Les veilleurs de Thessalie
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Salut à toi, sonneur d'épée.
 
PortailAccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -36%
Kit Mémoire PC Corsair Vengeance RGB PRO ...
Voir le deal
47.90 €

 

 [Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Safrane
Ecorcheuse de toiles
Safrane


Féminin
Nombre de messages : 401
Age : 37
Race : Pas complètement humaine en tk...
Origine : Pas naturel
Date d'inscription : 11/10/2006


Race: Tieffelin
Puissance du royaume:
[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Left_bar_bleue1250000/1250000[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Empty_bar_bleue  (1250000/1250000)
Populace:
[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Left_bar_bleue1/1[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Empty_bar_bleue  (1/1)

[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Empty
MessageSujet: [Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta   [Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta EmptyJeu 30 Nov - 8:03

[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Vendettarn7


Cela fait des nuits que je rêve toujours à la même chose, et c’est maintenant que j’ai débuté cet exercice honteux que de nouvelles images traversent mon esprit. Elles m’ont harcelé des nuits durant, et il ne fallait que les transmettre mot par mot pour changer de chapitre… ridicule… Tout cela est ridicule. Je perds mon temps. Des troubles se passent ici même à l’intérieur des murs froids de pierre et je dois m’abaisser à aligner des lettres, des mots, des paragraphes…

M’enfin… passons… Le fil de mes souvenirs me ramène à mon réveil brutal. Je ne vois rien ou du moins, pas grand chose. Mes sens sont troublés et j’ai de la difficulté à me redresser sur mon lit. Mon lit? Donc, quelqu’un m’a transporté jusqu’à ma chambre. Donc, quelqu’un m’a découvert dans la pièce maîtresse. Donc, plusieurs choses se sont produites lors de mon inconscience, et le problème est de savoir lesquels… Alors que la nuit précédente, mes souvenirs se métissaient à ceux de mon père, ce soir ils me boudent complètement.
Je me relis et j’ai honte de moi… suis-je vraiment en train de me plaindre de ces souvenirs qui m’abandonnent? Geindre comme la veuve et l’orphelin… Lorsque j’aurais retrouvé la pleine possession de mes nuits, je jure de brûler ses écrits et de ne plus touché à une plume si ce n’est que pour exercer mon Talan.

Ma vue se replace et je reconnais aisément le galbe des rares meubles de ma chambre. Elle ne contient en fait qu’une simple commode pour mes simples vêtements, un lit de ma taille, une table de chevet qui ne sert qu’à ramasser la poussière. Le meuble principal fait un mur de taille. Un non-initié n’y verrait qu’un débarras à paperasse, c’est d’ailleurs pourquoi ce genre de personne ne pèse pas lourd dans notre conscience. Ils n’y comprennent rien ces imbéciles. Ce meuble est l’équivalent d’une bibliothèque, c’est le coffre de mes trésors. Des années et des années d’entraînement, et j’en ai déjà remplit plusieurs étagère de croquis, de dessins, d’esquisses… Je suis plutôt fière. Comme un Virtuose menuisier qui regarde son travail accomplit, satisfait, fier et sachant l’effort qu’il a mit dans chacun de ses détails, je regarde les piles de parchemins se chevaucher. Mon travail. Mes œuvres.

Je me lève doucement, avec précaution. Un simple passage de ma main dans mon dos m’indique que ma blessure a été pansée, donc, que forcément quelqu’un quelque part, forcément mon père, a découvert ce dont je tramais. Il est difficile de cacher une blessure pareille en tous détails à une scène mémorable, encore plus pour un Virtuose. Je ne suis pas une exception, il en est de même pour chacun d’entre nous, seulement, les effets peuvent varier. Mais bon, à quoi sert de l’expliquer, inutile plutôt, un non-initié n’y comprendrait rien. Mes jambes sont faibles, mais je suis solide tout de même. Naturellement, non… par réflexe, je porte la main a ma hanche ou se trouve habituellement mon précieux étui. Il contient mon instrument, je ne m’en sépare jamais.

Moment de panique.

Mon étui ne se trouve pas à sa place habituelle. Non plus que mon calepin. Malgré le vertige qui me saisit, je me vois me précipité vers la porte que je tords presque de mes doigts nerveux. Je l’ouvre avec peine, se servir de la poignée aurait été efficace dès le premier essaie, mais je ne vois que l’absence de mes précieux outils Virtuose. À ce moment là, je me rappelle très bien et ressens encore la rage qui m’a secoué. Qui à eu le culot de me privé de mon essence même? Qui a osé me rendre ainsi vulnérable dans un monde si peu fiable?
Je me précipite dans les couloirs, je cherche en vains mon père adoré, je cherche en vains une explication à tout cela. Certes, à ce moment là, la cohue que j’avais causé à la consécration de mon frère n’était pas suffisant pour justifier cette privation. D’ailleurs, même aujourd’hui je pense que la punition fut exagérée. Je n’avais fait qu’ouvrir les yeux aux autres de la véritable nature de ce frère narcissique, il ne pouvait me punir pour ce réveil, brutal peut-être, mais si raisonnable. Je ne suis pas celle qui faut jeter au pilori, mais bien celle qui le pointe.

Je trouve mon père enfin. Il est en présence de ma mère, et mon entré brusque interrompt l’altercation qui les tient en haleine. Je ne remarque même pas le teint pourpre de mon père, ni même les poings serrés de ma mère. Leurs mâchoires crispées de rage ne me font que « vent sur nuque » et n’alimente que ma propre dérision. Je rentre, je m’installe en entier dans la pièce. J’en prends le contrôle, je m’assure qu’ils m’ont bien vu, bien entendu arrivé. Ils cessent leurs propres tirades effrénées, un moment de calme s’installe même dans la pièce ou nous passons tous les trois à nous dévisager sans gêne. Calme presque aussitôt rompu par moi, lancé avec la soudaineté d’un fouet sur mon drame personnelle.


