de suite.

Elle n’en demandait pas tant. Se souvenant des leçons de Lothar, elle lui écrasa la gorge de son talon. Il n’y eut pas de « crac », mais sa glotte s’enfonça dans la trachée pour ne pas en sortir. L’homme étouffa en moins de trois minutes.

La jeune fille se laissa tomber. Elle était fatiguée, elle était trempée, elle avait de la neige dans les bottes et jusque dans sa chemise. Le matin elle s’était habillée pour un été doux, elle avait même enlevé sa veste et son armure de cuire après l’entraînement, et la voici au milieu d’un hiver féroce, quelque part dans les plans, dans un endroit dont elle ne savait rien, avec un « guide » mort et un bon rhume sur les bras. Si elle ne pleura pas c’était uniquement parce qu’elle n’en avait plus la force.

Usant du couteau de l’homme pour se détacher les mains, elle le dépouilla de ses haillons de grosse laine, s’emmitoufla dedans et se laissa aller au sommeil.

C’est alors que la neige recommença à tomber.



----------


Musique = Asmodee

Asmodée siégeait confortablement, il semblait déguster un met particulièrement succulent. Une boîte qui aurait pu contenir des chocolats traînait sur une petite table à sa droite.

- Ma chère, souhaitez vous goûter un de ces délicieux suppliant ?

Elle réprima à grand peine un frisson d’horreur. La boîte contenait de petites pierres d’âmes, et le neuvième dégustait de toute évidence… des âmes.

- Non, merci, ce n’est pas mon genre.
- Humm, toujours cet horreur du cannibalisme, dommage.


Petit rappel sournois : « ton âme pourrait rejoindre celles-ci ». Chaque entretient était parsemé de ces petites tortures « innocentes » mais éprouvante à la longue. Asmodée se délecta d’une âme, encore, puis entra dans le vif du sujet.

- Vous avez un problème, tous les deux.
- Nous ?
- Oui. La fille, celle qu’il veut pour mère, vient d’être enlevée.
- Elle doit avoir des amis, non ?
- Je me suis mal exprimé, elle a été enlevée par un planaire qui l’a emmenée hors de Thessalie.
- Mais… comment ?
- Portail.
- Comment le savez-vous ?
- Le privilège de ma position. Il est impossible d’exécuter une mauvaise action sans que je le sache. Ca tient de l’omniscience.
- Alors c’est comme ça que, pour vos barons…
- Je préfère qu’ils ne s’en doutent pas, c’est bien plus drôle de les regarder s’agiter en vain.
- Et pour la fille ? IL peut l’aider ?
- Il ne peut pas, il n’est pas au courant, et je ne peux pas le prévenir, il est hors de ma portée.
- C’est possible ?
- Oui, dans les abysses.
- Il est dans les abysses ?
- Cessez de faire l’écho, c’est fatigant. Toujours est-il que si personne ne s’en occupe, cette pauvre fille sera vite dans de très mauvais draps.
- Vous savez qui a fait le coup ?
- Sans doute celui qui a suggéré à mes barons d’aller faire un tour sur Thessalie. Il veut certainement savoir pourquoi l’invasion a échoué, et comme les barons eux-mêmes ne le savent pas…
- Il est dangereux ?
- Assez. Peut être un peu plus puissant que vous, mais pas de beaucoup. Par contre, il a bien plus de ressources, et surtout, il a l’initiative.
- Je peux faire quelque chose ?
- Si tel n’était pas le cas, vous ne seriez pas *ici*.


Avec le ton qu’il avait employé et le regard avide qu’il jetait aux âmes de la boîte, ce qu’il lui suggérait était des plus déplaisant. La femme redoutait les plans du neuvième, et se révoltait intérieurement à l’idée de devoir faire quelque chose qu’il lui conseillait, mais il semblait bien qu’elle n’ait pas le choix…
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Ignus
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MessageSujet: Re: [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 3   [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 3 EmptyDim 8 Oct - 17:10

Musique = Grim


Le château ressemblait désormais d’avantage à une crypte ou un tombeau. Les murs pourris d’humidité se faisaient lentement dévorer par la mousse et les moisissures. Des écoulements d’eau gouttaient périodiquement, rythmant des couloirs volontairement mal éclairés. Circuler dans ce donjon sans porter de torche se révélait vite hasardeux.

Le bureau de Grim se trouvait au dernier étage. Petite pièce encombrée d’objets insolites, de grimoires moisis et de décorations macabres, le bureau empestait la mort et la putréfaction. Grim se demandait souvent pourquoi les mortels n’aimaient pas ce parfum, comme en ce moment. Un des hommes de Mantuok essayait à grand peine de faire son rapport sans froncer du nez. Cela amusait Grim, il se prit à décider que si l’homme esquissait la moindre plainte quand à son environnement, il le tuerait sur le champ. Ca serait amusant et ça le calmerait, car les nouvelles n’étaient pas bonnes.


- Monseigneur, nous n’avons toujours aucune nouvelle du colis.
- Pourtant il est arrivé.
- Monseigneur, si Guldur avait passé le portail de retour, il aurait mis moins de deux jours à nous retrouver. Cela fait trois jours que nous l’attendons.
- J’ai senti le portail s’activer. Doutez-vous de mes capacités ?
- Non… non monseigneur, bien sûr.
- Si Guldur n’a pas encore donné de nouvelles, c’est qu’il a échoué.


Grim pouvait voir l’indignation s’emparer de l’esprit de son subordonné. Ces hommes étaient fiers, et l’échec d’un d’entre eux détachait sur les autres. Si l’homme n’était pas aussi intimidé par Grim, nul doute qu’il aurait protesté. Pourtant, tous les deux savaient que c’était vrai. Même si…

- Toutefois, j’ai senti deux personnes passer le portail. Savez-vous ce que j’en déduis ?
- Qu’il a réussit, mais qu’elle l’a roulé par la suite.
- C’est l’unique explication envisageable.


L’homme semblait mieux disposé. L’idée que son collègue n’ait pas complètement échoué le rassurait. Grim prit mentalement note de l’importance de la fierté pour ces hommes, cela pourrait s’avérer utile pour les pousser au-delà de leurs limites.

- Et maintenant, comptez-vous rester à ne rien faire ou réagir ?
- Quels sont les ordres de monseigneur ?
- Formez dix patrouilles de trois hommes… non, quatre. C’est plus sûr. Et ratissez le plan.
- Il faudra prendre sur les effectifs qui surveillent les esclaves, ou ceux qui défendent le cl… château.


Grim rit intérieurement du lapsus de l’homme. Il savait bien comment ces mercenaires appelaient le château depuis sa transformation : le cloaque. Mais il faisait celui qui n’en savait rien. Qu’ils n’osent pas en parler ainsi devant lui témoignait de leur crainte, et ce n’était pas pour lui déplaire.

- Prenez sur les effectifs du Château.
- Bien, monseigneur.


L’homme repartit sans oser lever les yeux. La face macabre de Grim et les deux orbite vides qui le meublaient étaient un regard des plus difficile à soutenir. Quand l’homme fut parti, Grim rêvassa un instant, contemplant par la fenêtre ce paysage gris, froid, inhospitalier. Dieu qu’il aimait ce monde.

Ses hommes étaient compétents, mais la fille semblait plus dégourdie qu’il ne l’aurait pensé. Bien plus. Ses hommes ne la trouveraient pas aujourd’hui, il le sut. Il n’eut aucune colère à cette idée, c’était dans l’ordre des choses. Il ne pouvait rien y faire. A moins que…

Une idée lui vint, accompagnée d’un ricanement intérieur. La pimbêche d’Apremont allait passer une très mauvaise nuit.



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Musique = Un paysage d’hiver

Cela faisait deux jours qu’elle était ici. Elle avait pu attraper quelques lièvres, dormir un peu, mais elle savait qu’elle ne pourrait tenir longtemps ainsi. Elle passait chaque nuit à grelotter dans les haillons de laine désormais trempés. Elle avait faim, elle avait froid, et son rhume était devenu une méchante grippe.

Il n’y avait pas trente-six solutions, il fallait qu’elle rejoigne un village. L’autre abruti avait parlé de « Grez », eh bien, qu’il y ait là bas des hommes qui l’attendent ou pas, elle n’avait plus le choix. Elle se mit en marche, longeant cette frontière, ce précipice qui mettait soudainement fin au monde qu’elle foulait, et dont elle ne savait pour ainsi dire rien.



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Musique = Incursion


Ses yeux couleur océan fouillaient le paysage alentour. Collines, montagnes, falaises, forêts et plaines. Neige à perte de vue, ciel gris uniforme. Une petite brise légèrement mordante. Malgré sa légère robe de soie, la femme ne semblait pas gênée. L’extrémité de ses longs cheveux blonds se soulevait légèrement, comme une timide tentative de jouer avec le petit vent.

Elle ferma les yeux et se concentra un instant, étendit son esprit, le laissant recouvrir ce monde. Le fleuve d’informations s’écoula très vite en elle, le plan n’était pas très étendu.

Il y avait des êtres pensants. Certains étaient originaires d’ici. Nombreux, faibles, malheureux. Elle ressentait leur désespoir et leur peine. Elle se concentra d’avantage, et vit les soldats. Ils semblaient venir d’ailleurs. La femme affina ses perceptions sur l’un d’eux, au hasard. Sa sonde était légère, imperceptible. Elle vit la journée qu’il avait eue.

Maltraitance d’esclaves, rigolade avec les copains, puis un ordre du maître, et le reste de la journée à cheval. La femme se concentra sur l’image du « maître ». Elle vit un masque osseux, des yeux vides, comme deux gouffres sans fond. Sa silhouette était grande, pas mince mais élancée, drapée dans une grande robe sombre. Elle vit une faux. Le soldat semblait très impressionné par la faux.

La femme ouvrit ses yeux bleus-verts, contemplant à nouveau ce monde plongé dans un hiver permanent et inhospitalier. Elle pensa aux pauvres hères qui trimaient par ce froid dans des haillons troués. Puis vit le bon côté de la situation : après tout, elle avait beau ne porter qu’une tenue légère, plus appropriée au climat tiède de Nessus qu’à une steppe polaire, elle se sentait on ne peut mieux. Elle était dans son élément.

Elle revoyait le neuvième lui énoncer sa solution. Elle le revoyait arracher son âme de son corps, se rappelait la panique qu’elle avait éprouvée à l’idée qu’il dévore son esprit plutôt que de l’envoyer dans ce demi-plan. Mais il avait tenu parole, il ne lui avait pas fait de mal.


- Très chère, je garde votre corps ici. Une fois sur place vous pourrez en confectionner un nouveau dans l’essence même du plan, je vous sais assez douée pour cela. Mais votre esprit restera connecté au corps resté sur Nessus. Lorsque vous aurez trouvé la fille, faites-moi signe d’une façon ou d’une autre, je vous ramènerai toute les deux.