- Qui a osé me prendre ma plume et mon calepin? Où les avez-vous mis, père? J’exige de les ravoir à l’instant, n’avez-vous pas honte de privé un Virtuose de ces instruments les plus précieux? OU SONT-ILS ?!

Mon père prend cette respiration bien typique des pères. Ceux qui contrôlent leurs paroles, leurs pensées. Il ne veut pas succomber au désir de me les remettre de suite. Pas devant ma mère!
Ma mère… cette femme qui m’est pratiquement inconnu. Je ne m’adresse pas à elle a cet instant. Ce n’est que ma génitrice. Elle a passé la majeure partie de ma vie à enseigner à mon frère. Elle-même est une Virtuose Violoniste, elle a apprit à cet âne bâté tout ce qu’elle savait, délaissant mon savoir beaucoup plus talentueux en préférant celui imparfait de mon fraternel.
Je fixe mon père dans les yeux. Il est beaucoup plus grand que moi. Beaucoup plus musclé, normal. Je n’ai pas peur de lui cependant. Personne ne me fait peur. Je suis amplement capable de me défendre seule.

Mais pas sans mes outils. Et il le sait très bien.

C’est un crime de punir un Virtuose en lui enlever ses biens les plus précieux. Dangereux même. Si ce n’était que de moi, ce serait la peine de mort. Je sais pourquoi il a dut me les confisquer, mais je ne veux pas comprendre. En fait, je ne veux pas savoir. Je ne veux que les ravoir, et je les aurai de nouveau.
Il s’avance vers moi, avec ce regard compatissant des gens qui croit tout savoir.

Il s’agenouille maintenant. Mauvais signe.
Sa main se pause sur mon épaule. Sa va de mal en pis.
Il reprend son souffle, et débute enfin après un temps d'attente.


- Safrane, tu sais très bien pourquoi nous avons du te les confisqué. Tu connais très bien le livre de loi qui régis en ce monde des Virtuoses. Tu connais ce qui arrive lorsqu’on utilise notre sang à tord. De plus, tu t’es servit de ton Talan contre un membre de ta famille, lors de sa consécration…

- Cet âne ne fait pas partie de ma famille!

Il reprend encore son souffle. Il se relève, et jette un rapide coup d’œil a ma mère, tenue dans un coin, les bras croisées. Elle se mord la lèvre inférieure, je devine très bien que des répliques cinglantes veulent sortir, mais mon père reprend la parole bien avant de lui laisser sa chance.

- Peut importe ce que tu en penses Safrane. Tu ne réagis pas en Virtuose. Accepte ta condition et tires-en profit.

Il se retourne. Mon père me donne le dos, il s’éloigne de moi! Il me laisse totalement pantois à l’intérieur de la pièce, et lui, il s’éloigne sans se retourner, sortant de la pièce et s’engageant vers les couloirs sinueux et sombre de notre demeure. Je le regarde partir, aucun mot ne sort. Oui, je connais ce que j’aurais du subir. Mais mon père me voue une admiration sans frontière, il n’a pas le droit de faire cela.
Ma mère est encore là. Elle ne dit rien, et c’est encore plus insoutenable que de parler. Je ne lui jette aucun regard, s’abaisser à cela reviendrait à lui donner une certaine victoire. Bientôt, je l’entends qui s’approcher de moi.

Je ne bouge pas d’un pouce.

Elle passe à mes côtés, et pensant bien qu’elle continuerait son chemin, elle se penche à mon oreille et me chuchote ces quelques mots.


- Ma chère petite fille… Tu as rencontré un mur, peut-être que cela t’apprendra à l’avenir…

Mes lèvres se serrent d’elle-même. Je porte ma main à ma hanche, et l’absence totale de ma plume me manque. Mon geste ne passe pas inaperçu à ma mère qui passe son chemin en ricanant. Elle passe la porte, et me laisse complètement seule, moi avec ma rage.

Je me rappelle cette scène, et je me demande encore pourquoi je n’ai pas vu clair dans le jeu de ma mère. Après tant d’année, je n’avais fait le lien entre elle et mon frère qu’à partir de l’enseignement qu’elle lui donnait avec tant de conviction.
Quelle idiote j’ai été ! Du sang de démon coule dans nos veines. Tana’ari… Baatezu…

Le lien est facile à faire désormais.
Revenir en haut Aller en bas
Exterius
Mythomane dangereux



Masculin
Nombre de messages : 228
Age : 36
Race : Tieffelin
Origine : Sigil
Date d'inscription : 12/10/2006


Race: Tieffelin
Puissance du royaume:
[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Left_bar_bleue25000/25000[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Empty_bar_bleue  (25000/25000)
Populace:
[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Left_bar_bleue1/1[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Empty_bar_bleue  (1/1)

[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Empty
MessageSujet: Re: [Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta   [Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta EmptyMer 13 Déc - 2:28

Une fois mes baggages faits, je me rendis à la chambre de ma mère, qui attendait avec impatience mon arrivée. Nous nous étions convenus, malgré la cérémonie, de nous rencontrer, le soir venu, afin d'entraîner notre Talan tous les deux.