C’était les mots que le neuvième avait prononcé avant de précipiter son âme à travers le plan astral, vers ce demi-plan. Il lui avait aussi garanti que le souverain du plan en question ne sentirait pas son arrivée. Elle avait pu constater que c’était vrai. Elle n’avait senti aucune surprise, aucune méfiance dans le tissu du plan, et les sentiments d’un maître transparaissaient toujours un peu dans son plan.

La question était désormais de trouver la jeune Salabesh, si possible avant ce « maître ». Difficile, la jeune fille venait d’un plan primaire. Son esprit serait extrêmement ardu à sentir, elle se ferait repérer si elle essayait. Il allait falloir chercher autrement.

Par bonheur, le maître des lieux, sans doute par souci de rendre son domaine plus inhospitalier encore, l’avait récemment peuplé de divers prédateurs.



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Musique = Un paysage d’hiver


Salabesh avait marché toute la journée, elle était éreintée. Elle s’arrêta un instant pour souffler. Toujours de la neige, à perte de vue. Un peu plus loin, un bosquet. La nuit allait tomber, ça ferait un bon refuge pour y dormir.

La jeune fille tassa la neige au sol, pus s’assit. Elle ôta ses bottes pour voir l’étendu des dégâts. Ses orteils n’étaient pas encore gelés, mais c’était proche. Si seulement elle pouvait faire un feu, mais ici tout était trempé, elle était certaine d’obtenir un litre d’eau glacée en pressant une bûche.

Elle frictionna vigoureusement ses pieds endoloris, tentant de réfréner la vague de toux qui montait. En vain. Ses poumons se révoltaient contre de froid et cette humidité, elle n’y pouvait rien. Elle se résigna à grelotter cette nuit encore.



----------


La tempête se leva avec autant de soudaineté que de violence. Le vent devint blizzard, hurlant, son froid mordant cruellement la chaire mal protégée de la jeune fille. Elle s’emmitoufla plus encore dans la laine, se recroquevilla, mais il n’y avait rien à faire. Ce souffle cruel portait toujours plus de neige et de froid sur elle, elle avait envie de faire n’importe quoi pourvu que ça s’arrête. Salabesh commença à se frictionner de plus en plus énergiquement, soutenue par l’énergie du désespoir. Le bosquet dans lequel elle se trouvait n’arrêtait presque pas cette avalanche aérienne.

Entre ses mouvements désespérés et les cris du vent, elle ne remarqua pas les trois paires d’yeux qui se braquaient sur elle.

Les loups avaient étés attirés par l’odeur de la laine. Ca sentait l’animal. Puis les gestes saccadés de la jeune fille leur avait rappelé la façon de bouger d’un petit animal terrifié. Enfin, cette proie sentait la faiblesse. Rien ne pouvait les exciter d’avantage. Les poils se hérissèrent, les babines se retroussaient, dévoilant des crocs affamés.

Salabesh entendit de grognement sourd. Elle se retourna vivement, et se retrouva face à trois monstres de muscles et de crocs. Elle n’avait jamais vu de loups aussi gros, ils faisaient la taille d’un petit cheval. La faim et la mort étaient dans leurs yeux, et elle n’avait aucun doute sur leurs intentions. Elle se releva tout doucement, alors qu’elle tenait à peine sur ses jambes, et prit en main le couteau qu’elle avait récupéré sur le cadavre de son ravisseur. Comme s’ils avaient senti à quel point elle se sentait faible, les loups continuèrent d’avancer en grognant, lentement.

Les trois prédateurs pouvaient déjà sentir l’odeur du sang, la chair de cette proie sur leurs papilles, ils allaient sauter. Mais une présence intervint dans leurs esprits. Quelque chose de doux, de gentil, de rassurant. Quelque chose qui leurs rappelait leur mère lorsqu’ils n’étaient que d’innocents petits louveteaux. Quelque chose qui leur donnait envie de se blottir les uns contre les autres pour se tenir chaud, et pourquoi ne pas en faire profiter cette créature rousse et terrifiée ?

Salabesh n’en croyait pas ses yeux. Brusquement, les loups avaient cessé d’avancer, leur poil hérissé s’était maté et ils cessaient de grogner en retroussant les babines. Ils poussaient maintenant de petits couinements, parsemés de jappements de joie, puis deux d’entre eux commencèrent à tourner en rond, puis se couchèrent sur la neige, et la fixèrent d’un regard qui avait tout d’une invitation. Ne sachant plus que croire, la jeune fille s’approcha, puis se coucha à son tour sur l’un d’eux, timidement. Le troisième se coucha par-dessus elle, comme une grosse couverture douce et chaude. Tous les quatre passèrent une nuit longue et reposante.
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MessageSujet: Re: [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 3   [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 3 EmptyDim 8 Oct - 17:10

Musique = Explore


Au petit matin, la jeune fille se réveilla. Trois gros sacs de fourrure entassés sur elle, qui dormaient encore d’une respiration lente et profonde. Salabesh se sentait bien. Le blizzard avait déposé quelques flocons dans ses cheveux et sur le bout de son nez, mais au moins n’avait-elle plus froid.

Regardant les trois grands prédateurs sommeiller si paisiblement, elle n’osa bouger. L’un d’entre eux pourtant, celui qui la recouvrait tel une couverture chaude, bailla, ouvrant tout grand une gueule pleine de crocs. Puis l’animal ouvrit les yeux, son regard croisant celui de la jeune fille. Il y eut un moment de silence, puis dans un petit jappement l’animal se mit d’aplomb et partit en trottant, disparaissant dans quelque buisson touffu du bosquet..

Salabesh sentit à nouveau l’air frais sur elle, elle décida qu’il était temps de se lever. Ses membres étaient raides, mais après quelques étirements elle était d’attaque. Reposée et réchauffée, il ne lui restait plus qu’un problème à régler avant de commencer la journée. Mais en voyant revenir le troisième loup avec des lapins dans la gueule, elle sut que ce n’était qu’une question de temps.

La journée s’annonçait bien meilleure que les trois autres.



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Musique = Incursion


La femme savait maintenant où était Salabesh, et avait fait son possible pour la faire protéger sans attirer l’attention, c’était le point le plus essentiel. Il lui fallait désormais rejoindre la jeune fille.

Elle aurait pu se fondre dans ce vent froid pour traverser les distances plus vite qu’une pensée, mais cela attirerait l’attention du maître des lieux, et elle voulait éviter cela autant que possible. Elle avait l’avantage de la surprise, et aussi l’initiative, et ne souhaitait pas perdre ces deux atouts.

Parcourir la grande distance qui la séparait de la jeune fille serait long. Il lui restait à espérer que rien ne lui arrive entre-temps. La femme se concentra à nouveau. Sa peau sembla onduler, une fourrure blanche lui poussa alors que ses lèvres avançaient pour rejoindre son nez grandissant. Ses longues jambes changèrent de forme, et bientôt elle fut une magnifique louve aussi blanche que le paysage.

L’animal s’élança dans la neige d’un trot aérien, survolant presque le sol.



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Musique = Recueillement

Démogorgon est ce qu’il convient d’appeler une légende. Une bibliothèque que l’on dit fabuleuse, gigantesque, on dit son savoir colossal, presque universel, on dit ses ouvrages innombrables, infinis. On dit aussi que c’est dans les abysses, sur la 88° strate, mais « on » ne dit jamais comment y accéder.

Les strates des abysses sont innombrables. Certaines sont virtuellement inhabitables pour tout être mortel, d’autres, rarissimes, sont des enclaves de paix. Mais la majorité d’entre elles sont des royaumes ou des empires, des nations sous l’emprise d’un ou plusieurs puissants Tana’aris, voir un mort-vivant. Comme l’on ne peut voyager d’une strate à une autre d’un plan que par des portails, et que ceux menant à Demogorgon sont non seulement presque inexistants, mais aussi très mal connus, la bibliothèque a hérité de la réputation bien méritée d’être inaccessible.

En fait, elle est *presque* inaccessible. L’homme aux yeux de braises, aidé de son laisser-passer divin, put obtenir une audience avec le conservateur de la bibliothèque. La rencontre se déroula sur le plan astral, et il dut user de toute ses capacités d’intimidation pour obtenir le droit de pénétrer dans ce temple du savoir. En effet, contrairement à Candrian, lui n’avait rien à offrir. Mais une fois de plus le laisser-passer fit des merveilles, et le conservateur consentit de bonne grâce, peut envieux de se voir pourchassé par les sbires de divers dieux majeurs.

Sa demeure était certes des plus difficiles à accéder, mais elle restait accessible, surtout aux plus grandes puissances.

C’est ainsi que l’homme aux yeux de braises eut la chance de peu d’êtres, de fouler du pied le sol de Demogorgon. Et il devait bien l’avouer, la réputation de ce lieu n’était pas volée, loin de là.

La salle dans laquelle il entre en premier sentait le vieux bois et la cire. Pièce étroite décorée de diverses gravures et boiseries, un bureau faisait face à l’entrée, derrière lequel un homme sans âge griffait énergiquement un parchemin. Le scribe tendit ensuite le parchemin à son visiteur.


- Voilà. Vous avez ici un plan détaillé de l’aile ouest de la bibliothèque. J’ai indiqué d’une croix la salle où vous trouverez le rayon sur les demi-plans.

Le visiteur prit le papier et le regarda, il fut partagé entre l’envie de rire ou d’exprimer son étonnement. Cette carte représentait un complexe assurément aussi grand que certaines villes. Et ce n’était que l’aile ouest…

Levant les yeux, l’homme salua le scribe et plongea dans les couloirs et les balcons labyrinthiques de ce lieu fantastique, mais étroit. Escaliers en colimaçons ornés de rampe de cuivre et de vieux bois, corridors de pierre ou de boiserie, balustrades serrant de près le contour du bâtiment, le moindre recoin, tout y était étriqué. Bien que le bâtiment soit étendu, seuls les salles de copie ou d’archive étaient spacieuse, tout autre espace était atrophié, comme pour économiser la surface, prendre le moins de place possible et tout laisser aux livres et parchemins.

A force de détours, de couloirs et de portes, l’homme parvint à l’endroit indiqué. La salle était aussi grande que certains châteaux, à elle seule. De nombreux échafaudages grimpaient le long des rayonnages colossaux qui s’élevaient plusieurs dizaines d’étages au dessus du sol et s’enfonçaient d’autant dans les profondeurs du sol. Mieux valait ne pas être sujet au vertige en pareil endroit.

L’homme partit à la recherche de l’ouvrage décrit par Candrian.



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Musique = L’envoyé


Pourquoi ne s’en était-il pas douté ? Il était ici pour ça, pour veiller sur elle, et il l’avait laissée se faire enlever ! Il revoyait encore et encore la scène, celle que le maître d’arme avait décrite au conseiller, celle qui l’obsédait.

Il savait ce qu’il lui restait à faire. La nuit tombée, il était monté sur le toit du château, la fraîcheur de la nuit était un tampon dérisoire à son échec cuisant, et à sa colère. Mais si bien des sentiments s’entre-déchiraient en lui – rage, désespoir, tristesse, honte, colère, haine, et bien d’autres – ce qui l’obsédait le plus, maintenant que sa décision était prise, était la colère de son maître.