Elle s'appelait Ailène, et alors que je me dirigeais vers sa chambre, encore contrarié par les événements qui étaient arrivés par la faute de ma soeur, et dont j'avais encore une fois du subir les conséquences grâce à la stupidité de mon père, je me demandai comment une femme si belle et brillante avait pu marier un homme si obsédé et aveuglé par le pouvoir. Je me disais que si je n'étais plus son fils, il n'était plus mon père. Mais cet affront, il le paierait au centuple de ce qu'il m'avait fait en ce jour... Mon père m'avait banni de sa Maison, et je l'avais maudit comme un enfant, et ce devant les trois autres Pères des maisons majeures. Mais je pensais tous les mots que j'avais dit, et je savais que je n'avais même pas besoin de mon Talan pour qu'elles n'arrivent. Il avait choisi ma soeur et non moi, soit, et elle l'entraînerait dans sa chutte, alors que toute la Maison s'écroulera avec elle. Mon père m'avait presque libéré en me banissant.

C'est ce que je me disais à l'époque, mais je ne pensais entièrement que la moitié de ces paroles, trop fier pour m'avouer que j'étais bien le seul à en croire le reste.

J’approchais de sa chambre lorsque le murmure de son violon caressa mes oreilles. Elle ne m’attendait pas avant peut-être une heure, et elle avait choisi de perfectionner son jeu d’archet en m’attendant. La mélodie était si douce, si calme, qu’elle appaisa mon esprit, qui se trouvait quelques secondes auparavant pris dans un tumulte de questionnements et de plans qui mijotaient un peu trop dans ma tête. Ma mère n’avait même pas besoin d’utiliser son Talan pour susciter de telles réactions chez les gens. Sa musique était si juste et si parfaite qu’elle aurait été capable d’apaiser un dragon en colère.

Lorsque j’ouvris la porte, toutefois, la musique s’arrêta, et ma tête se remplit de toutes les idées qui l’avaient quittées. Ailène se retourna vers moi un instant et parut choquée de me voir avec mon sac en main et mon étui à violon. Si elle avait posé les yeux sur mes blessures, que mon père et son épée même avaient soigneusement blessés à des endroits qui étaient invisibles sous mes vêtements, elle l’aurait sans doute tué. Par plaisir de vengeance, j’aurais voulu les lui montrer, afin qu’elle voit le vrai visage de la « famille » dont elle faisait partie, mais quelque chose me dit que si j’avais une part de responsabilité dans la chute de cette Maison, tout le blâme retomberait sur moi…

Ma mère avait le regard angoissé. Elle savait elle-même que quelque chose n’allait pas. Un imbécile l’aurait compris. Elle fit un pas, comme pour s’approcher et venir à ma rencontre, mais je reculai aussi d’un pas… Cette mère m’aimait encore, mais je ne voulais pas de la pitié d’un ancien membre de la famille. Il me fallait son aide, et ensuite, il faudrait que je me débrouille seul.

-Trenor, qu’est-il arrivé?

-Drôle de question… Par où commencer? Ha oui!

La pointe d’ironie dans le ton de ma voix ne manqua pas à l’attention de son esprit aiguisé, et elle comprit bien vite ma contrariété. Je commençai à ouvrir le boîtier de mon violon et en sortit mon archet. Il était fissuré à plusieurs endroits et avait perdu toute la noblesse d’un instrument. Je le laissai tomber à ses pieds.

-Je crois qu’il va m’en falloir un nouveau.

Ma mère se pencha pour ramasser l’archet et en contempla les moindres détails. Ses doigts glissèrent sur la fissure principale. Elle comprit vite de quoi il en découlait.

-Safrane se trouvait à la cérémonie, n’est-ce pas?

-Et elle a tout gâché… Cette petite chipie a un Talan phénoménal, je peux lui concéder. Elle n’a pas la cervelle qui lui permette de s’en servir convenablement.

-Et qu’a-t-elle fait au juste?

Pourquoi lui mentir? Elle était ma mère, et je savais très bien que mon père, ou pire, cette petite garce, se ferait un malin plaisir de donner sa version des faits pour me discréditer à ses yeux. En étant honnête envers elle, je savais qu’elle aurait confiance en moi, contrairement au crédit qu’elle pouvait accorder à la parole de sa fille et de son mari.

-Elle a utilisé son Talan pour se faufiler dans la cérémonie et l’a interrompu en faisant couler du sang des sigles des quatre Maisons Virtuoses. Qu’elle l’ait fait avec autant d’irrespect envers la fresque de nos Maisons n’est pas surprenant, venant de la part de cette petite enfant gâtée par son père, mais je ne croyais pas qu’elle serait assez effrontée pour faire une pareille idiotie!

-Je vois…

Ailène gardait l’archet dans ses mains, se contentant de me dévisager. Elle analysait, avec une logique froide et imparable, la situation que je lui expliquais. Elle se demandait aussi si je lui mentais, mais elle savait que ce n’était pas dans mes intérêts.

-Et que s’est-il passé ensuite? me demanda-t-elle.

-J’ai commencé à jouer, malgré tout. J’ai réussi à faire suffoquer les quatres Pères des Maisons. Ils se sont écroulés sur le sol, et je suis ensuite parti à la recherche de ma sœur… Je voulais lui donner une bonne correction pour ce qu’elle avait fait, et je voulais le faire moi-même. Mon père est trop mou envers sa petite princesse, et il n’aurait rien fait qui ne fût capable de lui apprendre quoi que ce soit. Il fallait que je lui donne une leçon, mais l’épée de mon père m’en a empêché… Il a fallu que je le réveille avant qu’il ne me tue.