Son maître…
Son maître qui avait fait de lui un esclave, son maître cruel et puissant qu’il avait toutefois apprit à aimer.
Son maître qui avait connu le bonheur de l’amour, les affres de la haine, l’ivresse du pouvoir et la profondeur du désespoir.
Son maître qui s’employait à vaincre une malédiction plus puissante que la magie des dieux, son maître qui lui avait confié ce monde en son absence.

Son maître qui lui avait demandé de veiller sur la petite. Son maître qu’il avait déçu.

Il ferait tout pour retrouver la petite. C’était la troisième fois qu’elle était en danger, et les deux précédentes il n’avait servi à rien ou presque. Cette fois, il se jura de peser lourd dans la balance.

Il prononça une courte incantation dans une langue imprononçable oubliée du commun des mortels, et la nuit elle-même se tut. Tout être vivant aux alentours était tombé dans un profond sommeil. Cela ne durerait que quelques minutes, mais c’était bien assez. Il eut une dernière pensée pour cette forme humaine qu’il haïssait tant, si faible, si insignifiante, il était impatient de reprendre sa splendeur reptilienne.

Sa peau fut la première à changer, prenant une teinte cuivrée, devenant plus sèche, se craquelant pour bientôt former de minuscules écailles. Puis sa gueule reprit sa forme, hérissée de crocs acérés et affamés, son front devint proéminant et se fit osseux. Ses bras s’allongèrent, ses doigts aussi, formant des membrures bientôt parcourues de pans de chair rosée, ainsi vinrent ses ailes. Puis il grandit, et grandit encore, toujours plus grand, jusqu’à devenir titanesque, sa queue enfin formée, son corps long et souple pouvait encercler plusieurs fois le donjon, et ses ailes recouvrir deux fois le ciel du château.

Majestueux, terrifiant, dernier représentant de sa race éteinte depuis longtemps, le grand vers de la négation s’envola silencieusement vers le portail qui le mènerait à Sigil, d’un vol si gracieux que ses ailes effleurèrent à peine le ciel nocturne. Seule spectatrice de la scène, la lune trembla imperceptiblement avant de se cacher derrière un voile de nuages noirs.
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Ignus
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MessageSujet: Re: [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 3   [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 3 EmptySam 16 Déc - 4:55

Musique = Recueillement


Voici des heures que les yeux de l’homme perçaient la poussière omniprésente pour déchiffrer les différents grimoires et parchemins. Plus il avançait dans ses lectures, plus ses espoirs de trouver quoi que ce soit au sujet de ce fichu demi-plan s’amenuisaient. Il savait déjà qu’il ne trouverait pas le manuscrit original, et n’espérait trouver qu’une copie, ou n’importe quel document annexe, au mieux.

Après de heures de recherches, sa frustration montait, et, plus inquiétant, la température de la pièce aussi. L’homme comprit qu’il n’arriverait à rien à s’entêter ainsi, du moins à rien de constructif. Inspirant profondément, il laissa sa colère naissante redevenir frustration, puis simple irritation, pour n’être plus rien. Un exercice qu’il avait appris dans les Carcères, où aussi incroyable que cela paraisse, la réflexion apportait parfois plus que la violence.

L’homme descendit des rayonnages, et prit un instant de réflexion. Que savait-il sur les demi-plans ? Il s’agissait de fragment du multivers, des petits mondes formés à partir de la matière même des plans, dérivant dans le plan astral. Ils étaient parfois liés à des plans extérieurs par portail, c’était ce qu’il fallait rechercher….

Ou alors…

L’homme se releva, et plutôt que de poursuivre la recherche d’un document qui aurait échappé à Candrian, retraversa les couloirs de la bibliothèque en direction de l’entrée. Il lui fallait la localisation d’une autre salle.


---------------------

Musique = L’envoyé


Le dragon avait prit une forme plus pratique : modèle réduit et humanisé de sa splendeur draconique. On eut dit un abishaï en plus racé, et moins commode. Il était difficile de dire précisément ce qui faisait la nuit ou le jour, à Sigil, mais au vu de la luminosité ambiante, du type de passant que l’on rencontrait à cette heure et de leur état d’ébriété, on eut put parier sur la nuit a dix contre un sans trop de risque, sauf si c’était contre un Tana’ari.

L’envoyé arpentait les rues de la ruche, le quartier le plus pauvre de Sigil, et paradoxalement, celui où l’on trouvait de tout. Le dragon savait précisément ce qu’il cherchait, et ne mit pas longtemps à le trouver. Lorsqu’il poussa la porte du bar du cadavre fumant, le patron, Ilquix, le reconnut sur le champ. D’un signe discret il lui indiqua les trois rectifieurs qui attendaient à une table au fond, ils pensaient être discrets mais leurs armures ornées de piques aiguisées se devinaient trop facilement sous leurs manteaux à cape. Le dragon n’était pas à Sigil depuis suffisamment longtemps pour s’être attiré l’attention de la mort rouge, et son maître était d’un naturel trop prudent pour les avoir sur le dos. La conclusion logique était que l’on allait sous peu assister à une arrestation, et vu les lascars qu’on avait chargé de la mission, ça allait être musclé.

Le dragon choisit une table, la plus éloignée possible des rectifieurs, et tout autant de la sortie. Ilquix sortit de derrière le comptoir. Fit le tour de quelques tables, remplissant les pichets des rectifieurs et de quelques ivrognes, puis s’approcha de la table du dragon et sortit son carnet comme pour prendre commande.