Ma mère perdit rapidement son sang froid et au fur et à mesure que je lui racontais l’histoire, non pas sans colère ni frustration. Je la voyais écarquiller les yeux de plus en plus. Ce n’était pas la première fois que moi et ma sœur nous battions, c’était la première fois, toutefois, où l’épée de mon père avait failli me tuer. Je ne lui expliquai pas, toutefois, que la leçon que je m’apprêtais à donner à cette enfant gâtée aurait probablement été sa dernière, et je doute que ma mère ne l’aurait cru, même venant de la bouche des deux autres membres de ma famille. Elle était aveugle à mon égard comme seul une mère peut l’être, et elle avait souvent pris mon parti contre ma sœur, et parfois même mon père. Mais comme elle passait beaucoup de temps à exercer son Talan, je me trouvais souvent, dans des conflits, opposé à ces deux idiots, et à chaque fois, mon père se plaçait derrière ma sœur pour l’appuyer, me laissant seul face à une chipie gâtée enorgueillie par un pouvoir trop puissant pour sa petite cervelle.

Je l’invitai à prendre un siège. Bien qu’elle ne fût pas faible, de corps comme d’esprit, je savais qu’elle aurait besoin de s’asseoir pour entendre la nouvelle.

-C’est fini, mère. Je m’en vais d’ici bientôt.

-Mais qu… Pourquoi fais-tu cela, Trenor? Tu es le premier héritier et tu feras un excellent Père de la Maison Guwen, lorsque le tien ne pourra plus exercer ce privilège.

-Non mère, il faudra que quelqu’un d’autre prenne ma place. Dans son excès de rage, Père a été trop loin. Il a non seulement essayé de m’étrangler, mais il m’a aussi banni de notre Maison. Même s’il ne l’avait pas fait, j’aurais quitté une famille qui a si peu de considération pour moi… Mon seul regret est que tu ne me suives pas, Ailène.

Je dois revenir bientôt. On m’a convoqué au tribunal ici même, dans 3 jours… J’aurais aimé éviter cela, mais il est faux de dire que les événements ne doivent pas être clarifiés, mère… Je dois reprendre ce que j’ai perdu, et quitter ces lieux avec ce qui me reste. Tu comprends?


Elle était abasourdie, comme si elle avait appris la mort de son fils. Dans les faits, ce que je lui avais annoncé était peut-être bien pire. J’étais en disgrâce, à cause de mon père qui avait choisi son enfant favori et dénigré l’autre. Pour la dernière fois. Ses yeux étaient mouillés, mais Ailène était trop fière pour laisser couler une larme…

-Je vais lui parler! Lâcha-t-elle, d’un ton déterminé.

-Non, cela ne sert à rien. Laisse-le s’occuper de ses problèmes… J’aurai uniquement besoin de ton appui le moment venu, mère. Pourras-tu m’accorder cette faveur?

Elle acquiesça, et je partis peu de temps après, l'archet de ma mère à la main.
Revenir en haut Aller en bas
Safrane
Ecorcheuse de toiles
Safrane


Féminin
Nombre de messages : 401
Age : 37
Race : Pas complètement humaine en tk...
Origine : Pas naturel
Date d'inscription : 11/10/2006


Race: Tieffelin
Puissance du royaume:
[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Left_bar_bleue1250000/1250000[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Empty_bar_bleue  (1250000/1250000)
Populace:
[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Left_bar_bleue1/1[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Empty_bar_bleue  (1/1)

[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Empty
MessageSujet: Re: [Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta   [Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta EmptyMar 2 Jan - 4:29

Je me souviens être sortie bien longtemps après qu’ils aient quittés la pièce. Je rongeais ma frustration et réfléchie sur la situation. Ainsi, Trenor s’en sortirait sans aucune conséquence et je serais la seule punie pour avoir si violemment ouvert les yeux aux pères. On me privait de mes instruments précieux, plus précieux que ma propre vie, et je n’aurais aucun mot à dire. Mon père même me tournait le dos et cédait aux caprices de ma mère. C’était totalement injuste. Mon père doit réserver cette affection pour moi. Je suis sa fille, celle dont il a toujours eu de l’admiration sans frontière pour son Talan si puissant. Il a mis toutes ses énergies en moi, il se doit de prendre ma défense et ce, dans tous les cas possibles.

Les jours qui suivirent se ressemblèrent fortement. En fait, trois jours passèrent avant qu’une quelconque action ne se passa. On m’interdit de quitter ma chambre, me laissant comme seule distraction un morceau de charbon et des parchemins usés, secs, cassant à la moindre secousse. Me donner une plume aurait été beaucoup trop risqué : On ne me prive pas de mon sang, je peux encore utiliser mon Talan même si ma propre plume m’est été confisquée. Ces jours furent affreusement longs… Je comptai les pierres qui ornaient mes murs, dessina distraitement dans la poussière qui ornait ma table de chevet, ratissa ma bibliothèque à croquis en me remémorant le contexte qui m’avait poussé à les esquisser… Bref je m’ennuyais à mourir. Je ne comprenais pas pourquoi ma punition devait être aussi drastique, mes actions étaient, selon moi, justifiées, et de me voir soumise à un tel affront devant mon sacrifice ne faisait qu’alimenter ma frustration. Mon père… je ne le vois plus de la même manière depuis le jour ou il m’a traité comme un simple animal en cage. Lui qui m’aimait tellement, il se pliait devant les exigences d’une mère capricieuse et égoïste. Trenor lui ressemble beaucoup. Je ne vis personne durant ces trois jours, ou sinon, les esclaves qui venaient me porter à manger. De bien simple portion. J’étais en prison dans ma propre chambre et j’en devenais folle.