- Il n’est pas ici.
- Où est-il ?
- Je ne sais pas.
- *grognement* Tavernier, je dois lui parler, c’est urgent et important.
- Pas de ça avec moi, le lézard, et sûrement pas avec les clients du moment, j’ai assez de souci.
- Excuse-moi, matois. Je suis un peu sur les nerfs. Tu saurais où je peux le trouver ?
- Moi non, mais… la dernière fois que je l’ai vu il branlait du râtelier avec Candrian.
- Il est parti tout de suite après ?
- Peu de temps après, ouais.
- Où je peux trouver ce Candrian ?
- Il se ballade un peu partout, d’auberges en auberges, quand il est pas en vadrouille sur la grande route. Pas facile à trouver comme lascar. Mais si j’étais toi j’irais voir Mebbeth.
- Cette vieille sorcière ? Quel rapport ?


Le tavernier haussa des épaules.

- Ils se connaissent bien. C’est qu’un conseil tu sais, mais moi j’irais là bas si j’étais toi. La vieille sait beaucoup de chose.
- Elle en sait même trop.


Le visage d’Ilquix se fit méfiant.

- Attention, dragon, je sais que trois rectifieurs te font pas bien peur, je sais que même a cent tu tremblerais pas. Mais Mebbeth… Disons qu’elle a pas pu tenir aussi longtemps en faisant ce métier sans avoir d’une façon ou d’une autre la faveur de la Dame.

Vu la température qui régnait dans la taverne, ce n’était sûrement pas le froid qui fit frissonner le dragon à cet instant précis. La Dame des Douleurs, administratrice et plus mystérieuse entité de Sigil n’était pas quelqu’un que l’on évoquait à la légère. Certains affirmaient qu’elle savait tout ce qui se passait dans la cité, y compris lorsqu’on parlait d’elle, et qu’il lui arrivait de châtier ceux qui manquaient de respect à sa réputation.

La dragon n’avait aucune envie de tenter l’aventure contre une entité qui avait vaincu des dieux majeurs.

Il déposa quelques pièces sur la table. Pas grand-chose, mais le tout disparut très vite sous le tablier d’Ilquix, qui partit servir une autre table. De leurs yeux rapaces, les rectifieurs n’avaient rien raté du manège, mais il était courant de venir dans une taverne pour acheter des informations, et ils ne semblèrent pas s’intéresser outre-mesure au reptile. Il sortit.


- - - - -

Musique = Explore

Salabesh et ses trois compagnons à fourrure avançaient dans cette neige depuis le matin. Les collines succédaient aux forêts, qui succédaient aux collines, qui succédaient aux plaines.

Il devait être environ midi lorsqu’un des loups se mit à l’arrêt, la truffe au vent. Les autres parurent nerveux, puis très vite ils poussèrent la jeune fille à se dépêcher, tournant à droite vers la forêt la plus proche que l’on devinait au loin. Ils la poussaient maintenant à courir, elle sut bien vite pourquoi lorsqu’elle entendit les bruits de sabots qui semblaient se rapprocher par l’arrière. Lorsque les cavaliers furent visibles, l’un des loups accéléra la cadence, alors que les deux autres firent demi-tour pour s’en prendre aux poursuivants.

La jeune fille hésita un instant, tentée de faire face, mais l’animal de devant jappa pour l’encourager à poursuivre vers la forêt. Les poursuivants marquèrent un arrêt. On entendit des grognements, qui tournèrent vite au couinement, puis les cavaliers reprirent le galop. Ils se rapprochaient toujours plus, Salabesh courait du mieux que ses pieds gelés le lui permettaient, prêtant autant d’attention au bruit de sabots qu’à ne pas glisser dans sa course. Il lui semblait maintenant qu’ils étaient tout juste derrière elle, mais la forêt était toute proche, à peine quelques mètres.

Quelque chose la frappa derrière la tête. Elle s’écroula. La dernière chose qu’elle vit furent deux flèches fondre comme des rapaces, et d’abattre sur le dos du loup.



- - - - - -- -

Musique = Incursion


La louve blanche sentit d’abord l’odeur du sang. Très vite elle rejoignit l’endroit où les deux premiers animaux étaient tombés. Epées, masses, ce n’était pas beau à voir. Elle poursuivit au trot maintenant, sachant qu’il était déjà trop tard. Les traces la menèrent à l’endroit où, de toute évidence la fille était tombée. Elle renifla le sol : pas de sang, elle était vivante, et indemne. La louve sentit quelque chose d’autre. Elle s’enfonça dans le bois.

Dans une clairière, tout près. Elle s’approcha prudemment. Le dernier loup était là, couché, blessé. A ses côtés se tenait un étrange jeune homme. Non, pas un homme… les hommes ne *parlaient* pas aux animaux, et ils n’avaient pas des oreilles de chats.

Tieffelin.

L’individu devait avoir une vingtaine d’année. Plutôt grand, fluet. Armure de forestier, arc en travers du dos, dague à la hanche droite. Non, ce n’étais pas lui qui avait blessé l’animal. Il lui parlait, tenait son museau dans la main, caressait son flanc. Le loup était moribond, l’individu le réconfortait. Puis, doucement, il tira sa dague. Il y eut un éclair de compréhension dans les yeux du loup avant que la lame ne lui transperce le crâne. De la compréhension et aussi de la gratitude.

La louve sortit des feuillages, l’individu tressaillit, se retourna. Elle s’assit.


- N’aie pas peur, Tieffelin.
- Que… t’es quoi la bestiole pour parler dans ma tête ? Un sorte d’esprit de la forêt ?
- *petit rire* Peut être.
Puis, baissant sa tête vers l’animal mort. C’était charitable de ta part, il souffrait.
- J’ai pas beaucoup d’expérience en la matière, mais avoir deux flèches dans la panse doit pas être très agréable.
- Il souffrait aussi parce qu’il avait échoué. Il a échoué à protéger quelqu’un.
- Un loup molosse protéger quelqu’un ? Qui donc ? Et pourquoi ?
- Il protégeait la jeune fille que les cavaliers poursuivaient, et il le faisait parce que je le lui avais demandé.
- Ah. Et euh… vous comptez faire quoi maintenant ?
- C’est compliqué. Je ne peux pas révéler ma présence, du moins pas tant que j’ai le choix. Mais tu es bien curieux, même pour un Tieffelin.
- Oui..euh.. désolé.
- Que viens-tu faire sur ce monde ?
- Ben… le précédent proprio m’avait engagé pour m’occuper de ses forêts. J’ai une formation de druide vous comprenez… et puis c’était très bien payé.
- Et tu viens de…
- De l’outreterre, m’sieur l’esprit.
- Madame.
- Madame l’esprit, pardon.
- Me rendrais-tu un service, Tieffelin ?
- Euh… si c’est dans mes cordes pourquoi pas. Mais pas question de r’tourner au château, c’est dev’nu vraiment malsain là-bas.
- Pourtant je vais te demander d’y aller. La jeune fille que les cavaliers ont enlevée doit être secourue.
- Vous savez, m’dame, les gens d’ici sont en quelque sorte soumis à la volonté du patron, et le patron, c’est lui qui a envoyé les cavaliers. Alors je sais pas si on peut dire qu’elle a été *enlevée*.
- Tu n’y es pas soumis, toi.
- Moi j’suis pas d’ici.
- Elle non plus.
- Quoi ? Mais… J’veux dire… le type qui a tué mon employeur a fermé le portail derrière lui, on peut plus entrer ou sortir du plan maint’nant, j’me suis renseigné. Pourquoi vous croyez que j’vis dans les bois ?
- Je te garantis que l’on peut encore entrer ou sortir. Si tu m’aides à libérer la jeune fille, je te permettrai de fuir ce plan avec nous.
- Mous êtes ben gentille, mais s’ils l’ont enlevée, elle est au château maint’nant, et là bas, c’est vraiment pas bon. Comment vous voulez que j’rentre sans m’faire voir ?
- Tu as dit que les habitants étaient sous le contrôle du nouveau propriétaire, et que l’on ne pouvait plus entrer ou sortir du plan. Le nouveau « patron » pense donc qu’il n’y a ici que des esclaves, des mercenaires à ses ordres, et sa prisonnière. La garde autour du château ne doit pas être très renforcée.
- J.. J’avais pas pensé à ça. Vous en savez des trucs.
- Alors, tu m’aideras ?
- Ben… ouais, j’vous aiderai. Sauver les princesses des méchants magiciens c’est un rêve de gosse en plus pour moi. Enfin… même si c’est pas une princesse.
- *petit rire* Eh si, c’en est une.
- Bon, ben alors raison de plus. Mais.. pourquoi vous avez besoin de moi si vous êtes si puissante, au fait ?
- Parce que justement je suis puissante, toi non, donc le nouveau propriétaire ne te sentira pas venir. Allez, avance Dak’kon.
- Vous savez mon nom ?
- Tu l’as dit, je sais beaucoup de choses.
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Ignus
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MessageSujet: Re: [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 3   [Ignus]Ignus 2 - Salabesh - Livre 3 EmptyMer 3 Jan - 1:48

Prisonnière

Lorsqu’elle se réveilla, la sensation de froid l’envahit avant même qu’elle n’ouvre les yeux. Elle était allongée sur le dos, sur une table de métal glacé. Quatre murs de pierre sombre dégoulinants d’humidité. La lumière timide et vacillante de deux petites torches sur les murs de droite et de gauche.

Elle tenta de se relever. Impossible. Ses poignets et chevilles étaient enchaînés aux quatre coins de la table. Il faisait vraiment froid, elle commençait à frissonner.


Bon… calme toi. Eli t’a bien apprit des trucs pour ce genre de situation depuis la *dernière fois*, non ?

Elle se détendit, même si son corps gelé voulait commander aux muscles de se contracter pour se réchauffer, elle se détendit, laissa le froid envahir sa peau, l’envahir elle. Puis elle calma sa respiration, ferma les yeux. Petit à petit son esprit se retranchait dans les profondeurs d’elle-même, elle chuta dans des ténèbres chaudes et réconfortantes.


- - - - - - - - - - - - - -


Dakkon

Les murs étaient plus hauts que dans son souvenir, plus sombres aussi. Des tours avaient disparues et d’autres avaient comme poussé sur les murailles. Le donjon principal avait perdu quelques étages, mais surtout… le château était maintenant à flanc de falaise. Au bord d’un à pic donnant sur le village, en contrebas.

- Le nouveau proprio doit pas avoir le vertige…
- Je sens confusément son aura. Elle est inerte, discordante, torturée. Elle n’a pas l’air naturelle. Je pense qu’il s’agit d’un mort-vivant.


Dakkon se retourna vers la louve blanche, à ses côtés. Assise le plus naturellement du monde, elle le regardait avec cette expression de douceur sereine et pénétrante que seul les loups les plus anciens peuvent avoir.