Quand je repense aujourd’hui à ces souvenirs qui me reviennent progressivement, je ne peux que me sentir d’autant plus trahit par ce paternelles qui avait toujours été là pour moi. Un jour je me vengerais, s’en était certain, et je n’avais nullement besoin de m’en faire un dessin pour savoir la manière dont je m’y prendrais. J’étais entouré d’ennemi, je m’en rends encore plus compte aujourd’hui, avec le recul. Je croyais l’un aveuglé d’amour pour sa jeune et tendre fille, les autres simplement trop imbécile pour se rendre compte du manège de mon idiot de frère. Mais je me trompais sur toute la ligne. Une conspiration c’était : ils étaient, tous autant qu’ils le sont, parfaitement au courant de ce que Trenor tramait dans le fond de son âme. Et j’étais la seule pour me lever contre cet imbécile.

Je me vengerais un jour, et du fond de ma cellule de chambre, je composais déjà les plans de mes actes futurs.

Le 3e jours de mon incarcération, on vint me chercher pour assister à un événement de grande importance. Dans mes pensées paranoïaques, il était certain que l’heure de ma punition approchait, que c’était pour cette raison qu’on me munissait d’une toilette un peu trop pimpante selon mes goûts et qu’on m’accompagnait jusqu’à la salle prévue pour l’événement. On voulait me donner la honte, s’en était certain. Jamais je ne m’étais vêtit de cette manière, celle dont les peuples de la surface trouvait plaisir à revêtir, je n’y voyais qu’un déguisement vulgaire à faire rire une assistance ne demandant que de se moquer d’une quelconque victime.

Je l’ai déjà dit. Je ne suis pas une victime. J’en fais, c’est tout.

La porte s’ouvrit devant moi. Les pères et les mères étaient déjà installé dans leurs fauteuils de cuir marron, jaugeant la salle – et moi par conséquences – d’un air impérieux. C’était la même salle utilisée pour la consécration, à la différence qu’elle était maintenant garnie de meubles somptueux, au niveau de notre supériorité. Placé en cercle de sorte que tous puisse avoir un contact visuel avec tous les membres de la maison réunit, il y avait en son plein centre un tapis de couleur rouge, border de fils doré, prêt à recevoir son condamné. Ce genre de présentation n’indique qu’une seule chose : on allait me juger avant de m’accuser devant la maison Guwen au grand complet, en mettant ainsi ma honte à son paroxisme.

Des images soudaines me reviennent. Je revois ces regards accusateurs voler dans ma direction. Je me souviens très clairement avoir remarqué que mon père m’évitait totalement et ce même s’il présidait l’assemblé. Les sentiments qui m’ont envahie à mon entré dans la salle reviennent à la charge maintenant, et la seule réaction que je puisse faire devant ce mépris commun est de levé la tête et de ne pas me laissé abattre par de tels niais aveugle. J’ai une dizaine de cycle, je suis seule pour me battre contre ces géants. Je préfère mourir que de leur céder, il en a toujours été ainsi.
Je m’avance vers le centre du tapis, je ne veux pas me faire guider par ces simplets à un endroit ou je suis sur on voudra m’accuser du doigt. Je fais qu’un seul pas qu’on m’agrippe à l’épaule en me présentant un siège. Le siège vide qui se trouve aux côtés de ma mère. La confusion gagne mon esprit et je suis le geste de la main du valet comme une automate en faisant le point dans mon esprit. Je m’assoie donc aux côtés de ma génitrice sans lui accorder un regard et me plonge dans mes réflexions.
Ainsi, on ne me jugera pas. On ne m’a pas fait venir ici pour m’humilier devant les membres Guwen. Plonger dans mes pensées, je ne remarque pas encore que depuis quelques minutes, mon frère siège au centre du tapis, les yeux fixé droit dans ceux de mon père. La tension est palpable et je sens clairement la fureur de leurs âmes. C’est peut-être la manière qu’à Trenor de lever le menton, où les yeux de mon père qui se rapetisse d’envie meurtrière au fur et a mesure que les minutes passent…

Trenor… ses vêtements sont ceux d’un mendiant. Il a un archet, mais pas de violon. Une once d’espoir revit en moi : Est-ce possible que la maison Guwen se soit réveillé à mon appel? Ont-ils ouvert les yeux sur l’identité exacte de ce prétendu frère de la maison.

Je revois ces souvenirs m’envahir et je tarde d’en voir la fin. Ces images, je me les rappel parfaitement. Pourquoi viennent-elles déranger mon esprit? Le témoignage de Trenor… un cirque, totalement, et je suis le clown qui amusera l’assistance, affublé d’une robe bordée de dentelle et de tulles…

Quelle débilités que tout cela… Une parodie que c’est!
Revenir en haut Aller en bas
Exterius
Mythomane dangereux



Masculin
Nombre de messages : 228
Age : 36
Race : Tieffelin
Origine : Sigil
Date d'inscription : 12/10/2006


Race: Tieffelin
Puissance du royaume:
[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Left_bar_bleue25000/25000[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Empty_bar_bleue  (25000/25000)
Populace:
[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Left_bar_bleue1/1[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Empty_bar_bleue  (1/1)

[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Empty
MessageSujet: Re: [Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta   [Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta EmptyDim 4 Fév - 7:15

Je n'aurais jamais cru que trois jours aient pu être aussi long, mais mes souvenirs de ces journées passées à ne rien faire sont maintenant si flous que je ne peux dire s'ils se sont passés en trois années ou en trois minutes. Je me souvient, toutefois, avoir trouvé le temps long...

Le temps, le temps et l'espoir, c'était ce qui me restait encore dans la vie, à cette époque. Mais uniquement cela me suffisait à vivre et m'aiderait à m'élever au-dessus des rangs des esprits faibles, peu importe leurs pouvoirs. La toile que j'avais tissée était fragile et bien mince en apparence, mais plus solide que la pierre angulaire de la maison Guwen...

Je m'étais présenté tôt ce matin-là, alors que les serviteurs aménageaient la pièce centrale de la maison des Guwen. Lorsqu'ils me virent, ils se mirent à me dévisager. Ils me regardaient comme un étranger, un paria. C'était bien ce que j'étais. Mais dès que mon regard se portait ur eux, ils se détournaient, emplis d'embarras, apeurés à l'idée que j'avais remarqué l'attention qu'ils me portaient.

Une des servantes prétexta être épuisée après avoir placé tant de chaises et déplacé tant de meubles, et partit. Elle ne revint pas, mais quelques minutes plus tard, ma mère entra et accorda une dizaine de minutes de pause aux serviteurs, se servant du prétexte pour les congédier de la pièce pendant qu'elle me parlait.

Tu n'aurais pas du arriver en avance. Si ton père apprend que tu es là...

Serait-il prêt à me voir en personne, de toute façon? Je parie que c'est lui qui est le plus embarassé par cette situation. Il doit juger son fils "indigne" qu'il soupçonne d'avoir voulu tuer sa fille, alors qu'il ne possède aucun élément de preuve et qu'il sait mes intentions tout autres. Je viens avant tous les autres, car je suis prêt à défendre mes intérêts et que je n'ai rien à cacher. Lui, il arrivera après tous les autres, car il a peur de voir toute cette situation retomber sur ses épaules et sur celles de Safrane... Mais malheureusement, c'est la maison Guwen qui en subira la honte, peu importe ce qui arrive... Je m'en excuse, mère.

Allons, mon garçon. Ton père nous a mis dans cet embarras. Espérons que tu puisses y échapper.

Il y a un moyen, mère. J'y ai longtemps pensé, et je me dois de demander ton aide. Si tu m'aides, la vérité pourra être révélée, et je pourrai échapper à cette honte que je partage avec la Maison Guwen. J'espère aussi trouver un moyen pour t'en sortir à ton tour, Ailène.

Malgré tout ce qu'il a pu faire, ma place est auprès de ton père. C'est un grand sot, quand il le veut, mais c'est un grand Virtuose. Je savais, lorsque tu étais née, que tu aurais le meilleur de ce qu'il était, et que tu saurais échapper à tous ses défauts... Mais comment puis-je t'aider, mon fils?

Je me mis à chuchotter

Prends ça et lis-le avant la cérémonie. Les serviteurs doivent espionner à la porte, et je donnerais ma main à couper que mon père est déjà au courant de cette discussion.

Je parlerai à mon fils quand bon me semblera!

Je souris à la légère attention qu'elle m'avait apporté. Dans son coeur, je demeurais son fils, quoique la maison Guwen puisse en penser.

Mais regarde toi... Qui aurait cru que 3 jours passés dans Sigil te donneraient une toilette pareille. Je vais te faire chercher des vêtements propres.

Ne te donne pas cette peine. Je veux que tous les Virtuoses voient ce que le Père de la maison Guwen a osé faire à son fils. Qu'ils crient d'horreur ne me rendra que plus satisfait...

Elle sourit devant l'idée si sournoise qui m'était passée par la tête. Elle me regarda une dernière fois, à la manière d'une mère qui regarde son fils. Les serviteurs revinrent un instant après, et elle partit.
Revenir en haut Aller en bas
Exterius
Mythomane dangereux



Masculin
Nombre de messages : 228
Age : 36
Race : Tieffelin
Origine : Sigil
Date d'inscription : 12/10/2006


Race: Tieffelin
Puissance du royaume:
[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Left_bar_bleue25000/25000[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Empty_bar_bleue  (25000/25000)
Populace:
[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Left_bar_bleue1/1[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Empty_bar_bleue  (1/1)

[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Empty
MessageSujet: Re: [Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta   [Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta EmptyDim 4 Fév - 8:36

Je restai là, pendant que l'on aménageait la pièce, immobile, même lorsque les premiers invités arrivèrent au jugement. Je fixai droit dans les yeux chacun des Pères de Maison qui entrèrent, mais tous me rendirent un regard glacial et empli de haine. Si je leur laissais la moindre occasion de le faire, je finirais bien le soir la corde au cou.

Contrairement à ce que je crus, mon père n'arriva pas en dernier. Il n'arriva pas en premier pour autant, mais sa présence se fit sentir dans la pièce, et une nuée de chuchottements passa dans mon dos. Pour ma part, je me tins droit, dos aux invités, et me mis à affronter le regard des Pères et des Mères des 4 maisons Virtuoses. Ma mère entra un peu plus tard, maquillée d'un visage en lait, qui cachait surement ses larmes qui avaient coulé durant les trois derniers jours. Toutefois, son apparence était noble et impérieuse, et lorsque je posai les yeux sur elle, je me sentis rassuré. Je savais qu'elle ne permettrait pas que quoi que ce soit ne m'arrive, dut-elle faire retomber la honte sur sa famille.

La dernière invitée arriva finalement. Safrane. Je ne pris même pas la peine de me retourner pour la regarder, je savais qu'elle était la seule à ne pas encore être présente à l'assemblée. Une bien grande satisfaction, car la voir entrer en dernier, et ce malgré que ses parents ne furent déjà présents à la soirée, montrait bien la disgrâce dans laquelle elle était tombée. Son rôle avait été bien petit dans l'histoire, mais c'est cette présence qui avait causé tout ce chamboulement. Il ne me restait qu'à en profiter.

Les places étaient aménagées de façon circulaire. Une trentaine de chaise entouraient un centre, où moi et les Pères et Mères des quatre maisons Virtuoses nous trouvions. Assis dans des fauteuils de cuir et séparés de moi par une longue table, je me tenais debout, entouré de tous les curieux et des accusateurs. La seule issue qui nous permettait de sortir se trouvait derrière moi; un chemin avait été laissé libre de chaises, et menait tout droit à la sortie. Maintenant que la scène en était décrite, la pièce pouvait commencer.