- Si c’est un mort-vivant ça explique beaucoup de choses.
- Comme ?
- Comme le fait que ce château ressemble à un caveau. Ca explique aussi qu’il ait aménagé le plus gros du donjon sous terre.
- Comment sais-tu cela ? On ne voit rien d’ici.
- Ben… le nouveau boss est plus puisant que l’ancien, et les gens puissants ont tendance à voir les choses en grand. Ici, le donjon semble au contraire avoir rétréci. J’en déduis qu’il a en fait grandi, mais qu’on ne le voit pas parce que c’est enterré. Et puis les morts-vivants ont tendance à aimer les souterrains.
- Une pulsion inconsciente à retourner d’où ils viennent peut-être…


Il se retourna à nouveau et lui décocha un sourire enjôleur.

- C’est la première fois que je rencontre un loup avec le sens de l’humour.
- Merci.
- Pour en revenir à notre affaire, vous aviez raison. La garde est loin d’être parfaite. Entrer par la grande porte est hors de question, n’est-ce pas ?
- Disons que ce serait trop visible. Et puis une fois dans l’enceinte, on ne rentre dans le donjon que par la porte, et ça ne me semble pas une bonne idée.
- Et vous en avez une, de bonne idée ?
- Même les morts-vivants ont besoin d’un peu de lumière. Je doute qu’il aime celle du soleil, alors il doit recourir à des torches. Mais les torches ont besoin d’air frais pour brûler, il doit donc y avoir un conduit d’aération. A sa place je l’aurais placé dans la falaise.
- C’est tout ?
- … On a une belle vue sur le village d’ici. Tu ne trouves pas, Tieffelin ?
- Euh… si. Vous voulez peindre le paysage ?
- Ce nouveau patron doit lui aussi aimer la vue…
- … Ah, d’accord. Je vois où vous voulez en venir. Vous pensez qu’il y a au moins une fenêtre dans la paroi de la falaise, pour la vue.
- Tu penses pouvoir descendre et trouver un conduit d’aération ou une fenêtre ?
- Hmmmm Si j’avais une corde pourquoi pas.



- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


Prisonnière

Quelque chose l’appelait. Non, ça la *ramenait*. Son esprit se retrouva propulsé dans son corps, les sensations de froid et d’inconfort étaient de retour. Elle ouvrit les yeux.

En face d’elle se tenait un masque de mort. Comme un crâne, mais qui n’aurait rien d’humain. L’être portait une robe couleur de nuit, avec une haute capuche pointue et d’amples manches qui dissimulaient ses mains. Sa voix retentit dans la cellule comme le raclement d’un couteau sur un os à vif.


- Je suis Grim.
- Enchantée. Vous m’excuserez de ne pas vous serrer la main ou vous faire la bise, j’espère ?
- Shhhhh…. Insolente, hein ?
- Oh ! Vous avez remarqué !


Grim se pencha sur elle dans un concert de craquements sinistres. La jeune fille ne put s’empêcher de se raidir lorsque le souffle glacé de Grim tomba sur sa gorge.

- Nous allons parler, jeune fille.
- Sans blague.
- J’ai des questions.
- Quelle déception, moi qui croyais que vous m’aviez invitée à un bal.
- Shhhhh… Je te promet que tu ne t’ennuiera pas, petite.
- Vous m’en voyez rassurée.


Grim se releva, puis relevant sa manche, promena une phalange osseuse sur le ventre de la jeune fille. Une sensation de froid intense et oppressant se propagea des endroits qu’il effleurait, comme une main glacée qui tentait de broyer ce qu’elle agrippait. Salabesh dût serrer les dents pour ne pas crier.

- Comment l’armée fiélonne a-t-elle été détruite ?
- Ca chatouille.
- Shhhhh..


Grim referma sa poigne sur un objet imaginaire et la jeune fille eut soudain l’impression qu’un étau furieux se refermait sur sa poitrine.

- COMMENT l’armée fiélonne a-t-elle été détruite ?
- J… J’avais faim.
- Shhhhhhhhhh.


Grim la gifla d’un geste rageur. Il était furieux. Cet interrogatoire ne se passait pas du tout comme prévu. Oh il n’était pas à court de ressources, loin de là, mais il préférait interroger à l’ancienne, les cris des suppliciés étaient une gourmandise qu’il savourait avec la plus grande délectation. Ors sa victime ne semblait pas le moins du monde effrayée. Avec un soupir intérieur il se résigna à des méthodes moins artisanales.

- Si vous ne parlez pas je vais devoir utiliser des moyens agissant directement sur votre esprit. Alors, comment avez-vous repoussé l’armée fiélonne ?
- Mon général a éternué.
- C’est ton dernier mot, fillette ?
- Non. Vous puez, aussi.
.

Grim dût se faire violence pour ne pas siffler d’irritation. Il se pencha sur elle, fixant ses yeux vert de ses orbites creuses, et prononça une formule dans un souffle pestilentiel. Salabesh parvint à identifier une formule de révélation, un de ces genres de trucs qui vous obligent à ne dire que la vérité. Malgré sa situation quasi désespérée elle eut un sourire intérieur. Elgeran lui avait apprit comment contrer ces sortilèges. Elle ne pouvait pas résister, elle était obligée de ne dire que la vérité, mais…

- Alors, jeune fille, l’armée fiélonne ?
- Vous êtes très laid.
*






-------------------
* : Cette dernière réplique est dédiée à GDAThrawn qui lors d'un séance de jeu de rôle papier l'a sortie à son bourreau sous le coup d'une formule de vérité. C'était assez marrant de voir le maître de jeu lutter inutilement contre un fou rire au moment où il était sensé jouer un gros méchant ^^
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