Les 8 représentants des quatre familles se levèrent debout. Mon père commença l'accusation.

Trenor, Virtuose, vous êtes présent ici sous la charge de...

Pardonnez-moi de vous interrompre, cher père... de la maison Guwen, mais je demanderais à ce qu'un autre que vous ne préside mon jugement, par simple soucis d'objectivité. Je ne veux pas voir l'homme qui a levé son épée sur moi présider mon propre jugement, sans quoi je donnerais peu cher de ma peau.

mon père poursuivit, en haussant le ton, dans le but d'enterrer ma demande.

sous la charge de tentative de meurtre envers Safrane, de la maison Guwen! Comme le veut la tradition, vous êtes le seul accusé et devrez vous expliquer seul devant les Pères et les Mères des quatre maisons Virtuoses, qui exerceront leur jugement.

Et conformément à ces mêmes traditions, un Virtuose a le droit de désigner celui qui présidera son jugement, à condition que celui-ci ne fasse pas partie de sa maison, s'il a une raison valable de croire que le porte-parole des quatre maisons désigné n'est pas objectif. Comme vous avez levé l'épée sur moi, je demande à ce qu'Anem, de la maison Yliur, préside cette assemblée.

Je pris plaisir à voir le visage de mon père s'empourprer par la colère, alors qu'Anem lui tenait l'épaule, le priant de s'asseoir. Le Père de la maison Yliur se leva ensuite, dans le calme, et lui chuchotta à l'oreille. Mon père se rassit, et Anem resta debout.

Nos lois doivent être respectées à la lettre, cher Trenor, et il est de votre droit de demander un changement de juge. Je présiderai donc votre jugement.

Trenor, Virtuose, vous êtes présent ici, car vous êtes accusé de tentative de meurtre envers Safrane, de la maison Guwen. Comme le veut la tradition, vous êtes le seul accusé et devrez vous expliquer seul devant les Pères et les Mères des quatre maisons Virtuoses, qui exerceront leur jugement.

Par la présente, moi, Anem, de la maison Yliur, m'assurerai de me faire le porte-parole des sept autres Pères et Mères des Virtuoses.


Les cérémonies Virtuoses sont toujours présidées par un Père ou une Mère, représentant les Quatre Maisons et leurs concertations. Je savais que mon Père serait désigné comme porte-parole pendant mon jugement, et avait donc prévu de renverser ce rôle. Déjà, les murmures se faisaient entendre dans la salle; certains devaient commencer à soupçonner mon père de comploter contre moi, sachant qu'il avait levé l'épée contre son fils, et que la question était assez sérieuse pour qu'un autre porte-parole ne soit désigné. L'acte 1 venait de commencer.

Trenor, nous avons ici la preuve que vous avez tenté de blesser Safrane, de la maison Guwen, avec un archet. Vous auriez tenté de percer son coeur avec cet archet de bois brisé. Dites-moi, reconnaissez-vous cet objet?

Anem tendit la main à mon père, qui lui remit l'archet qu'il avait brisé avec son épée, en bloquant le coup qui allait atteindre Safrane.

Cela est bien mon archet, en effet. Mais non, je n'ai pas tenté de tuer quiconque avec cet instrument. Un Virtuose tient son instrument près de son coeur, et je ne ferais jamais couler le sang de quelqu'un qui ne mérite pas la mort avec un objet si pur.

Vous réfutez donc avoir voulu tuer Safrane avec cet archet?

En effet, Anem, Père de la maison Yliur. Je désirais donner un coup à Safrane avec cet archet, mais jamais n'aurais-je osé la tuer. Toutefois, elle avait, par sa volonté même, tenté de mettre fin à ma consécration, geste qui méritait une punition. Je n'aurais pu permettre que le Père de ma maison ne le fasse à ma place.

Mon père accrocha la robe de Anem et lui souffla quelques mots dans l'oreille. L'expression d'Anem changea quelque peu, et il revint à moi.

Il est venu à mon attention que vous avez employé ces termes: "Safrane aurait tenté de mettre fin à votre consécration". Mais vous n'avez pas terminé votre consécration, non?

En toute honnêteté, je crois en avoir complété toutes les parties du rituel, et les quatre Pères en sont témoins. La consécration consiste à être capable d'utiliser son Talan au point d'en affecter même les quatre Pères Virtuoses, ce que j'ai réussi. Ma consécration est donc complète.

Les 4 Pères se dévisagèrent un instant et se retournèrent vers leurs femmes, avant de discuter entre eux et que Anem ne reprenne la parole.

Il est vrai que vous avez réussi cet exploit. Vous avez donc réussi votre consécration, Trenor.

Mon père murmura à voix basse, afin que personne à l'extérieur du cercle central ne l'entende.

Pour ce que cela importe...

Anem se retourna vers lui, le regard furieux.

Mais nous avons un témoin qui affirme que vous avez bel et bien tenté de tuer Safrane, de la maison Guwen, avec cet archet, après votre concécration. Le Père de la maison Guwen peut en attester.

Il est impossible qu'il ne puisse me contredire, car je dis la vérité. De plus, il s'était évanoui, suite à l'épreuve de ma consécration.

Mais l'esprit de son épée était toujours vif. Et comme un forgeron est fortement lié à l'arme qu'il façonne, votre père peut attester que vous avez tué Safrane!

Le ton devenait trop familier à mon goût, et je voyais où Anem voulait en venir...

Je vois, donc ma parole s'oppose à celle d'un des quatre Pères des maisons Virtuoses.

Effectivement...

Le système de loi des Virtuoses est très simple. Jusqu'à preuve du contraire, un Virtuose est présumé innocent. Toutefois, lorsque les paroles de deux Virtuoses s'opposent, la tradition veut que celui qui possède le plus haut rang dans sa famille soit tenu en compte. Dans le cas présent, j'étais un Virtuose renégat et sans famille, et ma parole s'opposait à un des quatre Père de famille. Le poids de ma réfutation n'était pas très lourd...

Trenor, avez-vous une meilleure preuve à nous fournir?

Non.

Alors nous allons devoir passer notre jugement...

Mon coeur se serra lorsque je vis le regard d'Anem quitta le mien. Je savais très bien ce que je faisais, mais à cet instant, je tressaillis. Que se passerait-il si j'avais eu tord? Si ma toile n'était pas aussi solide que je le croyais. Mais je savais que je devais m'attacher à cette possibilité. Alors que le conseil commençait à se réunir pour discuter, je les interrompis.

Je n'ai aucune preuve supplémentaire à vous fournir, mais j'ai une demande à vous faire...

Comme je suis le premier Virtuose qui n'est pas issu d'une des quatre maisons, cela ne s'est jamais posé auparavant. Toutefois, nous apprenons qu'il est impossible qu'un Virtuose ne possède pas de maison. Par le fait même, j'exige de former ma propre maison.


J'entendis les soupirs d'étonnement à travers toute la pièce, et la tension redoubla.

C... Comment?

Je demande à former une cinquième maison Virtuose.

Mon père, ne pouvant en supporter plus, tappa du poing sur la table et se leva, enragé tel un animal.

Comment? Tu oses vouloir fonder ta propre maison, croyant qu'elle s'élèverait au même rang que les nôtres? Ne fais pas l'idiot, Trenor, et accepte la mort qui t'attend.

Les lois Virtuoses sont strictes sur ce point. Il faut qu'un des membres du conseil appuie ma demande pour officialiser ma maison. Comme je n'ai pas d'autre maison, je possède le droit d'en faire la demande.

Aucun du conseil Virtuose n'acceptera ton idée! Tu n'essaies que d'échapper à la mort que tu mérites.

À l'ordre! En tant que porte-parole du conseil, je me dois de vous rappeler de rester calme et de garder un esprit froid, afin de ne pas teinter votre jugement de subjectivité.

La démarche de Trenor est, effectivement acceptable, à la seule et unique condition que l'un des conseillers ne l'appuie, et pers...


J'appuie la formation de cette nouvelle maison.

Ma mère s'était levée, telle l'impératrice de tous les Virtuoses. Pendant un instant, la salle resta en silence, admirant la tournure des événements. Les 7 autres conseillers étaient bouche-bées, et regardaient celle qui avait pris la parole, comme des poissons qui ne comprenaient pas la situation. Malgré cela, ma mère garda son air froid et implacable.

Trenor, vous avez l'appui d'Ailène, de la maison Guwen, quant à la création de votre maison.

Mon père était à mi-chemin entre la colère et le désespoir, sombrant de plus en plus vers ce dernier. Son regard passa d'Ailène à moi, et je vis dans ses yeux les intentions les plus meurtrières que je n'eusse jamais vu. À ce moment-là, je me souviens avoir espéré être ailleurs; n'importe où, tant que je pouvais échapper à ce regard.

Je crois donc être maintenant le neuvième membre du conseil. Comme je ne peux siéger à mon propre jugement, vous pouvez continuer...

Tout se faisait si vite que je pressais les conseillers à donner leur jugement. Toutefois, maintenant, ce n'était plus la parole d'un renégat qui s'opposait à celle d'un des quatre - maintenant cinq - Pères de maisons Virtuoses. La parole d'un Père s'opposait à celle d'un autre Père. En fait, la parole d'un des Pères s'opposait à celle de l'épée d'un des Pères Virtuoses, ce qui ajoutait un poids en ma faveur.

Il fallut toutefois une quinzaine de minutes de concertation avant que les conseillers n'aient pris une décision précise.

Trenor, afin de donner votre jugement, nous devons d'abord connaître le nom de votre maison...

Je me tournai vers mon père... D'un calme résolu, avec le sourire d'un fauve, je me sentis fier de lui cracher le nom de ma maison au visage.

Vendetta!

Trenor, Père de la maison Vendetta, le conseil des 4... je veux dire des 5 maisons Virtuoses, reconnaît que faute de preuves, le tribunal ne peut vous accuser de tentative de meurtre envers Safrane, de la maison Guwen.

Il me fallut un instant avant de réaliser les paroles d'Anem, et lorsque je repris mes sens, la salle au complet était en agitation devant ce jugement. Les gens étaient étonnés de la fin que prenait toute cette histoire, et plusieurs commençaient à croire à un complot, certains venant de moi, d'autres venant de mon père. Toutefois, dès que je croisais le regard d'un des invités, je lisais l'admiration. J'avais échappé à la mort, et ce devant tous.

Mais ce n'est pas fini... Trenor... Vendetta...

(pardon du double-post, mais il faut que je le dise... J'AI PETÉ LA LIMITE DE MOTS POUR UN SEUL POST Very Happy)
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Empty
MessageSujet: Re: [Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta   [Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
[Safrane&Exterius]Livre II - Vendetta
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» [Safrane&Exterius]Livre I - La consécration
» [Cerebus]Livre I
» [Aldrator] Livre 1, La jeunesse
» [Asthariel]Livre 2: Conquête
» [Asthariel]Livre 1: Alphadona

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Les veilleurs de Thessalie :: RPs des Veilleurs :: Histoires Personnelles-
Sauter vers: